September 11, 2005

L'école à la dérive

En écho aux « jeunes à la dérive. »


Dans le cadre de la grande manifestation qui a marqué l'ouverture de la semaine annuelle de la fraternité, le ministre fédéral des Affaires étrangères, M. Joschka Fischer, s'est vu décerner la médaille Buber-Rosenzweig attribuée à ceux qui contribuent à l’entente entre des groupes ethniques et religieux. Extrait de son discours du 3 mars 2003 :

"Là où l'on brûle des livres, on finit par brûler des hommes", Heinrich Heine le disait déjà dans sa tragédie Almansor, même s'il pensait alors aux atrocités de la Reconquista espagnole et non pas à l'antisémitisme mortel des nazis. Ce n'est pas un phénomène du hasard si, en 1933, la barbarie nazie a commencé par un autodafé de livres.


Le site de Sauver les lettres est riche d'information et propose également de nombreux liens vers d'autres sites associatifs

http://www.sauv.net/


UNE INTERVIEW D'ALAIN BENTOLILA
Septembre 2005, http://www.defenseurdesenfants.fr
Extraits des propos recueillis par Anne Terrier :

Les chiffres à prendre en compte sont ceux émanant de la Journée d'appel et de préparation à la Défense, qui remplace le service militaire. A cette occasion, tous les jeunes gens et jeunes filles âgés de 17 à 19 ans sont soumis à des tests. Les derniers chiffres, qui datent de 2002-2003, font état de 11,6% de ces jeunes "en difficultés inégales de lecture". Cela recouvre une vaste gamme de difficultés, depuis l'analphabétisme (difficulté à déchiffrer un mot qui n'a encore jamais été lu) jusqu'à la difficulté à tirer le sens d'un texte de 15 lignes.

...
En 1980, le Premier Ministre répondait à l'OCDE : il n'y a pas d'illettrés en France, puisque l'enseignement est obligatoire dans notre pays. (...) Par la suite, une confirmation a été donnée avec le taux d'illettrisme parmi les allocataires du RMI - autour de 33% - et parmi les détenus en maison d'arrêt - autour de 3 %.

...
Les causes de l'illettrisme sont évidemment à chercher du côté de l'école; non pas que celle-ci soit responsable de l'illettrisme, mais elle se montre incapable d'en inverser la courbe. Pourquoi ? Parce que notre école est faite pour les bons élèves. Elle s'adresse à eux, et laisse les autres de côté. L'école reproduit les inégalités sociales et, plus grave encore, les cristallise et creuse les écarts.

...
En France, on est peu enclin à faire des évaluations, et donc on continue comme par le passé. (...) Au lieu de cela, les élèves traînent leurs difficultés jusqu'au collège, et ensuite on les éjecte du système en leur proposant une multitude d'orientations qui sont en fait des voies de garage.

...
Ceux qui possèdent les 3.000 mots de base savent adapter leur langage à leur interlocuteur: ils n'ont donc pas de problème dans la vie quotidienne. En revanche, ceux qui ne maîtrisent qu'un vocabulaire de 450 mots ne constituant même pas le langage de tout le monde sont enfermés dans leur propre système. Avec 450 mots, on ne peut ni lire les journaux, ni trouver un emploi, ni effectuer des démarches administratives ou juridiques.

La pire des choses est le mélange des langues, le "jargon", quel qu'il soit.


PARIS (AFP), vendredi 9 septembre 2005, 14h54 - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a demandé vendredi à ses préfets de "mettre le paquet" contre les violences aux personnes, un secteur de la délinquance "pas maîtrisé", en hausse depuis le début de l'année.



Le Monde le 13.09.05 | 20h40
L'enseignement supérieur en France épinglé par l'OCDE, extraits :

La France doit "faire encore des efforts" pour son enseignement supérieur, car l'investissement public qui y est consacré reste "insuffisant", estime l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), mardi 13 septembre, dans son rapport annuel sur l'éducation, d'autant que 40 % des étudiants échouent encore à décrocher un diplôme.

Engagée depuis vingt ans dans la massification des études supérieures, la France a doublé son accueil post-bac en trente ans. Selon le document de l'OCDE, 18 % des jeunes accédaient à des études supérieures dans les années 1970 contre 35 %, vingt ans après, et 39 % en 2003.

Mais, en comparaison avec les autres pays industrialisés, si la France a effectué le plus grand bond quantitatif après la Corée du Sud, elle demeure mal classée (19e sur 26), d'autant que seuls 60 % des étudiants obtiennent un diplôme avant de quitter le système.



Le Monde le 13.09.05 | 20h32
Eclairage - Le niveau d'études toujours plus déterminant pour trouver un emploi

Le Monde le 13.09.05 | 13h45
Enquête - L'humiliation des élèves, reflet des carences pédagogiques françaises

Le bonnet d'âne appartient aux images d'Epinal. Le sparadrap sur la bouche, les coups de règle sur les doigts ou les lignes à copier ont théoriquement disparu des salles de classe. On la croyait révolue, mais l'humiliation des élèves, phénomène largement ignoré de l'institution scolaire, perdure, même si elle a pris d'autres formes.



La note de l'OCDE propose un rapide survol de la situation du système éducatif en France avec des indicateurs actualisés qui permettent de comparer les résultats des systèmes éducatifs à l’échelle internationale. Extrait :

Les taux de chômage des personnes n'ayant pas atteint le niveau de fin d'études secondaires sont très élevés dans un certain nombre de pays dont la France, et bien qu'ils reculent avec l'âge, ils restent en général à des niveaux assez importants, signe de difficultés durables d’insertion (indicateur C4). Dans les pays de l'OCDE, la proportion des jeunes non scolarisés au chômage dans la tranche d'âge des 20-24 ans ayant un niveau de formation inférieur au deuxième cycle du secondaire est de 14 pour cent en moyenne en 2003 alors qu’il est d’au moins 18 pour cent dans un petit groupe de pays comprenant l’Allemagne, la Belgique, la Finlande, la France, la Pologne, la République slovaque et la République tchèque (voir tableau C4.3).

La même tendance générale ressort clairement dans la plupart des pays: plus le niveau de formation est élevé, plus la probabilité de travailler est grande.


Voir également www.oecd.org/france-fr

L'avis de l'UNICEF concernant l'ex URSS, après la chute du mur, extraits :

« Il y a six mois que nos parents n’ont reçu ni salaires ni allocations familiales. Nos enseignants sont en grève, et donc nous ne recevons pas une instruction complète. Notre école tombe en ruine. Il n’y a rien pour repeindre l’école. Le toit laisse passer la pluie. Chaque année tout empire. »
Elève de quatrième en Carélie, en Russie, cité dans l’Uchitel’skaia Gazeta, 20 mai 1997.

Une éducation de base de qualité est une des clés du développement de l’enfant. Une bonne éducation ne fournit pas seulement des faits et des chiffres - elle reconnaît les droits et les responsabilités des enfants en tant que jeunes citoyens. En renforçant ce rôle, les réformes dans le domaine de l’éducation font partie intégrante de la transition vers des sociétés plus humaines et une meilleure qualité de vie.

La mobilisation des parents et des communautés est un moyen de se libérer de la tutelle excessive de l’Etat et un rempart vital contre le maigre financement public et l’inertie des institutions. On peut encourager les parents à collaborer à l’organisation d’activités extrascolaires et au rétablissement d’autres aspects du rôle social de l’école.

Posted 20 years, 3 months ago on September 11, 2005
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