November 2, 2007

Bras de fer entre le gouvernement et le DAL à Paris


VERSAILLES (AFP) - Six hommes ont été condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles pour avoir réalisé un clip pendant les émeutes de 2005 dans lequel certains d'entre eux proféraient des insultes à l'égard de Nicolas Sarkozy autour d'une voiture en flammes à Elancourt (Yvelines).

Les six prévenus, âgés d'une vingtaine d'années et habitant Trappes (Yvelines) ainsi que les villes alentour, ont été condamnés à des peines de détention allant de trois mois avec sursis à six mois fermes.

Le 5 novembre 2005, ils ont mis le feu à une voiture puis certains ont été filmés en train de chanter des paroles insultantes à l'égard de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Ils ont ensuite diffusé ce clip sur un blog Internet avant d'être identifiés par la police qui avait eu connaissance de cette diffusion.

A la barre, l'un d'entre eux a assuré vendredi avoir fait ce clip "pour délirer".

"On voulait faire de la musique. Aujourd'hui, on est passé à autre chose", a-t-il dit.

PARIS (AP) - L'association Droit au logement (DAL) et le gouvernement sont engagés depuis un mois dans un bras de fer autour de la situation de quelque 300 familles mal-logées installées dans un campement de fortune en plein Paris, à proximité de la place de la Bourse, et régulièrement évacuées par les forces de l'ordre.

Une délégation du DAL a été reçue vendredi après-midi pendant deux heures par le cabinet de la ministre du Logement Christine Boutin. Si le dialogue semblait renoué, la situation n'est pas réglée pour autant. "La rencontre aurait pu très mal se passer, mais nous serons amenés à nous revoir dans les jours qui viennent", a déclaré à la sortie le président de DAL Jean-Baptiste Eyraud, qui a précisé que les mal-logés resteraient pour l'heure sur le campement. Un rassemblement y était prévu en début de soirée.

L'épreuve de force dure depuis le 3 octobre dernier, avec l'installation d'une centaine de tentes sur un trottoir de la rue de la Banque dans le IIe arrondissement, juste devant un immeuble squatté depuis décembre 2006 par des associations dont le DAL.

L'association exige le relogement de ces quelques 300 familles qui vivent dans des hôtels, des foyers, ou chez des tiers dans l'attente d'un logement social. Le campement est régulièrement démonté par les forces de l'ordre et les familles dispersées avant de finalement revenir sur place et de se réinstaller. Plusieurs personnalités, notamment Carole Bouquet, Guy Bedos, ou encore Emmanuelle Béart, Josiane Balasko et Gérard Depardieu, ont apporté leur soutien à ces mal-logés.

Vendredi matin, au lendemain d'une nouvelle évacuation par la police, des manifestants se relayaient sur le trottoir face à un important dispositif policier. "Dès que quelqu'un s'assoit sur le trottoir, les policiers l'obligent à se lever", a expliqué à l'Associated Press Jean-Baptiste Eyraud.

Jeudi, Christine Boutin avait qualifié l'action du DAL et l'intervention des personnalités de "gesticulation médiatique", et réclamé à l'association la liste des "personnes prioritaires à l'accès au logement selon les critères" de la loi sur le Droit au logement opposable (DAL).

La ministre entend, sur cette base, trouver une solution en anticipant "l'effectivité de la loi au 1er janvier 2008". "Nous ne fournirons la liste des familles que si nous sommes assurés d'une solution de relogement pour toutes", répond M. Eyraud.

Dans un communiqué diffusé vendredi après la réunion avec Jean-Baptiste Eyraud, le ministère du Logement a fait savoir que le président du DAL "n'a pas remis de liste au chef du cabinet, "mais a accepté le principe d'en remettre une globale avec une typologie des diverses situations des familles".

Christine Boutin, qui avait déjà reçu le DAL le 26 octobre, avait assuré jeudi qu'elle "ne cédera à aucune pression de la rue" et se dit "déterminée à ne pas tolérer que des campements du type de ceux délibérément provoqués par le DAL s'installent dans Paris au détriment du véritable intérêt des personnes les plus fragiles".

Dans le communiqué du ministère, Mme Boutin rappelle vendredi qu'en tant que ministre, elle est "en charge de satisfaire aux demandes des centaines de milliers de personnes en attente d'un logement social, qui ne se réduisent pas aux seules personnes installées dans la rue par le DAL. Et notamment des personnes qui n'ont pas de logement temporaire comme en ont les personnes que M. Eyraud fait venir rue de la Banque, même si leurs conditions de logement ne sont malheureusement pas satisfaisantes".

L'action du DAL a reçu le soutien des Enfants de Don Quichotte, à l'origine de l'installation d'un campement de SDF le long du Canal Saint-Martin à Paris, ainsi que dans plusieurs autres grandes villes de France, en décembre 2006.

