December 6, 2007

Les harkis réclament plus de 40 milliards d'euros


PARIS (Reuters), extraits - Nicolas Sarkozy n'a cependant pas répondu à la principale revendication des harkis, à savoir la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans le massacre de leurs pairs lorsque la France a quitté l'Algérie.

... Les harkis réclament l'indemnisation des biens spoliés et la réparation des préjudices moraux subis - soit au total plus de 40 milliards d'euros.


M. Sarkozy aux Algériens : "Ne pas nier le passé", mais "le futur est plus important"
LE MONDE | 05.12.07

M. Sarkozy et sa suite visitent l'Algérie : "C'est beau, hein ?"
LE MONDE | 05.12.07

PARIS (Reuters) - De retour d'Algérie, Nicolas Sarkozy a rendu hommage mercredi soir aux anciens supplétifs musulmans de l'armée française durant la guerre d'Algérie, les harkis, à qui la France doit selon lui réparation.

"Pour la France, pour moi, la cause des harkis est une cause sacrée car on ne peut pas les tenir responsables d'avoir cru en la parole de la France", a déclaré le président à l'Elysée à l'occasion de la journée d'hommage aux combattants morts pour la France pendant la guerre d'Algérie (1954-62).

"Si une faute a été commise ce n'est pas par eux, c'est par la collectivité nationale qui leur a demandé de faire cela", a-t-il ajouté sous les applaudissements de quelque 150 représentants d'anciens combattants d'Afrique du Nord et de harkis réunis dans la salle des Fêtes du palais présidentiel.

Aux yeux du chef de l'Etat, il est "légitime et juste" que les harkis "reçoivent l'hommage solennel de la Nation".

C'est une "question d'honneur", a-t-il dit. "Il faut réparer les fautes qui ont été commises".

"A tous les harkis envers qui la France a une dette, je dis, au nom de la République, que la France leur doit réparation", a ajouté le président.

Nicolas Sarkozy n'a cependant pas répondu à la principale revendication des harkis, à savoir la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans le massacre de leurs pairs lorsque la France a quitté l'Algérie.

"Ce discours est dans la continuité de ceux que l'on a depuis 45 ans, c'est-à-dire un discours d'une grande lâcheté politique", a dit à la presse Bernard Coll, secrétaire général de l'association Jeunes pieds noirs, qui a déploré que le président ne tienne pas ses promesses de campagne électorale.

"RÉCONCILIATION"

"Si je suis élu président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis", avait déclaré Nicolas Sarkozy le 31 mars dernier devant des représentants de harkis réunis à son QG de campagne, à Paris.

Selon les historiens, entre 60.000 et 80.000 musulmans français ont été tués entre les accords d'Evian de mars 1962, qui mirent fin à la guerre proprement dite, et l'indépendance algérienne, en juillet 1962.

Seuls 10% du million de harkis qui s'étaient placés sous la protection de l'armée française ont pu s'établir en France entre 1962 et 1968. Le nombre des harkis et de leurs descendants en France est aujourd'hui évalué à plusieurs centaines de milliers.

Les harkis réclament l'indemnisation des biens spoliés et la réparation des préjudices moraux subis - soit au total plus de 40 milliards d'euros.

Nicolas Sarkozy a déclaré que le Conseil économique et social avait été saisi "pour étudier les conditions financières concrètes" et rappelé les termes la loi du 23 février 2005 "portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés".

Le chef de l'Etat a dit avoir demandé au gouvernement de "mobiliser tous les moyens" pour aider les enfants de harkis en matière de recherche d'emploi.

Il a également confirmé la création, en 2008, d'une Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie.

Durant sa visite en Algérie, de lundi à mercredi, Nicolas Sarkozy a dénoncé le système colonial "injuste" mis en place par la France en Algérie (1830-1962), tout en invitant les deux pays à se tourner vers l'avenir.

Dans son discours de l'Elysée, le chef de l'Etat a utilisé à maintes reprises le mot "réconciliation".

"Ma génération doit porter le discours de la réconciliation, justement parce que ma génération n'a pas connu les souffrances que vous avez connues", a dit le chef de l'Etat, qui avait sept ans en 1962.

