December 15, 2005

Dans la rue, l'espérance de vie ne dépasse pas la cinquantaine

Un collectif a étudié les décès des sans-abri. Le rapport prouve que toutes les saisons sont mortelles, l'accès aux soins catastrophique et la sous-nutrition généralisée.

par Tonino SERAFINI
QUOTIDIEN,jeudi 15 décembre 2005, extraits :

L'hiver est une saison convenue pour des reportages sur les personnes sans domicile fixe retrouvées mortes de froid dans leurs abris de fortune. La question de l'extrême précarité et de l'exclusion faute de logement est souvent envisagée à travers le prisme climatique, comme si la météo glaciale était le seul défi ou l'unique danger qu'affrontent les hommes et les femmes qui se retrouvent à la rue.

Depuis plusieurs années, un collectif des «Morts de la rue», constitué d'une quarantaine d'associations d'aide aux SDF, s'est créé pour accompagner dignement les personnes décédées vers leur dernière demeure. Ce collectif a également entrepris de recenser, dans la limite de ses moyens, toutes ces morts anonymes.

Toute l'année. Premier constat : le nombre de décès répertoriés n'est pas plus important pendant les mois d'hiver qu'au printemps ou à l'automne. Pendant la période étudiée, le froid est à l'origine de la mort de cinq personnes sur les 112. Autrement dit, les SDF meurent toute l'année, de causes diverses et variées et surtout à un âge très jeune. La durée de vie de ces 112 personnes décédées est ainsi de 49 ans, alors que l'espérance de vie de l'ensemble de la population est de 77 années pour les hommes et de 84 ans pour les femmes.

Nourriture. Ce mode de vie très précaire se caractérise aussi par des déficits nutritionnels.

«Les pathologies liées à leurs conditions de vie commencent à se déclarer vers 40-50 ans. On constate une usure du corps liée notamment à la malnutrition», remarque Etienne Grosdidier. Dans ses consultations, il observe des carences vitaminiques multiples très profondes, y compris en vitamine C, qui n'existe plus dans la population en général. Ce qui engendre divers troubles : anémies, hémorragies, troubles neurologiques ou cardio-vasculaires.

Suivi médical. Malnutrition mais aussi dégradation du corps provoquées par l'errance, ce qui empêche toute médecine préventive ou traitements au long cours, en particulier pour les pathologies chroniques comme le diabète, l'hypertension artérielle... Alors, pour tenir le coup et lutter contre l'angoisse, les SDF surconsomment alcool et tabac...

Facteur aggravant : face aux nombreuses difficultés pour survivre au quotidien, les sans-abri finissent par considérer «les soins comme quelque chose de secondaire», se désole Claire Schwartz. [...] troisième rang.

Mis à part les maladies, les SDF meurent souvent de mort violente...
Posted 19 years, 11 months ago on December 15, 2005
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