June 4, 2006

Pourquoi une république bananière ?


Le jeudi 18 mai 2006 j'étais en audience, auprès de la cour d'appel de Versailles. J'ai préparé cette audience durant des mois, seul, tout au moins sans réel soutien de la moindre institution française. Ce 18 mai, je m'efforçais de défendre mes enfants et ma famille, depuis novembre dernier nous n'avons plus aucune nouvelle de ma fille aînée.

Selon de lumineux portails et divers dossiers de presse, il semblerait que certaines agences et services publics soutiendraient les familles. Or il s'avèrerait plutôt que, dans cet Etat, au su des décisions récentes, seul l'adoption, l'accueil prétendu provisoire et quelques privilégiés ont le vent en poupe.


Le 7 avril 2006 la cour de cassation rendait un avis favorable au père de Benjamin. Benjamin est né sous X mais a pourtant été reconnu par son père, ce dernier a du se battre pendant plusieurs années pour faire valloir ses droits ainsi que ceux de son fils.

Ma lettre ouverte du 11 avril 2006 à Monsieur le ministre de la famille reste morte. Je lui demandais si la prochaine réforme du dispositif supposé protéger l'enfance renforcerait l'enquête et le contrôle. J'ai cependant découvert que la réforme devait aboutir à la création de guides de bonnes pratiques concernant l’évaluation et le signalement, un programme qui devait etre mis en place.

Le lundi 8 mai 2006, dans la confusion d'une actualité douloureuse, les décès de Madison et Mathias, le Premier ministre, Dominique de Villepin, annoncait le renforcemment de notre dispositif de protection de l'enfance.

Le 13 mai 2006, un communiqué aux membres de l'appel des 100 annoncait l'intention de certains d'entre eux de solliciter une entrevue auprès du Président de la République, pour le respect des engagements pris sur la Protection de l’Enfance. Leur projet de loi sur la Protection de l’Enfance pourrait être remis en cause, anéantissant six mois de travail, d’échanges, de réflexions auxquels ont participé plusieurs milliers de professionnels, d’associations nationales, les 2/3 [des] départements.

Le jeudi 18 mai, à 12h, l'AFA (Agence Française de l'Adoption) inaugurait ses locaux et débutait ses activités...

Le 27 mai l'Elysée amnistiait Guy Drut, condamné en octobre dernier à 15 mois de prison avec sursis et 50.000 euro d'amende dans l'affaire des marchés publics de la région Ile-de-France. Guy Drut n'avait même pas fait appel. De très nombreuses personnes se sont mises à parler de « privilège judiciaire », de « république bananière ».

Le 1er juin le premier ministre a refusé de fixer un calendrier pour l'adoption d'une réforme après le fiasco d'Outreau. Dans la foulée, le collectif justice pour tous annoncait une manifestation à l'Assemblée nationale.


République bananière,
Wikipedia, au 4 juin 2006
Une république bananière est une expression péjorative pour décrire un pays dirigé par un gouvernement corrompu et sous forte influence étrangère. Cela s'est surtout appliqué aux pays d'Amérique Centrale et de la mer des Caraïbes.

Libé, 27 mai 2006
Une loi qui profite beaucoup aux sportifs
A l'époque, le nom du judoka, ami de Jacques et Bernadette Chirac, est sur toutes les lèvres. Mis en examen en 2000 dans la faillite de l'agence de voyages Travelstore dont il détenait 21 % du capital, chacun pense que l'amendement ­ soufflé par l'Elysée ­ est taillé spécialement pour lui. Et l'on moque «l'amendement Douillet». «Nous n'avions pas pensé à Guy Drut, sourit le socialiste Arnaud Montebourg ; pour nous il était un politicien auteur de malversations. Pas un exceptionnel sportif !»


