February 7, 2008

Sarkozy dépose plainte contre le site internet nouvelobs.com


Point de vue
Nicolas Sarkozy, "monsieur taxe", par Ségolène Royal

LE MONDE | 07.02.08

PARIS, 7 fév 2008 (AFP) - Le président de la République Nicolas Sarkozy a déposé jeudi une plainte à l'encontre du nouvelobs.com pour avoir fait état d'un SMS adressé, selon le site internet, à son ex-femme Cécilia, a-t-on appris de source judiciaire et auprès de son avocat.

Cette plainte vise les faits de "faux, usage de faux et recel" après "la parution le 6 février 2008 à 12H40 d'un article sous le titre: +L'obsession de Cécilia+", affirme son avocat Me Thierry Herzog dans un communiqué.

Le site internet affirme que le chef de l'Etat aurait envoyé à son ex-épouse huit jours avant son mariage samedi avec Carla Bruni un SMS indiquant: "Si tu reviens, j'annule tout".

La qualification de faux se justifie dans le code pénal par toute altération de la vérité, a expliqué l'avocat.

L'article visé par la plainte était toujours visible sur le site internet, une entité distincte du magazine Nouvel Observateur, jeudi en début de soirée.

PARIS (AFP) - Un trader mis en examen qui refuse d'être le "bouc émissaire", une banque victime qui fait malgré tout l'objet de suspicions: chaque camp de l'affaire Jérôme Kerviel tente de faire valoir sa position à grand renfort de spécialistes en communication de crise.

Le jeune trader soupçonné de falsifications qui ont coûté 4,82 milliards d'euros à la banque est sorti mardi de son silence pour la première fois depuis la révélation de l'affaire, décidé à prendre pied sur un terrain jusque-là occupé par la partie adverse.

"Je ne serai pas le bouc-émissaire de la Société Générale", a affirmé Jérôme Kerviel dans un entretien à l'AFP au cours d'une séance photo destinée à fournir aux médias une autre image que celle, déshumanisée, de son badge réglementaire qui a fait le tour de la planète.

En coulisses, un communicant, Christophe Reille, qui s'est mis au service du jeune trader et de son avocate.


"Il était urgent de mettre un terme à la chasse à l'homme des photographes et aux enchères ridicules qui ont donné lieu à tout un fantasme autour de la photo de Jérôme Kerviel. Il était également important de montrer à l'opinion publique qu'il ne se cachait pas, qu'il n'était pas en fuite et qu'il est en bonne santé", résume M. Reille, ancien journaliste devenu spécialiste de "la communication sous contrainte judiciaire".

Ce nouveau créneau de la communication de crise vise à faire valoir le point d'une personne ou d'une entreprise, mise en cause ou victime dans un dossier judiciaire médiatisé, dans les limites du secret de l'instruction.

Le parquet, représentant l'accusation, est pour la loi le seul habilité à s'exprimer sur le fond d'un dossier notamment pour "éviter la propagation d'informations parcellaires ou inexactes.

"A un moment donné, il devient nécessaire d'intervenir pour répondre aux sollicitations de l'opinion publique", plaide M. Reille qui est intervenu pour Noël Forgeard, ancien patron d'EADS, et Denis Gautier-Sauvagnac, ex-président de l'UIMM.

Certains dossiers judiciaires "véhiculent une très grande émotion qu'on ne peut satisfaire par une réponse sèche que donne la justice", ajoute-t-il.

Selon des sources judiciaires, c'est notamment en raison de la pression médiatique qu'une enquête a été ouverte quelques heures seulement après la révélation de l'affaire.

Jérôme Kerviel est poursuivi par la justice. Or, "une personne mise en examen est présumée coupable", déplore Christophe Reille, "l'opinion publique sait ce qu'est l'innocence mais pas la présomption (d'innocence, ndlr)".

Dans cette affaire, il existait selon lui une "disproportion" entre les équipes de communicants sollicités par la banque et le trader, seul avec son avocate.

Pour faire face aux répercussions sur son image, la Société Générale a mobilisé son service de communication et fait appel à des prestataires extérieurs, dont le cabinet de relations publiques Image 7, l'agence Harrison & Wolf et un consultant indépendant, Jean de Belot, pour la France. Le cabinet Financial Dynamic a quant à lui été mandaté pour l'étranger.

Le but: expliquer que les pertes enregistrées par la banque sont dues à un seul homme et rassurer ses clients et les marchés sur sa capacité à surmonter la crise. Mais le message de la banque a eu pourtant du mal à passer, selon plusieurs spécialistes en communication.

Selon l'un d'eux s'exprimant sous couvert de l'anonymat, la banque a fait "l'erreur de +charger+ le trader, sans répondre à la question de l'inefficacité des systèmes de contrôle".


PARIS (Reuters) - En chute libre dans les sondages et à quelques semaines d'élections municipales qui s'annoncent délicates pour sa majorité, Nicolas Sarkozy retrouve les réflexes de tout chef de l'exécutif en difficulté.