GRENOBLE (AFP) - Un père et son fils ont été tués et trois autres membres de leur famille blessés, dont un sérieusement, à la suite d'un éboulement de pierres sur leur véhicule vendredi après-midi dans les gorges de la Bourne (Isère), dans le massif du Vercors, ont indiqué les pompiers.

Le père était âgé de 47 ans et son fils de 13 ans. Les blessés, dont les jours ne seraient pas en danger, sont la mère, 43 ans, et les deux autres enfants du couple âgés de 6 et 11 ans. Un des deux enfants souffre d'un traumatisme crânien, a-t-on ajouté de même source.

Selon les premières constatations, ce sont environ 5 m3 de pierres qui se sont écrasés vers 16H00 sur le véhicule Renault Kangoo qui circulait sur la départementale 531 entre Rencurel (Isère) et Choranche (Isère).

La route touristique des gorges de la Bourne, qui relie Villard-de-Lans (Isère) à Pont-en-Royans (Isère), est très encaissée et fréquemment touchée par des chutes de pierres.

Une quarantaine de pompiers ont été envoyés sur place.

Le 31 janvier 2004, une voiture circulant sur cette même route avait été prise sous un éboulement d'environ 200 tonnes de rochers, qui avaient recouvert la chaussée sur 100 mètres. Il avait fallu plus de 24 heures d'efforts pour dégager la route et retrouver sous les pierres une voiture complètement écrasée avec à son bord deux passagers décédés, un père et son fils.

A la suite de cet accident, la route avait été fermée plusieurs mois, le temps de purger les falaises et d'équiper les endroits les plus dangereux de filets de protection.


TARASCON (AFP) - Le curé de Saint-Etienne-du-Grès (Bouches-du-Rhône) a comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Tarascon pour avoir détruit une fresque peinte dans une chapelle de sa paroisse, qu'il jugeait dégradante.

A la demande de la commune de ce petit village, le peintre Jacques Descordes avait réalisé dans la chapelle Notre-Dame du Château une fresque ayant pour thème les quatre évangélistes, Luc, Matthieu, Jean et Marc.

L'oeuvre qui occupait tout l'espace du choeur de cette chapelle romane du XIe siècle montrait un lion (St Marc), un aigle (St Jean), un taureau (St Luc) et un ange (St Matthieu), quatre figures utilisées depuis des siècles pour figurer les apôtres auteurs des Evangiles.

Mais l'abbé Michel Cicculo, curé de la paroisse, a jugé que la fresque - et plus particulièrement les représentations de l'ange, une femme aux petits seins et du taureau, doté de testicules apparents - n'avait pas sa place dans ce lieu de culte. Le 25 février 2006, il l'a entièrement détruite.

Devant le tribunal, l'abbé Cicculo, poursuivi pour dégradation de bien appartenant à autrui, un délit passable de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende selon la partie civile, a assumé son geste "au nom de la loi, tout simplement".

"On n'a pas le droit de peindre des horreurs dans une fresque", a-t-il affirmé. "Moi, j'étais tout à fait disposé à ce que M. Descordes fasse une représentation des quatre évangélistes à condition que ce soit une représentation qui s'inscrive dans la véritable tradition iconographique (...) et non pas une vision tirée de Walt Disney ou autre chose", a-t-il ajouté.

Son avocat, Me Vincent Clergerie, a demandé la relaxe, estimant que cette fresque avait été réalisée en dehors de tout cadre légal. Il a également souhaité la condamnation de l'artiste, "peintre sur le déclin" en mal de publicité, selon lui, à 5.000 euros d'amende pour procédure abusive.

De son côté, le peintre a estimé que l'ecclésiastique n'avait pas à "faire cet acte violent": "Il pouvait s'adresser soit à la justice, soit à la mairie".

Pour lui, les explications du prêtre qui s'est appuyé sur un prétendu caractère blasphématoire de l'oeuvre ne sont qu'un "prétexte". "C'est une affaire personnelle, c'est de la jalousie, de la haine personnelle, un point c'est tout, et l'église n'a rien à voir là-dedans", selon l'artiste. Il a précisé à la presse avoir montré des photos de son oeuvre à plusieurs prêtres: "Tous m'ont dit: +c'est odieux ce qui a été fait+".

Les avocats de l'artiste, Mes Francis Lamand et Pierre Francis Paolacci, ont demandé au tribunal de condamner l'abbé à 150.000 euros de dommages-intérêts et à prendre en charge, à hauteur de 3.000 euros, les frais de justice engagés par leur client.

Jugement le 16 novembre.


- L'action du DAL a reçu le soutien des Enfants de Don Quichotte -


Posted 17 years, 11 months ago on November 2, 2007
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/1781/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.