United Fruit Company,
Wikipedia, au 4 juin 2006
C'est parce qu'elle finança et manipula pendant environ 50 ans la majorité des dictatures d'Amérique latine, et qu'elle stoppa toute les réformes tentant de redistribuer les terres aux paysans pauvres, qu'est née l'expression.

FAMILLE (service-public.fr, 07/07/05)
Loi réformant l'adoption : une agence pour aider les familles
La loi réformant l'adoption a été publiée au Journal officiel du mardi 5 juillet 2005. La loi créé l'Agence française de l'adoption (AFA) afin d'assister les familles dans leurs démarches notamment à l'étranger.

Sénat, adoption,
dossier d'information, extrait de l'objet du texte :

En dépit des lois successives qui, depuis trente ans, ont organisé le droit de l'adoption, le système français laisse encore dans une attente dramatiquement longue et humainement difficile des parents sans enfants et des enfants sans parents.

En France, en 2004, 5.000 adoptions ont été réalisées, dont près de 4.000 à l'étranger. Néanmoins, quelque 25 000 foyers attendent un enfant à adopter et leur nombre augmente régulièrement, avec 8 000 agréments supplémentaires chaque année.


Les moyens de la réforme telle qu'elle était annoncée le 16 mars 2006, par le ministre de la famille :

 • Coût estimé : 150 millions d’euros/an, à l’issue d’une montée en charge sur trois ans.
 • Emplois créés, sur trois ans : 4.000 (médecins, sages-femmes, psychologues, puéricultrices, éducateurs, assistants sociaux, techniciens d'intervention sociale et familiale).


Enfance
Les tout-petits pris dans le tout-sécuritaire
Libération, mardi 28 février 2006

Pas de zéro de conduite : 185483 signatures.


En ce qui concerne les bananes-dessert pour l’exportation, elle ont marqué l’histoire du Honduras et de l’Amérique centrale ; cette appellation est liée au passé.

A la fin des années 1870, deux hommes, un négociant en fruit et un capitaine de bateaux ont eu l’idée de vendre ces fruits à la nouvelle Orléans. Ils ont réussi à transporter ce fruit fragile dont la peau se tache et en 1899, ils créent la UNITED FRUIT qui allait devenir le modèle de toutes les grandes entreprises agroalimentaires. Ils vont entrer en liaison avec un constructeur de chemin de fer et cette alliance va donner naissance au futur marché mondial de la banane.

Au début du 20ème siècle, Chiquita et Dole ont colonisé de vastes étendues, ont créé d’immenses plantations vouées à la culture de la banane, de l’ananas et d’autres fruits ainsi que de l’huile de palme. Vers 1890-1895, les produits miniers représentaient 50% du total des exportations du Honduras (métaux précieux, or et argent puis de l’extraction du cuivre). Au début du 20ème siècle, les bananes constituaient 52,3% des exportations totales. Les guerres civiles de cette époque reflètent la rivalité entre les compagnies bananières.

La marque de bananes la plus connue au monde, Chiquita Brand International Inc. Les bananes Chiquita sont la garantie d'un produit de qualité.




L’établissement des plantations de la United Fruit Company s’effectua vers 1912. Les USA contrôlaient le commerce extérieur du Honduras. A certaines époques, dans les pays d’Amérique centrale, le représentant de la firme qui était généralement consul des E-U était plus puissant que le Président de la République et influençait directement la politique du pays. Vous comprenez pourquoi on parle de « république bananière ».

Visages du mode, Honduras
Un des pays les plus pauvres d’Amérique Centrale
Source : Amnesty International


L'AFA inaugure ses locaux,
Reportage photo, dossier de presse




Adopter un enfant, c’est avant tout, donner une famille à un enfant qui en est privé. Toute adoption est la rencontre de deux histoires : celle d'un enfant qui n'a pas ou plus de famille, et celle de parents ou futurs parents qui souhaitent profondément accueillir pour toute sa vie un enfant, pour lui donner l'amour qui lui est nécessaire pour grandir et s'épanouir comme adulte. Dans le rapprochement de ces deux attentes, l'adoption a pour objectif premier de répondre aux besoins de l'enfant en lui donnant des parents.


