May 10, 2006

D'autres protagonistes devraient suivre prochainement.

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a été entendu mardi comme partie civile par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, en charge de l'enquête sur les dénonciations calomnieuses du corbeau de l'affaire Clearstream, d'autres protagonistes comme Alain Madelin ou Dominique Strauss-Kahn devant suivre prochainement.

Le ministre de l'Intérieur, accompagné de son avocat Me Thierry Herzog, a été entendu pendant environ deux heures mardi matin dans le bureau du juge d'Huy, au pôle financier du palais de justice de Paris, rue des Italiens (9e arrondissement).

"J'ai été reçu en tant que victime, je leur ai dit que je voulais la vérité, je leur fais toute confiance pour la trouver", s'est-il contenté de déclarer à la presse, en laissant entendre qu'il n'avait mis en cause "personne" devant les magistrats.

Lors d'un meeting de l'UMP à Nîmes mardi soir, M. Sarkozy a fustigé "les misérables machinations organisées par des officines cherchant à compromettre, et des apprentis comploteurs cherchant à salir".

Visé par l'un des courriers du mystérieux dénonciateur envoyé en mai et juin 2004 au juge Renaud van Ruymbeke qui instruit l'affaire des frégates de Taïwan, M. Sarkozy s'est constitué partie civile le 31 janvier dernier dans ce dossier visant les faits de "dénonciations calomnieuses". Il avait aussitôt demandé à être entendu par MM. d'Huy et Pons.

Depuis, l'affaire a pris une nouvelle dimension après la mise en cause devant les juges du Premier ministre Dominique de Villepin et indirectement du président de la République, Jacques Chirac, par le général Philippe Rondot, conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales (Cros) du ministre de la Défense de 1997 à fin 2005.

Le général Philippe Rondot a dénoncé mardi soir dans un communiqué transmis par son avocat Me Eric Morain une utilisation "tronquée" de propos qu'il a tenus devant les juges de l'affaire Clearstream sur l'existence d'un compte de Jacques Chirac au Japon.

De son côté, Jacques Chirac "dément catégoriquement" avoir jamais possédé un compte au Japon, a déclaré mardi l'entourage du chef de l'Etat qui dénonce une "campagne de calomnies".

"Le président de la République n'a jamais possédé aucun compté à la Sowa Bank", a-t-on indiqué de même source.

"Ces allégations sont à rattacher à une campagne de calomnies qui avait été lancée à l'encontre du président de la République en 2001 et dont il a été établi qu'elle était sans aucun fondement", a-t-on ajouté dans l'entourage de M. Chirac.

Dans son édition à paraître mercredi le Canard Enchaîné affirme que le général Rondot, citant des documents de la DGSE, a fait état devant les juges de l'affaire Clearstream, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, le 28 mars, d'un compte du président Chirac à la Tokyo Sowa Bank avec un montant de 300 millions de francs versé par une mystérieuse "fondation culturelle".

Le général Rondot a expliqué aux juges avoir été chargé le 9 janvier 2004 par M. de Villepin d'opérer des "vérifications" sur des personnalités citées par les courriers du corbeau.

"A aucun moment, il ne s'est agi d'enquêter sur de quelconques personnalités politiques", s'est défendu jeudi le Premier ministre.

Pour sa part, le général Rondot qui apparaît comme un personnage clé, a demandé mardi par l'intermédiaire de son avocat Me Eric Morain a être entendu comme "témoin assisté", ce qui doit lui permettre d'avoir accès au dossier.

Deux nouvelles auditions de l'ancien "as du renseignement", déjà entendu par les juges le 28 mars, sont prévues, selon Me Morain qui n'en a pas précisé les dates.

En outre, deux personnes notamment ont eu connaissance des listings mettant en cause des personnalités: Imad Lahoud, expert en informatique, réfute avoir trafiqué ces documents et les avoir adressés à la justice; Jean-Louis Gergorin, vice-président exécutif du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS et proche de Dominique de Villepin a participé à la réunion du 9 janvier mais nie également être le corbeau.

