October 13, 2007

De nouveaux retraits suspects détectés sur un compte de l'UIMM

PARIS (AFP) - Les enquêteurs chargés de décortiquer les comptes de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) ont eu connaissance de nouveaux retraits suspects, d'un montant avoisinant les sept millions d'euros, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.

Comme le révèle Le Parisien dans son édition datée de samedi, ces retraits ont été effectués sur un compte à la banque Martin-Maurel, dont le siège est à Marseille.

Il s'agit du quatrième compte ainsi décortiqué depuis qu'une enquête préliminaire a été lancée par le parquet de Paris, le 26 septembre, sur des retraits suspects effectués à la demande du président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac.

Selon des sources proches de l'enquête, l'analyse de deux comptes à la BNP a déjà permis de détecter des retraits de 5,6 millions d'euros sur l'un, et de 4 millions d'euros sur un deuxième sur une période allant de 2000 à 2007.

Une projection sur sept ans concernant un troisième compte à la BNP réalisée à partir des retraits effectués sur une année indiquerait qu'ils auraient pu atteindre, sur celui-ci, 7 millions d'euros. Mais concernant ce troisième compte BNP, le total n'est qu'une estimation qui reste à confirmer, a-t-on souligné de source proche du dossier.

L'enquête vise notamment à déterminer si l'argent ainsi retiré a eu une destination illégale, relevant d'un "abus de confiance", c'est-à-dire d'un détournement de fonds, ce que M. Gautier-Sauvagnac nie. Quand aux destinataires des fonds, une des hypothèses envisagées reste un financement occulte de syndicats.

L'enquête devrait par ailleurs s'étoffer, dans les jours qui viennent, avec l'audition par les enquêteurs de plusieurs personnages "périphériques", a-t-on indiqué de source proche du dossier.

L'UIMM est la principale fédération adhérente au Medef. Son président est le chef de file de la délégation patronale à la négociation avec les syndicats sur le marché du travail. Vendredi soir s'est tenu un bureau exceptionnel "quasi exclusivement consacré" à cette affaire, lors duquel les membres du bureau ont "renouvelé leur totale confiance" à M. Gautier-Sauvagnac, a indiqué à l'AFP un participant à cette réunion.

Une autre source proche de l'UIMM a affirmé samedi à l'AFP que M. Gautier-Sauvagnac avait donné des "explications complètes" aux membres du bureau et qu'il avait été conclu, lors de cette réunion, à la nécessité d'une "plus grande transparence", bien que la loi ne le lui impose pas à ce stade.

Cette source se référait à la loi Waldeck-Rousseau de 1884, qui régit organisations syndicales, patronales ou de salariés et impose peu de contraintes à ces organisations.

La désignation éventuelle d'un commissaire aux comptes est envisagée, a-t-on indiqué de même source, avant de souligner que sur le fond, il appartiendrait au législateur de se pencher sur la question d'"un véritable financement des syndicats".



- La loi Waldeck-Rousseau de 1884 impose peu de contraintes -


Posted 17 years, 10 months ago on October 13, 2007
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Re: De nouveaux retraits suspects détectés sur un compte de l'UIMM
PARIS (AFP) - La présidente du Medef Laurence Parisot annoncera "probablement dans la journée" de mercredi le nom du remplaçant de Denis Gautier-Sauvagnac comme chef de file du patronat pour la négociation sur le marché du travail, a-t-elle dit sur la radio BFM.

Interrogée sur la situation à l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), qui a fait l'objet mardi de nouvelles perquisitions, Mme Parisot s'est dite dans "une colère indicible". "Ce que je suis en train de découvrir nous indigne au-delà de ce que je peux vous dire", a-t-elle déclaré.

"Ce que nous comprenons chaque jour un peu plus relève de comportements irresponsable, irrespectueux", a ajouté la présidente du Medef. A propos des sommes retirées en espèces des comptes de l'UIMM, elle a souligné que les questions restaient nombreuses: "On ne sait pas combien, à qui, pourquoi".

Mme Parisot a défendu son organisation en soulignant que "le Medef n'a rien à voir" avec les pratiques découvertes à l'UIMM. "Le Medef fait autrement", "ça ne ressemble pas aux chefs d'entreprises de la nouvelle génération", a-t-elle dit.

"La question dépasse le Medef, elle concerne l'ensemble de la société française", a-t-elle ajouté.

"Si nous sommes en train de découvrir quelque chose qui est d'une autre époque, d'un autre type de pays (...) tant mieux si cela est mis au jour, qu'on puisse tourner la page d'un passé pas ragoûtant", a estimé Mme Parisot.

Interrogée pour savoir si d'autres branches du Medef pouvaient avoir des pratiques semblables à celles de l'UIMM, elle a répondu: "je ne sais pas".

