January 21, 2008

Pour Uribe, la priorité : libérer les otages et « écraser les terroristes »

PARIS (AFP) - Le président colombien Alvaro Uribe, en visite à Paris, a réaffirmé lundi que sa "priorité" était de libérer les otages aux mains de la guérilla des Farc mais aussi "d'écraser les terroristes", n'écartant pas un recours à la force auquel les familles et la France sont opposées.

M. Uribe a également affirmé qu'il entendait travailler "la main dans la main" avec le président Nicolas Sarkozy qui devait le recevoir en fin de matinée et qui a fait de la libération de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt l'une de ses priorités diplomatiques.

Interrogé sur Europe 1 pour savoir s'il s'engageait à ne pas libérer les otages par une action militaire, M. Uribe a répondu: "Je serai tout à fait clair. Je ne vais pas mentir. Nous ne pouvons nier que (...) nous sommes en train de déployer une présence militaire" dans le pays, a-t-il dit, selon une traduction de la radio.

La libération des otages est "une priorité", mais "notre priorité est aussi d'écraser les terroristes", a-t-il souligné.

Comme à son arrivée dimanche, M. Uribe que son homologue vénézuélien Hugo Chavez, devenu incontournable dans le dossier des otages, accuse d'être "obsédé" par une victoire militaire sur la guérilla, a souligné une nouvelle fois "la quantité d'efforts" fournis par le gouvernement colombien pour parvenir à un accord en vue de la libération des otages.

La guérilla des Farc, en rébellion depuis 1964 contre les autorités colombiennes, exige la libération de 500 des siens contre 43 otages dits "politiques".

Le président colombien a commencé dimanche une tournée européenne qui doit le mener également en Espagne, en Suisse et à Bruxelles, afin d'obtenir le soutien des Européens dans le dossier des otages.

Partisan de la manière forte vis-à-vis des Farc, M. Uribe a souligné dimanche devant la presse qu'il avait déjà "changé" de position alors qu'il avait été élu "avec le mandat qu'il n'y aurait pas d'échange humanitaire sauf en cas de début de processus de paix avec les Farc".

"Nous avons désigné des médiateurs nationaux et internationaux, nous avons libéré 152 membres des Farc en réponse à une demande du président Sarkozy, dont Rodrigo Granda", relâché en juin et considéré comme le "ministre des Affaires étrangères des Farc", a-t-il fait valoir.

M. Uribe a rencontré dimanche à l'ambassade de son pays à Paris le fils d'Ingrid Betancourt et son père, Lorenzo et Fabrice Delloye, ainsi qu'Hervé Marro, porte-parole du Comité de soutien à Ingrid Betancourt (CSIB).

Les proches de Mme Betancourt soutiennent l'idée d'un "compromis" en vue d'un échange de 43 otages dits "politiques" des Farc contre 500 guérilleros incarcérés.

Pour une telle opération humanitaire, les rebelles réclament une zone temporairement démilitarisée autour de Pradera et Florida, deux localités du sud-ouest de la Colombie, ce que M. Uribe a refusé jusqu'ici.


Après sa rencontre avec les proches de Mme Betancourt, le président colombien a réitéré sa proposition de créer une zone d'échange d'environ 150 km2 "dans une zone rurale, dépeuplée où il n'y a pas de caserne de l'armée ni de la police", pour l'heure refusée par la guérilla.

"Je leur ai dit qu'en ce moment je demande au monde de soutenir la tâche de l'Eglise catholique qui a proposé une zone de rencontre" pour un échange d'otages contre des guérilléros, a-t-il ajouté.

"C'est un acte fort d'avoir été reçus par M. Uribe", a estimé pour sa part Hervé Marro. "Nous lui avons dit qu'il était impératif d'ouvrir les négociations rapidement", a-t-il ajouté, soulignant que la famille d'Ingrid Betancourt et le CSIB étaient "en dialogue avec l'Eglise".

M. Uribe a indiqué avoir aussi demandé leur soutien à la France, l'Espagne et la Suisse, trois pays chargés dans le pas sé de contacts avec la guérilla sur le dossier des otages et dont il avait rétabli samedi la mission de médiation.

La tournée européenne du président colombien intervient à un moment où les relations entre la Colombie et le Venezuela se sont tendues après la décision du président vénézuélien Hugo Chavez de reconnaître le statut de belligérants aux Farc, guérilla classée terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis.

M. Uribe a toutefois remercié M. Chavez pour son rôle dans la libération récente par les Farc de Clara Rojas, ex-assistante d'Ingrid Betancourt avec laquelle elle avait été enlevée le 23 février 2002, et de l'ex-parlementaire Consuelo Gonzalez.

L'autre guérilla colombienne, l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), a de son côté libéré dimanche soir neuf otages qui ont été remis à la Croix Rouge internationale (CICR), ont annoncé les autorités du département du Narino (sud de la Colombie).

Les Farc ont par ailleurs fait savoir dimanche ne pas accepter que le Comité international de la croix Rouge (CICR) visite les otages qu'elles détiennent, comme l'avait demandé la semaine dernière le président Uribe.

STATION TROLL, Antarctique (Reuters) - Les scientifiques sonnent l'alarme concernant le danger de fonte rapide des glaces de l'Antarctique, qui ferait monter le niveau des océans du globe, a déclaré dimanche le Premier ministre norvégien, Jen Stoltenberg, au terme d'une visite sur ce continent.

