August 18, 2007

Le royaume belge est menacé d'éclatement


Le MondeL'affaire Enis relance le débat sur le suivi des délinquants sexuels • Un pédophile devait être mis en examen pour "viol aggravé sur un mineur de moins de 15 ans". Récidiviste, il avait totalement purgé ses peines précédentes.

EclairagePlusieurs lois mais un manque cruel de moyens


Au 13 juin 2006, « La belgique veut croire que tout va mieux », extrait • Stacy Lemmens, 7 ans, et Nathalie Mahy, 10 ans, étaient toujours introuvables mardi, trois jours et demi après leur disparition samedi vers 2 heures du matin, à la fin de la braderie du quartier Saint-Léonard, où elles s'étaient rendues avec leurs parents.

NouvelObs, 29 juin 2006 • Le suspect en examen • L'homme âgé de 39 ans, toujours en détention préventive, nie toute implication dans cette double disparition. Déjà condamné à deux reprises pour des agressions sexuelles sur des fillettes, il était sorti de prison en décembre dernier après avoir purgé une peine de quatre ans de prison. Le 13 juin, il s'est présenté de lui-même à la police liégeoise, quelques heures après la diffusion de son nom et de sa photographie. Il a été mis en examen le lendemain pour enlèvements de mineures.




En encart du nouvelObs, 29 juin 2006


BRUXELLES (AFP) - Les négociations pour la formation d'un gouvernement en Belgique, infructueuses depuis plus de deux mois, ont été suspendues vendredi par le roi Albert II, qui va devoir désamorcer une crise entre Flamands et francophones qui pourrait menacer le royaume d'éclatement.

Yves Leterme, le chef du parti démocrate-chrétien flamand (CDV) arrivé en tête des législatives du 10 juin, avait été chargé par le roi à la mi-juillet de négocier la formation du gouvernement.

Les discussions extrêmement houleuses dès le début se sont encore envenimées en fin de semaine, Flamands et francophones présentant des programmes de réformes irréconciliables.

Le roi Albert II, qui a reçu M. Leterme vendredi midi pour faire le point, a été acculé à annoncer une "suspension" des négociations. Dans les prochains jour, le souverain rencontrera les présidents des partis pour tenter de rétablir un climat de confiance.

Mais sa marge de manoeuvre est limitée. Yves Leterme, qui n'a pas été déchargé de sa mission, a expliqué vendredi que certains partis "hésitaient toujours" à s'engager dans la grande réforme institutionnelle que les électeurs flamands ont appelée de leur voeux.

Lors des législatives, les électeurs flamands ont en majorité voté soit pour des partis "confédéralistes", comme le parti de M. Leterme, soit pour des indépendantistes, comme la formation d'extrême droite Vlaams Belang.

Souvent circonspects, les Belges évoquent désormais ouvertement le scénario d'une partition du pays entre francophones et néerlandophones, tout en rejetant un tel éclatement, selon les sondages.

"L'un des grands points de discorde réside dans l'absence d'un consensus sur le rôle, la signification et la place de l'Etat", a expliqué vendredi M. Leterme.

Malgré l'impasse, il refuse de céder sur sa principale revendication: une nouvelle répartition des pouvoirs qui diminuerait le rôle du gouvernement central, au profit des trois régions du pays, la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.


Depuis la mi-juillet, quatre partis tentaient de forger une coalition de centre-droit, dite l'"Orange bleue": le parti libéral flamand (VLD) et son homologue francophone (Mouvement réformateur, MR) et les deux formations démocrates-chrétiennes, la flamande CDV et la francophone CDH (Centre démocrate humaniste).

En début de semaine, M. Leterme avait dévoilé une liste de 80 revendications flamandes, reprenant des demandes "classiques", notamment en matière d'autonomie fiscale, mais présentant aussi quelques surprises, comme la "régionalisation" du code de la route.

Les transferts de pouvoirs sont destinés à "former des paquets de compétences homogènes", selon les Flamands, mais se traduiraient par un "délitement de l'Etat central" qui fera que la "Belgique n'existera plus dans 20 ans", selon un négociateur francophone.

Les francophones ont répliqué en présentant leur propre cahier des charges, dont certains points constituent des tabous en Flandre. Ils ont notamment suggéré un élargissement du territoire de la région de Bruxelles, majoritairement francophone, au détriment de la Flandre.

