June 5, 2006

« Il souffre de ne les voir qu'une fois par mois »


L'an dernier, le 3 octobre il me semble, un père et sa compagne témoignaient au cours de l'émission « Ca se discute ». Ce père avait refait sa vie mais, malgré tous ses efforts, l'assistance publique ne lui rendait plus les enfants de sa précédente union. En effet, plutôt que de lever une mesure de placement, l'assistance publique travaillait les relations mère-enfants car celles-ci étaient distendues. Ce père souffrait beaucoup de cette situation.

Jérôme le Huec a quitté son travail, il est en grêve de la faim depuis 25 jours. Il souhaitait une résidence alternée pour son fils de 3 ans mais, selon le 19-20 de France 3 Rennes du 29 mai 2006, ce père n'aurait pas de nouvelles de son fils depuis quatre mois.

Gilles, un autre père, se bat depuis treize ans contre l'indifférence de son ex-épouse sans voir ses enfants. Trente procédures plus tard, les enfants ont grandi et les experts psychiatres attestent que le conflit les a douloureusement affectés.

Je m'avance à ce sujet, il ne me semble pas que ces trois pères ont le profil de Denis, le père décrit dans l'extrait de l'article de Libé qui suit. Mais abstraction faite de tous jugements, Denis souffre très certainement aussi du placement de ses enfants et des distances qui leurs sont imposées.

Le blog de Thalassa est également impressionnant. Ce couple a demandé de l'aide pour ses enfants, l'un d'eux a une tumeur, après quoi les services sociaux les ont évincés de la vie de leurs enfants. Le cas semble assez proche de l'affaire Kutzner (contre Allemagne) ainsi que du cas d'Alexis G. qui a été placé contre son gré et celui de ses parents, au CHU d'Angers.


En procèdant ainsi, par lectures et par recoupements entre diverses affaires, jusqu'aux manques de moyens, on peut constater que les institutions " contribuent, par leurs actions, à perturber la dynamique familiale et donc, à produire les symptômes qu'elles sont chargées de « traiter » " - Placements d'enfants : Les contradictions de l'institution, Sciences Humaines n°169, mars 2006.

Sur le net on trouve parfois des réactions et des cris de douleurs très vifs. Les enfants ne s'expriment que peu sur le net, le plus souvent ce sont des parents ou leurs proches qui rapportent leur douleur ou leurs écrits. Lorsque les enfants s'expriment, généralement des adolescents, leurs réactions sont parfois tout aussi virulentes.

Carnets de justice
par Dominique SIMONNOT
Libération, lundi 05 juin 2006

Aux policiers qui l'ont arrêté, Denis a déclaré : «J'ai jamais de chance, chaque fois que je bois et que je conduis, je me fais serrer !»

La présidente peste : «Eh bien monsieur, arrêtez de boire ! Je vous signale qu'en mélangeant cocaïne et alcool vous êtes un véritable danger !»

C'est la troisième fois que Denis, vendeur, 30 ans, comparaît pour conduite en état alcoolique. Son permis avait été annulé, et il est en mise à l'épreuve : «Là, après avoir bu pastis et bière, chez des amis, vous sortez acheter à boire ! Naturellement, vous perdez le contrôle de la voiture et heurtez le trottoir, crevant deux pneus ! Tout cela me rend très dubitative sur le déroulement de votre mise à l'épreuve !»

Dans la poche de Denis, les policiers ont trouvé cinq grammes de coke. Sa voix est basse, éraillée : «Je reconnais mes torts, je vois un psy pour me soigner.» La juge hausse les épaules : «Le problème, c'est que la justice, dans sa clémence, vous a déjà donné deux avertissements ! Alors, j'ai l'impression que votre prise de conscience est motivée par votre passage devant le tribunal !» Denis murmure : «Je travaille, il ne faut surtout pas que je perde mon travail !»

«Par chance, le trottoir n'était pas un piéton !» grince le procureur, qui réclame six mois ferme, éventuellement en semi-liberté.

L'avocate : «Il a un parcours très compliqué, séparé d'une femme alcoolique, leurs deux enfants sont placés, et il souffre de ne les voir qu'une fois par mois. Il a refait sa vie avec une compagne qui le soutient et qui est là au second rang !»

Tout le monde se tourne vers une rousse qui rougit. Cinq mois ferme, sans mandat de dépôt.
Posted 19 years, 4 months ago on June 5, 2006
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