December 3, 2005

Le 1000e condamné à mort a été exécuté

Le doute s'est installé depuis que la modernisation de la police scientifique et l'introduction des analyses génétiques ont permis de mettre en évidence un nombre considérable d'erreurs judiciaires. A ce jour, 122 condamnés à mort ont été innocentés. Le dernier en date, Harold Wilson, est sorti d'une prison de Pennsylvanie le 16 novembre. Il avait été condamné en 1989. Une étude d'ADN a prouvé qu'il n'était probablement pas le meurtrier. Il est le deuxième innocenté cette année. Selon un centre de recherche (le Center on Wrongful convictions) qui a étudié 51 cas, près de la moitié des condamnés l'avaient été à la suite de témoignages erronés. Les opposants à la peine de mort tentent maintenant d'établir ce qu'ils soupçonnent depuis longtemps, à savoir qu'un homme a pu être tué à tort. Le premier exemple pourrait être celui de Larry Griffin, exécuté en 1995 dans le Missouri. L'association de défense des Noirs, la NAACP, a refait l'enquête et a conclu qu'il avait été condamné à tort. Elle a livré les noms de trois suspects à la justice. En juillet, le procureur a accepté de rouvrir la procédure.

LE MONDE | 02.12.05

Son pendant dans le cadre de l'affaire Outreau :

PARIS (AFP), 11 décembre 2005 - Le procès en appel de l'affaire de pédophilie d'Outreau a permis d'innocenter six personnes mais a aussi jeté le doute sur la condamnation des quatre principaux accusés, qui ont peut être payé pour des crimes qu'ils n'ont pas tous commis selon des acquittés.

Condamné à 20 ans de prison par la cour d'assises de Saint-Omer en 2004 pour le viol de neuf enfants, dont ses quatre fils, Thierry Delay a réaffirmé devant la cour d'assises de Paris que les sévices sexuels infligés avec trois autres adultes concernaient exclusivement ses quatre enfants.

Parmi ces neuf enfants figure Olivier, un garçonnet de 12 ans qui a avoué lors du procès en appel avoir faussement accusé l'abbé Dominique Wiel.

"Quand Olivier est venu dire à la barre qu'il avait menti pour l'abbé, personne ne lui a posé la question pour Thierry Delay. On peut légitimement s'interroger sur ses autres accusations", reconnaît Me Blandine Lejeune, avocate de Dominique Wiel.

Lui poser la question risquait d'ébranler la condamnation déjà prononcée et contre laquelle il n'existe plus de recours.

Le taxi Pierre Martel, acquitté en première instance, a également confié ses doutes à la cour d'assises de Paris.

"Je me pose plein de questions et j'ai envie de connaître la vérité qui pourra nous permettre de nous reconstruire", a-t-il déclaré.

Il a rapporté à la cour une conversation avec Thierry Delay et David Delplanque alors qu'ils se trouvaient dans le fourgon cellulaire au cours de laquelle Delplanque, approuvé par Delay, affirmait n'avoir violé aucun des fils Delay, crimes pour lesquels il a pourtant été condamné à six ans de prison.

"Il s'accusait par vengeance pour envoyer son amie (Aurélie Grenon dont il devait se séparer, ndlr) en prison", a déclaré Pierre Martel.

Aurélie Grenon, autre condamnée définitive du premier procès aux côtés de Thierry Delay, Myriam Badaoui et de David Delplanque, a aussi assuré qu'il n'y avait "jamais eu de filles" lors des ébats sexuels avec les enfants.

Or, Thierry Delay a entre autres été condamné pour viol sur la belle-fille de Franck Lavier, Stéphanie. Ce dernier, condamné à Saint-Omer à six ans de prison pour viol sur la fillette, a été acquitté à Paris.

Stéphanie qui affirme avoir été violée par trois hommes en même temps est toujours vierge.

L'abbé Wiel fait aussi partie de ceux pour qui les deux procès n'ont pas mis fin à toutes les interrogations, en particulier sur les aveux de Thierry Delay qui a reconnu avoir violé ses quatre fils "deux, trois fois par semaine", soit jusqu'à 12 fois, pendant cinq ans.

"Physiquement, ça me paraît impossible", estime l'abbé Wiel, ex-voisin de palier des Delay.

"Il y a une part d'ombre dans cette affaire. S'est-il passé quelque chose à la Tour du Renard", le quartier d'Outreau, épicentre de l'affaire, interroge le prêtre, condamné à sept ans de prison à Saint-Omer et innocenté en appel.

Pour Me Blandine Lejeune, "il est clair" que Myriam Badaoui, Thierry Delay, Aurélie Grenon et David Delplanque "ont été condamnés pour avoir commis des viols ou des agressions sexuelles sur des enfants auxquels il n'ont vraisemblablement rien fait".

Les quatre n'ont pourtant pas fait appel de leur condamnation.

Thierry Delay qui s'est déclaré "désastré" par son procès a expliqué avoir renoncé à son droit d'appel pour ne pas "faire témoigner à nouveau les enfants".

Les dénonciations des enfants étaient le principal pilier de l'accusation qui s'est effondrée au fil des audiences.


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