January 20, 2006

Choquant


Au premier trimestre 2003, une AS de l'ASE de Lorraine et un pasteur alsacien ont volé au prétendu secours d'une mome des hauts de seine.

STRASBOURG (AFP) 20 janvier 2006 - Le martyre du petit Nicolas, cogné "comme un punching-ball", empêché de boire pendant un été caniculaire, bâillonné et lié dans son lit, a été relaté vendredi à la cour d'assises du Bas-Rhin devant quatre accusés, ses plus proches parents, qui ont nié l'ampleur de leur responsabilité.

Nicolas est mort le 9 août 2003 après six semaines de sévices qualifiés d'actes de tortures et de barbarie, dans un logement sordide et surpeuplé. Cette période correspond à l'arrivée au foyer Holzmann de la grand-mère maternelle de la victime, Mme Vieira, et de son fils Bruno, 21 ans à l'époque des faits.

Mme Vieira reconnaît avoir frappé Nicolas avec une palette en bois pour faire les crêpes, un instrument qui semble aussi avoir été utilisé par ses enfants, Bruno et Isabel, pour frapper le garçon. "Mais ce n'était pas pour lui faire mal, je ne lui faisais pas de marque", a-t-elle assuré.

Elle a reconnu aussi qu'elle s'était servie d'une corde à sauter pour attacher Nicolas dans son lit "pour qu'il reste dedans", a-t-elle expliqué, car les déplacements nocturnes de Nicolas dérangeaient ses trois soeurs et sa grand-mère qui dormaient dans la même chambre.

"Les pieds et les mains attachés, il passait quand même, alors on l'a attaché au lit", raconte-t-elle de sa voix chevrotante. En outre, il "était bâillonné pour ne pas réveiller ses soeurs par ses plaintes", et à la fin, il restait attaché et bâillonné nuit et jour.

A l'évocation de ces sévices, le père de Nicolas, Fernand, s'est effondré en pleurant, victime apparemment d'un malaise.

Nicolas était frappé "tout au long de la journée, principalement par ma mère, par mon frère et à moi, ça m'arrivait aussi", avait auparavant reconnu son épouse, Isabelle. Elle a expliqué qu'il y avait "un assez fort climat de tension à la maison", depuis l'arrivée de Bruno et de sa mère.

"A partir de la mi-juillet, Nicolas passait tout son temps à écrire des lignes de punition, et dès qu'il arrêtait, il prenait des gifles", a-t-elle déclaré. L'enfant était aussi frappé alors qu'il écrivait ses lignes, à genoux devant la petite table du salon, les pieds entravés, à cause de ses bêtises. "Mais il n'a jamais rien fait d'irréparable", a-t-elle reconnu.

Quant aux lignes de punition, le président Jérôme Bensussan a montré à la cour trois grands cahiers 24x32, et demandé aux quatre accusés qui avait contraint Nicolas à écrire ces lignes.

"Ce n'est pas moi", se sont récriés tour à tour Marie-Thérèse Vieira, Fernand et Isabel Holzmann, et Bruno.

Dans ces cahiers, Nicolas avait écrit 2.772 fois "pendant la nuit, je ne me lève pas en cachette pour boire", 1.551 fois "Je ne me fous pas de la gueule de mon père" et 1.008 fois "j'apprends à me taire".

Bruno a seulement reconnu avoir demandé à Nicolas d'écrire "quand je vais au stade, je ne frime pas", mais, a-t-il insisté, "je lui ai jamais demandé de compte sur sa punition, c'est ma mère qui le surveillait".

La grand-mère a indiqué de son côté: "je fixais pas le nombre de lignes, je surveillais juste qu'il écrive, il fallait qu'il écrive, sinon il avait des baffes".

Les derniers jours avant sa mort, a raconté le père, "il ne mangeait pas à table avec nous, parce que ma belle-mère disait qu'il sentait mauvais, parce qu'il avait pissé dans sa couche", mais "à part ça, pour moi il allait bien".