"C'est alarmant. Les sonnettes d'alarme retentissent. Le fait que les décideurs feignent d'ignorer ces signaux est irresponsable", a estimé Stoltenberg dans une interview à Reuters, à la fin d'une visite de deux jours dans la station scientifique norvégienne Troll, dans l'est de l'Antarctique.

"Nous avons besoin d'en savoir plus, plus précisément. Les scientifiques ne disent pas qu'ils savent ce qui se passe actuellement (en Antarctique) mais ils craignent (...) que la calotte glaciaire terrestre ne glisse vers la mer et ne fonde", a ajouté le Premier ministre à la station, située à 250 km à l'intérieur des terres.

Stoltenberg a visité des glaciers, inauguré une station de surveillance des satellites et a eu droit à un compte rendu sur les recherches concernant les changements climatiques, dans les environs de Troll, où les montagnes abritent des milliers d'oiseaux. La température, dimanche, était de -10°, alors que l'Antarctique est en plein été austral.

L'Antarctique, grand comme une fois et demie les Etats-Unis, porte suffisamment de glace pour élever le niveau des océans de près de 60 mètres si tout fond. Si la totalité de la calotte glaciaire du Groenland fond, par comparaison, le niveau des mers du globe montera de sept mètres.

Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), qui a partagé le prix Nobel de la paix 2007 avec l'ex-vice-président américain Al Gore, grand défenseur de l'environnement, a déclaré que le niveau des mers du globe allait monter de 18 à 59 cm au cours du XXIe siècle du fait des émissions par les activités humaines de gaz à effet de serre.

Pour Stoltenberg, les risques vont grandissant. La montée du niveau des mers pourrait menacer des villes côtières, des îles comme les Maldives et des régions basses au Bangladesh ou en Floride.


GAZA (AFP) - La bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis quatre jours, était lundi au bord de la crise humanitaire, le Hamas accusant Israël d'avoir "condamné à mort" la population de ce territoire.

Faute de fuel, l'unique centrale électrique, qui alimente notamment Gaza-ville, a cessé de fonctionner dimanche.

Après une nuit dans l'obscurité, la ville tournait au ralenti lundi matin. En raison de la pénurie d'essence, seules quelques voitures circulaient dans les rues alors que la plupart des boulangeries étaient fermées.

Les coupures d'électricté ont également perturbé le fonctionnement des hôpitaux qui s'efforçaient de maintenir en activité leurs services d'urgence, ainsi que le réseau de distribution d'eau potable.

"Si vous vivez dans la crainte de ne pas pouvoir nourrir vos enfants ou leur donner un bain chaud et que vous êtes privé des produits de première nécessité, c'est que vous faites face à une crise humanitaire", a déclaré à l'AFP Christopher Gunness, porte-parole de l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).

Les hôpitaux à Gaza disposent de stocks de fuel pour deux à trois jours et les réserves de médicaments ont fortement baissé, a indiqué une porte-parole de la Croix-Rouge à Jérusalem.

Outre le blocus, Israël a multiplié les attaques dans la bande de Gaza depuis le 15 janvier, faisant 37 morts, pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes sur le territoire israélien.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a accusé Israël d'avoir "condamné à mort" ce territoire.

"La peine de mort à laquelle l'occupant a condamné la bande de Gaza expose notre peuple à une mort lente à travers le renforcement du blocus et l'arrêt des fournitures d'électricité. Gaza se retrouve sans médicaments, sans nourriture et sans électricité", a déclaré le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri.

Le numéro un du Hamas Khaled Mechaal, basé à Damas, a pour sa part lancé un vibrant appel à l'aide aux dirigeants arabes. "Vous êtes responsables devant Dieu pour chaque Palestinien qui meurt à Gaza. Si vous ne soutenez pas les Palestiniens, Dieu et vos peuples ne vous pardonneront pas", a-t-il affirmé.

Israël s'efforçait de son côté de minimiser l'effet de ses mesures. Le porte-parole du ministère de la Défense Shlomo Dror a ainsi affirmé "qu'il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza", évoquant une "propagande" du Hamas.

"Nous ne permettrons pas que des dizaines de milliers d'Israéliens soient soumis quotidiennement aux tirs de roquettes alors que la vie dans la bande de Gaza suit son cours normal", a pour sa part déclaré le Premier ministre israélien Ehud Olmert, selon un haut responsable israélien.

"La population de Gaza ne peut avoir une vie normale si les citoyens d'Israël ne peuvent vivre normalement", a renchéri sa ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni.

Selon l'armée, les tirs de roquettes de Gaza ont fortement diminué depuis vendredi. Au cours des dernières 24 heures, seules sept roquettes ont été tirées, dont deux ont touché le territoire israélien, sans faire de victime.

Sur le plan diplomatique, les délégués permanents auprès de la Ligue arabe devaient se réunir en urgence lundi au Caire pour discuter du blocus israélien et demander des pressions internationale sur Israël, selon son secrétaire général adjoint Ahmed ben Hilli.

Le Hamas les a appelé à "astreindre" l'Egypte à ouvrir sa frontière avec la bande de Gaza pour alléger le blocus israélien.

Le président égyptien Hosni Moubarak s'est pour sa part entretenu au téléphone avec Ehud Olmert pour "souligner la nécessité de mettre un terme à l'agression israélienne contre le peuple palestinien", selon l'agence officielle égyptienne MENA.

En Cisjordanie, un activiste du Jihad islamique a été tué lundi à l'aube par l'armée israélienne à Tulkarem (nord) lors d'un échange de tirs.


- Les proches de Mme Betancourt soutiennent l'idée d'un « compromis » -


Posted 17 years, 8 months ago on January 21, 2008
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