December 10, 2007

Rama Yade s'est déclarée "dérangée" par l'arrivé de Mouammar Kadhafi


PARIS (AFP) - La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a de son côté estimé que 59 ans jour pour jour après l'adoption à Paris de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, "la France officielle, méprise cet héritage".

BUENOS AIRES (Reuters) - François Fillon a répondu dimanche aux critiques sur la venue à Paris du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en soulignant que la France entendait désormais "parler à tout le monde" sans pour autant transiger sur ses principes.

PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, n'est pas hostile à la visite officielle en France de Mouammar Kadhafi mais déplore qu'elle coïncide avec la journée mondiale des droits de l'homme.

Interrogée lundi sur France Info, Rama Yade a modéré des propos tenus dans une interview accordée au journal Le Parisien.


Reporters sans frontières (RSF) juge la visite en France du leader libyen Mouammar Kadhafi "pas illégitime", mais estime qu'elle doit être "l'occasion de l'interpeller" sur les droits de l'Homme, dans un communiqué.

"S'il n'est pas illégitime de recevoir le chef de l'Etat libyen, il serait indécent que le pays des droits de l'Homme honore l'un des plus grands prédateurs de la planète sans se souvenir de ses crimes, ni le rappeler expressément à ses devoirs", estime RSF.

La visite du "guide suprême" doit être l'occasion de "l'interpeller sur l'absence de pluralisme politique et médiatique dans son pays" et de "le confronter à ses engagements internationaux en matière de droits de l'Homme".

L'organisation de défense de la liberté de la presse rappelle que la Libye a ratifié plusieurs traités relatifs auxdroits de l'Homme "mais n'en respecte aucun".

RSF veut interpeller Kadhafi

Source : AFP, fil news du Figaro

PARIS (AFP) - La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade s'est déclarée "dérangée" que Mouammar Kadhafi arrive à Paris un jour de célébration des droits de l'homme et a souhaité que cette visite soit l'occasion d'insister sur le respect de ces droits par la Libye, dans une interview publiée dans le Parisien daté de lundi.

"Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort", a ajouté Mme Yade.

"Ce qui me dérange, c'est qu'il arrive un jour de célébration des droits de l'homme", a expliqué la secrétaire d'Etat, en référence à la Journée internationale des droits de l'hommme. "Je serais encore plus gênée si la diplomatie française se contente de signer des contrats commerciaux, sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l'homme. C'est un devoir: la France n'est pas qu'une balance commerciale", a-t-elle affirmé.

"Il serait indécent en tout cas que cette visite se résume à la signature de contrats ou d'un chèque en blanc", poursuit-elle.

"Peut-on accorder une confiance absolue à celui qui demande d'être traité comme n'importe quel chef d'Etat et qui, avant même d'être arrivé sur le sol français, affirme que le terrorisme est légitime pour les faibles ?", demande Mme Yade.

"Notre pays ne tire pas seulement son prestige de sa puissance économique, mais aussi des principes et des valeurs qui font que la France est un pays semblable à nul autre. Le changement, oui, l'oubli, non", affirme Rama Yade qui cependant "ne partage pas l'indignation automatique de ceux qui excluent tout dialogue avec la Libye".

"Il est normal que la France parle à tout le monde. Elle a même le devoir de parler d'abord aux pays qui ne respectent pas les droits de l'homme afin qu'ils changent", explique-t-elle.

"La France est une puissance, elle n'a pas à s'excuser de signer des contrats. C'est la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères qui vous le dit. Mais la secrétaire des Droits de l'homme est obligée de vous dire que cela doit se faire dans la décence".

"La seule façon de sortir par le haut, puisque maintenant Kadhafi accepte de rentrer dans le jeu international normal, c'est d'aller jusqu'au bout de cette démarche, en faisant en sorte que les droits de l'homme soient respectés dans son pays", affirme-t-elle.

Est-elle est gênée d'appartenir à ce gouvernement ? Mme Yade répond que "le Kadhafi d'aujourd'hui n'est pas celui de Mitterrand ou de Chirac (qui ne l'avaient pas reçu. ndlr). Il était alors complètement en marge du système international. Aujourd'hui, il a accepté de s'y conformer, notamment en renonçant au nucléaire militaire. Dont acte", dit-elle.

