October 13, 2007

« Il y a un moment où il faut nommer les choses pour ce qu'elles sont », selon Jean-Pierre Dubois

Rafle ? Voyage ou déportation ? Rapt ou placement « provisoire » ? Corruption judiciaire ? Quoi qu'on en dise, quoi qu'il se passe, quelles que soient les attitudes de juges, il semblerait que l'Etat s'en moque.

Enfants placés : les « rapts » de l'Administration
Un dossier de iFRAP

Entre les deux cas extrêmes de l’enfant abandonné à sa naissance, et de celui dont la mère célibataire doit subir une intervention chirurgicale l’obligeant à rester quelques semaines à l’hôpital, les raisons de placer un enfant en dehors de sa famille ne manquent pas. Dans 20% des cas la famille a demandé le placement parce qu’elle s’estime incapable d’élever son enfant, et dans 80% des cas la décision lui est imposée par un juge, lorsque l’enfant est délinquant, ou "en danger" : battu, insuffisamment nourri, victime de violences sexuelles, ou simplement mal élevé ("victime de carences éducatives" dans le langage administratif).


Le Figaro, 16 septembre 2005
Les déracinés de la Réunion s'en prennent à l'État

Les enfances dérobées de la réunion • Le Monde

Témoignages du vendredi 15 juillet 2005
Débat sur les enfants de la Creuse
"C’était une politique du chiffre"


Six livres, un CD, de nombreux documentaires et articles, des assignations en justice... le dossier des enfants de La Creuse, en seulement deux ans, a connu une médiatisation internationale. Pourtant, il reste un constat troublant : l’État s’en moque.

... Voyage ou déportation ?

En 1967, soit 4 ans après le début de la vague migratoire, le professeur Benoist envoyait une lettre au député Michel Debré pour dénoncer la déportation de ces enfants. Déportation, c’est le mot juste selon les ex-mineurs de La Creuse. Pire, ils parlent de rafles, faux et usage de faux.


Les témoignages sont éloquents en la matière, parce qu’ils dénoncent des faux actes d’abandon. Arlette, une mère de famille aujourd’hui encore anéantie par cette histoire, raconte que son père l’a recherchée 17 ans durant. "À 65 ans, il est tombé à mes pieds. Il m’a dit : pourquoi tu m’as fait ça, pourquoi tu es partie", raconte-t-elle. Et de poursuivre : "je lui ai dit, papa, pourquoi m’as-tu abandonnée. Il m’a répondu : tu étais ma fille unique, pourquoi je t’aurais fait ça".


PARIS (AP) - "J'ai dit ce que je pensais au fond de mon coeur", assure la secrétaire d'Etat à la politique de la ville Fadela Amara, qui a reçu de nombreuses critiques pour avoir jugé "dégueulasse" d'"instrumentaliser" le dossier de l'immigration et demandé le retrait de l'amendement ADN.

Avoir utilisé ce terme, "c'était spontané", assure Mme Amara dans un entretien au "Parisien/Aujourd'hui en France". "Je n'ai jamais imaginé les retombées que cela allait provoquer. Ce jour-là, j'ai dit ce que je pensais au fond de mon coeur."

La secrétaire d'Etat répète que le débat sur l'immigration "doit être mené tranquillement, sans polémique et surtout sans instrumentalisation". "Derrière ce débat, il y a des hommes et des femmes, des destins brisés, tant de souffrances."

Samedi, Fadela Amara a déclaré qu'elle resterait au gouvernement même si l'amendement ADN du projet de loi sur l'immigration était maintenu lors des dernières discussions au Parlement.

Controverse autour de l'utilisation du terme "rafle" par des associations
LE MONDE | 13.10.07

"Halte aux arrestations inhumaines et tentatives brutales de renvoi (...) de tous les sans-papiers, traqués, raflés à travers la France !", écrivait le MRAP le 22 août. "Une rafle comme on en voit plusieurs fois par semaine à Paris depuis le mois d'août (2006)", dénonçait le Réseau éducation sans frontières le 30 janvier après l'interpellation d'étrangers en situation irrégulière devant les Restos du coeur à Paris.

