November 1, 2007
Des pratiques douteuses
Aux Pays-Bas, le père biologique d'un bébé vendu par sa mère est débouté • LE MONDE | 30.10.07 L’embarras du ministre Kouchner • Arche de Zoé. Des humanitaires dénoncent la responsabilité de l’ex-French doctor. • Libé Entre crise tchadienne et guerre au Darfour, l'affaire de L'Arche de Zoé conforte Idriss Déby • LE MONDE | 01.11.07 CHAMONIX (AFP) - Trente passagers clandestins, âgés de 16 à 30 ans et de nationalité indienne, ont été découverts mercredi soir à Chamonix dans une camionnette circulant sur la rampe d'accès au tunnel du Mont-Blanc, a-t-on appris jeudi de source policière. BERLIN (AFP) - Parce qu'il en avait assez de ne plus pouvoir contempler la mer Baltique, un retraité allemand de 70 ans a abattu à la scie électrique 122 arbres pour dégager la vue qu'il avait depuis sa résidence secondaire, a annoncé mercredi la police de Lübeck (nord). ABECHE, Tchad (Reuters) - Quatre-vingt onze des 103 enfants que l'ONG française "L'Arche de Zoé" voulait conduire en Europe en les présentant comme des orphelins ont encore au moins un de leurs parents, selon un rapport de l'Onu et de la Croix-Rouge. "Ce ne sont pas des orphelins et ils ne se trouvaient pas tout seuls dans le désert au Tchad: ils vivaient avec leur famille", a déclaré à Reuters Annette Rehrl, membre de l'équipe du HCR au Tchad. Bébés-médicaments : une porte s'entrouvre Mercredi 31 octobre 2007, le temps.ch, extrait MEDECINE. La Commission nationale d'éthique précise sa position sur le diagnostic préimplantatoire. Elle ne s'oppose plus en bloc à la sélection d'embryons donneurs potentiels, comme il y a deux ans. La Commission nationale d'éthique pour la médecine humaine (CNE) apporte un véritable soutien moral aux parents d'Elodie et de Noah. En juin 2006, les médias avaient rapporté l'histoire singulière de leur famille, la première en Suisse à faire appel au diagnostic préimplantatoire pour qu'Elodie, conçue par fécondation in vitro, soit une donneuse de moelle compatible avec son frère aîné Noah, atteint d'un déficit immunitaire rare. Elodie, le premier «bébé médicament» Suisse, était née en janvier 2005 à Genève et avait pu faire un don de moelle à son frère en janvier 2006. Ses parents avaient dû se rendre en Belgique et aux Etats-Unis pour bénéficier de cette technique interdite en Suisse. |
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Re: Des pratiques douteuses
Arche de Zoé : Idriss Déby souhaite que les journalistes et les hôtesses de l'air soient "libérés"
Le président tchadien a souhaité, jeudi 1er novembre à Abéché, que "les journalistes" et "les hôtesses" de l'avion espagnol incarcérés dans l'affaire de L'Arche de Zoé "soient libérés", ajoutant qu'il fallait que "la justice tchadienne fasse très rapidement la lumière". (AFP)
Entre crise tchadienne et guerre au Darfour, l'affaire de L'Arche de Zoé conforte Idriss Déby
LE MONDE | 01.11.07 | 15h33 • Mis à jour le 01.11.07 | 15h39
KHARTOUM, ENVOYÉ SPÉCIAL
L'opération avortée de L'Arche de Zoé a réveillé de bien étranges spectres au Tchad. A peine l'affaire découverte, le président tchadien, Idriss Déby, a multiplié des déclarations très dures, allant jusqu'à affirmer, que les membres de l'association entendaient "vendre" les enfants "aux ONG pédophiles", ou bien "les tuer et enlever leurs organes".
Mercredi 31 octobre, une manifestation "spontanée" de femmes s'est réunie devant les bureaux du gouverneur de la ville d'Abéché, où ont été arrêtés les Européens impliqués dans l'opération. Les manifestantes affirmaient protester contre "l'esclavagisme", laissant imaginer, tout en jetant des pierres aux journalistes étrangers présents, que leur colère s'appliquait aussi bien aux responsables de l'organisation humanitaire qu'à une cible plus large, englobant sans le dire les Français et leur action officielle.
Fin politique et guerrier hors pair, le président tchadien ne peut ni être dupe de tels amalgames, ni se priver de l'occasion ainsi offerte de se poser en victime. Cette attitude évite que ne se posent de manière trop pressante des questions sur les conditions dans lesquelles l'ONG L'Arche de Zoé, qui opérait certes sous le nom d'emprunt de Children Rescue, a pu en toute tranquillité regrouper des enfants à Adré, à l'extrême est du pays. Les convoyant ensuite par rotations de petits porteurs jusqu'à Abéché, où ils devaient être embarqués dans l'illégalité la plus complète.
