January 30, 2008

BNP-Parisbas affiche un bénéfice-record de 7,8 milliards d'euros


Economie
Scandale à la Société générale
Bénéfices records à la BNP-Paribas

mercredi 30 janvier 2008, 7h34 | leparisien.fr

Alors que la Société Générale est empêtrée dans la crise, sa concurrente affiche un bénéfice-record de 7,8 milliards d'euros en 2007.


FRAUDE A LA SOCIETE GENERALE
Pour la Banque de France, les contrôles ont été défaillants
mercredi 30 janvier 2008, 16h16 | AFP/leparisien.fr, extrait

«Tous les contrôles permanents au sein de la Société Générale ne semblent pas avoir fonctionné comme ils auraient dû», a estimé mercredi le Gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, lors de son audition devant la commission des Finances du Sénat.

En outre, les contrôles effectués en interne «qui ont fonctionné n'ont pas toujours fait l'objet d'un suivi approprié», a ajouté M. Noyer, qui préside la Commission bancaire chargé du contrôle des banques françaises.

PARIS (AP) - L'un des avocats du courtier Jérôme Kerviel, Me Elisabeth Meyer, a dénoncé mercredi le "lynchage" dont est victime le jeune homme, notamment de la part de la Société générale qui l'accuse d'avoir provoqué seul un trou de plus de 4,8 milliards d'euros par ses spéculations boursières. "C'est un lynchage du côté de la (Société) générale, c'est un lynchage de la part de beaucoup de gens", a déploré Me Meyer sur France Info. "Laissons la justice suivre son cours et rétablir l'image qu'il faut". "Il y a des opérations incriminées qui pourraient peut-être apparaître et qui ne feraient peut-être pas plaisir à la banque", a prévenu l'avocate du jeune trader sans en dire plus. De plus, si la banque "avait un contrôle différent et si l'organisation était différente, on n'en serait sûrement pas là aujourd'hui". "Aujourd'hui, vous avez des gens qui sont non-spécialistes qui interviennent sur le sujet, mais qui ne comprennent même pas le métier de trader et on l'a désigné comme coupable", a-t-elle accusé. "On raconte beaucoup de choses et la seule chose qu'on est en train d'envoyer partout, c'est un écran de fumée". Selon Me Elisabeth Meyer, Jérôme Kerviel "ressent très mal ce battage médiatique". "Il a été jeté en pâture, il était le coupable désigné avant même de pouvoir s'expliquer. On l'a déclaré en fuite, on l'a sali, on a sali sa famille, on l'a souillé par des photos inacceptables". Et de rappeler que son client "s'est expliqué spontanément devant des officiers de police, devant le juge. Cela n'a posé aucune difficulté". "Aujourd'hui, il est sous contrôle judiciaire, il peut réserver ses explications au juge. Le jour où nous parlerons, il l'aura choisi", a précisé Me Meyer. "Son état d'esprit est de s'expliquer et de répondre aux questions qui vont lui être posées".

PARIS (Reuters) - Les avocats de la Société générale ont insisté mercredi sur le rôle de "victime" que la banque dit avoir dans la perte de 4,9 milliards d'euros subie et ont vivement répliqué aux déclarations à la police du trader Jérôme Kerviel mettant en cause sa hiérarchie.

"Jérôme Kerviel est un menteur et un tricheur", a répété Me Jean Veil à Reuters. Pour lui, le trader a "humilié" la banque et était motivé par l'appât du gain d'une prime spéciale.

Pour Me François Martineau, s'interroger sur le rôle supposé de la banque dans sa propre déroute, c'est renverser les rôles. "C'est comme si votre femme était violée et qu'on se demandait si ce n'est pas un peu de votre faute", a-t-il dit à Reuters.

Me Jean Reynard, troisième avocat de la deuxième banque française, a insisté sur le fait que Jérôme Kerviel avait admis devant les enquêteurs avoir réalisé de faux documents pour masquer le caractère irrégulier de ses opérations et l'absence de couverture des risques pris.


PARIS (Reuters) - Les administrateurs salariés de la Société générale soutiendront le président Daniel Bouton lors du conseil d'administration de la banque qui se réunit mercredi matin, a déclaré l'un d'entre eux.

"Lorsque le bateau coule, on ne jette pas le commandant par dessus bord", a déclaré Philippe Pruvost, qui s'exprimait devant le siège de la Société générale avant la réunion du conseil.


PARIS (Reuters) - Les salariés de la Société générale font bloc pour apporter leur soutien à leur président Daniel Bouton, qu'ils considèrent comme le meilleur rempart contre un démantèlement de la banque, alors que se tient un conseil d'administration qui pourrait décider de son sort, sur fond d'appel à la démission provenant notamment du milieu politique.

L'un des administrateurs salariés de la banque, en pleine tourmente après l'annonce le 24 janvier d'une perte record de 4,9 milliards d'euros imputée aux manipulations d'un seul trader, a assuré de leur soutien à Daniel Bouton lors du conseil d'administration.

"Lorsque le bateau coule, on ne jette pas le commandant par dessus bord", a dit Philippe Pruvost, l'un des deux représentants des salariés parmi les 15 administrateurs siégeant au conseil, devant le siège de la Société générale avant la réunion qui devait démarrer vers 9h30.

"La Société générale a toujours eu un très fort esprit de corps (...). Les représentants de salariés vont très certainement apporter leur soutien à Bouton", a-t-il ajouté.

Michel Marchet, délégué national de la CGT à la Société générale, s'est dit lui aussi opposé au départ de Daniel Bouton, en poste depuis 1997, y voyant "la porte ouverte au démantèlement de la banque".