Fernand Holzmann a fini par reconnaître que les problèmes d'énurésie de son fils avaient repris au moment même où sa belle-mère s'était réinstallée dans leur petit trois pièces, fin juin, après un premier séjour de cinq mois, de décembre 2002 à mai 2003, déjà extrêmement tendu.

Le verdict est attendu le 27 janvier.


STRASBOURG (AFP) - Décrite par ses proches comme tyrannique, manipulatrice, dominatrice et violente, Marie-Thérèse Vieira, 55 ans, est restée impassible, jeudi devant les assises du Bas-Rhin, au premier jour du procès destiné à faire la lumière sur la mort de son petit-fils Nicolas, 9 ans, après un long martyre.

Dans le huis-clos familial d'un appartement sordide de Hautepierre, un quartier défavorisé de la périphérie strasbourgeoise, Nicolas est mort pendant les vacances de l'été 2003.

Il avait subi pendant six semaines, avec une violence croissante, des sévices qualifiés par la justice d'actes de torture et de barbarie, de la part des quatre adultes vivant dans ce foyer: les parents de l'enfant, Fernand et Isabel Holzmann, âgés respectivement de 48 et 33 ans, Bruno, 24 ans, frère d'Isabel et oncle du petit Nicolas, et Mme Vieira, mère d'Isabel et Bruno.

La première journée du procès a été consacrée à l'examen de la personnalité de la grand-mère de Nicolas, de Bruno et de sa soeur.

Mme Vieira, une Portugaise de petite taille, trapue, au visage ingrat, desserrait à peine les lèvres pour répondre aux questions du président Jérôme Bensussan, qui dirige les débats. Invitée à exprimer ses sentiments sur les évènements souvent violents ou pénibles qui ont marqué sa vie, Mme Vieira répondait invariablement: "Je ne sais pas", comme s'il lui était impossible de ressentir de la colère, du chagrin ou de l'amour.

"J'ai donné à mes enfants une bonne éducation, la même que j'ai reçue", a-t-elle ainsi assuré, avant de finir par lâcher que son père rentrait saoul presque tous les soirs, et qu'il battait sa mère et ses 10 enfants s'ils n'avaient pas disparu de sa vue avant son retour.

Bruno, décrit comme le "chouchou" de sa mère, mais ballotté entre la France et le Portugal au gré des impulsions de sa mère, a raconté à la cour qu'il avait également eu son lot de raclées de la part des femmes de sa famille --sa grand-mère, sa "tante aînée", sa mère-- lorsqu'il était petit. Mais les témoins interrogés lors de l'instruction n'ont pas confirmé ses déclarations.

Petit, brun, une calvitie naissante à l'âge de 24 ans, il était sans profession et sans domicile fixe à son retour en France en décembre 1992, et il s'est incrusté chez sa soeur à Strasbourg, dans un trois pièces sordide où s'entassaient quatre adultes, quatre enfants, sept chats et trois tortues.

"J'aime toujours ma mère, a-t-il assuré. Une mère est une mère, même si on est toujours partagé entre l'amour et la haine. Je pense qu'elle m'a bien élevé", a-t-il poursuivi, alimentant le sentiment que cette femme avait une emprise démesurée sur son plus jeune fils.

Quant à Isabel, accusée elle aussi d'avoir contribué activement au martyre de son fils, elle a raconté avoir été violée à l'âge de huit ans par un jeune frère de sa mère, et avoir subi des attouchements les années suivantes, au su et au vu de sa mère et de son frère Bruno, qui dormait dans la même chambre.

Sa mère lui avait imposé le silence à ce sujet.

"Je l'ai dit à l'infirmière scolaire, mais mes frères et ma mère ont dit que c'était faux", a-t-elle déclaré devant la cour, rappelant les humiliations et les coups que lui infligeait sa mère.

"Je lui ai dit une fois: +Je t'aime+, mais elle a répondu: +Tu ne le penses même pas!", a-t-elle déclaré en larmes.

Le père du petit Nicolas, Fernand Holzmann, était lui aussi maltraité par son père qui a fait de la prison pour cette raison.