Un atterrissage est un événement à Adré, ville frontière constituée essentiellement de camps militaires. Verrou de l'entrée au Tchad à une période d'activité rebelle, il est impossible d'y poser le pied, sans parler d'un avion, sans attirer l'attention des autorités tchadiennes, civiles comme militaires. Comment un pilote étranger y a-t-il embarqué des enfants à plusieurs reprises ?
En jouant sur un registre tirant vers le sentiment anti-français, le président Déby tente aussi de restaurer sa réputation auprès de ses propres concitoyens, après dix-sept ans de pouvoir. L'état désastreux du Tchad a cependant peu de chances de disparaître comme par enchantement à l'ombre de l'équipée de L'Arche de Zoé.
"CETTE HISTOIRE TOMBE BIEN"
Selon Ibn Oumar Mahamat Saleh, qui dirige la principale coalition de l'opposition non armée tchadienne, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), "même si les Tchadiens ont été choqués, les déclarations (du président Déby) ne trompent personne". "C'est une mise en scène. S'il y avait un Etat fonctionnant normalement au Tchad, tout le monde sait bien que rien de tout cela ne serait arrivé", ajoute-t-il.
Mais le ton adopté par le président tchadien est loin d'être destiné seulement au Tchad. Le projet de L'Arche de Zoé est lié à la situation au Darfour. Or, dans le conflit à l'ouest du Soudan, le Tchad n'est pas un pays neutre. Des liens entre une partie des chefs rebelles darfouriens et des responsables militaires tchadiens existent depuis l'éclatement de la guerre civile en 2003. Une partie de ces rebelles a des bases arrière au Tchad, profitant de certains camps de déplacés pour "recruter des combattants", selon une source à l'ONU. En échange, ces rebelles rendent d'inestimables services. Ils défendent le sol tchadien aux côtés d'une armée nationale dont une partie seulement, selon les experts, est à la fois convenablement équipée, régulièrement payée, et fidèle au président.
"Cette histoire est triste, mais elle tombe bien (pour Idriss Déby), puisqu'elle permet de faire oublier l'essentiel : l'implication du Tchad au Darfour, aussi bien que la crise profonde que traverse le pays", analyse le colonel Adoum Yacoub, ex-chef d'état-major adjoint et actuel chef d'un groupe rebelle, le Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN).
En face, le Soudan a offert asile, camps d'entraînement et livraisons d'armes à des rebelles tchadiens, à charge pour eux de lancer une offensive pour renverser Idriss Déby. Hypothèse historiquement réaliste, puisque c'est précisément ce qu'avait fait l'actuel président en 1990, parti du Darfour avec un appui libyen, soudanais et français pour renverser son prédécesseur, Hissène Habré.
LIVRAISONS D'ARMES
Lors des offensives de la saison sèche de 2006, M. Déby a été sauvé en raison de sa propre volonté de se défendre, mais aussi grâce à l'appui de la France pour le transport et le renseignement, de la Libye pour les armes, et des combattants du Darfour pour le coup de feu. Un an plus tard, au moment où se terminent les pluies, des offensives risquent de se produire. Des groupes armés tchadiens ont, en effet, reçu des livraisons d'armes, selon des sources concordantes.
Mais, cette fois, la circulation de groupes armés du Darfour au Tchad risque de poser un problème de mandat à la future force européenne, l'Eufor, qui doit se déployer prochainement dans l'est du pays. L'armée française, qui transporte les forces tchadiennes, évacue ses blessés et communique à ses chefs les renseignements au sujet des positions rebelles, pourra-t-elle regarder passivement, une fois intégrée dans l'Eufor, les rebelles tchadiens tenter des percées au Tchad ?
Un rapport de force pour en décider risque de s'établir avec le Tchad. Les "messages" convoyés ces jours derniers par les déclarations d'Idriss Déby montrent qu'il est déterminé à user peut-être de l'arme de la rue. Les hommes de l'Eufor sont donc avertis : la partie ne sera pas facile avec le pouvoir tchadien.
Cela d'autant que, comme toujours au Tchad depuis plusieurs décennies, intervient, aux côtés de la France et du Soudan, un troisième acteur : la Libye. Mouammar Kadhafi, qui estime que toute forme d'intervention internationale dans la région contrarie ses propres ambitions dans ce qu'il estime être la sphère d'influence de Tripoli, depuis le Sahara jusqu'à la Centrafrique, était très opposé au déploiement de l'Eufor. C'est donc aussi pour rendre service à l'allié libyen, généreux pourvoyeur d'armes et de véhicules 4×4 indispensables à la guerre dans cette région, que le président Déby s'est opposé ainsi à l'idée d'une force internationale.