Des associations de soutien aux sans-papiers n'hésitent plus à utiliser le mot "rafle" pour dénoncer les opérations policières dans les quartiers à forte concentration étrangère, à la sortie des métros, sur les lieux de rendez-vous ou bars fréquentés par des immigrés. La polémique naît de la polysémie du mot "rafle", dont le Petit Robert donne une double définition moderne : "Arrestation massive opérée à l'improviste par la police dans un lieu suspect" mais aussi "arrestation massive de civils préalablement réunis afin de les interner, de les déporter", avec pour exemple "la rafle du Vel'd'Hiv'" de 1942.

Désignation d'individus indésirables, convocations-pièges dans les préfectures, interpellations à domicile : pour l'anthropologue Emmanuel Terray, il n'y a certes pas déportation vers les camps de la mort comme en 1942, mais "si l'on regarde l'attitude de la police française, les similitudes apparaissent." "C'est par une sorte de pudeur ou de scrupule incompréhensible que ce terme n'est pas utilisé", estime M. Terray.

S'ils affirment utiliser "sciemment" le mot, la plupart des associations et comités de soutien aux sans-papiers se défendent de tout parallèle avec les finalités politiques des années 1940. "Il faut raison garder et ne pas abuser des parallèles historiques, reconnaît Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme. Ce n'est pas parce que l'on constate qu'il y a bien une tendance à voir se multiplier ce genre d'opérations que nous sommes dans les mêmes conjonctures historiques. Mais il y a un moment où il faut nommer les choses pour ce qu'elles sont."

Pour l'historien spécialiste du fascisme, Pierre Milza, "il n'est pas abusif de parler de rafle", mais il reste difficile de s'abstraire de la charge symbolique du mot. "Pendant l'entre-deux-guerres, et même avant, ce mot faisait partie du langage courant. Il était même très fréquent dans le milieu policier : "On va faire une rafle à Pigalle", lançaient sans ambages les flics lorsqu'ils partaient pincer des prostitués et des proxénètes. Mais la rafle du Vel'd'Hiv'a condamné le mot. (...) Il ne peut être aujourd'hui utilisé qu'avec beaucoup de parcimonie."

Le député Etienne Pinte (UMP, Yvelines) ne s'est jamais privé de dénoncer ouvertement la "déshumanisation" du traitement des migrants, allant jusqu'à parler de "chasse à l'homme". Mais pour lui, le mot rafle relève de l'interdit. "Pendant la guerre nous étions dans un contexte de délation, de Shoah. Cela n'avait rien à voir, insiste-t-il, avec la chasse à l'homme à laquelle on assiste aujourd'hui pour que les préfets puissent remplir leurs quotas" d'expulsions.


- Controverse autour de l'utilisation du terme « rafle » -


Posted 18 years, 5 months ago on October 13, 2007
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Re: « Il y a un moment où il faut nommer les choses pour ce qu'elles sont », selon Jean-Pierre Dubois
Il sera amusant de comparer en COMPTANT le nombre d'articles et commentaires critiques des médias les plus écoutés et lus - lorsque cette vicieuse campagne de mégotage sera terminée, contre l'usage du mot "rafle", parfaitement adapté au contexte, et le nombre de commentaires et d'articles critiques dans les médias contre l'expression "NUIT DE CRISTAL" exploitée à des fins politiques par FINKIELKRAUT, grrrrrrand philosophe chéri par Sarkozy.


L'USAGE DU MOT RAFLE DANS LE CONTEXTE DONT IL EST QUESTION N'EST ABSOLUMENT PAS IMPROPRE, BIEN AU CONTRAIRE. IL S'AGIT d'UN TERME UTILISÉ POUR UN CERTAIN TYPE D'INTERVENTION POLICIÈRE, QUI N'A JAMAIS ÉTÉ ABANDONNÉ , DONT L'USAGE EST BANAL ET LARGEMENT ANTÉRIEUR À L'ÉPOQUE DE VICHY.

SEULS DES FLICS OU DES WOULD-BE FLICS DE LA PENSÉE ET DE LA LANGUE PEUVENT PRÉTENDRE VOULOIR RÉGULER L'USAGE DU MOT "RAFLE".

COMPARONS L'USAGE TOUT À FAIT CONFORME DU TERME "RAFLE" À LA MANIPULATION DE L'EXPRESSION "NUIT DE CRISTAL", TERME UTILISÉ PAR FINKIELKRAUT POUR ÉVOQUER UN CRIME RACISTE COMMIS PAR UN DÉLINQUANT CONTRE UN JEUNE JUIF.

