December 26, 2007

Sept à onze ans requis contre les six Français de l'Arche de Zoé


Dieu domine le débat présidentiel américain
LE MONDE | 26.12.07 | Extrait

La religion a rarement été aussi présente dans une campagne électorale aux Etats-Unis, où les discussions de théologie ont pris le pas sur les orientations économiques.

Au cœur du débat entre les candidats républicains figure non pas le retrait d'Irak, mais la querelle entre mormons et évangéliques sur la réincarnation de Jésus-Christ. Tous sont persuadés qu'elle aura lieu, mais où ? Dans le Missouri, comme le croient les mormons ? Ou sur le mont des Oliviers, à Jérusalem, comme l'assurent les évangéliques ?


Le Parti communiste chinois infléchit sa ligne sur la religion, mais reste défiant
LE MONDE | 25.12.07 | Extrait

Cette inflexion, dans un contexte où la liberté religieuse est strictement encadrée, s'explique pour deux raisons, selon les analystes. D'abord, les religions drainent un public toujours plus large dans une Chine où coexistent bouddhisme, taoïsme, catholicisme, sectes protestantes et islam. Ensuite - et c'est sans doute l'essentiel -, le régime chinois compte sur l'effet stabilisateur des religions pour que fleurisse enfin "l'harmonie sociale" défendue par le président Hu. Alors que le creusement des inégalités provoque des tensions sociales de plus en plus violentes, que la corruption sévit plus que jamais, il est nécessaire, a dit le chef de l'Etat, "de permettre aux personnes religieuses de jouer un rôle important afin de renforcer le développement économique et social".

Le président Hu Jintao a cependant averti que ces mêmes "personnes religieuses doivent soutenir le Parti communiste, se montrer patriotiques et garantir l'unité nationale". Un message adressé aux partisans du dalaï-lama - le "séparatiste" - ou à tous les clandestins, catholiques ou protestants notamment, qui s'obstinent à refuser de réciter le credo du Parti.


Le président de l'association L'Arche de Zoé, Eric Breteau, jugé à N'Djamena pour "enlèvement d'enfants", s'est dit "désolé" aujourd'hui, à la clôture des débats, d'avoir séparé des enfants tchadiens de leur famille, répétant n'avoir cherché au Tchad que des "orphelins du Darfour".

Zoé: Breteau "désolé" pour les enfants
Source : AFP, le Figaro

N'DJAMENA (Reuters) - Le procureur général tchadien a requis une peine de sept à onze ans de travaux forcés contre les six membres français de "L'Arche de Zoé" pour tentative d'enlèvement vers l'Europe de 103 enfants africains âgés de un à dix ans.

La réquisition est intervenue au quatrième jour du procès devant la Cour criminelle de N'Djamena.

Les accusés, assis face aux magistrats, se sont contentés d'échanger des regards au moment des réquisitions. L'un de leurs avocats français, Me Gilbert Collard, a déclaré devant la cour espérer que les juges ne se contenteraient pas d'"être aux ordres" en accédant automatiquement aux réquisitions de l'avocat général.

"Il fallait dire aux juges que tout le monde les prend pour les pitres, ce qu'on a fait. Alors peut-être que leur dignité va les amener à se comporter comme des juges qui ne sont pas aux ordres", a-t-il déclaré à la presse.

"On leur a dit dans la salle d'audience que de partout, le bruit court que le verdict est déjà rédigé, que la condamnation est acquise. C'est l'occasion pour la justice tchadienne de montrer son indépendance, qu'elle n'est pas aux ordres du pouvoir et qu'elle peut apprécier dans un dossier la réalité. C'est donc important aussi pour la justice du Tchad aujourd'hui."


DOMMAGES ET INTÉRÊTS

Le ministère public a également demandé que les enfants dont les parents ont été identifiés leur soient retournés et que des dommages et intérêts d'un montant total de 4,12 milliards de FCFA (6,25 millions d'euros) soient versés à l'ensemble des familles pour le préjudice causé.

Pour l'avocat d'Etat Philippe Houssine, ce réquisitoire est justifié par l'attitude à l'audience d'Eric Breteau, le président de l'ONG. "Il affiche une mine d'arrogance et d'insolence, ça veut dire que c'est un monsieur qui est prêt à recommencer si on lui demande de recommencer", a-t-il dit de Breteau.

Me Collard a dépeint un portrait bien différent des accusés. "Ils sentent l'abîme à quelques centimètres, ils se sentent perdus, complètement perdus" a-t-il dit.

IMPLICATION PERSONNELLE DE SARKOZY

Les six Français, arrêtés le 25 octobre dans l'est du Tchad limitrophe du Darfour soudanais, nient les charges retenues contre eux. Ils sont théoriquement passibles de cinq à 20 ans de travaux forcés.

Selon les autorités tchadiennes, les six, qui sont jugés en compagnie de trois Tchadiens et d'un Soudanais inculpés de complicité, n'avaient pas les autorisations nécessaires pour sortir du pays les enfants, présentés comme des orphelins victimes de la guerre au Darfour.

L'accusation affirme que les humanitaires de "L'Arche de Zoé" ont trompé les parents des enfants qui leur avaient été confiés en leur promettant de les scolariser sur place.

Contestant les accusations d'enlèvement de mineurs et d'escroquerie, les six Français ont déclaré à la barre avoir cru que les enfants étaient des orphelins du Darfour à qui ils voulaient offrir une famille d'accueil en Europe. Ils ont rejeté la responsabilité sur les intermédiaires locaux - tchadiens et soudanais - qui leur auraient menti sur l'identité exacte des enfants.

Les enquêtes effectuées a posteriori par les autorités tchadiennes et les Nations unies ont établi que la plupart des enfants de "L'Arche de Zoé" n'étaient pas orphelins au sens européen du terme et venaient de localités situées du côté tchadien de la frontière.

Le gouvernement de N'Djamena fait l'objet de vives pressions de son opinion publique pour que les humanitaires de "L'Arche de Zoé" soient sanctionnés par la justice.

Mais les spéculations vont bon train sur un possible "marchandage" diplomatique avec Paris permettant aux accusés de purger leurs peines en France une fois le verdict prononcé.

Autre hypothèse avancée - le rapatriement des six à l'issue d'une grâce présidentielle du chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby.

Ce dernier est un allié stratégique de la France, qui compte depuis des décennies des forces stationnées au Tchad et soutient le régime en place contre les rébellions de l'Est.

L'affaire de "L'arche de Zoé", dans laquelle le président Nicolas Sarkozy s'est personnellement impliqué en effectuant un voyage-éclair à N'Djamena le 4 novembre, est une source de grand embarras pour les deux capitales au moment où l'Union européenne cherche à déployer dans l'est du Tchad une force chargée de contenir les violences au Darfour.


- Le bruit court que le verdict est déjà rédigé -


Posted 17 years, 9 months ago on December 26, 2007
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