December 22, 2007

Violence et santé, violence et genre, violence institutionalisée

A la suite, un certain nombre de documents de référence mis en ligne sur sante.gouv.fr en juin 2007. Ces documents permettent de se détacher quelque peu des débats les plus en vogue, de niche ou de lobbyistes tel que ceux de la garde alternée, de la violence « conjugale », « domestique » ou « faite aux femmes », de la déjudiciarisation et autres « réformes » de la justice.

En lisant ces documents, il faut garder à l'esprit qu'il y a parfois des non-dits, des tabous, un décalage entre les productions françaises, le terrain ou l'idée que l'on s'en fait, et les rapports rendus à ces mêmes sujets par des experts indépendants. D'où le rappel de deux articles récents du Monde et un extrait choisi dans « Institutions, organisations et violence » selon lequel le milieu carcéral, un espace privatif de liberté, serait fondé sur « l'usage légitime de la force », « dans le respect des droits de l’homme et de la personne ».

Quand la prison usurpe la plume des psysDe faux avis psychiatriques auraient été établis pour justifier des sanctions contre des détenus.
Par Dominique SIMONNOT
Libération, Samedi 26 août 2006 - 06:00


Prisons : un rapport stigmatise à nouveau les pratiques de l'administration française
LE MONDE | 06.12.07 | Extrait

"Traitement inhumain et dégradant." Une nouvelle fois, le Comité de prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe stigmatise les prisons françaises. Dans son rapport, qui fait suite à des visites à l'automne 2006, le CPT s'inquiète principalement des conditions de santé, du placement à l'isolement, de la surpopulation carcérale.

Le rapport que Le Monde a pu consulter sera rendu public en même temps que les réponses françaises, quand le gouvernement, qui prépare une loi pénitentiaire, donnera son accord. La précédente visite du CPT, qui se rend régulièrement dans les lieux de détention européens, date de 2003.


Le milieu carcéral, un lieu de violences
Extrait de Institutions, organisations et violence

Dans cet espace fondé sur la privation de la liberté et l’usage légitime de la force dans les cadres réglementaires dans le respect des droits de l’homme et de la personne, la violence, prévue par la loi, est structurellement inscrite.

La privation de liberté constitue en elle-même une violence faite au corps et à l’esprit de celui qu’elle touche.
Elle s’exprime et façonne les rapports sociaux entre détenus, entre surveillants, entre surveillants et détenus, et se manifeste par et dans les représentations qu’en a la société.

La violence concerne tous les âges de la vie - de la petite enfance à la vieillesse-, se présente sous de multiples formes - violence physique, agression sexuelle, violence institutionnelle, violence contre soi-même - et se situe dans la sphère privée aussi bien que publique. Bien qu’on ne dispose pas, en France, de sources d’informations permettant de quantifier globalement son impact en termes de santé publique, on sait que l’exposition à des phénomènes de violence modifie, même après des années, le cours de la vie et constitue un facteur de risque pour de nombreuses pathologies.

Le rapport de l’OMS intitulé « Rapport mondial sur la violence et la santé » paru en 2002, qualifie la violence de « défi planétaire » dont le coût serait considérable en termes de répercussion sur la santé des victimes et de fardeau pour les établissements de santé. Déclaration confirmée par le Haut comité de santé publique qui, en 2003, constate que « les fruits de la violence apparaissent principalement dans la sphère sanitaire ». Le ministère de la santé a donc jugé nécessaire d’analyser les phénomènes de violence en termes de santé publique et de mettre en œuvre des actions dans ce domaine. La loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique prévoit ainsi, parmi ses cinq plans stratégiques, un plan national de lutte pour limiter l’impact sur la santé de la violence.

Un comité d'orientation interministériel présidé par le Dr Anne Tursz (directrice de recherche à l'INSERM, pédiatre et épidémiologiste) a conduit les travaux préparatoires à l’élaboration de ce plan. Ce comité a réuni six commissions de travail thématiques:

- Enfants, adolescents et jeunes, présidée par le Dr François Baudier,
- Genre et violence présidée par le Dr Jacques Lebas,
- Institutions, organisations et violence présidée par le Dr Omar Brixi,
- Personnes âgées et personnes handicapées présidée par le Pr Marie-Eve Joël,
- Santé mentale présidée par Mme Anne Lovell,
- Violence, travail, emploi et santé présidée par le Pr Christophe Dejours.


Le rapport de synthèse des travaux sur "Violence et santé", remis au ministre de la Santé et des Solidarités le 18 octobre 2005, servira de base à l’élaboration du Plan violence et santé, qui trouvera une déclinaison dans les plans régionaux de santé publique.

Lire le rapport
Lire le rapport (version anglaise)
Consulter les annexes

Source : www.sante.gouv.fr

Le non-lieu dans l'affaire du double meurtre de Pau souligne les carences de la psychiatrie
LE MONDE | 15.12.07

Le passage à l'acte de Romain Dupuy a eu lieu dans les murs de l'institution qui était censée le soigner. Hospitalisé à trois reprises à Pau, en 2003 et 2004, le jeune homme était livré à lui-même depuis plusieurs mois, sans aucun suivi ambulatoire. Il ne prenait plus ses médicaments et se repliait chez lui avec des sabres et des couteaux. Sa mère a expliqué avoir appelé au secours plusieurs fois les psychiatres, en vain. Invariablement, on lui opposait la même réponse sur le manque de place à l'hôpital et l'impossibilité de prendre son fils tant qu'il n'était pas en crise.


MONTPELLIER (AP) - Un jeune couple de Belpech (Aude), dont les deux petites filles ont été placées dans deux familles d'accueil après une lettre de dénonciation accusant le père de pédophilie sur la plus jeune, a annoncé samedi son intention de porter plainte.

Les enfants ont été rendus à leurs parents après qu'un examen médico-légal a établi que l'enfant n'avait pas subi de sévices.



Pour en savoir plus
Dossier "violences et santé : quelles actions éducatives ?"

Au sommaire du n° 389 de la revue
Santé de l'homme de l'Inpes


- La violence « domestique » -


Posted 17 years, 9 months ago on December 22, 2007
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/1912/

Re: Violence et santé, violence et genre, violence institutionalisée
AP - il y a 1 heure 59 minutes

PARIS - Le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer affirme, dans un entretien publié lundi dans "La Croix", que le constat qu'il tire et "qui n'a fait que se confirmer au cours de ses six premiers mois de la législature, c'est que le Parlement n'est pas assez respecté".

"Ce n'est pas spécifique à cette législature, mais cela s'aggrave", souligne-t-il. "Les procédures, notamment la déclaration d'urgence qui est devenue la pratique usuelle, ne permettent pas aux parlementaires de bénéficier des délais et des conditions d'examen satisfaisants".

Selon M. Accoyer, "la capacité d'évaluation et de contrôle s'en trouve amoindrie, et naturellement tout cela rejaillit sur le travail des députés et sur l'image des parlementaires".

Interrogé sur le projet de réforme des institutions visant à revaloriser la place du Parlement, il observe que "l'introduction de délais minimum pour procéder à des études d'impact, l'encadrement de la procédure d'urgence, l'examen en séance des textes modifiés par la commission et non plus du texte du gouvernement, le partage de l'ordre du jour ou la capacité de se prononcer sur la politique étrangère ou de défense par le vote de résolutions sont (...) des avancées considérables qui vont changer de façon radicale le rôle du Parlement". "Elles étaient devenues nécessaires", assure-t-il. AP


Posted 17 years, 9 months ago by Anonymous • • • Reply
Comment Trackback URL : http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/1912/23481/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.