August 17, 2007

Une pratique héritée de l'époque soviétique


Pour lutter contre le terrorisme, l'ONU a établi une "liste noire" aux confins du droit
LE MONDE | 17.08.07 | Extrait

Procédures "arbitraires", "liste noire"... En matière de lutte antiterroriste, les Nations unies ne sont pas exemptes des dérives qu'elles dénoncent chez d'autres. Un enquêteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Dick Marty, présentera, à l'automne, un rapport sur les pratiques "kafkaïennes" et "l'injustice flagrante" d'un comité du Conseil de sécurité de l'ONU qui gère une liste de 362 personnes et 125 entités, sanctionnées pour leurs liens présumés avec Al-Qaida ou les talibans.

L'avocat suisse cite le cas de Youssef Nada, un "homme d'affaires à succès" d'origine égyptienne, résidant à Campione d'Italia, petite enclave italienne en Suisse. Au lendemain des attentats du 11-Septembre 2001, les Etats-Unis accusent la banque qu'il dirige, Al-Taqwa, de financer Al-Qaida. Il est, sans autre forme de procès, placé sur la "liste noire" du conseil. "Je l'ai appris dans les journaux", se souvient-il. Depuis, tous ses avoirs ont été gelés et il lui est interdit de quitter son enclave.

"C'est Guantanamo en Suisse, déclare M. Nada au Monde. A 76 ans, je n'ai aucune chance de me remettre. Je suis assigné à résidence depuis six ans dans un territoire de 1,6 km2, sans hôpital, et je ne peux même pas me faire soigner en Suisse." Que lui est-il reproché ? "Jusqu'à aujourd'hui, je l'ignore", dit-il. Il reconnaît avoir eu "des activités islamiques, mais jamais terroristes", et avoir été membre des Frères musulmans - organisation qui prône l'instauration de la charia.

Est-ce "une faute suffisante ?" demande Dick Marty dans une note préliminaire à son rapport. Pendant trois ans et demi, un procureur suisse a tenté de monter un dossier contre Youssef Nada, avant d'être contraint de le refermer et de dédommager le vieux banquier. M. Nada n'en reste pas moins sur la liste : le Conseil de sécurité est souverain, hors de tout contrôle judiciaire.

Moscou renoue avec les vols de bombardiers à longue distance
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 17.08.07 | Extraits

Depuis l'Oural, où il assiste à des exercices militaires conjoints avec la Chine, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé, vendredi 17 août, la reprise des patrouilles de bombardiers stratégiques loin des frontières russes, une pratique héritée de l'époque soviétique et abandonnée depuis le début des années 1990.

Selon M. Poutine, la reprise de ces vols se fera "sur une base permanente". Quatorze bombardiers, capables de transporter des missiles nucléaires, ont déjà décollé, vendredi, de sept bases aériennes, accompagnés d'avions de soutien et de ravitaillement, a précisé le président russe, qui a justifié sa décision par les menaces posées par d'autres puissances "à la sécurité de la Fédération de Russie".

(...) "En 1992, la Russie a mis fin unilatéralement aux vols de son aviation stratégique dans des zones militaires de patrouille éloignées. Malheureusement, notre exemple n'a pas été suivi par tout le monde", a-t-il affirmé, faisant allusion aux forces aériennes américaines.

Washington, qui avait annoncé en début de semaine une recrudescence des missions de bombardiers russes à long rayon d'action, a qualifié la décision militaire "d'intéressante", remarquant néanmoins que Moscou ne disposait que de "vieux appareils".


Radio Canada, extrait - Ironie et flegmatisme

Un porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, s'est d'ailleurs montré quelque peu sarcastique en commentant la décision. « Si la Russie estime qu'elle doit sortir de la naphtaline certains de ses vieux appareils pour les faire voler de nouveau, c'est sa décision », a-t-il déclaré, en précisant que la situation actuelle n'était « certainement pas » celle qui prévalait à l'époque où existait l'Union soviétique.

Un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe, a accueilli la nouvelle avec flegmatisme. Il a soutenu qu'il n'était pas complètement surprenant que l'armée russe s'engage dans de telles activités.

« Différentes armées du monde choisissent d'entraîner leur armée de différentes façons. Je m'en tiendrai à ça. » Pressé de dire s'il s'agissait d'une menace à la sécurité des États-Unis, il a répondu : « Je ne crois pas que notre armée ait ce genre de soucis à ce sujet ».