La réaction a été cinglante: "Les francophones jouent avec les fondements du pays: la frontière linguistique, les droits des Flamands. Comment peut-on encore faire confiance à ces gens eux", fulminait vendredi Het Laatste Nieuws, le quotidien le plus lu en Flandre.

"Si les positions des francophones mènent à un scénario de divorce à la tchécoslovaque, les chômeurs, les malades et les invalides de Bruxelles et de Wallonie (régions plus pauvres que la Flandre, ndlr) devront en payer le prix. Et ce n'est pas M. Sarkozy qui signera le chèque depuis Paris", lançait même l'éditorialiste du journal.

L'affaire Enis relance le débat sur le suivi des délinquants sexuels
LE MONDE | 17.08.07

Libéré le 2 juillet après avoir purgé dix-huit ans de réclusion criminelle, Francis Evrard devait être présenté à un juge, vendredi 17 août, et être mis en examen pour "enlèvement" et "viol aggravé sur mineur de moins de 15 ans". Cet homme de 61 ans, pédophile récidiviste qui avait été placé "sous surveillance judiciaire" à sa sortie de prison en raison de "sa dangerosité" devait être renvoyé derrière les barreaux, en attendant de comparaître de nouveau devant une cour d'assises.

Avant de s'en prendre au petit Enis, 5 ans, mercredi 15 août, à Roubaix (Nord), Francis Evrard avait déjà été condamné à trois reprises pour des faits similaires : quinze ans pour attentat à la pudeur en 1975, quatre ans en 1985 pour le même motif et enfin vingt-sept ans de réclusion criminelle pour un viol sur mineur de 15 ans en 1989, dont deux tiers de sûreté qu'il venait d'effectuer dans sa totalité.

Mercredi en début d'après-midi, Francis Evrard n'a pas résisté à ses pulsions.
Vers 10 heures, il a appelé un taxi qui l'a déposé au centre-ville de Roubaix. Il a abordé Enis vers 14h30 et l'a convaincu sans peine ni violence de le suivre. L'enfant, qui se promenait à la braderie avec sa grand-mère, avait échappé à sa surveillance. Il a suivi l'homme que plusieurs témoins ont ensuite identifié au plâtre bleu qu'il portait à un bras.

Grâce au plan Alerte enlèvement, déclenché à 20 heures, le garçonnet a été retrouvé vers 22 h 30, dénudé, dans un garage qui servait de domicile à son ravisseur. Lors de son interpellation, ce dernier était, lui aussi, en partie déshabillé. Pendant sa garde à vue, Francis Evrard a avoué des "attouchements". Hospitalisé à Lille, l'enfant a subi des sévices sexuels. Vendredi matin, il était toujours en observation.

Par chance, en entendant le message d'"Alerte enlèvement" diffusé sur les radios et les télévisions, le chauffeur du taxi qui avait transporté le ravisseur et l'enfant dans l'après-midi a immédiatement reconnu ce client. Il a aussitôt prévenu les policiers qu'il a ensuite guidés à l'endroit où logeait l'homme. Calqué sur un modèle américain, ce dispositif d'alerte a été activé quatre fois depuis son adoption en France, en février 2006.

Avant sa sortie de la centrale de Caen, les experts psychiatriques avaient estimé que Francis Evrard présentait toujours "un risque très sérieux de récidive". Aussi l'avaient-ils astreint à des mesures de surveillance judiciaire qu'il "n'a pas respectées", a affirmé Valérie Courtalon, vice-procureur de la République à Lille. Elles lui avaient été notifiées le 8 juin par le juge d'application des peines et elles étaient entrées en vigueur à compter du 2 juillet et devaient courir jusqu'en 2013.

Francis Evrard devait prévenir la justice de ses moindres déplacements en dehors de la région où il avait déclaré son domicile - en l'occurrence Rouen - et devait s'abstenir de tout contact avec des mineurs. "Ce sont des mesures de sûreté, ordonnées s'il y a un risque important de récidive encouru, ce qui était le cas", a expliqué Mme Courtalon.

Soumis à des obligations de soins, Francis Evrard, qui allait bénéficier d'un suivi médical psychologique, devait également suivre un traitement hormonal. Il avait rendez-vous le 24 août avec son juge d'application des peines, afin d'en définir la mise en oeuvre. "Pour moi, il n'y a pas eu de faille dans le système", a précisé Mme Courtalon. "Dès lors qu'un individu qui a exécuté sa peine n'est plus en milieu carcéral, on ne place pas un policier derrière lui", a expliqué au Monde Valérie Courtalon.