Ainsi, après avoir mouillé son lit, Fernand avait vu son père lui brûler la main avec une cigarette et l'envoyer à l'école avec un écriteau le proclamant "plus grand pisseur du village". Au rappel de cet incident, cet homme grand et fort, mais décrit comme "limité" par certains témoins, a sangloté en s'enfouissant le visage dans les mains, tandis que son épouse manifestait aussi une émotion contrastant avec l'impassibilité affichée par Mme Vieira et Bruno.

L'examen des faits ne devait commencer que vendredi après-midi.

STRASBOURG (AFP), 27 janvier 2005 - Le jury de la cour d'assises du Bas-Rhin, sept femmes et deux hommes, poursuivait ses délibérations vendredi en début de soirée au terme du procès de la grand-mère, des parents et de l'oncle maternel du petit Nicolas, mort de sévices à l'âge de 9 ans, dans une cité de la périphérie strasbourgeoise.

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise à l'encontre de la grand-mère, Marie-Thérèse Vieira, tandis que des peines de 28 à 30 ans de réclusion étaient requises contre la mère, Isabel Holzmann, 18 à 20 ans contre l'oncle de l'enfant, Bruno Vieira, et 10 ans contre son père, Fernand Holzmann, qualifiés de "tortionnaires" par l'avocat général Marc Montagnon.

L'avocat général a souligné le rôle moteur et la personnalité "diabolique" de Mme Vieira, parmi les quatre accusés qui répondent conjointement d'actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de l'enfant sans intention de la donner. Selon lui, c'est une femme tyrannique, froide et violente, incapable de remord sans qui "Nicolas serait encore là aujourd'hui".

Vendredi, à l'issue des débats, Isabel et Fernand Holzmann ont affirmé qu'ils aimaient leur fils et regrettaient ce qui s'était passé. "Je n'arrive pas à faire le deuil de mon fils", a dit Fernand.

Bruno Vieira, l'oncle maternel, a exprimé lui aussi ses regrets, mais la grand-mère, Marie-Thérèse Vieira, désignée par tous les protagonistes du procès comme la principale instigatrice des sévices, a affirmé qu'elle n'avait "rien à ajouter".

La défense de Fernand et Isabel Holzmann s'est attachée vendredi à rectifier l'image, qui a surgi au cours des débats, d'un matriarcat violent, froid et tyrannique, incarné par Marie-Thérèse Vieira et sa fille Isabel, face à deux accusés masculins prétendument dominés et moins coupables: le mari d'Isabel, Fernand, et Bruno, frère d'Isabel.

Me Florent Girault, l'avocat du couple, a mis Fernand hors de cause pour les actes de torture et de barbarie, mais qualifié l'oncle maternel de "bras armé" et de "bourreau" au service de Marie-Thérèse Vieira.

Sans contester qu'Isabel ait commis des actes de torture et de barbarie les 7 et 8 août 2003, veille de la mort de l'enfant, il a tenté de démontrer qu'elle n'était pas une "mère indigne". Il a en outre relevé que les experts avaient un doute sur l'auteur du coup ayant entraîné la mort de l'enfant, donné soit par la mère l'avant-veille du décès, soit par la grand-mère la veille.

"La seule grave erreur de Mme Holzmann est d'avoir accueilli chez elle un véritable prédateur, en la personne de sa mère", une "marâtre" adepte des méthodes de la "Gestapo", a-t-il insisté.

Nicolas est mort d'une hémorragie cérébrale, défiguré par les coups et le corps marqué de 70 ecchymoses, après six semaines de "corrections" de plus en plus violentes et de privations d'eau, sous prétexte qu'il était "turbulent" et énurétique.

Me Girault a également mis en cause les services sociaux qui n'ont pas apporté toute l'aide requise à cette famille démunie.

Quand ils ont demandé un appartement plus grand que le trois pièces où ils vivaient à six depuis dix ans, le bailleur social a refusé, exigeant que leur logement vétuste soit repeint au préalable.

"Il appartient au bailleur de remettre en état un appartement vétuste, ce n'est jamais au locataire", a souligné l'avocat, regrettant que "même une conseillère en économie sociale et familiale diplômée (qui s'occupait de la famille mise en tutelle) ne se soit pas offusquée de cette réponse".

