November 11, 2006

La justice examine les retraits de badges


«Peut-être qu'on s'est trompé», mais dans ce cas, «qu'ils fassent valoir leurs droits devant les tribunaux», a-t-il ajouté. «Je préfère qu'on ait le risque d'un contentieux devant un tribunal parce qu'on aura été trop sévère pour une habilitation plutôt qu'on se retrouve avec un drame par ce qu'on n'aura pas été assez sévère.»

Sarkozy justifie le retrait des badges
Le Figaro (avec AP), le 21 octobre 2006

BOBIGNY (AFP) - Les référés de sept employés musulmans de Roissy privés de badge par la préfecture de Seine-Saint-Denis ont été examinés vendredi par le tribunal administratif de Cergy, qui dira mardi ou mercredi s'il suspend ou non les retraits, a annoncé le juge président l'audience.

Me Georges Holleaux, l'avocat du préfet, a annoncé à l'audience les décisions de retrait prises par la préfecture en expliquant que "l'urgence, c'est qu'il n'arrive rien à Roissy. Si la préfecture ne tient pas compte des avertissements que lui adresse les services de renseignement, qui assumera ce qui peut se passer à Roissy?"

Les notes de l'Unité de coordination de lutte antiterroriste (UCLAT) sur lesquelles la préfecture s'est appuyée, et qui ont été versées au dossier, sont "suffisantes au regard de la jurisprudence" pour justifier sa décision, a-t-il affirmé.

"Les contradictions et les insuffisances des notes blanches (non signées, ndlr) ne les rendent pas crédibles", a estimé a contrario Me Hélène Masse-Dessen, un des défenseurs des sept employés. Elle a par exemple expliqué que son client, selon la note le concernant, aurait un seul enfant, né en décembre 2001, alors qu'il en a trois.

Même imprécision, relevée par Me Eric Moutet, dans la note sur son client Mohammed Seddiki : "La note dit que son prénom contient un m alors qu'il en contient deux, la note dit qu'il est algérien alors qu'il est français. La note dit qu'il habite 6 rue Louis-Blanc, alors qu'il habite au 13".

Les sept employés étaient présents à l'audience, certains avec leur famille.

Mercredi, deux employés qui avaient assigné le ministre de l'Intérieur et le préfet de Seine-Saint-Denis devant le tribunal civil de Bobigny, ont appris à l'audience que la préfecture allait leur redonner leurs badges. Pour leurs avocats, la préfecture a fait ainsi marche arrière parce que leurs dossiers étaient "vides".

Comme six autres collègues, ces deux employés demandaient devant ce tribunal de Bobigny la communication des éléments justifiant ce retrait, qui les prive de leur emploi.

Le tribunal de Bobigny s'est déclaré vendredi matin "incompétent" dans cette affaire. Mais dès mercredi, l'avocat de la préfecture avait transmis aux employés les notes des services de renseignement sur lesquelles l'administration s'était appuyée.

Depuis mai 2005, 72 employés, majoritairement de confession musulmane, se sont vu retirer leur badge d'accès à la zone sous-douane de Roissy au motif qu'ils présentaient "un danger significatif pour la sûreté aéroportuaire". Les intéressés "sont liés à des mouvances fondamentalistes à visée potentiellement terroriste", avait affirmé début novembre à l'AFP le sous-préfet de Roissy Jacques Lebrot.

Pour certains de ces employés et le syndicat CFDT qui a déposé plainte parallèlement pour discrimination, les employés musulmans sont victimes de "persécution" de la part des autorités depuis la parution en avril 2006 d'un livre dans lequel le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers, dénonce une infiltration islamiste à Roissy et l'existence de lieux de culte officieux.

Depuis, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a annoncé la fermeture de tous ces lieux de culte et a justifié récemment les retraits de badge par le "devoir de précaution".

Depuis 2004, 2.600 personnes se sont vu refuser l'obtention d'un badge pour des raisons non liées à des risques terroristes. Dans la plupart des cas, le refus est lié à leur présence sur les fichiers de police et de gendarmerie pour des affaires délictuelles ou criminelles pour lesquelles ils n'ont pas forcément été condamnés.

Les syndicats, qui dénoncent le durcissement des conditions d'attribution des badges, attendent la décision de la justice administrative pour décider d'une éventuelle action de grève.


- L'administration est insuffisante, par « essence » -


Posted 18 years, 11 months ago on November 11, 2006
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Re: La justice examine les retraits de badges
L'administration est d'ailleurs la première à douter de ses décisions et jugements antérieurs lorsqu'elle est assignée en justice :

dimanche 12 novembre 2006, 12h26
Une famille s'oppose à l'exhumation du corps d'un ancien mineur demandée par la Sécurité Sociale

CAEN (AP) - Une famille de Soumont-Saint-Quentin (Calvados) s'oppose à l'exhumation d'un ancien mineur décédé en septembre dernier dont la Sécurité sociale demande une autopsie pour savoir si le défunt est bien mort de sa maladie professionnelle.

"C'est inadmissible et scandaleux", explique Paulette Lair, l'épouse de Jean Lair, ancien employé des mines de Soumont-Saint-Quentin, décédé d'un cancer du poumon le 30 septembre 2006.

"Il a lutté pendant six ans et a souffert jusqu'à ses derniers jours, aujourd'hui, qu'il repose en paix", ajoute-t-elle.

Le cancer de Jean Lair avait pourtant été reconnu maladie professionnelle à 90% puis à 100% lors du traitement de ce dernier.

Mais le 23 octobre dernier, la Sécurité sociale a demandé l'autorisation d'exhumer le corps pour établir une autopsie.

Celle-ci devait déterminer le lien de causalité entre la maladie professionnelle et la mort du défunt pour que la veuve puisse bénéficier d'une rente de conjoint qui double la pension de réversion.

Interrogée par l'Associated Press, Paulette Lair a expliqué qu'elle avait refusé l'exhumation et l'autopsie. "A nous maintenant de démontrer avec le dossier médical que la mort de mon mari est d'origine professionnelle".

Posted 18 years, 11 months ago by Bruno KANT • • • Reply
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