L’adoption en chiffres :

 • 72 128 enfants étrangers ont été adoptés par des familles françaises durant les 25 dernières années.

 • 4 136 adoptions internationales enregistrées en 2005 (62 % correspondant à une démarche individuelle, 38 % à une démarche accompagnée par un O.A.A.).

 • 1 019 adoptions de pupilles de l’Etat enregistrées en 2003.

 • Plus de 8 000 familles reçoivent chaque année un agrément (valable 5 ans) délivré par le Président du Conseil Général de leur département.

 • 25 000 foyers sont en attente d’un enfant en vue de son adoption.


L'Express du 14/06/2004
Colombie
La banane et les kalachnikovs

Chiquita Brands, le géant américain du fruit, a financé des milices d'extrême droite. La firme leur aurait même livré des armes.


Amnesty International estime ne plus prêcher dans le désert
Dans son rapport annuel publié mardi, l'association note quelques progrès • Certains gouvernements négligent moins les droits de l'Homme • Le G8 est toutefois épinglé pour «alimenter l'Afrique en armes»

LIBERATION.FR, mardi 23 mai 2006 - 12:21


Le 22 mai 2006, sur le Figaro : 12:47 - France: l'exportation d'armes se porte bien Le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie déclare avoir «bon espoir» que la France dépasse en 2006 le montant de 4 milliards d'euros d'exportations d'armement. (Avec AFP)


Le Honduras,
Encyclopédie de l'Agora

Le Honduras est le deuxième pays d’Amérique centrale pour la superficie, après le Nicaragua.

Le domaine agricole emploie 60 % de la main-d’œuvre, bien que 15 % seulement du territoire hondurien soit cultivable. Le maïs, les haricots et le riz sont cultivés pour la consommation locale. La banane et le café constituent les principales cultures d’exportation, suivies de l’ananas et de la canne à sucre.

Les syndicats sont puissants dans les industries du café et de la banane comme dans les secteurs hospitalier et scolaire.

Le taux de chômage est très élevé au Honduras. La plupart des gens vivent dans la pauvreté. Les ruraux trouvent du travail saisonnier dans les grandes fermes ou les plantations et augmentent leur revenu en vendant leurs légumes. Beaucoup de gens quittent la campagne pour la ville, où ils espèrent améliorer leur sort.

La «grève générale de la banane», en 1954, marqua un tournant dans les relations de travail au Honduras. Déclenchée par des travailleurs de l’industrie de la banane qui avaient chargé un cargo le dimanche et à qui on avait refusé de payer des heures supplémentaires, la grève gagna un grand nombre d’entreprises américaines au Honduras, dont des sociétés bananières, une usine de tabac, une compagnie minière et des manufactures de vêtements ; quelque 30 000 travailleurs y participèrent. Après trois mois de grève, les travailleurs se virent accorder la rémunération pour heures supplémentaires, des heures de travail plus courtes, des congés payés, des bénéfices médicaux et le droit d’adhérer à un syndicat.

L’économie du Honduras étant très vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux et du prix des bananes et du café, deux de ses exportations principales, des mesures ont été prises pour diversifier les produits destinés à l’exportation.

Vers la fin du XIXe siècle, des entreprises américaines achetèrent des terres au Honduras pour y cultiver la banane, industrie dont le pays devint dépendant. Ces compagnies américaines, notamment la Standard Fruit et la United Fruit, devinrent très puissantes au Honduras. Pendant une bonne partie du XXe siècle, l’armée américaine utilisa le Honduras comme base militaire lors de ses opérations contre d’autres pays d’Amérique centrale. En 1969, la guerre éclata entre le Honduras et le Salvador. La Guerra de Fútbol commença quand des partisans salvadoriens attaquèrent des Honduriens lors d’une partie de soccer (fútbol en espagnol). Le conflit s’intensifia aussitôt et le Salvador bombarda les aéroports honduriens.