Interrogée sur son absence lors de la visite du président Sarkozy en Chine, elle "regrette de ne pas y avoir été". "C'est symbolique. Pourquoi cacher la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme ? Il ne faut pas que Nicolas Sarkozy tourne le dos à la diplomatie des valeurs. Si on y met le couvercle, je risque le chômage technique !", dit-elle.

A propos de l'affaire de l'Arche de Zoé, elle a réaffirmé que "tout a été fait pour que cette opération n'ait pas lieu".

"Cela étant, je réfléchis à la création d'une mission, qui sera confiée à une personnalité, et qui aura pour rôle de faire le ménage parmi les ONG, notamment les petites, qui échappent à tout contrôle".


- Le 10 décembre, journée internationale des droits de l'homme -


Posted 17 years, 9 months ago on December 10, 2007
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Re: Rama Yade s'est déclarée
PARIS (AFP) - La visite de Mouammar Kadhafi provoque l'émoi jusqu'au coeur de la diplomatie française: la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade rue dans les brancards, tandis que le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner manifeste un certain malaise. Evènement

Cette visite officielle de cinq jours a déclenché une vive polémique avec l'opposition et des associations, qui accusent notamment le président de la République Nicolas Sarkozy et M. Kouchner de renier leur engagement de remettre les droits de l'homme au coeur de la politique étrangère française.

M. Kouchner ne devait pas assister au dîner lundi soir en l'honneur de M. Kadhafi, un "heureux hasard" -selon ses propres mots- le retenant à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues européens.

Les prises de distance de Mme Yade et du chef de la diplomatie ont aussi provoqué interrogations et critiques sur la solidarité au sein du gouvernement, et sur leur capacité à continuer d'en faire partie.

Mme Yade a clairement exposé son malaise en se déclarant "dérangée" face au tapis rouge déroulé pour le dirigeant libyen: "Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort", a-t-elle souligné dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France. D'origine sénégalaise, la benjamine du gouvernement, 30 ans, proche de Nicolas Sarkozy, s'est fait remarquer à plusieurs reprises par son franc-parler.

Elle a été reçue lundi matin au palais de l'Elysée, mais n'a fait aucun commentaire à sa sortie. Le ministre de tutelle de Mme Yade, Bernard Kouchner, ancien "French doctor", s'est employé à défendre sa secrétaire d'Etat, tout en justifiant sans enthousiasme la venue du dirigeant libyen. Mme Yade "a raison de parler ainsi, c'est ce que je lui demande", a assuré M. Kouchner sur France Inter, estimant qu'elle ne devait pas démissionner.

Récusant le terme de "realpolitik", il a également estimé que cette visite, qualifiée par lui "d'épiphénomène", devait permettre de soutenir l'évolution positive du régime libyen et d'accéder à un marché prometteur. "Demandez aux Français si les milliers d'emplois que représentent ce que j'espère être les contrats qui vont venir, doivent être négligés dans un temps difficile", a argumenté le ministre, figure de proue des personnalités de gauche ralliées à M. Sarkozy.

Il a estimé que la diplomatie française relevait d'une "alchimie très fine" avec une "évolution vers l'efficacité sans oublier les droits de l'Homme". M. Kouchner avait laissé récemment pointer son trouble, en déclarant que la politique de rapprochement avec Tripoli l'avait amené à "avaler son chapeau".

Au sein de la majorité, le président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale Patrick Ollier a jugé "inacceptables" les déclarations de M. Kouchner et Mme Yade.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a de son côté estimé que 59 ans jour pour jour après l'adoption à Paris de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, "la France officielle, méprise cet héritage".

M. Sarkozy a été critiqué pour avoir félicité le président Vladimir Poutine pour la victoire de son parti aux législatives russes et pour avoir fait profil bas sur le dossier des droits de l'Homme lors de son voyage en Chine, sans Mme Yade et avec 20 milliards d'euros de commandes de Pékin.
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