May 2, 2006

Vérité judiciaire et vérité morale


PARIS (AP) - Le garde des Sceaux Pascal Clément a appelé mardi l'opposition à ne pas mettre "en péril les institutions pour un petit gain politicien" dans le cadre de l'affaire Clearstream.

Répondant au député socialiste de Paris Christophe Caresche qui dénonçait "une affaire d'Etat", Pascal Clément a demandé d'être "prudents, tous autant que nous sommes, ici dans l'hémicycle".

"Aujourd'hui, c'est une affaire qui semble concerner la droite, hier c'était une affaire qui semblait concerner la gauche", a-t-il déclaré. "Dans tous les cas, n'affaiblissons pas l'Etat, n'affaiblissons pas les services de l'Etat, n'affaiblissons pas la France", a prévenu le ministre de la Justice lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

S'adressant à Christophe Caresche, "membre de la commission Outreau", Pascal Clément a souligné "que ce qui nous les juristes nous inquiète le plus, c'est quand une affaire, avant même d'être jugée, est sanctionnée médiatiquement et que l'opinion publique prenne pour vérité ce qui n'est pas vérité judiciaire".

"Vous êtes, parce que c'est intéressant sur le plan politique, en train de faire strictement la même erreur et de partir tête baissée sur une affaire dont vous ne connaissez rien".

"Vous avez la mémoire un peu courte: puis-je vous rappeler l'affaire des paillotes?", a-t-il ajouté. "Puis-je vous rappeler une autre affaire celle d'un ancien député trésorier et c'est M. Lionel Jospin lui-même Premier ministre qui avait été interrogé". AP


Six salariés de l'aviation comparaissent pour «homicides et blessures involontaires».

Crash du mont Sainte-Odile: le procès quatorze ans plus tard

par Thomas CALINON
Libération, mardi 02 mai 2006
Extrait :

En ces deux mois d'audience, les débats seront extrêmement pointus. Techniquement et juridiquement.

Si elle réclame des condamnations, l'accusation devra en effet prouver qu'il existe un «lien de causalité certain» entre les fautes présumées et le crash, et que ces fautes sont «caractérisées», c'est-à-dire commises en ayant conscience d'exposer autrui à un risque grave.

La vérité judiciaire pourrait donc ne pas correspondre à la vérité «morale» retenue par Echo, qui souhaite «que les responsabilités pénales de ceux qui ont mal travaillé soient établies» et, surtout, qu'après quatorze ans d'attente «le débat soit digne et respectueux».
Posted 19 years, 6 months ago on May 2, 2006
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