November 14, 2007

Tchad : manifestation antifrançaise


Plusieurs centaines de personnes, jeunes pour la plupart, manifestaient aujourd'huidans le centre de N'Djamena, conspuant la France, notamment le président Nicolas Sarkozy, et en jetant des pierres sur des voitures occupées par des Occidentaux.

Source: AFP, le Figaro
Tchad: manifestation antifrançaise

N'DJAMENA (Reuters) - La tentative de l'ONG l'Arche de Zoé d'évacuer des enfants africains en Europe était une opération "écoeurante" à l'origine d'un climat de suspicion qui entrave les activités de l'Onu dans la région, a déclaré mardi le numéro un du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR).

"Ce qu'ils ont fait était véritablement écoeurant", a dit Craig Johnstone, un ancien diplomate américain en poste depuis avril, lors d'une conférence de presse à N'Djamena.

"Pour le moment, cela a assurément un impact négatif parce que la population locale est devenue très soupçonneuse. Mais je pense qu'à long terme, la situation se calmera et je pense que les choses s'amélioreront assez vite."

Inculpés de fraude et enlèvement, six membres de l'ONG française sont incarcérés à N'Djamena. Ils ont été arrêtés le 25 octobre dernier à Abeche, dans l'est du Tchad, alors qu'ils s'apprêtaient à évacuer par avion une centaine d'enfants qu'ils présentaient comme des orphelins du Darfour, région soudanaise frontalière.

Arrêtés dans le même temps, trois journalistes français couvrant la mission de même que les sept membres d'équipage de l'avion espagnol affrété pour l'occasion ainsi qu'un pilote belge ont été libérés depuis.

Johnstone a accusé les responsables de l'ONG française d'avoir trompé à la fois le gouvernement tchadien et les représentants de l'Onu en prétendant évacuer des petits orphelins malades et sans ressources du Darfour pour qu'ils puissent être soignés en Europe.

Selon le HCR, il s'agissait en fait pour la plupart d'enfants tchadiens en bonne santé et ayant au moins un de leurs deux parents encore en vie.

Différentes agences de l'Onu opèrent dans l'est du Tchad pour tenter de faire face à la crise humanitaire consécutive au conflit au Darfour, qui a fait quelque 200.000 morts et 2,5 millions de réfugiés.

N'DJAMENA (AFP) - L'espoir d'une libération prochaine s'est envolé mercredi pour les six Français de L'Arche de Zoé incarcérés à N'Djamena, avec le rejet du juge de leur accorder une mise en liberté provisoire, alors qu'une violente manifestation anti-française a secoué la capitale tchadienne.

"Eu égard à la gravité des faits, la mise en liberté provisoire des inculpés risque de nuire à la manifestation de la vérité et à l'ordre public", a estimé le juge d'instruction chargé de ce dossier controversé, cité par une source judiciaire.

Le juge souligne que "les dépositions des parties civiles ne sont pas encore reçues" pour asseoir sa décision, selon cette source.

Les avocats des six Français vont faire appel de ce rejet, a annoncé un de leurs défenseurs, Me Gilbert Collard, qui a souligné qu'à cette occasion "la décision souveraine d'un juge a pu s'exprimer".


Une polémique avait surgi au Tchad sur l'indépendance de la justice à l'égard du pouvoir lors des libérations de onze des 21 inculpés dans cette affaire.

Les onze libérés sont trois journalistes français, sept membres espagnols de l'équipage d'un avion affrété par l'association pour transporter 103 enfants d'Abéché (est du Tchad) en France et un pilote belge ayant convoyé les enfants de la frontière tchado-soudanaise à Abéché. Ils ont regagné leurs pays mais restent inculpés au Tchad.

Les six membres de l'organisation Arche de Zoé sont inculpés d'enlèvement de mineurs et escroquerie. Trois responsables tchadiens, inculpés de complicité, ont vu également leur requête rejetée. Un quatrième n'avait pas déposé de demande de mise en liberté. Tous restent incarcérés à N'Djamena.

Cette décision du juge, initialement attendue mardi, a été rendue alors que la capitale tchadienne a été secouée par une manifestation anti-française d'une ampleur et d'une violence inégalées jusqu'à présent.

Plus d'un millier de manifestants se sont rassemblés sur la place de l'Indépendance au coeur de la ville. Jusqu'à présent les manifestations contre "les agissements de L'Arche de Zoé" ne rassemblaient que quelques dizaines de personnes devant le palais de justice, lors des auditions des 21 inculpés.

Pendant plus de deux heures, certains manifestants, des jeunes très mobiles sur des motos, ont parcouru le centre-ville en lançant notamment des pierres sur des véhicules dans lesquels se trouvaient des Occidentaux.


Lors du rassemblement, les manifestants ont brandi des pancartes souvent hostiles au président Français Nicolas Sarkozy, sur lesquelles étaient inscrits: "Sarko voleur, hors du Tchad", "Sarkozy, un célibataire ne peut diriger un pays", en allusion à son récent divorce, ou encore "non à l'esclavagisme, police et justice complices".

Ils ont également scandé des slogans comme: "A bas Sarkozy", "la traite négrière c'est fini", "le Tchad est indépendant depuis 1960".

Le gouvernement tchadien, qui avait déployé des forces anti-émeutes intervenues avec des gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement, a condamné "fermement" "l'attitude irresponsable" des manifestants qui se sont attaqués à des Occidentaux.

Dans une déclaration, il a demandé "à ces agitateurs d'y mettre fin immédiatement".


Il a rappelé qu'il avait aussi réclamé "aux forces de sécurité (...) de veiller à la protection et à la sécurité de tous les expatriés qui vivent et circulent légalement dans le pays".

Paris, qui dispose d'un dispositif militaire au Tchad et notamment à N'Djamena, s'était inquiété de la violence de la manifestation recommandant à ses ressortissants d'observer une "prudence renouvelée" dans la capitale tchadienne.


- Pour le moment, cela a assurément un impact négatif -


Posted 17 years, 11 months ago on November 14, 2007
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