January 13, 2008

« Il y a trop d'intérêts en jeu, trop de gens vivent de l'économie de guerre », selon un fonctionnaire


GUERMANTES (AFP) - Cinq ans après la disparition d'Estelle Mouzin, famille, proches, voisins, se sont une nouvelle fois retrouvés samedi à Guermantes (Seine-et-Marne) pour lui rendre hommage et rappeler la nécessité de poursuivre l'enquête, jusqu'ici infructueuse.

Après une réunion de l'association Estelle en début d'après-midi, un cortège d'environ 200 personnes s'est ébranlé silencieusement de la place du Temps-Perdu, jusqu'à rue Blanche-Hettinger où a été planté, il y a trois ans, un arbre du souvenir.

C'est là, suppose-t-on, qu'aurait été enlevée, le 9 janvier 2003 vers 18H00, la petite fille alors âgée de neuf ans.

En tête de cortège, marchait le père d'Estelle, Eric Mouzin, derrière une banderole disant "Aidez nous à retrouver Estelle".

L'homme, qui se bat depuis cinq ans pour que la mémoire de sa fille ne tombe pas dans l'oubli, ne semble pourtant plus guère croire à la possibilité de revoir Estelle.

Mais il espère encore découvrir un jour "ce qui s'est passé", et veut jouer le rôle d'aiguillon auprès des enquêteurs de la police judiciaire de Versailles (Yvelines). "Il faut que l'enquête s'active, il faut qu'on reprenne les éléments du dossier avec un logiciel d'analyse criminel comme Anacrim", a-t-il déclaré.

Intervenant dans le cadre de la réunion de l'association, le directeur de la PJ Jean Espitalier a fait, comme l'an dernier, un point sur l'enquête. Admettant l'absence de résultat obtenu par les policiers, il a souligné une nouvelle fois les efforts importants et continus qu'ils ont fournis.

8.082 procès verbaux ont été rédigés, pour la seule police judiciaire, 541 perquisitions réalisées, 140 personnes ont été placées en garde à vue, 52 ont fait l'objet de "recherches approfondies", a-t-il énuméré.

Le chef de la PJ a indiqué que les enquêteurs, toujours mobilisés, travaillaient actuellement sur deux pistes, une qui est "le résultat d'un rapprochement", une autre qui est le "résultat d'un renseignement" recueilli début janvier 2008.

Me Didier Seban, avocat du père d'Estelle Eric Mouzin et de l'association, a rendu hommage au travail des policiers, indiquant avoir obtenu cette semaine les 88 tomes et 112.000 pages de l'enquête.

Il a toutefois critiqué la "faiblesse terrible des moyens de la justice". "Il nous a fallu un an et demi pour récupérer le dossier. Rien n'est numérisé. Le juge d'instruction qui doit orienter l'enquête n'a pas les moyens de le faire", a-t-il fustigé.

Il a également critiqué la décision de la commission d'indemnistation des victimes d'infraction de rejeter la demande d'Eric Mouzin, au motif, aurait-elle argumenté, qu'il n'était pas sûr qu'on ne puisse pas retrouver Estelle.


Les deux ex-otages colombiennes dénoncent les méthodes des FARC
LE MONDE | 12.01.08 | Extrait

Dans la soirée de vendredi, Clara Rojas et Consuelo Gonzalez ont dénoncé, lors de leur première conférence de presse à Caracas, les méthodes des FARC, qualifiées d'"organisation criminelle" par Mme Rojas, ex-directrice de campagne d'Ingrid Betancourt. "La prise d'otages est un crime de "lèse humanité". Ils disent qu'ils sont l'armée du peuple et on voit qu'ils entraînent des gens à la prise d'otages", a-t-elle expliqué, en ajoutant avoir été enchaînée, un temps, après une tentative d'évasion manquée, en pleine nuit, en compagnie d'Ingrid Betancourt. Selon Consuelo Gonzalez, "le seul fait de priver quelqu'un de sa liberté peut être considéré comme de la torture (...) Nous étions très affectées de voir les hommes enchaînés à un poteau au moment de dormir". Interrogée sur la demande formulée par Hugo Chavez, l'ex-parlementaire colombienne a estimé que "le conflit est si grave que toute action qui nous permettrait de le surmonter est la bienvenue".

A Bogota, trois procureurs enquêteurs spécialisés, au Parquet, dans les droits de l'homme, ont bien voulu répondre à nos questions sous couvert de l'anonymat.
Ils estiment que les FARC violent les Conventions de Genève et le droit international humanitaire. "Les enlèvements sont des crimes commis par les FARC au vu et au su de tout le monde, rappelle l'un d'eux. Les conditions inhumaines de captivité des séquestrés, enfermés dans des cages, enchaînés en permanence dans le cas des hommes comme l'a confirmé Mme Perdomo, utilisés comme boucliers humains, sont contraires à toutes les règles internationales."

Aussi bien les FARC et l'ELN que les milices paramilitaires d'extrême droite sont responsables du déplacement forcé de populations, que certaines ONG chiffrent à deux millions de personnes. Ces trois fonctionnaires, en première ligne dans la lutte contre les violations des droits de l'homme commises en Colombie par des agents de l'Etat ou par les groupes irréguliers, se montrent pessimistes quant aux perspectives de paix. "Il y a trop d'intérêts en jeu, trop de gens vivent de l'économie de guerre", dit l'un d'entre eux, tandis que les autres approuvent d'un signe de tête.


- Les autres approuvent d'un signe de tête -


Posted 17 years, 7 months ago on January 13, 2008
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