November 28, 2007

Dubai : la défense affirme que la victime était consentante


Les journalistes en difficulté pour couvrir les événements
LE MONDE | 28.11.07 | Extrait

Inquiètes pour l'intégrité physique de leurs journalistes, les chaînes ont toutes eu le même réflexe. "Nous envoyons des gars solides. Pas de filles pour le moment", admet Jean-Marie Bayle. Comme BFM-TV, qui "à la nuit tombée choisit plutôt des mecs".

I-Télé, elle aussi, fait appel "uniquement à des volontaires et plutôt des garçons", reconnaît Valérie Lecasble, directrice générale de la chaîne info de Canal+. Dimanche soir, les trois journalistes femmes envoyées sur place "ont objectivement eu la trouille", explique Valérie Lecasble. Lundi soir, un reporter d'image d'i-Télé a été frappé à coups de barre de fer. Dans les banlieues, "le sentiment général des habitants est que les médias ne sont pas de leur côté", ajoute la directrice générale d'i-Télé. Selon elle, "les gens n'ont pas le sentiment que les médias restituent ce qu'ils pensent".

Lundi, au journal de 20 heures, l'envoyé spécial de TF1 n'a constaté "que quelques échauffourées, (...) rien de très très grave". Il concluait même : "Maintenant le calme semble être revenu." Pourtant, selon les reporters du Monde, présents sur place, des affrontements très violents avaient repris peu après 19h30. Catherine Nayl, directrice des reportages de TF1, admet "une conclusion un peu hâtive" de l'envoyé spécial "par rapport à une situation trop évolutive". Mais selon elle, "cela ne semble pas être une minoration de l'info". Mardi, au "20 heures", Patrick Poivre d'Arvor a signalé que "la tension est encore montée d'un cran" à Villiers-le-Bel. Les émeutes ont été traitées au long de "six sujets plus un off contre trois mardi", détaille Mme Nayl.


PARIS (AP) - La garde à vue de Denis Gautier-Sauvagnac, ancien président de l'Union des industries des métiers de la métallurgie (UIMM), entendu depuis mardi après-midi par les enquêteurs, va être prolongée, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

DUBAI (AFP) - La défense de deux des trois Emiratis accusés du viol d'un jeune Franco-Suisse à Dubaï, qui encourent la peine de mort, a tenté mercredi de jeter le doute dans l'esprit du juge en affirmant que la victime était consentante, provoquant la colère de la mère de l'adolescent.

Le tribunal a annoncé que le verdict serait prononcé le 12 décembre, au terme d'un procès qui s'est ouvert le 24 octobre et a eu un retentissement international.

Le troisième accusé, mineur, est jugé séparément.

S'adressant au juge, Fahmi Mounir Fahmi, un Egyptien, les deux avocats de la défense ont soutenu haut et fort que les accusations contre les deux Emiratis, dont un est séropositif, étaient fondées sur de "fausses déclarations", qu'il s'était agi d'une relation sexuelle "consentie et non imposée" et que la victime était un "menteur".

"Lors de la précédente audience, le ministère public avait requis la peine maximale contre ces deux accusés. Je le félicite pour son courage", a déclaré le premier avocat, Roukoz Georges Hobeika, un Libanais, en bombardant le parquet de questions.

Dans le code pénal émirati, la peine maximale, qui est laissée à la discrétion du juge, peut aller jusqu'à la peine capitale.

"Que pense le ministère public du rapport du médecin légiste selon lequel la seule trace d'ADN repérée à l'intérieur de la victime est celle du seul mineur du groupe? Que pense-t-il du fait que le couteau et le bâton n'ont jamais été saisis?", a notamment lancé l'avocat.

Selon l'acte d'accusation, le 14 juillet, l'adolescent, âgé de 15 ans, et un autre jeune Français du même âge sortaient d'une salle de jeux d'un centre commercial huppé de Dubaï quand un jeune Emirati qu'ils connaissaient leur a proposé de les raccompagner en voiture. Dans le véhicule se trouvaient deux autres Emiratis âgés de 18 et 36 ans.

Mais la voiture a changé de direction et pris la route du désert où l'adolescent a été violé sous la menace d'un couteau et d'une canne de billard.

"La victime a voulu faire de cette affaire une bataille médiatique par le biais des journaux, des magazines et des sites internet", a poursuivi Me Hobeika dans une référence à la campagne menée par la mère du jeune homme.

Il a soutenu que "les deux adolescents étaient totalement conscients en montant dans la voiture" et que le jeune Franco-Suisse "était consentant".

"Le fait qu'il ait été choisi (par les accusés) prouve que c'est un habitué", c'est-à-dire un homosexuel, a encore dit Me Hobeika, ajoutant que "toutes les preuves contre les deux accusés sont fausses" et demandant au juge de "proclamer leur innocence".

La mère de la victime, Véronique Robert, une journaliste indépendante d'origine suisse, s'est effondrée en larmes.

"Honte à vous! Respectez au moins mon fils", a-t-elle hurlé avant de quitter l'audience.

Emboîtant le pas à son collègue de la défense, l'avocat émirati Saïd Al-Ghilani a, lui aussi, réfuté toutes les accusations portées contre ses deux clients, affirmant qu'ils étaient "innocents".

"La victime a excellé dans le mensonge", a notamment déclaré Me Ghilani dans une plaidoirie enflammée.

L'affaire a eu un énorme retentissement en raison de la campagne menée par Mme Robert, qui a lancé le 23 octobre un site internet où elle demande le soutien du public et de personnalités pour obtenir des Emirats qu'ils reconnaissent dans leur droit le délit de viol de nature homosexuelle et se dotent de structures adéquates pour soigner les malades du sida.

Elle a annoncé avoir "introduit un recours judiciaire contre les gouvernements d'Abou Dhabi et de Dubaï, en France et en Suisse, pour avoir essayé de couvrir l'affaire".

Elle les accuse aussi d'avoir "caché que l'un des agresseurs était séropositif".

Pour la première fois depuis le début du procès, la police a tenté d'empêcher les photographes présents à l'extérieur du tribunal de prendre des photos de Mme Robert.


- Villiers-le-Bel : pas de filles pour le moment-


Posted 17 years, 9 months ago on November 28, 2007
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