Mme Parisot avait annoncé mardi que son mouvement allait modifier ses statuts pour renforcer la "transparence financière" et obliger ses adhérents à publier des comptes certifiés.

Parmi les noms fréquemment cités de remplaçants possibles, ceux de Cathy Kopp, directrice des ressources humaines du groupe Accor et de Michel de Virville, secrétaire général de Renault, reviennent souvent.

Cinq perquisitions avaient eu lieu mardi aux domiciles de membres de l'UIMM, dont celui de son ancien président Daniel Dewavrin, et au siège de l'organisation patronale, dans le cadre de l'enquête préliminaire sur des retraits de fonds suspects opérés sur des comptes de l'organisation, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Plusieurs personnes ont par ailleurs été entendues par la Brigade financière --chargée par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire le 26 septembre-- depuis une première perquisition intervenue au domicile de M. Gautier-Sauvagnac et à l'UIMM le 3 octobre, selon une autre source proche du dossier.

Daniel Dewavrin a assuré dans un entretien au Monde daté de mardi que "les retraits en espèces (des caisses de l'UIMM) ne sont pas des infractions". "Nous sommes donc dans un cadre juridique délibérément souple et peu contraignant, ce qui nous permet de conclure très clairement que ces retraits en espèces ne sont pas des infractions", a assuré M. Dewavrin, qui a présidé la fédération de 1999 à 2006.

"Il n'y a pas d'obligation comptable pour l'UIMM, qui est une organisation syndicale soumise à la loi Waldeck-Rousseau de 1884", qui a pour objet "d'assurer l'indépendance des organisations syndicales", a-t-il rappelé.

"Ces sommes n'ont absolument rien d'occulte, ce n'est pas de l'argent sale, et les retraits eux-mêmes n'ont rien non plus d'occulte", a-t-il ajouté, après avoir confirmé sa "confiance totale" en Denis Gautier-Sauvagnac.




PARIS - "Qu'on apporte les preuves" d'un éventuel financement occulte des syndicats, a déclaré mercredi le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly en pleine affaire de l'UIMM.

Si "ça signifie qu'il y a des syndicats qui en ont croqué, que pour avoir un accord on donne de l'argent, c'est de la corruption", a déclaré M. Mailly sur Canal+. "Si c'est ça c'est inacceptable, mais qu'on apporte les preuves".

Répondant aux accusations d'Yvon Gattaz, l'ancien président du CNPF -prédécesseur du Medef- qui a affirmé mardi que les caisses noires finançaient depuis toujours les syndicats, il a lancé: "je suis content de voir qu'à son âge il fume encore des pétards, Yvon Gattaz".

Quant à l'expression "fluidifier le dialogue social" employée par certains pour expliquer ces fonds secrets, le secrétaire général de FO a affirmé: "Je suis très solide, je ne suis pas liquide. Je ne comprends pas ce que ça veut dire 'fluidifier le dialogue social'".

Le leader syndicaliste a assuré que sa confédération n'avait jamais bénéficié d'un financement occulte. "Non, je vous assure qu'au niveau de la Confédération, non", a-t-il déclaré, précisant qu'"on ne contrôle pas tout, il peut y avoir un militant ici où là...".

"Ce qui est vraiment désagréable, c'est qu'il y a des employeurs qui sortent de l'argent et on met le doute sur les syndicats. Il y a un lien qui m'apparaît curieux", a-t-il ajouté.

Jean-Claude Mailly s'est déclaré favorable à une loi clarifiant le financement des syndicats, tout en soulignant les différences existant avec les partis politiques.

"Oui, mais pas n'importe quoi qui nous oblige à donner les fichiers des adhérents par exemple", a-t-il déclaré. "On n'est pas dans la situation des partis politiques. On ne gère pas des municipalités, on n'a pas des contrats avec des entreprises". AP



PARIS - "Jamais un euro n'a été attribué" à l'UDF ou au MoDem en provenance des fonds secrets suspectés de l'UIMM, a affirmé mercredi François Bayrou, dénonçant des comportements "archaïques".

"Depuis la loi de financement public des partis politiques (1994, NDLR), les différents partis que j'ai présidés n'ont jamais eu un euro d'argent liquide qui soit arrivé sur leur compte", a déclaré le président du MoDem sur RTL.

"Sous cette affaire il y a le signe d'une énorme décomposition de la vie publique, sociale et politique, en tout cas sociale, en France", a-t-il estimé. "C'est pourquoi il faut que la lumière soit faite, qu'elle soit faite vite, que la transparence soit la règle dans cette enquête, que l'on puisse savoir à qui ont été attribuées les sommes astronomiques".

"Non seulement ces comportements sont archaïques, comme on le dit, mais ils sont profondément déstabilisateurs, profondément destructeurs du lien de confiance dans la société", a-t-il encore déploré. AP
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