La guerre ne dura que cent heures, mais il fallut attendre 1980 pour qu’un traité de paix fût signé. La dispute territoriale à l’origine du conflit ne fut résolue qu’en 1992 par la Cour internationale de justice.

Les années 1990 ont été marquées par une inflation galopante qui a appauvri le pays. Ouragans et inondations ajoutèrent aux problèmes économiques du pays.

UFC, de l'historique :

En 2001, Chiquita Brands International déclare faillite.

Dès 2002, dans une tentative de redressement, elle adopte un nouveau code de conduite suivant le standard minimal requis par la Social Accountability International sur les droits humains et les droits du travail. Après une rencontre avec les membres de la Fédération internationale du travail (International Labor Federation) et la COLSIBA, un syndicat de travailleurs bananiers d'Amérique latine, l'entreprise accepte un rehaussement des conditions de travail de ses employés.

En janvier 2005, Chiquita Brands International affirme que l'ensemble de ses plantations sont maintenant certifiées par la Rainforest Alliance et la International Labor Standard, garantissant ainsi des conditions de travail et des normes environnementales minimales.

Aujourd'hui la compagnie Chiquita Brands International, ayant succédé à la United Fruit Company, a toujours des intérêts dans les pays suivants en Amérique latine:

 • Colombie
 • Costa Rica
 • Cuba
 • Guatemala
 • Honduras
 • Panama



Lien social
Thèmes : Adoption.
L’adoption, une affaire de familles et de droits de l’enfant
Publication n°737 du 20 janvier 2005

Extraits :

Une Agence française de l’adoption, et des maisons départementales
Le 24 janvier 2004, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait rencontré à Périgueux six familles concernées par l’adoption. En annonçant l’objectif de doubler le nombre d’adoptions, il avait évoqué la création d’une agence de l’adoption : « il y a trop de verrous bureaucratiques, administratifs et juridiques, et je veux vraiment donner un nouvel élan à l’adoption ». Comment se définira cette structure ? Elle pourrait, entre autres, soutenir les familles lors de leurs déplacements hors frontières, aider par exemple les adoptants à se diriger vers les organismes locaux les plus fiables, ou à obtenir d’authentiques états de santé d’un enfant…

Un encadrement nécessaire
Actuellement adoptée par une cinquantaine de pays, la Convention de La Haye (29 mai 1993) sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale a tenté d’encadrer législativement une démarche qui pouvait être sacrément mise à mal par ses effets pervers, dont la traite des enfants.

Une autorité centrale supervise en principe, dans chacun de ces pays, la régularité des différentes étapes de l’adoption qui, les textes le rappellent, n’est pas un droit pour les familles, mais un droit pour l’enfant.

Cette convention a été ratifiée par la France en mars 1998. Entre autres principes, elle stipule que l’adoption internationale ne doit être envisagée que dans le cas où elle est impossible dans son pays d’origine, et toujours avec le consentement « libre et éclairé » des parents, sans gain d’argent à l’appui.

Rapport 2000 du SCPC, extrait :

Un article (cf. note 42) de Claire BRISSET, montre l’étendue du fléau de la corruption dans le domaine de l’adoption internationale. Il n’est pas rare de voir de faux jugements, des accords dans lesquels le consentement est vicié ou des enfants purement et simplement donnés contre l’avis de la famille en échange de fortes sommes d’argent.


Extraits du rapport Naves Cathala de juin 2000...

Ceux-ci - signalements de l'ASE - se caractérisent essentiellement par :

 • l'absence de renseignements sur la situation économique et sociale de la famille : prestations sociales, logement, etc,
 • des approximations sur l'état civil des parents et des enfants, et sur la géométrie familiale,
 • des affirmations souvent à caractère psychologique mais rarement étayées par des faits précis,
 • l'impossibilité de savoir si l'écrit a été réalisé à l'issue d'une évaluation pluridisciplinaire,
 • l'absence de propositions alternatives.


