December 8, 2007

Angela Merkel évoque le cas Robert Mugabe


PARIS (AFP) - La visite de Mouammar Kadhafi en France continuait à faire des vagues à 48 heures de son arrivée à Paris avec de nouvelles déclarations tonitruantes du leader libyen sur le terrorisme et des accusations de compromissions sur fond de contrats annoncés.




Extrait du 19/20 de France 3


LISBONNE (Reuters) - Angela Merkel a mis au défi samedi les dirigeants européens et africains réunis à Lisbonne en présence de Robert Mugabe d'évoquer les atteintes aux droits de l'homme au Zimbabwe, un pays ruiné économiquement et victime de la dérive autoritariste de son vieux président.

Ce premier sommet du genre en sept ans a pour objectif de définir un nouveau partenariat stratégique entre l'Afrique et les 27 pays de l'Union européenne à un moment où la Chine investit massivement sur le continent noir et y jouit d'une influence croissante.

Prenant la parole à la tribune, la chancelière allemande a déclaré que la communauté internationale ne pouvait pas rester passive alors que les libertés fondamentales étaient foulées au pied dans l'ancienne Rhodésie blanche.

"Le Zimbabwe nous inquiète tous, en Europe et en Afrique", a-t-elle lancé devant un aéropage de plus de 70 responsables des deux continents. "Je comprends qu'un certain nombre d'Etats africains tentent de régler la crise au Zimbawbe mais le temps commence à manquer.

"La situation au Zimbawbe nuit à l'image de la nouvelle Afrique", a dit la chancelière en invitant les responsables européens et africains à soutenir la population zimbabwéenne et à oeuvrer pour la cause de la démocratie dans ce pays.

Avant même son ouverture, le sommet a été assombri par la controverse au sujet de la présence de Mugabe, présenté par l'Occident comme un dictateur qui viole les droits de l'homme et dilapide les richesses de l'ex-Rhodésie blanche.

La venue dans la capitale portugaise de Mugabe, qui a bénéficié de la solidarité de ses pairs africains, a entraîné le boycottage du sommet par le Premier ministre britannique Gordon Brown, imité par son homologue tchèque Mirek Topolanek.

Pour sa part, le président sud-africain Thabo Mbeki, mandaté par ses pairs d'Afrique australe pour une médiation entre Robert Mugabe et son opposition, est resté muet sur la situation chez son voisin du nord. "Nous sommes tous conscients du fait que la bonne gouvernance et le respect des droits de l'homme sont essentiels (..." pour sortir le continent de la pauvreté, a-t-il souligné lors de son intervention qui précédait celle de Merkel.

"PLUS DE PATERNALISME"

Hôte du sommet, le Premier ministre portugais José Socrates a déclaré aux participants qu'ils devaient relever le "défi historique" d'écrire "une page complètement nouvelle de la relation entre l'Europe et l'Afrique".

Dans son discours d'ouverture, le président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat ghanéen John Kufuor, a tenu à placer le sommet sous le signe d'"un nouveau partenariat fondé sur le respect mutuel".

Il a estimé qu'il fallait tourner page des liens douloureux du passé entre le Vieux Continent et son ancienne arrière-cour coloniale, marquée par l'esclavage, l'exploitation et la discrimination.

"L'Europe a autant besoin de l'Afrique que l'Afrique de l'Europe", a affirmé Kufuor.

L'intrusion sur le continent noir ces dernières années d'une Chine en quête des matières premières pour faire tourner son économie en plein essor a renforcé la confiance des pays africains dans leurs atouts et piqué au vif ses partenaires européens traditionnels.

Nombre d'Etats africains apprécient la manne économique chinoise parce qu'elle ne s'embarrasse pas des scrupules que formule traditionnellement l'Europe dans son aide à l'Afrique.

"Nous ne voulons plus du paternalisme", a déclaré le Premier ministre marocain Abbas el Fassi aux journalistes en arrivant à la première réunion entre les organisations continentales européenne et africaine depuis celle de 2000 en Egypte.

Président de l'Union européenne pour le second semestre 2007, le Portugal s'est considérablement investi pour réunir ce sommet sans précédent entre une Afrique réorganisée au sein de l'UA et une Europe élargie à 27, estimant dommage qu'il n'ait pas eu lieu plus tôt.

Sa tenue est un succès en soi, a estimé un diplomate européen, mais les organisations de défense des droits de l'homme et d'aide humanitaire craignent que les "palabres" n'éclipsent les efforts indispensables réduire les conflits et la pauvreté sur le continent noir.


- Un nouveau partenariat stratégique -


Posted 17 years, 9 months ago on December 8, 2007
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