September 17, 2006

Benoît XVI s'est dit « désolé »


Nouvel Obs, 15 septembre
Islam : le CFCM demande des explications au Vatican

Extraits :

Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, demande au Vatican de s'expliquer sur les propos de Benoît XVI sur l'islam et "la raison".

"Nous souhaitons que l'Eglise nous donne très rapidement son opinion et clarifie sa position, afin qu'elle ne confonde pas l'islam, qui est une religion révélée, et l'islamisme qui n'est plus de la religion mais une idéologie politique", a expliqué Dalil Boubakeur, qui se trouvait jeudi en Allemagne pour un séminaire.

"Inexact et opportuniste"
Plus tôt mercredi, Ingrid Mattson, la présidente d'une importante organisation islamique américaine, l'Islamic Society of North america, a estimé que les critiques du pape étaient "inexactes et opportunistes".

"Berceau de la science"
En Italie, un responsable musulman italien "espère que ces propos ne seront pas utilisés par les fondamentalistes islamistes".
"Le pape dans son discours a négligé le fait que le berceau de la science a été l'islam et que les philosophes grecs ont d'abord été traduits par des musulmans avant d'entrer dans l'histoire européenne", a relevé Ejaz Ahmad, président de la communauté pakistanaise et membre de la consultation sur l'islam organisée par le gouvernement à l'agence Ansa.


PARIS (AFP), extraits - La Grande Mosquée de Paris (GMP) et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) ont annoncé vendredi leur retrait du bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM), paralysé depuis plus d'un an par un conflit interne.

"Toutes les tentatives de conciliation proposées aux différentes parties de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) ont malheureusement échoué, entraînant le dysfonctionnement du bureau exécutif du CFCM", selon un communiqué. "Devant ce constat, la FGMP et l'UOIF ont décidé purement et simplement de se retirer du bureau exécutif".

...
Le CFCM avait été installé en 2003 par M. Sarkozy, après des années d'efforts des gouvernements de gauche comme de droite, pour représenter l'islam, deuxième religion du pays avec quelque cinq millions de personnes, soit la première communauté musulmane de l'Union européenne.

CITE DU VATICAN (Reuters) - Le pape Benoît XVI s'est déclaré, lors de sa bénédiction de l'angélus, profondément désolé par la réaction des musulmans à son discours de Ratisbonne, par lequel il dit avoir voulu qu'inviter à l'ouverture d'un dialogue franc et sincère.

Le souverain pontife, qui s'exprimait, dans sa résidence d'été de Castelgandolfo, pour la première fois depuis que ses propos de Ratisbonne ont soulevé un tollé dans le monde musulman, a assuré que la citation qu'il avait faite d'un souverain byzantin "n'exprime en aucune manière mes pensées personnelles".

"Je suis profondément désolé pour les réactions, dans certains pays, à quelques passages de mon discours à l'université de Ratisbonne, qui ont été jugés offensants pour la sensibilité des musulmans", a-t-il dit aux pèlerins.

"Il s'agit, en fait, d'une citation extraite d'un texte du Moyen Age, qui, en aucune manière, ne reflète mes pensées personnelles. J'espère que cela servira à apaiser les coeurs et à clarifier le sens réel de mon discours, qui dans sa totalité était et reste une invitation à un dialogue franc et sincère, dans le respect mutuel", a-t-il dit.

Lors d'une conférence à l'université de Ratisbonne, le pape a cité l'empereur byzantin Manuel II Paléologue qui, au XIVe siècle, accusait Mahomet d'avoir semé le Mal et l'inhumanité pour avoir prôné la diffusion de son enseignement par les armes.

"La violence est incompatible avec la nature de Dieu et avec la nature de l'âme", avait souligné le pape, qui avait employé les termes de "djihad" et de "guerre sainte".

Benoît XVI s'est déjà dit "désolé" samedi que ses propos sur l'islam aient été jugés offensants pour les musulmans, mais nombre de ces derniers ont jugé cette déclaration insuffisante et réclament toujours des excuses du chef de l'Eglise catholique.