Après les ouvriers d'ArcelorMittal la semaine dernière et une étape dans leur usine de Gandrange, lundi, le président de la République a reçu mercredi des artisans taxis, des salariés de l'usine Kléber de Toul menacée de fermeture, des buralistes.

En attendant des habitants des cités conviés à venir vendredi à l'Élysée l'écouter présenter le plan préparé par la secrétaire d'État à la Ville, Fadela Amara, pour les banlieues.

Mercredi, un mois après avoir déclaré que les caisses de l'État étaient vides, il avait néanmoins promis aux quelque 610.000 bénéficiaires du minimum vieillesse un à-valoir de 200 euros sur une future revalorisation de leur retraite.

Pour le directeur de BVA Opinion, le chef de l'État s'efforce de "stopper l'hémorragie en renouant avec les formules qui ont fonctionné pendant sa campagne" présidentielle et de "colmater les brèches" ouvertes par une conjoncture économique peu porteuse mais aussi par une série de maladresses.

Jérôme Sainte-Marie classe parmi celles-ci le rapport Attali sur la "libération de la croissance", qui suscite la grogne des parlementaires de l'UMP et l'ire d'une série de professions visées par ses propositions, comme les chauffeurs de taxi.

En renouant avec les accents populaires qui ont fait son succès pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy tente aussi de faire oublier la "séquence berlusconienne" de sa romance avec la chanteuse et ex-top-model Carla Bruni et de ses vacances en Égypte et en Jordanie, estime cet analyste.

Si l'on en croit les premières pages des quotidiens et des hebdomadaires, les "brèches" évoquées par le directeur de BVA Opinion sont béantes.

Tandis que les magazines de "l'actualité heureuse" célèbrent, photos romantiques des nouveaux époux souriants à l'appui le mariage du chef de l'État, les hebdomadaires d'information rivalisent de titres alarmistes.

SÉRÉNITÉ OU EMBARRAS ?

"La déception", proclame L'Express qui accumule une titraille pessimiste sous un portrait de Nicolas Sarkozy grave et songeur : "Pourquoi les Français le lâchent", "l'impasse économique", "panique à droite" ...

Le Point, qui affiche également un portrait du chef de l'État penseur, se penche sur "ce qui cloche", "l'histoire d'un décrochage" et "les gamberges de l'Élysée".

Le Nouvel Observateur fait dans l'allusion ironique : "Le président qui fait pschitt", avec photo de Nicolas et Carla Sarkozy main dans la main, au pied du perron de l'Élysée.





Le président réagit "de manière très sereine" à sa brutale baisse de popularité dans les sondages, assure le porte-parole de l'Élysée, David Martinon. "Il a cinq ans devant lui pour faire les réformes qu'il a proposées aux Français, qui lui ont donné un mandat très clair et il a suffisamment d'expérience pour savoir que la vie politique est faite de cycles."

Selon son entourage, Nicolas Sarkozy n'a de cesse d'exhorter ses troupes au "sang-froid", comme il l'a fait mercredi lors d'un déjeuner avec 11 candidats de l'UMP aux élections municipales dans un restaurant du VIIe arrondissement de Paris.

"Il leur a dit ce qu'il dit à tous ses interlocuteurs : gardez votre sang-froid, travaillez et expliquez les réformes", rapporte un participant.

Selon un familier de l'Élysée, le ton ne semble pas toujours être aussi "serein" et serait plutôt à "l'embarras" dans l'entourage du chef de l'État.

"Il y a une part de coefficient personnel dans la chute de Nicolas Sarkozy dans les sondages, et ce n'est pas le thème le plus facile à développer avec lui", explique cette source.


Selon Le Figaro, le chef de l'État, exaspéré par les commentaires de députés et de ministres, aurait "tapé du poing sur la table", lors du conseil des ministres de mercredi.

"J'écoute, je lis, j'entends tout ce qui se dit. Après les municipales, je prendrai avec sang-froid les décisions qui s'imposent", aurait-il dit, selon ce quotidien.

La version de David Martinon est un peu différente.

"Le président a expliqué qu'il y avait tout lieu d'être confiant, que les réformes sont faites, que les résultats commencent à arriver", a-t-il dit à la presse.


Si l'on en croit le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, le chef de l'État aurait "simplement dit" qu'il ne fallait pas "commencer à s'inquiéter au moindre tangage".

Pour le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, l'heure est en tout cas venue "de se remettre en ordre de marche" et de "réagir".


- La qualification de faux se justifie par toute altération de la vérité -


Posted 17 years, 7 months ago on February 7, 2008
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/2084/

Re: Sarkozy dépose plainte contre le site internet nouvelobs.com
Nicolas Sarkozy porte plainte contre le site du "Nouvel Observateur"
LEMONDE.FR avec AFP | 08.02.08

... "Cette information est non seulement mensongère mais elle n'a en plus rien à voir avec son action politique", a déclaré à l'AFP Me Herzog.

