November 13, 2007

La première victime, c'est la France, selon Rama Yade

PARIS (AP) - "La première victime", dans l'affaire de l'Arche de Zoé, "c'est la France", a déploré mardi Rama Yade, regrettant que l"image de la France ait été "mise en cause" après l'arrestation au Tchad des humanitaires français.

"On commence à présenter les membres de cette Arche de Zoé comme des victimes, alors que pour moi, la première victime, c'est la France", a estimé la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, interrogée sur RFI.

"Je ne supporte pas que l'image de notre pays soit mise en cause, alors que nous sommes en matière humanitaire les plus actifs" a-t-elle ajouté
, précisant que la France allait demander au Tchad et au Soudan de "faire en sorte que les ONG continuent de travailler" dans de bonnes conditions.

"C'est notre politique humanitaire à l'étranger qui est éclaboussée", a insisté la secrétaire d'Etat, estimant que lorsqu'une ONG travaille à l'étranger, leurs membres "engagent aussi (...) l'image de notre pays".

Rama Yade a invité les organisations non-gouvernementales à une réflexion profonde sur le contrôle de leur action et sur la "responsabilité individuelle" de leurs membres. Elle a plaidé pour que des "leçons" soient tirées de cette affaire en posant des "questions éthiques" sur le travail des ONG.

Elle les a invitées à débattre, car il n'y a pas, selon elle, de "consensus" sur le sujet, expliquant qu'il fallait que les ONG "choisissent qu'on (les) contrôle plus" ou bien "qu'on les laisse libres, mais qu'elles se dotent d'une charte déontologique plus solide".


La secrétaire d'Etat s'est refusée à donner un délai précis pour le retour de Français mis en examen au Tchad. "Le but, c'est que les Français soient ramenés en France, avant le jugement pour être jugés en France, ou bien après (un jugement au Tchad). C'est la coopération des juges qui le décidera", a-t-elle répété, soulignant que cette "histoire très compliquée", mettait "en jeu beaucoup d'éléments, diplomatiques, politiques, judiciaires".

ARCHE DE ZOE
Le pilote belge dénonce «la lâcheté de certains politiciens français»
mardi 13 novembre 2007, 13h00 | leparisien.fr

Le pilote belge Jacques Wilmart, impliqué dans l'opération controversée de l'association l'Arche de Zoé et hospitalisé à Bruxelles depuis sa libération, s'est déclaré mardi «scandalisé» par «la lâcheté de certains politiciens français».

«Je suis beaucoup plus scandalisé par la lâcheté de certains politiciens français que par l'attitude des autorités du Tchad», a-t-il déclaré dans un entretien paru mardi dans le quotidien belge Le Soir, sans préciser cependant ses griefs exacts, ni qui il visait.

Quant aux Tchadiens, en revanche, «ils estiment qu'il y a eu une action illégale sur leur territoire, c'est un Etat souverain.

Je n'ai rien à redire de la justice tchadienne», a-t-il dit.

Le pilote âgé de 75 ans, rapatrié samedi en Belgique à la suite d'un malaise, avait cependant affirmé dimanche que les Tchadiens semblaient «parfaitement au courant» de l'opération.

Evoquant l'état d'esprit des six Français toujours détenus au Tchad, M. Wilmart a souligné: «ils sont bien conscients de la gravité de leur dossier. J'ai vu des scènes d'émotion, de doutes. Il y avait une petite infirmière qui m'a avoué être épuisée, prête à craquer».

«Certains sont vraiment des innocents qu'on a traînés dans la boue. Je peux simplement ajouter que j'ai été témoin d'un immense dévouement, d'une grande tendresse accordée à ces enfants. Ces gens avaient un seul idéal: sauver des enfants. Je ne supporte pas qu'on les traîne dans l'infamie».


Arrêté le 28 octobre à N'Djamena, le pilote belge avait été remis en liberté provisoire vendredi par le juge d'instruction.

Il reste formellement inculpé au Tchad, même si son avocat espère qu'il bénéficiera d'un non-lieu.

Il avait acheminé une partie des 103 enfants de la frontière tchado-soudanaise à Abéché, dans l'est du Tchad, d'où l'organisation l'Arche de Zoé entendait ensuite les transporter en France.


MADRID (Reuters) - Agustin Rey, le pilote espagnol arrêté le mois dernier au Tchad dans le cadre de l'affaire de "l'Arche de Zoé", estime que les membres français de l'association qui ont planifié l'opération sont des idéalistes qui auraient fait n'importe quoi pour évacuer les enfants hors du pays.

"Je ne pense pas qu'ils regrettent ce qu'ils ont fait, je pense qu'ils sont des idéalistes pour qui la fin justifie les moyens", a déclaré le pilote
, libéré vendredi par les autorités tchadiennes après une détention de seize jours.

Lors d'une conférence de presse, Rey a réaffirmé son innocence et celle des hôtesses de l'air et du steward espagnol, arrêtés en même temps que les membres de l'Arche de Zoé, accusés d'avoir voulu exfiltrer illégalement du Tchad 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.

"Nous avons juste effectué un vol pour lequel nous avions tous les documents légaux et toutes les garanties nécessaires, et si le gouvernement tchadien se dit trompé, nous avons nous aussi été trompés, et tout le monde a été trompé", a-t-il déclaré.

"Evidemment, c'est un crime monstrueux que de vouloir enlever des enfants", a-t-il ajouté.


Ne restent en détention au Tchad que les six membres français de l'Arche de Zoé. Inculpés d'enlèvement et d'escroquerie, ils sont passibles de vingt ans de travaux forcés. Les dix Européens libérés restent en principe inculpés de complicité.

L'affaire a suscité des réactions de colère au Tchad et dans d'autres pays d'Afrique, où beaucoup contestent l'attitude de certaines organisations caritatives occidentales.


La Cour européenne des droits de l'homme a condamné aujourd'hui la République tchèque pour traitement discriminatoire à l'égard de 18 ressortissants tchèques d'origine rom placés dans des écoles pour handicapés mentaux en raison de leur origine.

Par treize voix contre quatre, la Cour a conclu à la violation de l'article 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention européenne des droits de l'homme et alloué un total de 14.000 euros pour dommage moral, frais et dépens à chacun des requérants.

Entre 1996 et 1999, les 18 enfants "ont été placés dans des écoles spéciales destinées aux enfants atteints de déficiences intellectuelles et ne pouvant pas suivre un cursus scolaire ordinaire", souligne la CEDH.

Quatorze des requérants ont demandé en vain à l'administration des écoles de réexaminer leur situation. Douze d'entre eux ont saisi la Cour constitutionnelle, estimant que leur placement dans des écoles spéciales "s'analysait en une pratique générale créant une ségrégation et une discrimination raciale", ajoute la CEDH.

Source : AFP, le Figaro
La CEDH condamne la République tchèque


- Plus de contrôles ou une charte de déontologie plus solide -


Posted 17 years, 11 months ago on November 13, 2007
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