"M. Nicolas Sarkozy aurait dû être plus prudent, c'est à l'AMF (l'Autorité des marchés financiers) et à la Banque de France de contrôler la Société générale", a-t-il souligné.

"CE N'EST PAS LE MOMENT DE RÉCLAMER DES TÊTES"

Plusieurs centaines de salariés de la banque se sont réunis en silence pendant une demi-heure en fin de matinée malgré une pluie fine pour apporter eux aussi leur soutien à Daniel Bouton.

"Il y a un sentiment de tristesse qui domine parmi les salariés : tout le monde a fait ce qu'il fallait pour construire une grande banque et quelqu'un détruit ça", a déclaré un cadre, faisant référence à Jérôme Kerviel, le trader de la Société générale mis en examen lundi soir pour "faux et usage de faux, abus de confiance et introduction dans un système automatisé de données".

"Il faut sortir du symbolique. C'est une étape difficile que traverse la banque (...). Ce n'est pas le moment de réclamer des têtes", a-t-il ajouté.

Bon nombre de salariés présents devant la Société générale adhèrent à la thèse du trader isolé avancée par la banque, même si elle suscite des doutes, notamment parmi les traders interrogés sur le marché.

Michel Marchet (CGT) a mis de son côté en doute les déclarations de Jérôme Kerviel selon lesquelles d'autres traders auraient agi comme lui. "Kerviel cherche à masquer sa culpabilité", a-t-il observé.

Alors que les rumeurs d'OPA sur la banque se multiplient sur le marché - notamment de la part de BNP Paribas,

Michel Marchet s'est également élevé contre le scénario d'"une vente à la découpe de la Société générale" sur le modèle d'ABN Amro. La banque néerlandaise, rachetée en 2007 par un consortium composé de Santander, Royal Bank of Scotland et Fortis, a ensuite été démantelée.

Face aux interrogations sur l'avenir de la Société générale, un autre salarié présent devant le siège de la banque a observé: "L'ambiance est à la préoccupation et non pas à l'inquiétude".

Négligence criminelle et folle dérive
LE MONDE | 30.01.08 | Extrait

Les procès-verbaux des auditions de Jérôme Kerviel à la brigade financière sont accablants. Doublement. Et d'abord pour la Société générale. Pendant deux ans, le trader a réussi à déjouer tous les systèmes de contrôle des risques des opérations de marché de la banque, pourtant réputée comme une référence mondiale dans ce domaine.

M. Kerviel a pu réaliser ses transactions fictives, dissimuler ses positions réelles sans qu'à aucun moment les systèmes de sécurité, censés éviter les dérapages, "les pétages de plomb" des traders aient été en mesure d'empêcher la catastrophe. Celle-ci semblait inévitable - M. Kerviel a ainsi eu une position perdante de 2,5 milliards d'euros durant l'été 2007 - et c'est même un miracle qu'elle ne soit pas arrivée plus tôt.

Les alertes internes ou externes envoyées à plusieurs reprises sur les agissements douteux ou suspects du trader n'ont jamais été suivies d'effets, de faux mails suffisant à tromper la vigilance de ses supérieurs. Les dysfonctionnements des systèmes de contrôle ont, semble-t-il, été graves et répétés. A un tel degré, la négligence devient presque criminelle. La Société générale a sans doute raison de s'estimer victime, mais elle a tort de s'étonner d'avoir été cambriolée alors qu'elle avait laissé les fenêtres grandes ouvertes.

Rien, en revanche, dans les premières confessions du trader n'indique que sa hiérarchie ait été complice ou ait fermé les yeux sur ses opérations délictueuses. Il ne "charge", en tout cas, personne. M. Kerviel semble avoir agi seul, sûr de lui, sûr de sa supériorité, sûr de son génie des marchés.

Les procès-verbaux sont surtout accablants pour ce jeune homme. Il a voulu montrer que lui, Jérôme Kerviel, venu du middle-office, moins diplômé que ses collègues, était en mesure de faire gagner plus d'argent qu'eux à la banque... et d'obtenir des bonus de fin d'année plus élevés ! Pour en apporter la preuve, il n'a pas hésité à franchir les limites de transactions qui lui étaient imposées par sa hiérarchie, les jugeant trop étroites pour l'immensité de son talent.


Selon ses propres dires, il n'a eu de cesse de dissimuler, de truquer et de mentir en permanence à sa hiérarchie. Jusqu'à ne même pas pouvoir avouer à celle-ci les gains qu'il réalisait avec ses opérations cachées, de peur que le pot-aux-roses soit découvert. Jusqu'à se persuader que l'incapacité de ses supérieurs à déceler ses propres fraudes constituait de leur part une sorte d'autorisation tacite. "Il n'y a aucun machiavélisme de ma part", affirme-t-il. Dans ses auditions, il assume crânement ce qu'il a fait, sans chercher visiblement à masquer la vérité sur ses agissements.

Crânement, mais aussi pathétiquement. Il semble inconscient des énormes dégâts qu'il a provoqués et reste grisé par le jeu des marchés financiers, persuadé que si on ne l'avait pas licencié, il aurait pu se "refaire". "J'ai vite été entraîné dans une spirale au sein de laquelle je me suis trouvé sans pouvoir m'en sortir", confie Jérôme Kerviel aux policiers. On ne saurait mieux dire.


- Alors que la SocGen est empêtrée dans la crise -


Posted 17 years, 7 months ago on January 30, 2008
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