July 31, 2006

24 heures de « passage sûr »

Cette décision a été prise après la mort, dimanche, de 52 civils, dont 30 enfants, à Cana, dans le sud du Liban, lors de raids aériens israéliens contre cette localité.

24 HEURES DE "PASSAGE SÛR" POUR LES CIVILS

Auparavant, le porte-parole du Département d'Etat Adam Ereli avait indiqué, à Jérusalem, que cette suspension avait été décidée par Israël pour se donner le temps de mener une enquête sur le bombardement de Cana. L'Etat hébreu "se réserve le droit, évidemment, d'agir contre des cibles préparant des attaques contre lui", avait également dit M. Ereli. La décision d'Israël est intervenue à l'issue de discussions, tard dans la soirée de dimanche, entre la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et des hauts responsables israéliens.

Israël coordonnera également, avec les Nations unies, une période de 24 heures de "passage sûr" pour les civils qui souhaitent quitter le secteur, a ajouté M. Ereli.

La sécrétaire d'Etat Condollezza Rice est arrivée samedi soir à Jérusalem, pour la deuxième fois en une semaine, pour tenter de trouver une issue à la crise au Proche-Orient. Elle devait ensuite se rendre à Beyrouth mais le bombardement de Cana l'a obligée de renoncer à ce déplacement et elle a décidé de rentrer lundi à Washington.

Le Monde, 31 juillet 2006
Israël suspend ses frappes aériennes sur le Liban pendant 48 heures

Des servantes philippines empêchées de fuir
Leurs employeurs libanais refusent par tous les moyens de les laisser rentrer au pays.
Par Isabelle DELLERBA
Libération, Lundi 31 juillet 2006

«Madame est gentille. Madame me laisse rentrer chez moi.» Joséphine, une valise noire flambant neuve à la main, n'en finit plus de remercier sa patronne qui lui a accordé le droit de retourner aux Philippines. Alors que les autres étrangers ont déjà presque tous fui le pays constamment bombardé par l'aviation israélienne, des milliers d'Asiatiques attendent encore d'être évacués. Certains de leurs employeurs refusent de leur rendre leurs passeports, indispensables sésames pour pouvoir quitter le Liban. «J'ai des amies qui ont été enfermées à double tour chez elles, raconte Maria, 25 ans. Elles n'ont même plus le droit de descendre dans la rue. Leurs maîtres ont trop peur qu'elles s'échappent.»

Faire-valoir. La plupart des Philippines immigrées au pays du Cèdre travaillent comme bonnes à tout faire. Corvéables à merci, payées une misère, elles sont totalement dépendantes de leurs patrons, qui conservent leurs papiers d'identité et n'ont pas toujours envie de les voir abandonner la résidence familiale. Et pour cause. Ces jeunes femmes non seulement s'occupent des courses, de la cuisine, du ménage et des enfants, mais elles représentent aussi un indiscutable faire-valoir pour quiconque prétend appartenir à la bonne société.

...


PARIS (AP) - Soixante enfants libanais sont arrivés samedi en fin d'après-midi à l'aéroport parisien de Roissy, pour passer un mois de vacances en France.

Ils ont quitté Beyrouth pour Chypre par bateau avec 16 accompagnateurs, avant de prendre à Larnaca un vol spécial à destination de Roissy.

Ils ont été accueillis par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, également président du Conseil général des Hauts-de-Seine qui a invité les enfants âgés de 12 à 16 ans, en coopération avec l'Association médicale franco-libanaise. AP


NATIONS UNIES (AP) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une déclaration exprimant son "choc extrême et sa détresse", mais ne condamnant pas le bombardement de Cana par l'armée israélienne.

