March 10, 2006

La «théorie du trou de gruyère»

Outreau : le procureur Bot et la «théorie du trou de gruyère»
Le «patron» du parquet général de Paris était entendu hier par les députés.

par Florence AUBENAS
Libération jeudi 09 mars 2006

Extrait :

Dans les rangs de la presse, un journaliste s'est endormi. Houillon, plus ferme : «Mais y a-t-il eu des dysfonctionnements ?» Bot : «C'est faussement simple comme question. Je plaisante. Vous allez voir, je vais répondre. Ne fût-ce que parce que la procédure oblige les magistrats à respecter des délais, ils se fient exagérément au travail fait par leurs collègues avant eux. Aujourd'hui, le respect de la forme est en train de prendre le pas sur l'examen du fond.» Houillon s'énerve. «Y a-t-il eu des dysfonctionnements ? Oui ou non ?» Bot : «Oui.» Un deuxième journaliste lutte contre l'assoupissement.

Sur le banc des magistrats, en revanche, on prend des notes surtout quand le patron livre son analyse. «C'est la théorie du trou de gruyère.» Bot ne rit pas du tout. Il explique que toute procédure possède des garde-fous, comme autant de tranches de gruyère superposées. Un crash aérien a lieu quand l'avion passe dans un trou d'une de ces tranches de gruyère. Normalement, il est arrêté par la suivante, sauf si celle-ci possède aussi un trou exactement de la même taille et à la même place, et ainsi de suite jusqu'à la dernière tranche.

A part ça, tout ne va pas si mal. Ne faudrait-il pas revoir la procédure inquisitoire ? «Le terme évoque l'inquisition, répond Bot. Mais cela veut dire enquête. C'est notre culture. Je veux bien qu'on la balaye d'un revers de main. Mais faut-il voir venir des juges à perruques de l'autre côté de la Manche ? Chez nous, on n'a pas Guantanamo.

LMI, janvier 2004
Les droits humains bafoués
Dans le trou noir de Guantanamo

Extraits :

Les conditions sont telles que le camp a enregistré 32 tentatives de suicide (effectuées par 21 détenus). Selon le capitaine John Edmondson, le chirurgien qui dirige l’hôpital du camp, 110 détenus – un sur six – sont suivis pour des troubles psychologiques, la plupart du temps suite à des dépressions. Vingt-cinq d’entre eux reçoivent des traitements psychiatriques. Un autre détenu, en grève de la faim de façon intermittente depuis un an, était également interné lors de notre visite et nourri par voie intraveineuse.

« L’administration Bush refuse de considérer les “ennemis combattants” comme des prisonniers de guerre, tout en leur niant le droit d’être déférés devant un tribunal compétent pour déterminer leur statut, comme l’exige pourtant la troisième Convention de Genève, ratifiée par les Etats-Unis, affirme Wendy Patten, directrice de la section justice de Human Rights Watch. Les commissions militaires, qui ne prévoient pas d’appel auprès d’une cour indépendante, ne leur garantiront pas un procès équitable. » L’administration soutient pour sa part que le choix des commissions militaires a pour but d’empêcher que des informations sensibles soient divulguées.

Posted 19 years, 8 months ago on March 10, 2006
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