... Si cette plainte pénale contre un média est une première pour un président en exercice de la Ve République, au civil, M. Sarkozy et sa nouvelle épouse, Carla Bruni, ont en revanche déjà intenté et gagné un procès contre Ryanair.
Posted 17 years, 7 months ago by Anonymous • • • Reply
Comment Trackback URL : http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/2084/23557/
Re: Sarkozy dépose plainte contre le site internet nouvelobs.com
GOUVERNEMENT
Rama Yade dénonce les «charognards»
vendredi 08 février 2008, 10h03 | leparisien.fr

La secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme n'a pas mâché ses mots à l'encontre de ceux "qui s'acharnent" sur Nicolas Sarkozy.

La secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade a violemment dénoncé vendredi les «charognards» qui «veulent la peau» du président Nicolas Sarkozy, et appelé la presse à respecter une «certaine déontologie».

«Ce qui me frappe, c'est l'extrême violence des attaques contre le président de la République», a-t-elle déclaré sur RTL, en dénonçant «des attaques personnelles, ciblées» qu'elle a jugées «indignes, infamantes». «On a l'impression de voir des charognards qui ont humé l'odeur de leur proie, qui fondent sur lui, qui s'acharnent.

Je trouve que c'est une véritable chasse à l'homme», a ajouté la secrétaire d'Etat. «Il n'y a plus de retenue, plus de morale, personne ne recule devant aucune bassesse, aucun scrupule», a encore estimé Mme Yade, une proche de M. Sarkozy connue pour son franc-parler.

Certains ont «tout oublié du choix démocratique des Français», a-t-elle poursuivi, et «ces gens qui veulent la peau de Nicolas Sarkozy sont des gens qui veulent leur revanche parce qu'ils n'ont pas accepté qu'il préside aux destinées de ce pays». «Ce qu'on lui fait subir aujourd'hui, on ne l'a fait subir à aucun autre président, même personnalité politique, depuis très longtemps. Quand on attaque à ce point l'honneur d'un homme, on va trop loin», a encore fait valoir Mme Yade en se référant à la vie privée de M. Sarkozy.

Interrogée pour savoir si ses propos concernaient la presse, elle a répondu: «regardez ce qui est écrit, regardez ceux qui commentent». «Le gouvernement n'est pas en guerre contre la presse, le gouvernement respecte la presse», a-t-elle déclaré, tout en ajoutant «qu'il y a aussi une certaine déontologie, et à la liberté doit correspondre une certaine forme de responsabilité».

Mme Yade a aussi fait allusion à la plainte déposée jeudi par M. Sarkozy pour «faux» contre le site internet nouvelobs.com, qui a fait état d'un SMS qu'aurait adressé le chef de l'Etat à son ex-épouse Cécilia. «Quand vous voyez que le président de la République en est réduit aujourd'hui à porter plainte pour des propos qu'on lui prête, c'est quand même très grave», a-t-elle affirmé.

Posted 17 years, 7 months ago by Anonymous • • • Reply
Comment Trackback URL : http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/2084/23558/
Re: Sarkozy dépose plainte contre le site internet nouvelobs.com
Nicolas Sarkozy se pose en victime des médias
LE MONDE | 08.02.08
Posted 17 years, 7 months ago by Anonymous • • • Reply
Comment Trackback URL : http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/2084/23559/
Re: Sarkozy dépose plainte contre le site internet nouvelobs.com
L'Obs dénonce une procédure "baroque"

Le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, Guillaume Malaurie, a dénoncé aujourd'hui une procédure "baroque" après la plainte du président Nicolas Sarkozy à l'encontre du site internet du journal pour avoir fait état d'un SMS adressé, selon le magazine, à son ex-femme Cécilia. "C'est une procédure nouvelle et sans précédent, qui pose un problème, parce que le président de la République ne peut pas être poursuivi ou soumis à des enquêtes quelconques", déclare Guillaume Malaurie.

Selon lui, Nicolas Sarkozy est "de plus en plus" partie civile dans des affaires, notamment contre la presse. "Les difficultés de Nicolas Sarkozy dans son gouvernement le pousse manifestement à chercher des boucs émissaires", estime-t-il.

"La tonalité de notre dernier numéro (titré "Le président qui fait pschitt!") n'est pas étrangère" à ces poursuites, déclare encore Guillaume Malaurie. Selon lui, les reportages publiés dans ce numéro "ont irrité en haut lieu".

Enfin, le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, précisant qu'il soutient le journaliste auteur de l'information contestée par M. Sarkozy, estime que "l'exhibitionnisme du président" par rapport à sa vie privée, "fait qu'il a déplacé les lignes de telle manière qu'aujourd'hui tout un chacun a du mal à s'y retrouver".

Source : AFP


Posted 17 years, 7 months ago by Anonymous • • • Reply
Comment Trackback URL : http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/2084/23560/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.