May 5, 2006

Le ministère dit vouloir réfléchir

PARIS (AFP) - Une polémique sur le temps de présence des enseignants devant les élèves vient d'être relancée avec un rapport sur les décharges de cours, qui chiffre le coût de cette pratique à 1,65 milliard d'euros par an, soit l'équivalent de 12.000 postes à temps plein.

Commandé en janvier aux Inspections de l'Education nationale et des Finances et mis en ligne la semaine dernière sur le site du ministère des Finances, ce rapport, révélé vendredi dans le Figaro, porte essentiellement sur les professeurs de lycées et de collèges.

Il affirme que 6% du potentiel enseignant est ainsi "perdu" et il cite notamment les décharges syndicales (équivalent de 1.435 postes) ou les décharges horaires pour situations particulières, dont celles accordées aux professeurs de 1e et terminale pour remédier au surcroît de travail dû à la préparation du bac (6.500 postes), les heures d'animation sportive et d'autres heures dites de laboratoire...

Il propose de revoir le système des décharges, de les utiliser autrement et surtout de les plafonner à hauteur de la moitié de l'horaire réglementaire des enseignants concernés.

Souvent déjà, ces horaires (15 heures hebdomadaires pour les agrégés, 18 pour les certifiés) et la durée des vacances ont été mis sur la sellette, les responsables syndicaux rétorquant que préparation de cours et corrections des copies équivalaient à quelque 50 heures, sans compter le temps consacré à la mise à jour des connaissances.

La question des décharges de cours revient périodiquement sur le tapis et, récemment, en mars 2005, un rapport de la Cour des comptes faisait le même constat. Il signalait 97.000 enseignants (primaire compris), soit l'équivalent de 32.000 postes (sur 665.000) n'exerçant pas devant une classe mais étant employés par l'Education nationale. Le document évaluait le coût à 1,5 milliard d'euros.

A cette époque, le ministère de l'Education nationale avait contesté ce chiffre et parlé d'amalgame, "ne tenant pas compte de tous ceux travaillant différemment". Aujourd'hui, avec ce nouveau rapport, le ministère dit vouloir "réfléchir à d'éventuelles propositions, après discussion avec les personnels enseignants".

Le principal syndicat du second degré, le Snes-FSU, s'inquiète de cette "chasse aux économies". "Que le rapport soit sur le site des Finances est révélateur de la démarche", a déclaré son secrétaire général Bernard Boisseau. "Il s'agit non seulement de porter atteinte aux droits acquis mais de remettre en cause la qualité de la pédagogie. De plus, le rapport se garde bien de parler des tâches nouvelles à exercer comme l'accompagnement informatique", a-t-il ajouté.

Paradoxalement, le nouveau rapport sort alors que l'Education nationale vient d'accorder aux directeurs d'écoles primaires (après six ans de grève administrative) des décharges supplémentaires de cours qui coûteront 1.641 emplois (équivalents temps plein) de remplacement.

MELUN (AFP) - Une jeune femme de 34 ans, soupçonnée d'avoir escroqué 17 caisses d'allocations familiales (CAF) depuis août 2005 et qui a touché plus de 100.000 euros de prestations sociales en déclarant de fausses naissances de quintuplés, a été mise en examen et écrouée à Melun.

Cette femme, sans enfant et présentée comme une "excellente comédienne", aurait utilisé 24 patronymes différents. Elle vivait depuis l'âge de 19 ans du fruit de ses escroqueries et avait déjà été emprisonnée à plusieurs reprises pour des faits similaires, comme l'a révélé le Parisien vendredi.

Alertée par la CAF de Seine-Saint-Denis, qui avait constaté un dossier analogue portant sur des quintuplés âgés de 14 ans ayant les mêmes prénoms, la caisse de Seine-et-Marne a saisi le parquet du tribunal de Melun le 9 mars, et une information judiciaire a été ouverte le 15 mars. Elle a conduit à l'arrestation de cette "mère de famille", mardi à son domicile à Suresnes (Hauts-de-Seine).

Le manège semblait bien rodé. Elle aurait expliqué à chaque fois qu'elle déposait un dossier, qu'elle revenait de Suisse avec ses cinq enfants, n'ayant ainsi pas à fournir de certificat de mutation (nécessaire en France,ndlr), mais une simple déclaration sur l'honneur, pour toucher les prestations sociales qui lui étaient versées sur quatre comptes différents.

En février 2006, bénéficiant de plusieurs arriérés, elle a ainsi reçu la somme de 103.950 euros.

De son côté, la CAF, dont toutes les agences d'Ile-de-France sauf celle de Paris ont été abusées, a estimé le préjudice à plus de 200.000 euros.

Entendue par un juge du tribunal correctionnel de Melun, la femme, d'origine antillaise, a expliqué qu'elle avait utilisé cet argent pour payer un marabout en Afrique à qui elle devait 160.000 euros, afin d'obtenir "le retour d'affection de son ex-conjoint".

A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé un petit cahier dans lequel elle tenait à jour l'ensemble de ses démarches auprès des différentes CAF.

La femme, dont les déclarations sont prises avec la plus grande méfiance par les enquêteurs, a précisé qu'elle avait travaillé à l'état civil à Toulouse, ce qui lui avait permis de mettre au point sa combine, qu'elle était enceinte de cinq mois, et qu'elle avait décroché une licence de droit à l'université d'Aix-en-Provence.

Se prétendant écrivain public, elle avait également ouvert un site internet d'avocat pénaliste.

Condamnée plusieurs fois entre 1997 et 2004 pour des escroqueries, des vols, des contrefaçons et usurpations de titre, elle avait été incarcérée jusqu'en octobre 2004, avant d'être placée en semi-liberté.

Devant le juge, la femme a déclaré qu'elle s'apprêtait, juste avant son interpellation, à déposer des dossiers pour toucher plusieurs fois le RMI, ainsi que des allocations au logement.


Qui travaillera à la Pentecôte ?
Le lundi de Pentecôte, c'est dans tout juste un mois, le 5 juin prochain. Allez-vous travailler ce jour-là ?
Souvenez-vous... La loi du 30 juin 2004 a institué une journée de solidarité (voulue par Jean-Pierre Raffarin) en vue d'améliorer la prise en charge des personnes en situation de grande dépendance. Cette mesure prend la forme d'une journée de travail supplémentaire pour les salariés et d'une contribution financière (0,3 % de la masse salariale pour les employeurs). Le produit de cette contribution étant affecté à l'aide aux personnes âgées et handicapées en situation de perte d'autonomie. Après les couacs du lundi de Pentecôte 2005, le système a été assoupli, dans le privé notamment, et la date de la journée devait être fixée par accord collectif (de branche ou d'entreprise). La journée retenue devant être précédemment non travaillée (JRTT, jour férié chômé à l'exception du 1er mai, samedi…). En l'absence d'accord, la journée de solidarité devait être fixée au fameux lundi de Pentecôte.

Posted 19 years, 9 months ago on May 5, 2006
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