August 29, 2007

Non-lieu pour quatre Roubaisiens

Du 19-20 de France 3, « Bonsoir, dans cette édition, la libération de douze des 19 sud coréens qui sont aux mains d'un groupe de talibans (...) une nouvelle affaire d'erreur judiciaire dans laquelle réapparaissent le tribunal de Boulogne sur mer et le nom du juge Burgaud (...) l'avocat du juge Burgaud apporte des précisions » :




JUSTICE
Les quatre Roubaisiens écroués pour meurtre viennent d’être innocentés
La Voix du Nord - Edition du dimanche 26 août 2007

Quatre Roubaisiens ont passé chacun plus d’un an en détention pour rien. Un juge d’instruction boulonnais vient de les blanchir dans l’affaire du meurtre du jeune Adrien Lefebvre à Neufchâtel-Hardelot en 2001. L’un de ces innocents, Saïd Rahili, nous livre son témoignage et offre cette confidence : le juge d’instruction qui a requis sa détention provisoire était un certain… Fabrice Burgaud !

La vie de Saïd Rahili a basculé le 11 juin 2002 à l’aube.
« Ma mère est venue affolée taper à la porte de ma chambre. Les gendarmes étaient en train de fouiller l’appartement et voulaient me parler, mais juste en tant que témoin. » Le lycéen de 19 ans, qui vit à Roubaix depuis l’âge de deux ans, suit les militaires de la section de recherche avec un pincement au coeur. Il passe le jour même ses premières épreuves du baccalauréat ! Malheureusement pour lui, l’audition promise va vite se transformer en cauchemar. « Elle a duré vingt-quatre heures et ce n’est qu’au bout de sept ou huit heures que j’apprends les raisons de ma garde à vue. »

Garde à vue musclée

Les enquêteurs sont persuadés que Saïd Rahili est le tueur d’Adrien Lefebvre (19 ans), retrouvé assassiné d’une balle dans la tête le 4 novembre 2001, dans une décharge de Neufchâtel-Hardelot, près de Boulogne-sur-Mer. Présenté comme un dealer, malgré son casier judiciaire vierge, l’homme serait allé, accompagné de trois autres Roubaisiens, exécuter Adrien en délicatesse avec le « gang ». « Je n’ai jamais rien avoué durant les interrogatoires, mais j’ai pleuré à plusieurs reprises. Je ne pouvais pas boire quand je le voulais, j’étais réveillé durant la nuit, et j’ai même été insulté par un gendarme. Leurs questions n’avaient aucun sens : on m’a par exemple demandé ce que je faisais un an plus tôt. » Le 12 juin, Saïd Rahili est présenté au tribunal de Boulogne-sur-Mer devant le juge d’instruction, qui requiert son placement en détention. «  Mon audition a duré cinq minutes. Je ne cessais de clamer mon innocence, il me regardait avec un sourire ironique. » C’était Fabrice Burgaud – que l’affaire d’Outreau rendit célèbre – en charge de l’affaire durant les premiers mois. Pendant seize mois, le suspect comme les trois autres Roubaisiens (des amis d’enfance de Saïd) vont s’impatienter en prison.

Durant cette période, l’autre juge d’instruction, Déborah Bohée, reste persuadée de l’implication des quatre hommes. Trois personnes les accusent :
un Roubaisien qui s’est ensuite rétracté, et deux proches d’Adrien… aujourd’hui renvoyés devant les assises pour l’assassinat et le recel du corps de l’adolescent. « Puis j’ai enfin reçu un coup de main du ciel. » Lors d’une discussion avec un codétenu bien informé, Saïd apprend que son principal accusateur aurait confié en détention que les Roubaisiens étaient totalement innocents. « Ce codétenu a accepté de m’écrire pour me raconter tout ce qu’il avait entendu », explique Me Jérôme Pianezza, qui envoie cette précieuse lettre à la nouvelle juge, Anne Morvan, pressée de reprendre l’enquête à zéro. Cette lettre ainsi qu’une étude des réseaux de téléphones portables prouvent en partie que les Roubaisiens n’étaient pas à Neufchâtel la veille ni le jour du meurtre.

« Dès lors, le cauchemar pouvait prendre fin », soupire Saïd Rahili. Anne Morvan ordonne la remise en liberté du détenu le 22 octobre 2003. Ses amis d’enfance sortiront les jours suivants. La magistrate a rendu le 6 août une ordonnance de non-lieu pour les quatre Roubaisiens.

« Il y a clairement de gros problèmes de fonctionnement au tribunal de Boulogne-sur-Mer, s’agace Saïd. Comme dans l’affaire d’Outreau, des juges nous ont mis en prison sans élément concret à charge, uniquement sur les déclarations de dénonciateurs. »
Comme ses trois amis, le Roubaisien va formuler une requête en indemnisation, « même si mon préjudice est inestimable ».


- « Uniquement sur les déclarations de dénonciateurs. » -


Posted 18 years, 4 months ago on August 29, 2007
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