July 18, 2006

Jean-Louis Turquin veut savoir

BASTIA (AP) - L'ancien vétérinaire niçois Jean-Louis Turquin a annoncé son intention de chercher des réponses à la disparition de son fils en 1991 lors de sa sortie de prison, lundi matin, après dix ans et 34 jours de détention.

"J'ai encore quelque chose à faire parce que ne pas savoir, c'est ce qu'il y a de plus pénible pour moi et je veux savoir", a-t-il déclaré après avoir quitté la prison de Casabianda (Haute-Corse). "Je suis très heureux de sortir, de retrouver ma femme, de retrouver ma fille", a-t-il dit.

En mars 1997, Jean-Louis Turquin avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son fils, alors âgé de huit ans, disparu le 21 mars 1997. Le petit Charles-Edouard n'a jamais été retrouvé et Jean-Louis Turquin a toujours clamé son innocence.

Le tribunal d'application des peines de Bastia avait accordé il y a une semaine sa libération conditionnelle. Le parquet, qui s'était opposé à cette mesure, avait renoncé à faire appel de la décision. La justice a fait valoir qu'il a obtenu sa réinsertion au tableau de l'ordre des vétérinaires et une promesse ferme d'embauche de la Société protectrice des animaux de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). AP

ALERIA (AFP) - Le vétérinaire niçois Jean-Louis Turquin, libéré mardi après dix ans de prison, a promis de consacrer sa "nouvelle" vie à chercher ce qui est arrivé à son fils, pour l'assassinat duquel il avait été condamné en 1997 à 20 ans de réclusion.

"Je ne sais pas s'il est encore vivant ou mort", a-t-il soufflé d'une voie chevrotante à une foule de journalistes qui l'attendait à sa sortie de centre de détention de Casabianda, près d'Aleria (Haute-Corse).

"C'est ça le plus difficile à vivre, je préfèrerais savoir qu'il est mort plutôt que de ne pas savoir. Je n'ai pas de piste privilégiée, mais je vais toutes les exploiter jusqu'au bout, jusqu'à ma mort", a lancé cet homme de 57 ans, qui a toujours clamé son innocence.

En serrant à ses côtés sa femme Nadine, qui avait appris son existence par la presse, l'a rencontré au parloir et s'est mariée avec lui en détention il y a six ans, M. Turquin a promis de déposer une troisième requête en révision de son procès fin 2006 ou début 2007, avec des "éléments nouveaux".

Il avait été condamné pour l'assassinat de son fils de 8 ans, Charles-Edouard, dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Le Tribunal d'application des peines (TAP) de Bastia a ordonné, le 11 juillet, une libération conditionnelle après seulement 10 ans et 16 jours de prison.

"C'est une décision très rare", s'est enthousiasmé Me Olivier Morice, l'avocat de M. Turquin. "D'ordinaire, une libération conditionnelle est accordée notamment si le condamné reconnaît sa culpabilité. Parce que l'on considère qu'une personne ne peut être réinsérée si elle persiste à refuser la décision de la justice", a argumenté le défenseur. "L'accorder à M. Turquin, qui continue de crier son innocence, prouve la gêne de la justice", a ajouté Me Morice.

Le vétérinaire habitera désormais Arles, où il travaillera pour la SPA locale.

Le 21 mars 1991, M. Turquin, en instance de divorce, signale la disparition de Charles-Edouard. Le 6 mai, convaincue de sa culpabilité, son épouse enregistre à son insu M. Turquin qui avoue avoir tué leur fils et enterré son corps dans une commune voisine.

"Je n'étais pas moi-même, j'étais follement amoureux de ma femme, prêt à dire n'importe quoi pour qu'elle revienne", souffle le vétérinaire à sa sortie de prison, assurant que son ex-femme lui promettait des "faveurs sexuelles" s'il s'expliquait.

M. Turquin évoque "deux pistes", qu'il jure d'explorer jusqu'au bout.

La "piste israélienne", d'abord. En 1993 et 1999, un détective privé et un témoin affirment que l'enfant est dans une école talmudique en Israël, où sa mère s'était rendue avant sa disparition. "Il est dans une secte, il est peut-être séquestré", a avancé M. Turquin.

Puis la piste de l'accident. En juillet 2003, un avocat annonce qu'un détenu à Toul, Paul Buchheit, affirme qu'un co-détenu lui a dit avoir percuté l'enfant lors d'un cambriolage et avoir fait disparaître le corps. Buchheit promet de donner le nom du co-détenu quand il sortira de prison. Il est libérable en 2011.

Les deux pistes ont été écartées lors de deux précédentes demandes de révision.

"J'ai discuté longuement avec Buchheit", avance Me Morice. "Je crois qu'il a des éléments intéressants à dire, mais nous en réservons la teneur à la commission de révision", a conclu l'avocat.

Posted 19 years, 6 months ago on July 18, 2006
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