Le chanteur pied-noir Enrico Macias, a été "profondément ému" par le discours du président, qui a "dès son retour d'Algérie, tendu la main à tous les pieds noirs, à tous les harkis, à tous les rapatriés".

PARIS (AFP) - Recevant, juste après son retour d'Algérie, des associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord, Nicolas Sarkozy a souhaité mercredi que la France honore sa dette vis-à-vis des harkis, tout en prônant un "discours de réconciliation" entre Paris et Alger.

"Il est légitime et juste que (les harkis) reçoivent l'hommage solennel de la nation", a déclaré M. Sarkozy, à l'occasion de la journée d'hommage annuel aux combattants morts pour la France pendant la guerre d'Algérie.

Alors que sa visite d'Etat de trois jours en Algérie s'est déroulée dans un climat toujours perturbé par la controverse sur le passé colonial de la France, M. Sarkozy a affirmé que sa génération devait "porter le discours de la réconciliation" entre la France et l'Algérie. Et ce "justement parce que ma génération n'a pas connu les souffrances que vous avez connues", a-t-il dit.

"Pour les harkis aussi, si les accords d'Evian ont scellé la fin des hostilités militaires, ils n'ont pas marqué la fin des souffrances. D'autres épreuves, douloureuses, sont venues s'ajouter aux peines endurées au cours de huit années de guerre", a-t-il affirmé.

"Pour la France, il s'agit aujourd'hui d'une question d'honneur. Il faut réparer les fautes qui ont été commises", a poursuivi M. Sarkozy.

Il faisait allusion au sort réservé aux supplétifs musulmans de l'armée française en Algérie pendant la guerre (1954-1962).Après les accords d'Evian du 19 mars 1962, plusieurs dizaines de milliers de harkis avaient été assassinés par le FLN. Des dizaines d'autres milliers avaient rejoint la France pour y être souvent parqués dans des camps de transit.

"Pendant très longtemps, les harkis n'ont pas bénéficié de mesures qui auraient permis d'assumer dignement leur insertion au sein de la communauté nationale", a affirmé M. Sarkozy.

"Les conséquences en sont encore visibles aujourd'hui" "et les jeunes ont particulièrement souffert".

Aussi, "pour les enfants de harkis (...) j'ai demandé au gouvernement de mobiliser tous les moyens pour mettre en oeuvre une politique de formation, une politique individualisée d'accès à l'emploi, une politique d'accès au logement, une politique particulière d'accès à la fonction publique", a déclaré le président, en revendiquant cette politique de "discrimination positive".

Le président a également rendu hommage à "toutes les victimes civiles" de la guerre d'Algérie, "de toute origine et de toutes confessions", à "ceux et celles qui ont laissé leurs biens de l'autre côté de la mer".

Ce discours a été diversement apprécié. Pour Bernard Coll, secrétaire général de l'association Jeunes Pieds noirs, c'est "un discours d'une grande lâcheté politique". Il a déploré que M. Sarkozy ne tienne pas sa promesse de campagne, quand, le 31 mars, il avait dit aux représentants des harkis qu'il recevait à son siège de campagne que s'il était élu, il reconnaîtrait "officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis".

Au contraire, le chanteur Enrico Macias, pied noir d'Algérie chassé de son pays par la guerre, empêché par les autorités algériennes d'accompagner le président en Algérie, s'est déclaré "extrêmement ému". "Il a tendu la main, dès son retour d'Algérie, à tous les pieds noirs, à tous les harkis, à tous les rapatriés", s'est-il félicité.

Le président français Nicolas Sarkozy a achevé mercredi à Constantine sa visite en Algérie comme il l'avait commencée, avec une condamnation ferme du colonialisme, mais sans présenter d'excuses, et en appelant l'Algérie à se "tourner vers l'avenir".

Reprenant le ton du discours qu'il avait prononcé à Alger devant un parterre de patrons à son arrivée lundi, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois dénoncé, cette fois devant les étudiants de l'université Mentouri et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, le système colonial "injuste" mis en place par la France en Algérie (1830-1962).

Répétant le message qu'il a délivré pendant les trois jours de sa visite, le chef de l'Etat français a associé dans son hommage toutes les victimes de la guerre d'indépendance (1954-1962).


- Nicolas Sarkozy n'a pas répondu -


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