RAPPEL :
LA NUIT DE CRISTAL (1938) A SUIVI L'APPLICATION DE 150 MESURES ANTIJUIVES PRISES ET D'UNE MULTITUDE DE DISCOURS VIOLENTS CONTRE LES JUIFS PRONONCÉS PAR UN PARTI UNIQUE À LA TÊTE DE L'ÉTAT.

LE BILAN DU RÉGIME NAZI AVANT 1938 EST LE SUIVANT : IL A "RÉUSSI À STIMULER LES GRANDS TRAVAUX, À RELANCER L'AIDE AUX ENTREPRISES AGRICOLES, IL A FIXÉ LA DURÉE DU TRAVAIL, LE TAUX DE SALAIRE, LA MARGE BÉNÉFICIAIRE DES ENTREPRISES, A SURVEILLÉ LES LOGEMENTS DES TRAVAILLEURS, LEUR A ASSURÉ DES LOISIRS. LE CHÔMAGE A DIMINUÉ CONSIDÉRABLEMENT.

DIABLE !

QUEL PEUT ÊTRE LE RAPPORT EN UN CRIME RACISTE COMMIS PAR UN DÉLINQUANT ET LA "NUIT DE CRISTAL", CRIME DE MASSE COMMIS PAR UN PARTI À LA TÊTE D'UN ÉTAT, DISPOSANT D'UN APPUI FINANCIER CONSIDÉRABLE D'UNE PARTIE DE LA FINE FLEUR DES PATRONS D'INDUSTRIE ALLEMANDS (ON VERRAIT MAL COMMENT LE RÉGIME NAZI AURAIT PU PRODUIRE LES MESURES SUSMENTIONNÉES SANS CET APPUI FINANCIER, MESURES QUI ONT PERMIS AU RÉGIME NAZI DE DEMEURER POPULAIRE, DE DURER ET ENFIN, DE POURSUIVRE SA MARCHE VERS LES MASSACRES GÉNÉRALISÉS).

FINKIELKRAUT A SON PROGRAMME. IL MANIPULE DÉLIBÉRÉMENT UN TERME QUI DÉSIGNE - EXCLUSIVEMENT - UN FAIT HISTORIQUE ET DATÉ ET UN CRIME D'ÉTAT.

SUR LE TERRAIN DE L'ABUS DE LANGAGE ET DE LA MANIPULATION DE CITATIONS, FINKIELKRAUT EST CHAMPION TOUTES CATÉGORIES. HÉLAS, LA FRANCE COMPTE QUELQUES-UNS DE CES TRISTES SIRES, TRÈS DIFFICILES À BATTRE DANS LA SPÉCIALITÉ « MANIPULATION LINGUISTIQUE ET « CITATOIRE »,.


SEULS DES ESPRITS TRAVAILLÉS PAR LE FANATISME POLITIQUE PEUVENT PRÉTENDRE QUE LE TERME "RAFLE" RENVOIE EXCLUSIVEMENT AUX RAFLES DU VEL D'HIV.


TRÉSOR DE LA LANGUE FRANÇAISE
1828-29 « arrestation en masse faite à l'improviste » (VIDOCQ, Mém., t. 2, p. 101); 4. a) 1680 « filet de pêche à plusieurs entrées » (RICH.); b) 1680 « filet à double maille, pour prendre les oiseaux » (ibid.). Empr. au m. h. all. raffel « instrument pour racler le feu » (FEW t. 16, pp. 653-654). Fréq. abs. littér.: 48. Bbg. QUEM. DDL t. 30.

B. Arrestation massive opérée par la police à l'improviste. Synon. descente* (de police), coup de filet* (fam.), razzia (vieilli). Rafles de prostituées sur la voie publique; la police opère des rafles; être pris, ramassé dans une rafle; les rafles de la Gestapo. Alexis fut expédié à Saint-Pétersbourg. Là, il fut ramassé au bout de deux jours (...) dans quelque rafle, et jeté en prison (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 121). Un jour où il avait été pris dans une rafle, car il aimait les filles, mon père lui avait évité le poste (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 96):





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