December 24, 2007

Au fond, qu'est-ce qu'un Québécois ?


MANITOBA (RC), extrait - Les promoteurs du Musée canadien des droits de la personne, qui sera construit à Winnpeg, espèrent aborder des sujets délicats comme le conflit israélo-palestinien tout en évitant la controverse et d'être accusés de parti pris. Pour y arriver, ils organiseront des consultations publiques et feront appel à des universitaires.

Le président du comité consultatif, créé par Ottawa en octobre, Arni Thorsteinson, explique que le gouvernement fédéral souhaite éviter qu'il y ait des protestations comme ce fut le cas pour le Musée canadien de la guerre d'Ottawa.

Un panneau d'exposition qui remettait en doute de la moralité des bombardements alliés en Allemagne avait soulevé la colère d'anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale. Le Musée a finalement changé ces informations.

« Le gouvernement tente d'aller au-devant » des problèmes, a précisé M. Thorsteinson.

QUEBEC (LPC) - L'année politique 2007 au Québec aura été celle du grand retour du "nous" collectif, mis à l'index depuis plus d'une décennie.

Au fond, qu'est-ce qu'un Québécois
et lequel des trois grands partis peut le mieux incarner sa nature profonde? Vaste question, qui a semblé plus que jamais être au coeur des débats politiques en cette année électorale.

Ainsi, le fameux "nous" identitaire, qu'on croyait tabou depuis le discours controversé de Jacques Parizeau le soir du référendum de 1995, a refait surface et occupé la scène.

Car le résultat du scrutin du 26 mars 2007 a surtout révélé à quel point l'électeur ne s'identifiait vraiment à aucun des trois grands partis, ni à aucun de leurs chefs.

Forcés de former un ménage à trois, qui pourrait bien prendre fin en 2009, voire dès 2008, les chefs des trois principales formations politiques ont compris que celui qui gagnera la prochaine élection sera celui qui aura d'abord gagné la bataille de l'identité.

Au cours des derniers mois, chacun à sa manière, nos leaders politiques ont donc joué à fond la carte de celui qui était le mieux placé pour incarner, définir, protéger et défendre "l'âme" québécoise.

Langue française, laïcité, charte des droits, francisation et intégration des immigrants, égalité pour les femmes, citoyenneté et constitution auront figuré parmi les principaux thèmes de la saison.


La contribution la plus spectaculaire à ce chapitre est venue de Pauline Marois, qui a décidé de jouer gros en déposant un projet de loi controversé, qui prévoit que les nouveaux arrivants devraient maîtriser suffisamment le français pour se porter candidats aux élections, défiant ainsi les chartes québécoise et canadienne.

Son projet de loi dort toujours au feuilleton, mais la chef du Parti québécois (PQ) et de la deuxième opposition a réussi à occuper tout l'automne une bonne partie de l'espace médiatique et politique.

De son côté, le gouvernement Charest, cherchant à tabler sur la fibre égalitaire des Québécois, a formé un conseil des ministres qui compte autant de femmes que d'hommes et proposé d'ouvrir la Charte québécoise des droits pour y inclure l'égalité hommes-femmes comme principe fondamental.

Cédant à la surenchère, la chef péquiste a jugé que Québec devrait, tant qu'à ouvrir la Charte, y inclure d'autres valeurs et principes dans une clause interprétative: le patrimoine historique, la prédominance de la langue française, la protection et la promotion de la culture québécoise, l'égalité entre les sexes, la laïcité des institutions publiques, de même que le droit d'apprendre le français.

Comme le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, Mme Marois a réclamé elle aussi la création d'une citoyenneté québécoise.

Pour ne pas être en reste, le Parti libéral du Québec (PLQ) de Jean Charest mène une réflexion sur l'identité québécoise et les moyens de mieux en tenir compte dans son prochain programme.

Dans ses discours, le premier ministre fait d'ailleurs plus que jamais vibrer cette corde sensible. Ainsi, par exemple, quand il parle de développement hydroélectrique, il dit que cela fait partie de "l'ADN des Québécois", de notre fibre identitaire.

Mario Dumont a lui aussi contribué activement au débat, comme lorsqu'il s'est insurgé récemment contre le futur cours d'éthique et culture religieuse, au programme des écoles primaires dès septembre.

Le chef de l'opposition officielle a demandé un moratoire, parce que ce programme ne donne pas, selon lui, préséance à la tradition chrétienne du Québec, une thèse cependant contredite par le gouvernement.

On doit aussi à M. Dumont d'avoir sonné l'alarme contre les accommodements raisonnables, en dénonçant la propension, selon lui, des Québécois à renier leur identité et leur culture, soi-disant pour accommoder les immigrants.

Ses sorties virulentes à ce sujet ont certainement contribué à amener le premier ministre Charest à mettre sur pied la commission Bouchard-Taylor, qui a pris fin la semaine dernière, après trois mois de consultations à travers le Québec.

En attendant de présenter son rapport, le coprésident de la commission, Gérard Bouchard, a conclu de l'exercice, qui a eu un retentissement majeur, que le Québec se remettait en question comme jamais sur son identité et ses valeurs.

Dans ce contexte, l'année 2008 nous révélera lequel des trois chefs saura le mieux manoeuvrer pour tirer profit du débat identitaire au détriment des deux autres, et faire en sorte que ce soit bien son idée du "nous" qui se traduise en votes.

D'hier à aujourd'hui : mise en contexte du débat
sur les accomodements raisonnables
La mosaïque linguistique

Sur RCI, extrait

Le Canada est un pays où les langues s'accordent au pluriel. Si l'on ajoute à nos deux langues officielles la cinquantaine de langues parlées par nos Premières Nations, sans oublier les centaines de langues des nouveaux arrivants, on dénombre plus de 200 langues maternelles au nord du 49e parallèle. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Canada se distingue par sa grande variété linguistique.

... Qu'ils en soient conscients ou non, les immigrants qui arrivent au Québec se retrouvent au beau milieu d'un débat linguistique complexe et virulent. Parfois, ils sont accusés d'être la cause de tous les malheurs qui s'abattent sur le peuple québécois. Citons à titre d'exemple le fameux discours que Jacques Parizeau a prononcé le soir du référendum de 1995 sur l'indépendance du Québec, dans lequel il accusait « l'argent et le vote ethnique » de déstabiliser le mouvement indépendantiste. Après toute la controverse suscitée par cette déclaration, Jacques Parizeau a dû démissionner de son poste de chef du Parti québécois, puis de premier ministre le lendemain.



- « Le gouvernement tente d'aller au-devant » des problèmes -


Posted 17 years, 8 months ago on December 24, 2007
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