January 25, 2008

Cinq suicides suscitent l'inquiétude des syndicats professionnels

PARIS (AFP) - Les récents suicides de policiers, - cinq depuis le début de l'année -, suscitent l'inquiétude des syndicats professionnels, l'un ayant réclamé jeudi l'ouverture d'un "large débat" sur la question, alors qu'un autre a dénoncé la "pression hiérarchique" exercée sur les fonctionnaires.

La question des suicides est un sujet brûlant dans la police depuis les années 1990 où une vague anormale de suicides avait été enregistrée. Cinquante policiers se sont donnés la mort l'an dernier, soit autant qu'en 2006.

L'administration policière avait dû mettre en place des mesures d'accompagnement, notamment psychologique, après que les syndicats eurent dénoncé cette série noire.

Alors que l'administration invoquait des "raisons personnelles" pour ces cas, les syndicats les imputaient aussi aux "difficultés du métier".

Une série de cinq cas relevés depuis début 2008 a relancé la polémique.


Le Syndicat général de la police (SGP-FO) a exprimé mardi son "inquiétude" face au nombre de suicides de policiers depuis le début de l'année 2008 qu'il chiffre à cinq.

Quatre de ces suicides sont intervenus dans la région parisienne, a assuré le syndicat, un autre, à Tours (Indre-et-Loire), le 13 janvier, a eu pour cadre les locaux du commissariat.

Une mission d'écoute et de conseil est arrivée mardi dans ce commissariat afin de tenter de "comprendre ce qui s'est passé", a-t-on appris auprès de la préfecture mardi.

C'est la troisième fois qu'un policier se suicide ou tente de se suicider en un an en Touraine, selon des sources policières.

Le Syndicat des commissaires (SCPN, majoritaire) a réclamé jeudi "une fois de plus l'ouverture en urgence d'un large débat" entre administration et syndicats de policiers estimant, dans un communiqué, que les "suicides touchent tous les corps (de la police) sans exception".

Le secrétaire général de l'Unsa-police (premier syndicat de gardiens de la paix), Joaquin Masanet, a déclaré à l'AFP qu'il "y a un problème de fond: la pression hiérarchique sur les policiers".

"C'est facile de dire que les suicides sont liés à des raisons personnelles", a ajouté M. Masanet, selon lequel la "pression peut entraîner des dérapages".

Le secrétaire général du SGP-FO, Nicolas Comte, a fait valoir pour sa part que "le policier est au centre des tensions de la société".

Il estimé que les raisons de tels actes suicidaires sont "diverses mais plus compliquées" qu'un "simple motif d'ordre privé" comme l'ont indiqué des sources policières après les enquêtes ouvertes sur les cinq suicides de 2008.

M. Comte a ajouté être "particulièrement attentif à ce qui se passe à Tours".

Le secrétaire général du SCPN, Olivier Damien, a estimé qu'il y avait souvent un "amalgame inacceptable" pour rendre compte de ces suicides, le débat se focalisant sur les commissaires "à qui on demande un management sans faille sans leur en donner les moyens".

Le syndicat a rappelé avoir alerté la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, en novembre 2007. Il s'était alors alarmé que "trois fois en vingt-deux mois" des commissaires de police se soient suicidés, en 2006 et 2007, avec leur arme de service et dans leur bureau.

Ces suicides de "patrons", rares, pas "totalement éclaircis" selon les syndicats, avaient surpris dans les milieux policiers.

Le SCPN dit n'avoir reçu aucune réponse de la ministre.



- C'est facile de dire que les suicides sont liés à des raisons personnelles -


Posted 18 years, 2 months ago on January 25, 2008
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