June 19, 2006

Paradis et enfer : une vague superstition

NEW YORK (AP) - Le paradis et l'enfer ne sont plus ce qu'ils étaient: aux Etats-Unis, des intellectuels chrétiens estiment que la connaissance de ces deux concepts chez les fidèles américains est de plus en plus superficielle, au point de devenir une vague superstition.

Certes, le prénom Naveah composé avec les lettre inversées du mot paradis en anglais (heaven) connaît un réel engouement et les sondages montrent que la plupart des Américains croient en l'existence d'une forme de paradis.

Mais cela ne suffit pas à rassurer des penseurs chrétiens comme Jeffrey Russell, professeur d'histoire à l'université de Californie et auteur de "Paradise Mislaid: How We Lost Heaven and How We Can Regain It" ("Paradis égaré: comment nous avons perdu le paradis et comment nous pouvons le retrouver). Selon eux, la connaissance de la notion de paradis et d'enfer chez les fidèles se dégrade.

Un sondage Gallup publié en 2004 montre que 81% des Américains croient au paradis et 70% à l'enfer. Selon une enquête antérieure, 77% jugent leurs chances d'aller au paradis "bonnes" ou "excellentes", et peu estiment mériter l'enfer.

"La proportion de ceux qui disent croire au paradis est restée assez constante au cours des 50 dernières années, mais ce que les gens entendent par là a énormément changé", explique M. Russell. La confusion est telle chez certains, qu'ils croient au paradis mais pas en Dieu, s'étonne-t-il, évoquant l'influence du courant "New Age".

"Le paradis a progressivement été mis au rancard par les courants intellectuels dominants", écrit M. Russell. Quant à l'enfer, cela fait également longtemps, selon lui, que le sujet n'a pas été traité à l'église ou dans la littérature religieuse.

Son livre est un plaidoyer contre le "physicalisme", qui affirme que la connaissance s'acquiert seulement par les sens et la science empirique. M. Russell reproche à cette thèse moderne d'ignorer le sens moral et le surnaturel, notamment le paradis et l'enfer.

De son côté, le pasteur David Wells, du séminaire théologique Gordon-Conwella au Massachusetts se plaint depuis des années d'une érosion de l'enseignement des valeurs chrétiennes. Selon lui, le christianisme est sur la défensive en Occident face au scepticisme religieux, à la laïcité, au matérialisme et au consumérisme.

Lorsque la vérité chrétienne se heurte à l'idée dominante selon laquelle l'individu doit choisir ce qu'il juge bon pour lui, "quelque chose doit céder", estime-t-il. "Et dans le monde actuel, en Amérique et dans une grande partie de l'Occident, c'est le christianisme qui cède."
Une interrogation récurrente concerne le profil des candidats au paradis. A la question posée par un sondage "Newsweek"/belief.com l'an dernier "Une bonne personne qui n'est pas de votre religion peut-elle aller au paradis ou obtenir le salut?", 79% des Américains ont répondu oui.

Selon le Concile Vatican II (1962-65), les personnes qui ne connaissent pas l'Evangile mais cherchent Dieu sincèrement peuvent accéder au "salut éternel". Le cardinal américain Avery Dulles met toutefois en garde contre l"'optimisme irraisonné" de nombreux chrétiens qui supposent que "tout le monde ou presque doit être sauvé".

Les chrétiens peuvent "espérer que beaucoup, sinon tous, seront sauvés", selon le prélat. Mais, ajoute-t-il, le Nouveau Testament souligne "la nécessité absolue de la foi pour le salut" et affirme qu'il n'existe qu'une seule alternative: "la joie éternelle en la présence de Dieu" ou "le tourment éternel en l'absence de Dieu". AP

PARIS (AP) - Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry-Corbeil-Essonnes (Essonne), estime qu'"on aboutit à une grande fragilité pour l'enfant (...) en privilégiant la liberté des parents" dans le débat sur l'homoparentalité.

Dans "La Croix" de mardi, Mgr Michel Dubost juge "possible qu'il existe des couples homosexuels d'une grande générosité capables d'aimer des enfants". "Mais la question n'est pas là. Il s'agit de savoir ce qui est essentiel pour le bonheur de l'humanité et pour celui des enfants en particulier".

"Malgré les nouvelles techniques de fécondation, il n'y aura jamais de droit 'à' l'enfant, seulement des droits 'de' l'enfant. Et, parmi ces droits, ceux d'avoir une histoire inscrite dans une généalogie, de savoir qui est son père et sa mère", plaide l'évêque d'Evry. "Quand un enfant ne sait pas qui sont ses géniteurs ou qui seront ses 'parents éducateurs' dans trois-quatre ans, comment ne ressentirait-il pas de l'insécurité?".

Pour l'ecclésiastique, "l'Église se place résolument du côté de l'enfant". "J'ignore quand nous parlerons (de ce sujet, NDLR) mais la question est importante et ne peut être laissée aux surenchères électoralistes", ajoute-t-il.

Interrogé sur la légalisation du mariage et de l'adoption pour les homosexuels dans certains pays européens, Mgr Dubost constate qu'"en Europe et en France, la tendance est à la défense de l'égalité entre tous et au soutien des victimes". "Il est incontestable que les personnes homosexuelles ont été victimes de certaines discriminations et l'on comprend qu'elles demandent à ce que cela cesse".

"Mais, quel que soit le vocabulaire qu'elle emploie, aucune loi ne pourra jamais empêcher que le mariage soit un lien institué entre un homme et une femme, ni affirmer que l'enfant est un dû, et non un don", martèle-t-il. AP

Posted 19 years, 5 months ago on June 19, 2006
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