Les signalements émanant de l'éducation nationale sont encore moins explicites que ceux du service social départemental, même s'il convient d'opérer une distinction entre ceux émanant du service social scolaire, que l'on peut rapprocher de ceux des autres assistantes sociales, et ceux émanant des écoles primaires, qui se limitent à de sommaires exposés d'informations, peu souvent replacés dans leur contexte social, économique et familial.


Le traffic de bébés, l'offre et surtout la demande ainsi que la nécessité du contrôle, est une réalité :

Des bébés vendus à leur naissance par des Gitans
TRAFIC Un réseau de vendeurs de bébés, organisé au sein de la communauté des gens du voyage, vient d’être démantelé au terme de quinze mois d’enquête.

Christophe Cornevin
Le Figaro, 19 octobre 2005, extraits :

PAS MOINS de sept enfants, âgés de dix-huit mois environ et vendus à la naissance par leur mère d’origine bulgare, ont été retrouvés lors d’opérations menées à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans le Nord, le Var, le Loir-et-Cher, le Puy-de-Dôme ainsi que dans la Manche. Les enquêteurs de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), épaulés par les gendarmes de la section de recherches de Rennes, ont placé en garde à vue les couples adoptifs, soit une dizaine de Gitans sédentarisés en mal d’enfant.

L’affaire, instruite par un juge de Bobigny, remonte au 7 juillet 2004, après une plainte déposée par Maya K., prostituée bulgare de 23 ans qui dénonce le soi-disant vol de son bébé, à Saint-Denis. Les fonctionnaires de l’OCRTEH, en liaison avec leurs homologues de Sofia, établissent que l’enfant a en fait été vendu. La mère, semble-t-il prise de remords, dénonce alors l’existence d’une filière organisée depuis la Bulgarie par un clan familial recrutant sur place de jeunes femmes enceintes pauvres.

...
Le sort des bébés retrouvés est désormais entre les mains de magistrats spécialisés dans chaque juridiction concernée par le trafic. Ainsi, à Bobigny, un juge pour enfants est saisi de trois cas : deux en Seine-Saint-Denis et un à Paris. En théorie, ils pourraient être placés dans des foyers d’accueil. Dans les faits, l’intérêt des enfants, qui ont tous été bien traités, devrait primer. Les parents adoptifs, bien qu’exposés à des poursuites pour «enlèvements de mineurs de moins de quinze ans», pourraient donc s’en voir confier la garde.


Bébé à vendre, 6 000 euros

Quatre personnes (un couple de parents, un intermédiaire et une jeune maman) ont été déférées vendredi matin au parquet de Bobigny en Seine-Saint-Denis en vue de leur mise en examen. Selon la police, ils auraient en effet participé à un trafic de bébés bulgares au sein de l’hôpital Robert-Debré, qui nie être impliqué dans l’affaire.

Revendus pour une somme comprise entre 5.000 et 6.000 euros selon le sexe, les bébés provenaient du milieu bulgare, dont beaucoup de ressortissants vivent dans la précarité. Les femmes enceintes et sur le point d’accoucher étaient démarchées par un intermédiaire lui-même bulgare, qui ensuite prenait contact avec de jeunes couples ne pouvant avoir d’enfants.

infobebe.com, 26/07/2004


Le 9 novembre 2005 le juge pour enfants suspendait d'une manière durable tous mes droits sur ma fille aînée. Mais avant de recevoir son ordonnance, je lisais que les mesures de placement des enfants d'Outreau étaient prorogées :

PARIS (Reuters) 9 novembre 2005 - Les six accusés du procès en appel de l'affaire de pédophilie d'Outreau ont clamé leur innocence et dénoncé les méthodes de la justice, devant la cour d'assises de Paris.

