December 28, 2007

« Non à l'arbitraire », « non à l'humiliation »


Un site féminin confronté à une grève de ses collaboratrices bénévoles
LE MONDE | 27.12.07 | Extrait

Raison de cette rébellion ? Une collaboratrice du site, plus curieuse que les autres, s'est interrogée sur l'instigateur du projet. Elle a découvert qu'il s'agissait d'une agence de communication, en l'occurrence la société Heaven. Or, dans la rubrique "A propos de Ladiesroom", espace consacré à la présentation du "qui fait quoi" d'un site, il n'en était pas fait mention. Ce manque de transparence a choqué d'autres contributrices. Elles se sont jointes à cette protestation qui a débouché sur une grève.


L'apprentissage de l'histoire et de la géographie dépend étroitement de la maîtrise de la langue
LE MONDE | 28.12.07 | Extrait

Une bonne connaissance du français est indispensable à l'apprentissage des autres disciplines : c'est ce que confirment deux études sur les acquis des élèves en histoire, géographie et éducation civique rendues publiques, mercredi 26 décembre, par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l'éducation.

Des étrangers d'un centre de rétention établissent un cahier de doléances
LE MONDE | 28.12.07

"Non à l'arbitraire", "non à l'humiliation", "la France : pays des droits de l'homme", "l'immigration enrichit"… Ces slogans ne sont pas brandis par des collectifs de soutien aux sans-papiers, mais par des sans-papiers eux-mêmes. Depuis le 20 décembre, les étrangers en rétention au Centre du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) arborent ces messages pour manifester leur désaccord face à des "conditions d'arrestation et de rétention indignes" qui "humilient les hommes" et "déchirent des familles entières".

Cette action a franchi, jeudi 27 décembre, une nouvelle étape : sur les quelque 120 personnes placées dans ce centre de rétention situé près de l'aéroport de Roissy, ils n'étaient plus qu'une quarantaine, selon la direction du centre – une quinzaine selon les protestataires – à se présenter au réfectoire, tous les autres ayant entamé une grève de la faim.

"UN PIÈGE"

"Nous voulons être entendus", expliquait Abou N'Dianor, porte-parole du mouvement, joint par téléphone dans l'après-midi, juste avant que l'administration décide de le transférer dans un autre centre. "Lorsqu'un mouvement de protestation se déclenche, les étrangers leaders sont changés de centre pour casser le groupe", explique le Comité intermouvement auprès des évacués (Cimade).

Il y a une semaine, M. N'Dianor, Sénégalais âgé de 37 ans, a entrepris, avec quatre de ses compagnons, de recueillir les témoignages de chacun des retenus. Ils en ont tiré une liste de vingt-quatre doléances qu'ils ont remise au chef de centre.

Manque d'hygiène dans les sanitaires, sentiment d'être "traités comme du bétail", "fouilles humiliantes", "femmes choquées d'être enfermées" : sur deux pages, les 120 retenus du Mesnil-Amelot livrent leur détresse en style télégraphique. Ils ont adressé un courrier aux consuls des 33 pays dont ils sont originaires pour leur demander d'avoir plus de vigilance dans la délivrance des laissez-passer. Sans ce "sésame", l'administration française ne peut éloigner un étranger.

"Il n'est pas anormal que tous les retenus ne se soient pas présentés au réfectoire", déclarait, jeudi soir, Francis Vuibert, secrétaire général de la préfecture, affirmant qu'"aucun ne s'était jusqu'alors déclaré gréviste de la faim". "Il n'y a rien d'illégitime à ce que des personnes dans cette situation expriment des revendications, précisait M. Vuibert. Mais si certaines doléances sont de la compétence du chef de centre, d'autres dépassent même les compétences de la préfecture : ainsi la régularisation en rétention ne correspond à aucun texte applicable en l'état actuel." "Le placement en rétention, insistait-il, se fait au terme d'une procédure qui a été jugée régulière." Au cours de la semaine écoulée, sur cinq personnes sorties du centre pour être expulsées, trois, qui ont refusé d'embarquer, ont été libérées par le juge pénal. Selon Didier Inowlocki, permanent de la Cimade au Mesnil-Amelot, ces trois cas "donnent raison aux retenus". "Il est rare de voir une telle solidarité entre retenus, souligne M. Inowlocki. Ils se sentent témoins de toutes les situations existantes dans le centre." "Sont retenus ici pour être expulsés des étrangers malades, des personnes dont le pays est en guerre, des parents dont les enfants sont à l'extérieur, des hommes et des femmes insérés socialement depuis treize, dix-neuf et même vingt-deux ans", témoigne M. N'Dianor. Débouté d'une demande de régularisation, ce Sénégalais, enseignant en mathématiques dans une société privée de soutien scolaire, a été arrêté le 15 décembre, alors qu'il avait passé six années en France.

M. N'Dianor regrette d'avoir été "trop honnête". "J'ai déposé un dossier de régularisation, témoigne-t-il. Je ne leur ai rien caché, je leur ai transmis mon passeport, mes fiches de paie, d'impôts, le nom des enfants qui avec mon aide ont réussi leur bac… Car, comme tout le monde, je travaille et paie des impôts. J'ai été débouté. Et alors que je n'avais pas encore été convoqué devant le tribunal administratif pour mon recours, le commissariat de police m'a convoqué pour réexamen de mon dossier. Mais c'était un piège : j'ai été arrêté." "Nous ne sommes pas que des chiffres", résume un des slogans arborés sur les chemises des retenus. Allusion aux 25 000 éloignements réclamés par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux pour 2007.


- Des conditions qui déchirent des familles entières -


Posted 17 years, 8 months ago on December 28, 2007
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