October 5, 2007

EADS: Breton plaide l'ignorance de l'Etat


PARIS (Reuters), extraits - La ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a demandé à l'inspection générale des Finances un rapport sur l'action des services du ministère vis-à-vis d'EADS entre fin 2005 et juin 2006, a annoncé vendredi soir le ministère des Finances.

(...) La CDC avait accepté, au printemps 2006, de reprendre pour environ 600 millions d'euros d'actions appartenant à Lagardère dans le cadre du désengagement partiel de celui-ci et du constructeur automobile allemand Daimler du capital du groupe européen d'aéronautique et de défense.

La décision des deux actionnaires industriels de vendre chacun 7,5% du capital est intervenue quelques semaines avant la révélation de nouveaux retards du gros porteur d'Airbus A380, qui a entraîné une chute de 26% du cours d'EADS le 14 juin 2006.

La CDC a indiqué vendredi dans un communiqué avoir agi de manière autonome et sans instruction lors de l'achat à terme de 2,25% du capital d'EADS au printemps 2006 au prix de 32,60 euros.


jeudi 22 juin 2006, l'Express, extrait
Aéronautique
Le scandale Airbus

Après le scandale politique, avec Clearstream, EADS sera-t-il le théâtre d'une affaire financière industrielle ? La question se pose depuis le coup de torchon imposé par la Bourse au titre EADS. Le groupe emblématique de ce que l'Europe était capable de faire de mieux a perdu en quelques heures le quart de sa valeur. Car les financiers ont découvert, effarés, à la fois un invraisemblable embouteillage industriel et une bataille rangée entre dirigeants. Sans compter les soupçons de délit d'initié sur ceux qui ont su "vendre à temps" et la crise de confiance subie par Noël Forgeard, coprésident d'EADS. Ajoutez à cela un Boeing en pleine forme qui, lui, a réglé ses problèmes de gouvernance, et vous saurez pourquoi Airbus est malade…


ROCHEFORT (AP) - Ségolène Royal s'est dite "surprise" vendredi que le président Nicolas Sarkozy "ne se soit pas exprimé" sur l'affaire d'éventuels délits d'initiés dans le groupe EADS.

En marge d'un déplacement qu'elle effectuait au Musée Hèbre de Saint-Clément à Rochefort (Charente-Maritime), la présidente PS de la région Poitou-Charente a déclaré: "Nicolas Sarkozy est d'habitude très rapide lorsqu'il s'agit de réagir au moindre fait divers. Je m'étonne qu'on ne l'ait pas entendu sur une question qui choque profondément les Français".

Et de se dire d'autant plus surprise que Nicolas Sarkozy compte Arnaud Lagardère, l'un des actionnaires du groupe EADS, parmi ses amis proches. "Il a récemment parlé de lui comme d'un frère", s'est-elle rappelée. "Est-ce crédible que l'Etat n'ait pas été au courant des problèmes de l'Airbus A380?", s'est-elle interrogée devant quelques journalistes.

Selon elle, il faut que "la transparence soit faite sur cette affaire" et qu'en plus des décisions de justice, "les sommes ainsi détournées soient reversées à une caisse de solidarité des ouvriers et des ouvrières d'EADS". Ségolène Royal a aussi demandé que "le plan de licenciement annoncé chez EADS soit gelé tant que la justice n'a pas fait son travail".

PARIS (AFP) - L'ancien ministre de l'Economie Thierry Breton a fermement récusé vendredi que l'Etat ait pu couvrir un délit d'initiés aux dépens de la Caisse des dépôts lors de la vente par le groupe Lagardère de 7,5% du capital d'EADS en avril 2006, deux mois avant l'effondrement du titre.

Entendu par la commission des Finances du Sénat, M. Breton a affirmé que l'Etat n'avait pas été informé des modalités de ventes de ces titres, et qu'il avait appris "par la presse" l'acquisition d'une partie d'entre eux par la Caisse des dépôts (CDC), pourtant considérée comme le bras armé de l'Etat dans le domaine économique.

La CDC a confirmé cette version, en assurant dans un communiqué publié peu après l'audition du ministre qu'elle avait "agi de manière autonome et (n'avait) reçu aucune instruction des pouvoirs publics".





« Avion ou bateau ? » • Delize


Les dirigeants de la Caisse doivent être entendus à leur tour mardi et mercredi par la commission présidée par Jean Arthuis (UDF).

Ces auditions ne portent pas sur les éventuels délits d'initiés commis par des dirigeants d'EADS dans les mois ayant précédé l'annonce d'importants retards du programme A380 le 13 juin 2006, mais uniquement sur "la sphère publique", a précisé M. Arthuis.

M. Breton a souligné que l'Etat, qu'il a de nouveau jugé "irréprochable", n'avait jamais cédé la moindre action en raison du "caractère stratégique" d'EADS, bien que l'Agence des Participations de l'Etat (APE) ait recommandé une cession partielle, dans une note du 20 janvier 2006.

Le directeur général de l'APE, Bruno Bézard, a assuré que cette note ne faisait "à aucun moment état de difficultés" du programme A380, qui n'avaient été communiqués à l'Etat que le 18 mai et de façon "partielle".

De son côté, l'ancien ministre a assuré n'avoir été prévenu d'un nouveau retard dans la livraison de l'A380 que "la veille" de l'annonce officielle par les dirigeants d'EADS. Le lendemain, le titre EADS chutait de plus de 26%.

M. Breton a aussi rappelé que le pacte d'actionnaires liant depuis 2000 l'Etat, le groupe Lagardère et le groupe allemand Daimler, confinait l'Etat dans une position "d'actionnaire indirect".

L'Etat ne peut dépasser ses 15% du capital ni "participer à la gestion", le groupe Lagardère gérant les intérêts français au sein de la holding Sogeade, a-t-il rappelé.

I l a affirmé avoir fait part de sa "très grande réserve" quand, en novembre 2005, les deux actionnaires privés, Manfred Bischoff (DaimlerChrysler) et Arnaud Lagardère, lui avaient annoncé leur "intention" de "céder conjointement une partie de leur participation" dans EADS.

M. Breton et les représentants de l'Etat ont affirmé devant les sénateurs qu'ils n'étaient pas en mesure d'empêcher cette opération, lorsqu'ils ont été "informés" en mars 2006 de la "décision" des deux groupes de céder 7,5% chacun.

Dès l'annonce de l'opération le 4 avril, Lagardère a émis pour 2 milliards d'obligations remboursables en actions, à un prix unitaire de 32,60 euros. La CDC, qui a acquis à cette occasion 2,25% du capital, s'est justifiée vendredi en affirmant que "ce prix était alors inférieur à l'estimation de nombreux analystes financiers".

M. Breton s'est dit "vraiment mécontent" que la Caisse des dépôts se soit portée acheteuse, car "cela pouvait donner le sentiment à la partie allemande que nous voulions contourner l'esprit du pacte". "Cela pose un problème de gouvernance" de cet organisme financier public, qui, selon lui, ne dépend pas de Bercy mais du Parlement.





A l'issue de l'audition, le rapporteur UMP de la commission, Philippe Marini (UMP), a jugé que Thierry Breton avait été "transparent" mais "pas convaincant sur la gouvernance de l'Etat".


- La CDC n'a reçu aucune instruction des pouvoirs publics -


Posted 17 years, 11 months ago on October 5, 2007
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