Déjà entendus par les juges comme témoins en août dernier, les deux hommes pourraient l'être à nouveau, mais n'avaient reçu aucune convocation mardi, selon leurs avocats respectifs.

Outre Nicolas Sarkozy, d'autres personnalités politiques citées dans les envois anonymes du corbeau. Parmi elles, Alain Madelin devrait être entendu le 18 mai prochain, selon son avocat. Dominique Strauss-Kahn devrait également être entendu prochainement.

Riche en rebondissement, la journée de mardi a vu d'abord Le Monde révéler une disparition, fin avril, de pièces du dossier constatée par les juges d'Huy et Pons dans un procès verbal rédigé le 27 avril.

Le Canard Enchaîné dans son édition à paraître mercredi a ensuite rapporté une rencontre secrète entre le juge van Ruymbeke et M. Gergorin juste avant les envois du corbeau à ce même juge. L'hebdomadaire a également fait état dans cette édition d'un mystérieux compte en banque de 300 millions de Francs de Jacques Chirac au Japon.

Ce que M. Chirac "dément catégoriquement", a déclaré l'entourage du chef de l'Etat.

De son côté, Dominique de Villepin a déclaré mardi à la presse que "le tumulte" autour de l'affaire Clearstream "n'a pas beaucoup d'importance".

PARIS (AFP) - L'affaire Clearstream a connu mardi de nouveaux rebondissements avec l'audition par les juges de Nicolas Sarkozy et des informations de presse sur la disparition de pièces du dossier et sur un mystérieux compte en banque que détiendrait Jacques Chirac au Japon, ce qu'a démenti l'entourage du chef de l'Etat.

Autre révélation: la rencontre secrète entre le juge van Ruymbeke et Jean-Louis Gergorin, un des principaux protagonistes du dossier.

Le ministre de l'Intérieur est arrivé tôt dans la matinée chez les juges d'instruction chargés de l'enquête sur le mystérieux délateur qui a faussement accusé des personnalités de détenir des comptes occultes via Clearstream. Nicolas Sarkozy, partie civile dans le dossier, est sorti au bout de deux heures. "J'ai été reçu en tant que victime, je leur ai dit que je voulais la vérité, je leur fais toute confiance pour la trouver", a-t-il brièvement déclaré.

Un peu plus tard, son avocat Thierry Herzog a dénoncé "une machination qui avait comme objectif de déstabiliser" son client. D'autres parties civiles devraient être entendues prochainement par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, qui ont constaté récemment la disparition de pièces de procédure dans leur dossier, selon des révélations du Monde daté de mercredi. Les deux magistrats auraient constaté des pièces du dossier en désordre et des éléments manquants, lorsqu'ils ont récupéré le dossier après l'avoir transmis à la section financière du parquet.

Le Canard Enchaîné a pour sa part dévoilé que l'un des protagonistes, le vice-président exécutif du groupe EADS Jean-Louis Gergorin, a secrètement rencontré le juge Renaud Van Ruymbeke à propos de l'affaire des frégates de Taïwan juste avant les envois anonymes du corbeau de l'affaire Clearstream. Les informations, données au juge van Ruymbeke lors de cette rencontre qui a eu lieu fin avril 2004, correspondent à celles données par le corbeau dans ses envois, anonymes et faux, en mai et juin 2004, affirme l'hebdomadaire satirique dont l'édition comporte une autre information exclusive. Selon le Canard Enchaîné, le général Philippe Rondot, autre acteur clef du dossier, a parlé aux juges d'Huy et Pons d'un compte de 300 millions de francs (soit aujourd'hui environ 45,5 millions d'euros) que le président Jacques Chirac possèderait au Japon.

Jacques Chirac "dément catégoriquement" avoir jamais possédé un compte au Japon, a déclaré mardi l'entourage du chef de l'Etat qui a dénoncé une "campagne de calomnies". Le Premier ministre Dominique de Villepin a assuré, de son côté, que "le tumulte" autour de l'affaire Clearstream n'avait "pas beaucoup d'importance".

Posted 19 years, 6 months ago on May 10, 2006
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/508/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.