"Le Conseil de sécurité exprime son choc extrême et sa détresse face au bombardement par les forces israéliennes de défense d'un immeuble d'habitation à Cana, au sud-Liban, qui a causé la mort de dizaines de civils, pour la plupart des enfants, et blessé de nombreux autres", dit la déclaration finale, adoptée lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Dans sa déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité exprime également "son inquiétude face à la menace de l'escalade de violence et ses conséquences graves sur la situation humanitaire, appelle à la fin de la violence, et souligne l'urgence d'obtenir un cessez-le-feu durable, permanent et pérenne".

Le texte appelle enfin les membres du Conseil de sécurité à "travailler sans délai pour adopter une résolution en vue d'un règlement durable de la crise".

D'autres points discutés par les diplomates, dont un "appel pour une cessation des violences en cours" ont été supprimés de la déclaration après les dernière consultations du Conseil de sécurité, alors que le Qatar souhaitait au nom des pays arabes qu'un langage plus ferme soit employé. AP


BEYROUTH (Reuters) - Des avions de guerre israéliens ont effectué lundi des frappes sur l'est du Liban menées, selon des sources proches de la sécurité libanaise, peu après la suspension par l'Etat juif, pour 48 heures, de ses raids aériens sur le Sud-Liban.

Israël affirme quant à lui que ces frappes sont intervenues pendant la nuit, avant l'entrée en vigueur de la suspension.


NEW YORK (Reuters) - Le Hezbollah est responsable de la mort de 54 civils libanais, parmi lesquels 37 enfants, dans une frappe israélienne, a estimé dimanche dans une interview le vice-Premier ministre israélien, Shimon Peres.

Israël a décidé de suspendre pendant 48 heures ses raids aériens au Sud-Liban pour mener une enquête sur ces frappes.

Le co-lauréat du Prix Nobel de la Paix 1994 a estimé que la communauté internationale devait faire pression sur le Hezbollah pour qu'il cesse ses attaques.

"(Le bombardement de Cana) est une tragédie, et tout particulièrement la mort d'enfants. S'il y a une chose que nous n'aimons pas voir, c'est bien un enfant devenir une victime de la guerre. Mais nous nous trouvons dans une situation très particulière dont nous ne sommes pas responsables", a dit Peres.

"Si le Liban veut un cessez-le-feu, il doit dire au Hezbollah d'arrêter de se battre et il y aura un cessez-le-feu", a-t-il ajouté. "Il faut faire pression sur le Hezbollah".

Lorsqu'on lui a demandé où se trouvaient les responsabilités dans l'affaire du bombardement de Cana, l'ancien chef de gouvernement a répondu: "C'est totalement la faute (du Hezbollah)".

La guerre au Liban a été provoquée par l'enlèvement, le 12 juillet, de deux militaires israéliens par le Hezbollah lors d'un raid en territoire israélien.

Israël cherche désormais à en finir avec le Hezbollah, qui est soutenu par l'Iran et la Syrie.

"Tant qu'on nous attaquera, il nous faudra nous défendre", a dit Peres, qui devait prendre la parole devant une organisation juive américaine.

"Vous me demandez quand tout cela va s'arrêter? Il y a trois cas possibles: soit le Hezbollah n'a plus de munition, soit il se fatigue, soit le gouvernement libanais lui met la pression".


Dans une interview à «Liberation», le vice-premier ministre du gouvernement israélien affirme que l'Etat Hébreu «se défend»
LIBERATION.FR : Mercredi 26 juillet 2006

"Ce sera nous ou le Hezbollah !", avez-vous lancé mardi devant les députés israéliens…