La signature d'un accord de paix entre Idriss Déby et les responsables des quatre principaux mouvements rebelles tchadiens soutenus par le Soudan, le 25 octobre, aurait pu apporter un espoir de paix. Le président tchadien espérait qu'en signant cette paix avec les rebelles protégés par Khartoum, le Soudan mettrait fin à leurs activités. Cela n'a pas été le cas, ouvrant la voie à de nouveaux affrontements entre le Tchad et le Soudan, par supplétifs interposés.
Jean-Philippe Rémy
Article paru dans l'édition du 02.11.07.
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Le président tchadien a souhaité, jeudi 1er novembre à Abéché, que "les journalistes" et "les hôtesses" de l'avion espagnol incarcérés dans l'affaire de L'Arche de Zoé "soient libérés", ajoutant qu'il fallait que "la justice tchadienne fasse très rapidement la lumière". (AFP)
Entre crise tchadienne et guerre au Darfour, l'affaire de L'Arche de Zoé conforte Idriss Déby
LE MONDE | 01.11.07 | 15h33 • Mis à jour le 01.11.07 | 15h39
KHARTOUM, ENVOYÉ SPÉCIAL
L'opération avortée de L'Arche de Zoé a réveillé de bien étranges spectres au Tchad. A peine l'affaire découverte, le président tchadien, Idriss Déby, a multiplié des déclarations très dures, allant jusqu'à affirmer, que les membres de l'association entendaient "vendre" les enfants "aux ONG pédophiles", ou bien "les tuer et enlever leurs organes".
Mercredi 31 octobre, une manifestation "spontanée" de femmes s'est réunie devant les bureaux du gouverneur de la ville d'Abéché, où ont été arrêtés les Européens impliqués dans l'opération. Les manifestantes affirmaient protester contre "l'esclavagisme", laissant imaginer, tout en jetant des pierres aux journalistes étrangers présents, que leur colère s'appliquait aussi bien aux responsables de l'organisation humanitaire qu'à une cible plus large, englobant sans le dire les Français et leur action officielle.
Fin politique et guerrier hors pair, le président tchadien ne peut ni être dupe de tels amalgames, ni se priver de l'occasion ainsi offerte de se poser en victime. Cette attitude évite que ne se posent de manière trop pressante des questions sur les conditions dans lesquelles l'ONG L'Arche de Zoé, qui opérait certes sous le nom d'emprunt de Children Rescue, a pu en toute tranquillité regrouper des enfants à Adré, à l'extrême est du pays. Les convoyant ensuite par rotations de petits porteurs jusqu'à Abéché, où ils devaient être embarqués dans l'illégalité la plus complète.
Un atterrissage est un événement à Adré, ville frontière constituée essentiellement de camps militaires. Verrou de l'entrée au Tchad à une période d'activité rebelle, il est impossible d'y poser le pied, sans parler d'un avion, sans attirer l'attention des autorités tchadiennes, civiles comme militaires. Comment un pilote étranger y a-t-il embarqué des enfants à plusieurs reprises ?
En jouant sur un registre tirant vers le sentiment anti-français, le président Déby tente aussi de restaurer sa réputation auprès de ses propres concitoyens, après dix-sept ans de pouvoir. L'état désastreux du Tchad a cependant peu de chances de disparaître comme par enchantement à l'ombre de l'équipée de L'Arche de Zoé.
"CETTE HISTOIRE TOMBE BIEN"
Selon Ibn Oumar Mahamat Saleh, qui dirige la principale coalition de l'opposition non armée tchadienne, la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), "même si les Tchadiens ont été choqués, les déclarations (du président Déby) ne trompent personne". "C'est une mise en scène. S'il y avait un Etat fonctionnant normalement au Tchad, tout le monde sait bien que rien de tout cela ne serait arrivé", ajoute-t-il.
Mais le ton adopté par le président tchadien est loin d'être destiné seulement au Tchad. Le projet de L'Arche de Zoé est lié à la situation au Darfour. Or, dans le conflit à l'ouest du Soudan, le Tchad n'est pas un pays neutre. Des liens entre une partie des chefs rebelles darfouriens et des responsables militaires tchadiens existent depuis l'éclatement de la guerre civile en 2003. Une partie de ces rebelles a des bases arrière au Tchad, profitant de certains camps de déplacés pour "recruter des combattants", selon une source à l'ONU. En échange, ces rebelles rendent d'inestimables services. Ils défendent le sol tchadien aux côtés d'une armée nationale dont une partie seulement, selon les experts, est à la fois convenablement équipée, régulièrement payée, et fidèle au président.
