September 11, 2006

L'Elysée accusé de verrouiller la justice


PARIS (AP) - Laurent Le Mesle est "un magistrat de très grande qualité" et "pas un militant de l'UMP", a répliqué lundi le parti majoritaire face aux remous provoqués par la possible nomination de l'ancien conseiller judiciaire de Jacques Chirac au poste sensible de procureur général de Paris.

"Le vrai critère pour une nomination, c'est la compétence et Laurent Le Mesle est unanimement reconnu pour sa très grande compétence", a répondu la porte-parole de l'UMP Valérie Pécresse lors d'un point de presse. Il "n'est pas un militant de l'UMP" mais "un magistrat de très grande qualité", a-t-elle ajouté.

"Cette nomination n'est pas effective", a précisé Luc Chatel, également porte-parole du parti de Nicolas Sarkozy.

La nomination de Laurent Le Mesle au poste de procureur général de Paris pourrait être annoncée le 6 octobre en conseil des ministres. Actuel directeur de cabinet du ministre de la Justice Pascal Clément, il a aussi été conseiller judiciaire de Jacques Chirac.

Dimanche, le N°1 du PS François Hollande a accusé le chef de l'Etat de vouloir "se protéger des éventuelles poursuites judiciaires qui pourraient être engagées à son endroit" après la fin de son mandat. Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats, a également jugé samedi que cette nomination serait "choquante". AP


PARIS (Reuters), le 13 septembre 2006 - Laurent Le Mesle, ancien conseiller de Jacques Chirac, a été nommé procureur général de Paris, selon le compte-rendu du conseil des ministres.

L'annonce de la désignation de l'actuel directeur de cabinet du ministre de la Justice avait suscité la colère de l'opposition de gauche et des syndicats de magistrats au début de la semaine.

Le procureur général de Paris occupe un poste-clef pour le traitement des dossiers politico-financiers les plus sensibles.

PARIS (AFP) - La nomination attendue comme procureur général de Paris de Laurent Le Mesle, proche de Jacques Chirac, suscite l'émotion chez les magistrats et l'opposition qui y voient une volonté de main mise sur la justice au moment où le chef de l'Etat va perdre l'immunité présidentielle à la fin de son mandat.

Directeur de cabinet du garde des Sceaux Pascal Clément, ancien conseiller du président Chirac pour la Justice, Laurent Le Mesle, 55 ans, est donné depuis des mois comme le prochain Procureur général de la cour d'appel de Paris, pour remplacer Yves Bot, qui doit devenir en octobre avocat général à la Cour de justice des Communautés européennes à Luxembourg.

Pascal Clément a affirmé vendredi que le Conseil des ministres du 6 octobre nommerait le prochain procureur général de Paris, poste pour lequel il y a "plusieurs candidats", a-t-il assuré tout en soutenant implicitement son directeur de cabinet qui n'est "pas un magistrat engagé" et "n'a pas de carte politique".

La nomination de M. Le Mesle serait "choquante" affirmait pourtant samedi, dans Libération, Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), dénonçant "l'extrême proximité" du magistrat avec Pascal Clément et Jacques Chirac.

Pour Aida Chouk, présidente du Syndicat de la Magistrature (SM, gauche), "c'est un problème généralisé". "Depuis que la droite est au pouvoir, elle nomme dans les grosses juridictions des gens proches d'elle", disait-elle dimanche à l'AFP.

Sur France Info, le premier secrétaire du PS, François Hollande a estimé qu'il s'agissait "pour le président sortant de se protéger des éventuelles poursuites judiciaires qui pourraient être engagées à son endroit" car "chacun sait qu'il y a un risque pour Jacques Chirac d'être rattrapé par ce qu'on appelle les emplois fictifs de la ville de Paris".

Le code de procédure pénale donne des pouvoirs importants au procureur général: la police judiciaire est placée "sous sa surveillance", il a "autorité" sur tous les officiers du ministère public et les procureurs lui remettent chaque mois "un état des affaires de son ressort".

Si les syndicats de magistrats ne mettent pas en cause les capacités de Laurent Le Mesle, professionnel reconnu, pour devenir le plus important procureur général de France, ils soulignent son parcours "politique".

Cet homme à l'allure distinguée est notamment connu pour avoir été évincé de son poste de sous-directeur à la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) par la ministre socialiste Elisabeth Guigou fin 1998.

Mme Guigou lui reprochait d'avoir réaffirmé dans un ouvrage que le garde des Sceaux pouvait donner "des instructions" au parquet "à tous les stades de la procédure", alors qu'elle avait interdit toute intervention dans les dossiers individuels à son arrivée place Vendôme en juin 1997.

M. Le Mesle avait alors été nommé procureur de la République à Nancy puis, en juillet 2002, il avait été rappelé par l'Elysée au poste de conseiller de Jacques Chirac pour la justice.

Il était devenu directeur de cabinet de Dominique Perben à la Chancellerie en 2004, un poste conservé à l'arrivée de Clément en juin 2005.

Fait rare chez les proches de Jacques Chirac, M. Le Mesle a la réputation d'avoir de bons rapports avec celui qui aspire à lui succéder, Nicolas Sarkozy.




©delize - lundi 11 septembre 2006, 15h00


Posted 19 years, 4 months ago on September 11, 2006
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