Francis Evrard a contourné sans difficulté le dispositif censé l'aider à se réinsérer.
Il lui a suffi de se soustraire à la justice au moment de son élargissement et de ne pas informer le juge d'application des peines de son déplacement dans le Nord. Au-delà de la récidive, cette affaire pose la question de la prise en charge des délinquants sexuels, une fois ces derniers rendus à la liberté.


- Une crise entre Flamands et francophones -


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Re: Le royaume belge est menacé d'éclatement
BRUXELLES (AFP) - La Belgique s'est enfoncée jeudi dans la crise politique qui la guettait depuis plusieurs jours avec la décision du plus populaire des hommes politiques flamands, Yves Leterme, de renoncer à forger une coalition avec des francophones opposés à son projet de réforme de l'Etat.

Après cinq semaines de vains efforts pour amener les libéraux et les chrétiens-démocrates, tant flamands que francophones, à s'entendre sur une nouvelle répartition des pouvoirs entre l'Etat fédéral et les trois régions du pays (Flandre, Wallonie, Bruxelles), Yves Leterme a arrêté les frais en demandant au roi de le décharger de sa mission.

Albert II, rentré précipitamment de vacances dans le sud de la France, a accepté la démission de M. Leterme, un homme politique de 46 ans, né d'une mère flamande et d'un père wallon, qui connaît là le premier échec d'une carrière politique jusqu'ici fulgurante.

Ministre-président de la Flandre, la région la plus peuplée (60% de la population) et la plus riche de Belgique, de 2004 à juin dernier, il avait bâti sa victoire aux législatives du 10 juin en réclamant plus d'autonomie, notamment sur le plan économique, pour les régions belges, pourtant déjà dotées de larges moyens depuis la fédéralisation de l'Etat dans les années 1980-90.

Un mois après avoir mené à la première place en Flandre son parti, le CDV (Parti chrétien-démocrate flamand), qui était relégué depuis huit ans dans l'opposition, Yves Leterme avait été désigné "formateur", une fonction qui débouche habituellement sur le poste de Premier ministre pour celui qui l'occupe.

Il tentait depuis lors de mettre sur pied une coalition de centre-droit, baptisée "l'orange bleue", rassemblant démocrates-chrétiens et libéraux, tant francophones que néerlandophones.

Mais après des jours de tension croissante, les quatre "futurs partenaires" ont pris acte jeudi de leurs désaccords profonds, les francophones opposant un non catégorique aux exigences flamandes en matière de réforme de l'Etat.

"J'ai dû constater qu'il était impossible d'élaborer avec succès un programme gouvernemental ambitieux dont les électeurs ont clairement défini la perspective et la direction le 10 juin", a expliqué jeudi soir Yves Leterme.

Mais dès l'après-midi, les dirigeants des deux communautés linguistiques se sont accusés mutuellement d'avoir fait échouer les négociations.

"Les Flamands ont mis sur la table leurs exigences de façon très courtoise, très raisonnable, mais les francophones ont dit non de manière très insultante, très arrogante", a soutenu Bart De Wever, le président de la Nouvelle Alliance Flamande, un parti allié aux démocrates-chrétiens d'Yves Leterme.

Quelle que soit la personnalité du prochain "formateur" --le roi n'a pas donné d'indice jeudi--, il aura la tâche ardue de tenter de concilier des conceptions radicalement différentes de la Belgique.

"On peut avoir l'impression qu'il s'agit de négociations difficiles comme il y en a déjà eu beaucoup en Belgique, sauf qu'ici, on ne voit pas très bien quels seraient les éléments de consensus permettant aux Flamands et aux francophones d'avancer sans perdre la face", constate le politologue Jean Faniel.

Pour autant, "beaucoup de choses peuvent encore être tentées" avant de parler de divorce entre Flamands et Wallons et d'une scission de la Belgique, même si ce scénario n'est désormais "pas à exclure", selon M. Faniel.

A leur arrivée à la résidence royale, Albert II et Yves Leterme ont été accueilli par une vingtaine manifestants agitant des drapeaux aux couleurs jaunes et noires de la Flandre, ainsi que des pancartes réclamant l'"indépendance de la Flandre, plus que jamais".

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