Benoît XVI se dit "désolé", les musulmans veulent plus
Reuters, samedi 16 septembre 2006, 18h20

Bombes incendiaires contre cinq églises chrétiennes à Naplouse
Reuters, samedi 16 septembre 2006, 17h47


MADRID (LatinReporters.com) - La "réalité historique" et la "liberté d'expression" sont invoquées en Espagne par une majorité de grands journaux pour soutenir le pape Benoît XVI, cible de la colère du monde musulman qui accuse le souverain pontife d'avoir associé l'islam à la violence.

Dans un discours prononcé le 12 septembre à l'université de Ratisbonne (Allemagne), le pape citait les propos sur le djihad (guerre sainte) tenus au 14e siècle devant un érudit persan par l'empereur byzantin Manuel II Paléologue: "Montre-moi ce que Mahomet a apporté de neuf et tu ne trouveras que des choses perverses et inhumaines, tel son commandement de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait".

Benoît XVI ajoutait, dans son même discours, que "l'empereur explique ainsi minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi par la violence est irrationnelle. La violence contraste avec la nature de Dieu et la nature de l'âme".

Neuf mois après la crise des caricatures de Mahomet, le tollé dans le monde islamique a été immédiat au niveau populaire, médiatique et diplomatique. Des églises ont été attaquées samedi en Cisjordanie et en Irak.

Ce nouvel incendie entre civilisations était analysé samedi par quatre grands journaux espagnols, deux de gauche (El Pais et El Periodico), un libéral de centre droit (El Mundo) et un conservateur catholique (ABC).

Proche du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, qui prône l'Alliance des civilisations entre l'Occident et le monde musulman (maxi-syndrome de Stockholm après les attentats islamistes de Madrid?), El Pais est le seul à critiquer le chef de l'Eglise catholique. Sous le titre "Dangereux malentendu", l'éditorialiste du journal regrette le manque "d'instinct politique" qui différencierait le pape actuel du "grand politique" qu'était son prédécesseur Jean Paul II. El Pais ajoute que "le discours du pape Ratzinger en tant que réflexion contre le fanatisme religieux n'aura pour effet immédiat et manifeste que d'accroître ce phénomène".

"Nous sommes dans une situation similaire à l'affaire des caricatures de Mahomet... Comme alors, on doit défendre la liberté d'expression, un droit dont ne sont pas exclus les dirigeants religieux" estime par contre l'éditorialiste d'El Periodico. "Il serait ingénu, poursuit-il, de penser que Benoît XVI a été imprudent et il est probablement plus exact de considérer qu'il était conscient de ce qui pouvait survenir en exprimant son opinion... Il serait injuste de lui demander de renoncer au débat intellectuel parce que d'autres préfèrent le cri à la confrontation dialectique".

Reprochant à ceux qui critiquent le pape de "diffuser une interprétation biaisée" de ses paroles, l'éditorialiste du quotidien ABC écrit pour sa part que "les représentants du monde musulman, religieux ou politiques, vivant ou non dans des pays européens, doivent accepter la liberté d'expression et de pensée en vigueur dans les sociétés occidentales et qui, dans ce cas, protège le Saint-Père".

Enfin, El Mundo reproduit un article de Magdi Allam, éditeur adjoint du Corriere della Sera. Cet influent journaliste et écrivain, musulman italien d'origine égyptienne, prétend que le pape est aujourd'hui menacé pour avoir exposé "la réalité historique", que "tout musulman honnête et rationnel devrait accepter".

"L'idéologie de la haine est une réalité ancestrale qui existe au sein de l'islam depuis ses origines, à cause de son refus de reconnaître et respecter la pluralité des communautés religieuses" précise Magdi Allam. "Je suis atterré de constater, conclut-il, que même les musulmans dits modérés ont renoncé au signe de la raison et se sont rangés du côté de la guerre sainte, dont ils seront sans doute les principales victimes".

Question-conclusion de LatinReporters : religions = pièges à c...?


