November 15, 2005

Les services sociaux n'avaient rien remarqué

Le Figaro
A.-C. D. L.
[15 novembre 2005]
INFANTICIDES. Une mère de famille accusée d'infanticides comparaît à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, à Rennes, deux ans et demi après la découverte chez elle du cadavre d'un nouveau-né et de minuscules ossements appartenant à trois autres enfants.

Le 18 mars 2003, sur les indications d'un membre de la famille, les gendarmes s'étaient rendus au domicile de Jean-Yves et Christine F., installés depuis une vingtaine d'années dans le petit bourg de Tinténiac (Ille-et-Vilaine). Dans un congélateur en panne se trouvait le corps d'un bébé «né vivant et viable» une semaine auparavant ; des fouilles menées dans le jardin du couple allaient permettre de découvrir trois squelettes de bébés, enterrés sous un tas de bois.

Mise en examen pour «homicides volontaires», Christine F. a reconnu avoir étouffé dès la naissance l'enfant qu'elle portait, tout comme ceux qu'elle avait secrètement mis au monde en 1997, 1998 et 2001. De forte corpulence, habillée la plupart du temps de vêtements amples, cette mère au foyer d'une quarantaine d'années avait pris l'habitude de dissimuler ses grossesses. Y compris à son mari, poursuivi pour «omission d'empêcher un crime». L'avocat de ce dernier, Me Christian Tricheur, rappelle toutefois que les deux plus jeunes enfants de la fratrie n'ont eu la vie sauve «qu'à la faveur de la présence du père lors de l'accouchement, car il a appelé le Samu». En 2000, Christine F. avait donné naissance, seule dans sa baignoire, à un petit garçon, sauvé in extremis par les médecins.

Après ce triste épisode, les relations entre Jean-Yves et Christine s'étaient profondément dégradées, lui s'investissant doublement dans son métier d'ouvrier marbrier, elle dans un rôle que tout le voisinage lui reconnaissait bien volontiers : celui de «maman poule». De ses six enfants, âgés à l'époque de 3 à 19 ans, Christine F. s'occupait «à merveille». «Aimante», «tendre», elle les accompagnait fréquemment au village ou au supermarché. Issu d'un milieu modeste, elle avait quitté son emploi à l'usine pour se consacrer à sa progéniture. Les services sociaux, eux, n'avaient rien remarqué.
Posted 20 years, 3 months ago on November 15, 2005
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/185/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.