December 27, 2007

Les Français de L'Arche de Zoé ont demandé leur transfèrement


Stupeur et désarroi chez les familles des condamnés
LE MONDE | 27.12.07

Les membres de L'Arche de Zoé durcissent leur grève de la faim
LEMONDE.FR | 27.12.07

Interrogé par LeMonde.fr, Jean-Bernard Padaré, l'avocat tchadien des six Français incarcérés à N'Djamena, a indiqué que leur mauvais état de santé pourrait accélérer leur transfèrement en France.

N'DJAMENA (AFP) - Condamnés, sans distinction de peine, à huit ans de travaux forcés au terme d'une enquête et d'un procès express, les six Français de L'Arche de Zoé ont demandé leur transfèrement vers la France, qui marquera au Tchad l'épilogue de cette affaire tumultueuse. Evénement.

Les six Français ont tous fait, dès mercredi soir, une demande individuelle de transfèrement vers la France auprès des autorités consulaires françaises, selon une source proche du dossier à N'Djamena.

Cette demande formelle constitue la première étape du processus de transfèrement prévu par la convention de coopération judiciaire franco-tchadienne de 1976. Le ministère français de la Justice doit adresser ensuite une telle demande à son homologue tchadien.

"Les Tchadiens respecteront l'accord de 1976", a affirmé jeudi le ministre tchadien de la Justice Albert Pahimi Padacké, en précisant n'avoir encore "pas reçu de demande".


Les autorités françaises avaient annoncé mercredi, immédiatement après le verdict, qu'elles demanderaient le transfèrement des condamnés en France pour qu'ils y purgent leur peine, conformément à la convention de 1976.

Cette demande pourrait intervenir dès jeudi et le rapatriement se faire "très rapidement", selon des sources diplomatiques à N'Djamena.

Au terme d'une instruction bouclée en six semaines et de quatre jours de procès devant la Cour criminelle de N'Djamena, les six membres de L'Arche de Zoé, menés par Eric Breteau, ont tous été condamnés à huit ans de prison assortis de travaux forcés pour "tentative d'enlèvement d'enfants".

Cette peine devra être aménagée en cas de transfèrement en France, où les travaux forcés n'existent pas.

Les Français, et les deux intermédiaires tchadien et soudanais qui ont écopé de quatre ans de prison, ont par ailleurs été condamnés "solidairement" à verser 4,12 milliards de francs CFA (6,3 millions d'euros) aux familles des 103 enfants que l'association a tenté d'exfiltrer vers la France le 25 octobre.

Accueillis à l'orphelinat d'Abéché, dans l'est du Tchad, ces derniers vont enfin pouvoir retrouver leurs parents, comme l'a ordonné la Cour.

Pour autant, le procès, souvent chaotique et mené tambour battant, n'a pas permis de déterminer toutes les responsabilités de cette affaire hors norme et notamment celles des gouvernements français et tchadien.

Eric Breteau, qui n'a esquissé des regrets qu'à la fin des débats, a affirmé que Paris et N'Djamena connaissaient ses intentions bien avant le 25 octobre.


Il avait communiqué dès le mois de juin sur son projet d'évacuation d'"orphelins du Darfour", région soudanaise en guerre civile, quel que soit l'avis des autorités des pays concernés.

A la barre, maître de sa propre défense, le patron de L'Arche de Zoé a répété qu'il pensait exfiltrer des "orphelins du Darfour".

L'accusation et les parties civiles ont fait de cet homme "très intelligent" de 37 ans, toujours sûr de lui, leur cible privilégiée, négligeant d'évaluer les responsabilités des cinq autres bénévoles de l'association, qui ont écopé d'une peine aussi lourde.

"C'est un procès qui ne fait pas honneur à la justice tchadienne", a réagi Me Mario Stasi, un des avocats de la défense qui ont pourtant insisté sur "l'indépendance" de cette justice lors du procès.

"La France et le Tchad étaient clairement impliqués dans ce dossier", a reconnu un avocat des parties civiles, Me Magloire Badjé, faisant allusion à la visite controversée à N'Djamena du président français Nicolas Sarkozy, le 4 novembre, pour rapatrier trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles initialement inculpés.

Deux jours plus tard, Nicolas Sarkozy avait même promis d'aller "chercher" les autres détenus "quoi qu'ils aient fait", provoquant l'ire des responsables tchadiens, avant que les deux pays ne baissent le ton.

"Il y a eu des ingérences politiques pendant l'instruction, mais je ne pense pas qu'il y en ait eu pendant le procès", a estimé Me Badjé.


- Toutes les responsabilités ne sont pas déterminées -


Posted 17 years, 9 months ago on December 27, 2007
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Re: Les Français de L'Arche de Zoé ont demandé leur transfèrement
PARIS (AFP) - Les six membres français de L'Arche de Zoé, condamnés à N'Djamena pour "tentative d'enlèvement d'enfants" et qui ont quitté le Tchad à la mi-journée, étaient attendus vendredi en début de soirée à l'aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris de source proche du dossier.

Les six Français, condamnés mercredi à 8 ans de travaux forcés et qui ont décollé de la capitale tchadiennne à bord d'un Boeing de la compagnie Toumaï Air Tchad vendredi vers 13H40, étaient attendus au Bourget "entre 20H00 et 21H00", a précisé cette source à l'AFP.

Leur sort, une incarcération précédée ou non d'un séjour hospitalier en fonction de leur état de santé, dépendra ensuite du procureur de la République de Bobigny, dans le département où est situé l'aéroport d'arrivée.

La Chancellerie a indiqué que les six Français, "accompagnés dans l'avion par un médecin", seraient présentés à un procureur à leur arrivée, ce dernier devant leur signifier les termes de la peine prononcée à leur encontre par la justice tchadienne.

Ce transfèrement est conforme aux dispositions de la convention judiciaire signée en 1976 entre la France et le Tchad.

Son article 29 stipule que "si l'une ou l'autre partie contractante en fait la demande, tout ressortissant de l'un des deux Etats condamnés à une peine d'emprisonnement ou à une peine plus grave sera, sous réserve de son consentement, remis aux autorités de l'Etat dont il est ressortissant".

A N'Djamena, les détenus ont été conduits menottés jusqu'à l'avion, depuis une salle de l'aéroport où les attendaient notamment huit agents de l'administration pénitentiaire française.

Etaient également présents à bord de l'avion, selon un journaliste de l'AFP au Tchad, un représentant du parquet général de N'Djamena, le directeur de l'administration pénitentiaire tchadienne, six gendarmes tchadiens, un avocat des parties civiles et un représentant des parents des familles des 103 enfants que l'association L'Arche de Zoé voulait emmener en France le 25 octobre depuis l'est du Tchad.
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