DJAKARTA (Reuters) - Les récents propos du pape Benoît XVI sur l'islam risquent de porter un coup à l'harmonie religieuse dans le monde, estiment des dirigeants gouvernementaux et des dignitaires religieux de plusieurs grands pays musulmans, de l'Indonésie au Pakistan ou à l'Egypte.

Lors d'une conférence à l'université de Ratisbonne, le pape, qui vient d'effectuer une visite en Bavière, a cité le souverain byzantin Manuel II Paléologue qui, au XIVe siècle, accusait Mahomet d'avoir semé le Mal et l'inhumanité pour avoir prôné la diffusion de son enseignement par les armes.

"La violence est incompatible avec la nature de Dieu et avec la nature de l'âme", avait souligné le pape, qui avait utilisé les termes de "djihad" et de "guerre sainte".

Un choeur grandissant de dignitaires musulmans a demandé à Benoît XVI de s'excuser pour ses propos: ainsi, le président du Conseil turc des Affaires religieuses, Ali Bardakoglu. Le pape doit se rendre en novembre en Turquie, pays laïque mais majoritairement musulman, à l'invitation du président Ahmed Necdet Sezer, garant de la laïcité héritée d'Atatürk.

L'Assemblée nationale pakistanaise, chambre basse du parlement d'Islamabad, a de son côté adopté à l'unanimité une résolution condamnant les propos du pape. "Cette déclaration a blessé les sentiments des musulmans", lit-on dans le texte de la résolution. "Ils sont aussi contraire à la charte des Nations unies. Cette chambre exige du pape qu'il retire ses propos, dans l'intérêt de l'harmonie entre les différentes confessions du monde".

Le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères a déclaré que quiconque jugeait que l'islam était intolérant ou que l'islam se propageait par la force faisait preuve d'ignorance. "Les déclarations de ce genre nuisent aux efforts que nous faisons pour réduire le fossé et promouvoir la compréhension entre les différentes confessions", a-t-il ajouté.

Le Pakistan est le deuxième pays musulman le plus peuplé après l'Indonésie.

VIVE REACTION DE L'OPPOSITION EN JORDANIE

Le Vatican a publié un communiqué assurant que le pape n'avait jamais voulu offenser l'islam.

En Indonésie également, les réactions indignées aux déclarations de Ratisbonne ne se sont pas fait attendre.

"Il est clair, au vu de ses déclarations, que le pape ne comprend pas bien l'islam", a estimé Din Syamsuddin, président de Muhammadiyah, deuxième plus importante organisation musulmane d'Indonésie.

Fauzan Al Anshori, porte-parole du Conseil indonésien des Mujahideen, organisation radicale, a appelé le pape au dialogue et déclaré qu'il avait mal compris l'islam. Selon Anshori, le récent regain de radicalisme musulman est une réplique à la "croisade" menée par l'Amérique contre les musulmans.

En Egypte, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, s'est dit préoccupé par les propos du pape, qui risquent d'après lui de réduire à néant les efforts de rapprochement entre l'Occident et l'Orient.

A New Delhi, Syed Ahmed Bukhari, principal dignitaire de la mosquée Jama Masjid, la plus grande de toute l'Inde, a appelé les musulmans à répliquer aux propos de Benoît XVI.

"Aucun pape n'a jamais tenté de s'en prendre à la gloire de l'islam comme ce pape", a déclaré Bukhari sous les acclamations de milliers de fidèles, qui scandaient "Allahou Akbar" (Dieu est grand) sous le dôme de l'immense mosquée. "Les musulmans doivent répondre de telle sorte que le pape s'excuse", a-t-il dit après les grandes prières du vendredi.

Même son de cloche en Jordanie, où les musulmans ont estimé que les déclarations papales ne pouvaient qu'accroître le fossé entre les musulmans et l'Occident et montraient au grand jour la haine des chrétiens envers l'islam.

Pour le cheikh Hamza Mansour, qui dirige le Front du conseil de la Choura de l'action islamique, principal parti d'opposition du pays, seules des excuses présentées personnellement par le pape pourront effacer les "profondes insultes que représentent ces propos provocateurs" pour plus d'un milliard de musulmans.

Posted 19 years, 4 months ago on September 17, 2006
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