Lors de la Guerre froide, les vols de bombardiers russes donnaient lieu à un véritable jeu du chat et de la souris avec des chasseurs de l'OTAN.


- Moscou ne disposerait que de « vieux appareils » -


Posted 18 years, 2 months ago on August 17, 2007
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Re: Une pratique héritée de l'époque soviétique
TCHEBARKOUL (AFP) - Les président russe Vladimir Poutine et chinois Hu Jintao ont assisté vendredi à des manoeuvres militaires spectaculaires de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui ambitionne de faire contrepoids aux Etats-Unis et à l'Otan.

Ils ont assisté dans la région de Tcheliabinsk (sud de l'Oural) au point d'orgue de ces manoeuvres sans précédent intitulées "Mission de Paix 2007" qui ont débuté le 9 août en Chine et se sont poursuivies cette semaine en Russie.

Mais M. Poutine qui a annoncé lors de ces exercices la reprise des vols permanents des bombardiers stratégiques russes, a démenti que l'OCS soit dirigée contre l'Alliance atlantique.

"Cela ne correspond pas à la réalité (...) Il ne s'agit pas essentiellement d'une formation militaire mais antiterroriste", a-t-il insisté.

Au son du clairon annonçant le début de l'opération, des soldats ont tiré avec des armes chargées à blanc sur un millier de "terroristes" imaginaires supposés vouloir renverser le régime d'un des pays de l'OCS. Des chasseurs et des hélicoptères ont survolé le champ d'opération.

MM. Poutine et Hu étaient accompagnés de leurs quatre homologues d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan) formant avec eux l'OCS.

C'est la première fois que les six pays de l'OCS participent à ces exercices qui impliquent plus de 6.000 hommes.

Le sommet de l'OCS, créée en 2001 pour lutter contre le terrorisme, s'est déroulé jeudi à Bichkek, capitale du Kirghizstan.

Il a été l'occasion de critiques de l'hégémonie américaine, notamment de la part du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui souhaite passer du statut d'observateur de l'OCS à celui de membre à part entière.

Ces manoeuvres marquent aussi une nouvelle étape dans la coopération militaire entre la Russie et la Chine qui avaient organisé il y a deux ans leurs premiers exercices conjoints.

Pour Moscou, c'est aussi l'occasion de montrer les capacités de son industrie militaire et d'intéresser des clients potentiels.

Les leaders de l'OCS ont observé des avions, des hélicoptères, des chars et des lance-roquettes de fabrication russe.

La Russie a pris en charge le financement de cette phase finale des exercices, dépensant près de 80 millions de dollars (60 millions d'euros). Pékin a envoyé 1.700 hommes et ses hélicoptères et avions.

Les exercices ont déployé une force de feu impressionnante contre un millier d'insurgés, lançant un assaut sur un village et y prenant des otages avant de tenter de traverser une frontière toute proche.

Les six chefs d'Etat, dont le président ouzbek Islam Karimov, ont observé depuis un podium l'assaut lancé contre les "terroristes".

Des médias russes n'ont pas manqué de faire le parallèle avec le soulèvement d'Andijan, en Ouzbékistan en mai 2005. Il avait été violemment réprimé, faisant des centaines de victimes civiles, selon les ONG.

"Ces manoeuvres sont un nouveau pas vers le renforcement des relations entre nos pays, un pas qui contribue à renforcer la paix et la sécurité, et avant tout la sécurité de nos peuples", a souligné M. Poutine.

Les relations entre les pays membres ne sont pourtant pas sans nuages.

"Quelles sont les limites des livraisons d'armes russes à la Chine? La Russie, n'approvisionne-t-elle pas un ennemi potentiel?", s'inquiétait vendredi l'hebdomadaire russe Moskovskie Novosti.

Selon le quotidien Kommersant, la Chine considère encore la Vallée de Fergana, en Asie Centrale, théâtre du soulèvement d'Andijan, comme "une source d'instabilité dans la région".

L'OCS est souvent critiquée comme un "club de dictateurs" faisant peu de différence entre lutte contre le terrorisme et répression d'émeutes populaires.

A New York, l'ONG Human Rights Watch a accusé les gouvernements de l'OCS "d'utiliser une notion trop large du mot +extrémiste+ pour faire taire les dissidents".


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