December 23, 2005

Placement Familial ou l’illusion du retour

2001, l’Odyssée
du Placement Familial
ou l’illusion du retour

Assimilation, appartenance,
rejet pour l’enfant « venu d’ailleurs » ?

Actes du colloque, Saint-Malo, 21-23 novembre 1996
Sous la direction de Denise Bass et Arlette Pellé
Editions érès, 1997
ISBN 2-86586-477-4


L’enfant du Placement Familial ne peut pas, après une longue et inévitable série d’épreuves, revenir sans danger d’où on l’a « sorti » parce qu’il ne « s’en sortait » pas.

Le pari du déplacement physique, c’est de rendre possible un réaménagement des places subjectives, tant du côté de l’enfant que de ses parents.


Et les parents pendant ce temps-là...

Ce départ les met aussi à l’épreuve : quelle place laisseront-ils à l’absent ? souhaiteront-ils maintenir le lien ? ou au contraire l’oublieront-ils jusqu’à ne pouvoir que l’abandonner ?

Certains, pour ne pas être confrontés à leur incompétence, continuent inlassablement à exprimer la demande de retour de leur enfant. Ils maintiennent la tension de cette demande comme seule garantie de leur identité de parent.

L’illusion de « ce retour là » favorise-t-elle l’appartenance symbolique de l’enfant à sa famille, l’empêche-t-elle de s’affilier à une autre famille, une famille « étrangère »...?

Les acteurs du placement sont interpellés par ce départ qui met en scène l’insupportable de la séparation parents / enfant.

Les intervenants sociaux se sentent d’emblée devoir favoriser le retour de l’enfant au nom du principe inaliénable du maintien des liens, au risque d’un discutable harcèlement. Le juge peut s’attacher à effacer la valeur traumatique du départ en l’associant, dès l’ordonnance, à l’idée d’un retour.

Serait-ce « perdre ses illusions » que de travailler à la rupture ? Comment évaluer avec discernement la place occupée par l’enfant dans la demande des parents pour pouvoir travailler à un retour ou non ?

De son côté, la famille d’accueil souhaite que l’enfant fasse partie de sa famille : il deviendra « pareil » aux autres parce qu’elle fait « pareil » pour lui. Lorsqu’il arrive petit, elle croit pouvoir « l’assimiler » ; lorsqu’il est plus grand, elle veut réussir son « intégration » sociale.

« L’enfant venu d’ailleurs » partage d’abord le quotidien de sa vie avec des étrangers. Il est dans la famille d’accueil, singulier, pas comme les autres, différent. Assez souvent cet enfant, d’éducation, de culture, voire d’origine différentes de celles de la famille d’accueil, n’a pas été reconnu comme « une petite personne » dans sa propre famille dont il est exclu.

Cet ouvrage interroge le sens du retour pour que l’enfant placé ne soit pas renvoyé d’où il vient ; pour que son départ de la famille d’accueil ne soit pas un « rejet » ; pour que dans ce voyage d’une famille à l’autre, d’étranger il devienne une personne acceptée dans sa différence.
Posted 2 days, 16 hours ago on December 23, 2005
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/348/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.