A la troisième audience du procès, mercredi, ils se sont déclarés à la barre tout à fait incapables de commettre les sévices sexuels sur enfants dont ils sont accusés.

Leurs avocats ont souligné que, malgré l'abandon des charges les plus graves au premier procès de Saint-Omer (Pas-de-Calais), certains d'entre aux n'avaient pas retrouvé le droit de garde de leurs enfants, qui restent placés dans l'attente de leur sort.

Sept personnes ont été acquittées lors du premier procès, où est apparu le caractère fantaisiste des accusations de Myriam Badaoui-Delay, la principale protagoniste de cette affaire qui a mis à mal l'image du système judiciaire en France et choqué l'opinion publique.

Le premier accusé interrogé, Thierry Dausque, condamné en première instance à quatre ans de prison, dont un avec sursis, pour "agressions sexuelles" sur les enfants du couple Delay-Badaoui, a dû se faire expliquer précisément la signification de l'accusation.

"Je ne sais pas trop ce que c'est, j'en ai jamais fait. J'en ferai jamais, c'est pas possible", a-t-il dit d'un ton timide.

Son fils a été placé dans une famille d'accueil dès son incarcération en juin 2001. Il l'est toujours, alors même qu'il n'a jamais été question de sévices sexuels sur cet enfant. Thierry Dausque peut le voir "deux mercredi par mois".

Franck Lavier, condamné à six ans de prison ferme pour le viol supposé d'un de ses enfants, qu'il nie, a fait allusion à la grossesse actuelle de son épouse, Sandrine.

"Quand ma femme va accoucher, je veux pas qu'on dise à mon gosse que son père est un violeur d'enfants", a-t-il lancé.

"J'ai du mal à comprendre le pourquoi de la condamnation, j'ai rien à voir avec ça", a dit son épouse, Sandrine, condamnée à trois ans de prison avec sursis pour "corruption de mineurs".

D'AUTRES ENFANTS PLACES

Leurs quatre enfants sont également placés depuis quatre ans dans quatre familles distinctes. Franck Lavier peut voir ses filles deux heures tous les quinze jours.

Le prêtre Dominique Wiel, condamné à sept ans de prison ferme pour le viol présumé d'un enfant, a souligné une incohérence du dossier.

"Je me suis aperçu que les mêmes paroles d'enfants étaient considérées comme vraies pour moi et fantaisistes pour d'autres. Tout est absurde", a-t-il dit.

Daniel Legrand, condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis, pour agressions sexuelles, a assuré n'être jamais allé à Outreau.

"J'essaie de comprendre ce que peut être une agression sexuelle, j'essaie de l'imaginer depuis qu'on m'a arrêté en novembre 2001. Je crie mon innocence, je ne connais pas ces enfants, je ne connaissais pas l'existence de ces personnes ", a-t-il affirmé.

Enfin, l'huissier de justice Alain Marécaux, condamné à 18 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur un de ses fils, a déclaré : "Je suis incapable de faire ça sur un enfant, alors sur le mien, vous pensez bien...".

La cour a entendu comme témoin Claire Beugnet, responsable de l'aide sociale à l'enfance dans le Pas-de-Calais.

Celle-ci a précisé qu'outre les enfants des six accusés rejugés et des sept acquittés du premier procès, ses services avaient été amenés, à la suite de l'enquête pénale, à placer une quinzaine d'autres enfants de familles d'Outreau.

Même si l'affaire s'est effondrée en grande partie au premier procès, ces mesures de placement ont été reconduites. Karine Duchochois, l'une des acquittées de première instance, a ainsi dû attendre six mois de plus après l'arrêt de la cour pour revoir son enfant.

Le procès se poursuit jeudi par l'audition des enquêteurs.

Posted 19 years, 8 months ago on June 4, 2006
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