Le verdict était attendu dans la soirée.


STRASBOURG (AFP), le 27 janvier 2005 - La grand-mère du petit Nicolas, mort de sévices familiaux à l'âge de 9 ans, a été condamnée vendredi par la cour d'assises du Bas-Rhin à la réclusion criminelle à perpétuité, la mère de l'enfant à 26 ans de réclusion, son oncle à 16 ans et son père à 10 ans.

Ces condamnations sont assorties des peines de sûreté prévues par le code pénal en cas d'actes de torture et barbarie.

A l'énoncé des condamnations, les quatre proches parents de Nicolas n'ont pas eu un geste de réaction.

Les jurés, sept femmes et deux hommes, ont globalement suivi les réquisitions de l'avocat général Marc Montagnon. Il avait requis la réclusion criminelle à perpétuité pour Marie-Thérèse Vieira, 55 ans, et une peine de réclusion de 28 à 30 ans pour Isabel Holzmann, 33 ans. Les jurés ont été plus sévères pour l'oncle maternel Bruno Vieira, 23 ans, (18 à 20 ans requis) et pour le père de Nicolas, Fernand Holzmann, 48 ans, reconnu lui aussi coupable d'actes de torture et de barbarie commis en juillet et août 2003.

La peine a été plus lourde pour les deux femmes, mère et fille, dont les actes de barbarie entre le 7 et le 9 août ont entraîné la mort de l'enfant sans intention de la donner, contrairement aux agissements des deux hommes, selon la cour et les jurés.

Jeudi, l'avocat général avait souligné le rôle moteur et la personnalité "diabolique" de Mme Vieira, parmi les quatre accusés. Selon lui, c'est une femme tyrannique, froide et violente, incapable de remord sans qui "Nicolas serait encore là aujourd'hui".

Vendredi, à l'issue des débats, Isabel et Fernand Holzmann ont affirmé qu'ils aimaient leur fils et regrettaient ce qui s'était passé. "Je n'arrive pas à faire le deuil de mon fils", a dit Fernand.

Bruno Vieira, l'oncle maternel, a exprimé lui aussi ses regrets, mais la grand-mère, Marie-Thérèse Vieira, désignée par tous les protagonistes du procès comme la principale instigatrice des sévices, a affirmé qu'elle n'avait "rien à ajouter".

La défense de Fernand et Isabel Holzmann s'était attachée vendredi à rectifier l'image, qui a surgi au cours des débats, d'un matriarcat violent, froid et tyrannique, incarné par Marie-Thérèse Vieira et sa fille Isabel, face à deux accusés masculins prétendument dominés et moins coupables: le mari et le frère d'Isabel.

Me Florent Girault, l'avocat du couple, avait aussi tenté de mettre Fernand hors de cause pour les actes de torture et de barbarie, tout en qualifiant l'oncle maternel de "bras armé" et de "bourreau" au service de Marie-Thérèse Vieira.

Sans contester qu'Isabel ait commis des actes de torture et de barbarie les 7 et 8 août 2003, veille de la mort de l'enfant, il avait tenté de démontrer qu'elle n'était pas une "mère indigne". Il avait en outre relevé que les experts avaient un doute sur l'auteur du coup ayant entraîné la mort de l'enfant, donné soit par la mère l'avant veille du décès, soit par la grand-mère la veille.

"La seule grave erreur de Mme Holzmann est d'avoir accueilli chez elle un véritable prédateur, en la personne de sa mère", une "marâtre" adepte des méthodes de la "Gestapo", a-t-il insisté.

Nicolas est mort d'une hémorragie cérébrale, défiguré par les coups et le corps marqué de 70 ecchymoses, après six semaines de "corrections" de plus en plus violentes et de privations d'eau, sous prétexte qu'il était "turbulent" et énurétique.

Me Girault a également mis en cause les services sociaux qui n'ont pas apporté toute l'aide requise à cette famille démunie qui demandait un appartement plus grand que leur trois pièces où ils vivaient à six depuis dix ans.

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