Oui, c’est nous ou eux. Ils nous ont attaqués, on se défend. Et c’est vrai aussi pour le Liban. C’est le Hezbollah qui détruit le Liban. C’est une organisation libanaise qui combat contre son pays, qui sert les intérêts de l’Iran qui cherche à créer un hégémonie perse au Moyen-Orient. Pourquoi le Liban aurait-il besoin d’avoir le Hezbollah ? Le gouvernement libanais avait été capable de se débarrasser des Syriens pourquoi ne peut-il pas désarmer le Hezbollah ? Nous avons aujourd’hui un quartet de la terreur : deux états - la Syrie et l’Iran - et deux semi-états – l’un en train de se constituer, le Hamas, et un état à l’intérieur d’un état, le Hezbollah. La Syrie a un double langage. Elle est aujourd’hui plus proche de l’Iran qu’aucun autre pays. Notre armée a quitté le Liban en 2000 en accord avec la résolution 1559 de l’Onu, et nous n’avons jamais cherché à capturer un soldat libanais ou un civil, on ne s’est pas mêlé de la politique libanaise, et nous avons été attaqués.
Tous les gens qui nous critiquent aujourd’hui qui trouvent que nous avons une réponse « disproportionnée » devraient nous dire quoi faire quand des milliers de roquettes sont tirées sur notre pays. Et s’ils peuvent faire quelque chose. Ils vont nous défendre ? La communauté internationale va-t-elle empêcher l’Iran et la Syrie de fournir des roquettes et des missiles, des armes et de l’argent pour attaquer Israël ? Empêcher le Hamas de tirer des roquettes sur Israël depuis Gaza ? De prendre en otage un soldat israélien sur le sol israélien ?....




Une de El Watan, quotidien d'Algérie


« C’est pas Israël, c’est l’autre qui a commencé »
El Watan - Lundi 31 juillet 2006 - 6
IDÉES - DÉBAT

Il faut être un homme politique ou un journaliste de très mauvaise foi, pour invoquer le «droit à l'autodéfense» d'Israël, en comparant l’enlèvement de deux soldats par une milice à cette destruction sans précédent du Liban, pire qu’en 1982 et 1996. Mais l’opinion publique n’est pas dupe, les images parlent d’elles-mêmes. Tous les citoyens du monde regardent incrédules cette grave dégénérescence des puissances occidentales incapables de stopper cette descente aux enfers du peuple libanais.

Comme le dit l’historien pacifiste juif, Ilan Pappe, professeur à Haïfa: «Dès qu’il est question d’Israël, les politiciens occidentaux abandonnent toute considération morale ou éthique. Ils sont totalement aveuglés. Il s’agit de bien plus qu’un extrême attachement émotionnel. Il s’agit d’une véritable programmation mentale.»

LE LIBAN TRAHI PAR L’OCCIDENT

Comme toujours, la plupart des informations sur le conflit entre Israël et ses voisins tournent à l'enfantillage: «C'est pas Israël, c’est l’autre qui a commencé!» Au bout que quelques minutes de reportages tendancieux, on complique le conflit en le ramenant à 1967, à 1948, puis à l’holocauste pour enfin remonter aux temps bibliques. Depuis sa création par les puissances coloniales en 1948, l’Etat d’Israël n'a jamais été menacé dans son existence, mais au contraire toujours encouragé dans sa politique expansionniste par ses puissants protecteurs.

Comment Israël et l’Occident peuvent-ils décemment se plaindre de la détention d'un soldat par le Hamas, ou de deux par le Hezbollah, alors qu'Israël détient des milliers de Palestiniens et de Libanais depuis des années, généralement sans procès, souvent torturés, sans oublier le sinistre Guantanamo.

...

Edito d'El Watan sur le net...

L’inutile ligue
Le massacre de plus de cinquante femmes et enfants libanais par l’armée israélienne a mis nettement en relief la faiblesse structurelle du monde arabe. Celui-ci semble tétanisé, hébété face à l’agression sioniste contre le Liban et la bande de Ghaza. Jamais il n’est apparu aussi divisé, aussi dispersé. Il est pour ainsi dire une coquille vide, dépassé par les évènements, comme cette ligue qui porte son nom. Jamais une organisation régionale ou internationale n’a montré autant d’incompétence et de lâcheté (...)

Posted 19 years, 3 months ago on July 31, 2006
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