September 14, 2007

Lana raconte le « chantage aux papiers »


Actualité | France
Prison ferme pour trois des CRS violeurs
Le Figaro, 14 septembre, extrait

La date de cette louable prise de conscience n'est pas neutre : la cour entend à présent Lana (1), la jeune Albanaise de 28 ans qui, seule parmi les victimes, ose les affronter. Vêtue de vert, le nez et le menton pointus jaillissant de joues rondes d'adolescente, elle roule fortement les « r » mais s'exprime de manière parfaitement intelligible. Sa déposition énergique, ponctuée de brefs sanglots, est accablante. Lana raconte le « chantage aux papiers » auquel elle est soumise le 9 avril 2003, la « peur d'être expulsée ». Le lieu « tout noir, qui fait peur », où elle est conduite avec son amie Diana.

Se « sentir comme un objet »

Puis viennent les actes interminables et douloureux imposés par un Romaric Leclercq empestant l'alcool, pendant que Mahé et Dussart tourmentent Diana. Les larmes qui coulent et que personne ne voit. L'humiliation de se « sentir comme un objet », alors que d'ordinaire, prostituée par nécessité, Lana choisissait des clients avec lesquels « jamais une chose comme ça n'est arrivée ». La révolte, aussi, d'une femme, qui finit par s'enfuir de la Twingo empruntée par les CRS dévoyés, sa manche arrachée par l'un d'eux : « J'ai pensé : il va me tuer. »

Les accusés ont les yeux rivés au sol. Leurs avocats, naguère si vétilleux avec tel ou tel témoin, n'osent pas poser la moindre question à la partie civile. Devant les assises, Lana a reconquis une dignité que, sans aucun doute, elle n'avait jamais perdue.

(1) Le prénom a été modifié.


A la CRS 7, abuser des prostituées "c'était comme avoir un sandwich à tarif réduit"
LE MONDE | 08.09.07 | Extrait

En choeur, ils confient leur "honte" d'être là aujourd'hui et reconnaissent la gravité de ce qui leur est reproché. Il leur a fallu un peu de temps pour cela. Au juge d'instruction, l'un d'eux avait confié, à propos des relations sexuelles imposées aux prostituées : "C'était comme le fait d'avoir un sandwich à tarif réduit..."

Trois CRS condamnés à sept ans de prison ferme pour viols de prostituées
LEMONDE.FR avec AFP | 14.09.07 | Extrait

UN "TERREAU" FAVORABLE AUX COMPORTEMENTS CRIMINELS

Ces sept policiers sont tous des anciens de la même compagnie, la CRS 7, une unité autoroutière établie à Deuil-la-Barre (Val-d'Oise). Ils sont soupçonnés d'avoir abusé de prostituées lors d'expéditions nocturnes souvent très alcoolisées, au-delà de leur secteur de compétences, c'est-à-dire dans Paris. Une série de onze viols au total a été retenue, commis sur des étrangères généralement en situation irrégulière, entre 2002 et 2003. Après avoir contrôlé leur identité, les policiers exerçaient un chantage : ils promettaient de ne pas les inquiéter en échange de rapports sexuels gratuits.

Au cours des huit jours de débats où ils ont fait face à une de leurs victimes, une Albanaise de 28 ans seule partie civile, les accusés ont exprimé des regrets, imputant leurs actes à leur grande immaturité à l'époque, conjuguée à un "manque d'encadrement" à la CRS 7. L'avocat général lui-même a souligné que l'ambiance permissive qui régnait à la CRS 7 avait pu être un "terreau" favorable pour les comportements criminels reprochés aux accusés.


- Grande immaturité conjuguée à un « manque d'encadrement » -


Posted 3 weeks, 1 day ago on September 14, 2007
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