May 5, 2006

Les recapés sont étonnés

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Invités à s'exprimer devant le tribunal correctionnel de Colmar, les rescapés de la catastrophe aérienne du mont Sainte-Odile se sont étonnés qu'aucun responsable des secours n'ait été mis en examen.

"Je pense que parmi les prévenus, il manque certaines personnes, notamment celles qui ont organisé les secours", a déclaré vendredi Nicolas Skourias, le seul des neuf survivants, avec Melissande, un bébé de 13 mois, à être sorti indemne d'un accident qui a fait 87 morts le 20 janvier 1992, en Alsace.

Quatorze ans après, un contrôleur aérien et cinq anciens dirigeants d'Airbus Industrie, de l'ex-compagnie Air Inter (aujourd'hui Air France) et de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) sont jugés depuis mardi pour "homicides et blessures involontaires".

"Je trouve inadmissible qu'à 19 km de la tour de contrôle (de l'aéroport de Strasbourg), on mette quatre heures et demie à nous trouver. Il me paraît aberrant que des civils et des journalistes localisent l'épave de l'avion avant les secours", a ajouté ce gestionnaire de fortune.

Le juge d'instruction avait estimé qu'aucune faute pénale ne pouvait être retenue contre l'organisation des secours, dirigée par la préfecture et la gendarmerie.

Les militaires avaient attendu trois heures pour ratisser le terrain en raison d'un "manque d'effectifs", mais n'avaient pas songé à associer les sapeurs-pompiers ni les civils volontaires et avaient même refusé le concours des CRS.

"INCONCEVABLE"

"Que la mauvaise organisation des secours ne présente pas de faute pénale, c'est une chose, mais qu'une fois l'épave découverte, on ne soit pas capable de faire monter immédiatement des médecins, des brancards et des équipements médicaux, c'est inconcevable", a ajouté Laurence Lachmann.

Victime de contusions et de plaies diverses à la face et aux membres ainsi que d'une luxation à l'épaule, c'est à dos d'homme et "sans couverture" que cette jeune femme a été redescendue, après cinq heures dans la neige, par moins 10 degrés.

Jean-Noël Chatre raconte à son tour : "Pourquoi suis-je arrivé à l'hôpital à quatre heures du matin alors que j'avais quitté le mont Sainte-Odile à une heure ?".

Pierre Lota poursuit. "J'ai entendu des cris, des appels à l'aide, au secours, et ça je ne l'ai pas oublié. Je pense que ça a duré longtemps et que si les secours étaient arrivés plus tôt, il y aurait eu des vies sauvées", lâche calmement ce technicien retraité.

L'autopsie médico-légale avait conclu qu'aucune des personnes décédées n'aurait pu être sauvée au delà de deux heures après l'accident.

Jeudi, en fin d'audience, l'un des prévenus, Jacques Rantet, était venu au secours des victimes.

"Je n'ai jamais compris qu'on ne retrouve pas l'épave plus tôt, nous avons su immédiatement qu'il s'agissait du mont Sainte-Odile", a dit l'ancien directeur de l'exploitation aérienne d'Air Inter, sous les applaudissements des parties civiles.

Posted 19 years, 9 months ago on May 5, 2006
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