"Cette histoire est triste, mais elle tombe bien (pour Idriss Déby), puisqu'elle permet de faire oublier l'essentiel : l'implication du Tchad au Darfour, aussi bien que la crise profonde que traverse le pays", analyse le colonel Adoum Yacoub, ex-chef d'état-major adjoint et actuel chef d'un groupe rebelle, le Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN).
En face, le Soudan a offert asile, camps d'entraînement et livraisons d'armes à des rebelles tchadiens, à charge pour eux de lancer une offensive pour renverser Idriss Déby. Hypothèse historiquement réaliste, puisque c'est précisément ce qu'avait fait l'actuel président en 1990, parti du Darfour avec un appui libyen, soudanais et français pour renverser son prédécesseur, Hissène Habré.
LIVRAISONS D'ARMES
Lors des offensives de la saison sèche de 2006, M. Déby a été sauvé en raison de sa propre volonté de se défendre, mais aussi grâce à l'appui de la France pour le transport et le renseignement, de la Libye pour les armes, et des combattants du Darfour pour le coup de feu. Un an plus tard, au moment où se terminent les pluies, des offensives risquent de se produire. Des groupes armés tchadiens ont, en effet, reçu des livraisons d'armes, selon des sources concordantes.
Mais, cette fois, la circulation de groupes armés du Darfour au Tchad risque de poser un problème de mandat à la future force européenne, l'Eufor, qui doit se déployer prochainement dans l'est du pays. L'armée française, qui transporte les forces tchadiennes, évacue ses blessés et communique à ses chefs les renseignements au sujet des positions rebelles, pourra-t-elle regarder passivement, une fois intégrée dans l'Eufor, les rebelles tchadiens tenter des percées au Tchad ?
Un rapport de force pour en décider risque de s'établir avec le Tchad. Les "messages" convoyés ces jours derniers par les déclarations d'Idriss Déby montrent qu'il est déterminé à user peut-être de l'arme de la rue. Les hommes de l'Eufor sont donc avertis : la partie ne sera pas facile avec le pouvoir tchadien.
Cela d'autant que, comme toujours au Tchad depuis plusieurs décennies, intervient, aux côtés de la France et du Soudan, un troisième acteur : la Libye. Mouammar Kadhafi, qui estime que toute forme d'intervention internationale dans la région contrarie ses propres ambitions dans ce qu'il estime être la sphère d'influence de Tripoli, depuis le Sahara jusqu'à la Centrafrique, était très opposé au déploiement de l'Eufor. C'est donc aussi pour rendre service à l'allié libyen, généreux pourvoyeur d'armes et de véhicules 4×4 indispensables à la guerre dans cette région, que le président Déby s'est opposé ainsi à l'idée d'une force internationale.
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LEMONDE.FR | 31.10.07
Un syndicaliste raconte, dans Libération du mercredi 31 octobre, comment un membre de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a tenté de le corrompre en 1998. "Il n'entend pas démontrer que le patronat arrose systématiquement les syndicats pour leur arracher une signature, simplement narrer sa propre expérience", souligne toutefois le quotidien.
Selon Jean-Claude Duret, 65 ans, ancien militant CFTC, un membre de l'UIMM lui a proposé un arrangement après un désaccord lors d'une négociation sur les régimes de retraite des cadres. "Quels sont vos besoins ? (...) Tout homme a un prix, un syndicaliste n'est pas incorruptible", lui aurait-on lancé. M. Duret refuse et s'indigne. Il ne sera pas convié par la CFTC aux réunions suivantes. Il y voit "la preuve que le patronat choisit ses partenaires syndicaux."
L'UIMM N'A PAS SOUHAITÉ RÉAGIR
En 2001, l'ancien syndicaliste est mis en retraite anticipée par Thomson, son employeur. Il dépose une plainte pour discrimination syndicale, validée tout récemment par la Cour de cassation.
Sollicitée par le journal Libération, l'UIMM n'a pas souhaité réagir à ce témoignage. Celui-ci lève un peu plus le voile sur la question du financement des syndicats que l'affaire Gautier-Sauvagnac a fait émerger dans le débat public. Depuis fin septembre, la brigade financière enquête sur des retraits d'argent en espèce, environ 17 millions d'euros, effectués entre 2000 et 2007 sur des comptes bancaires de l'UIMM. L'utilisation des ces fonds reste encore floue : financement syndical, politique, usage personnel. Les responsables syndicaux défendent leur intégrité. "Personne n'a de preuve que les organisations syndicales sont corruptibles et achetables", a lancé François Chérèque (CFDT) dans Le Parisien du 21 octobre.