February 2, 2007

Vous n'avez plus de relations régulières avec l'un de vos enfants ?

Cette semaine je me suis beaucoup déplacé. J'ai rapporté la plaquette à la suite du tribunal d'instance : un parent qui n'a plus de relations régulières avec son enfant peut saisir la justice, elle protège les intérêts des individus et ceux de la société...

Le précédent scandale concernait le groupe allemand Siemens, alors empêtré dans une affaire de caisses noires. Le plus récent concerne Altrans, un groupe spécialisé dans le conseil :

PARIS (AP) - Un rapport d'expertise remis à la mi-janvier au juge d'instruction Philippe Courroye, saisi d'une enquête sur les comptes présumés falsifiés du groupe Altran en 2001 et 2002, est accablant pour les anciens dirigeants de la société, tous mis en examen, et évalue le chiffre d'affaires fictif à 105 millions d'euros.

Selon "La Tribune" qui a publié des extraits du rapport jeudi, les deux experts ont travaillé pendant près de deux ans sur six filiales du groupe de conseil en technologie qui en comptait 135 à l'époque.

Dans le rapport que l'Associated Press a pu consulter, il est noté que "le mécanisme consistant à enregistrer dans les comptes un chiffre d'affaires fictif afin d'améliorer le chiffre d'affaires réel pour atteindre le chiffre d'affaires prévisionnel annoncé aux marchés a été pratiqué systématiquement dans les six sociétés" examinées.

Si l'enquête judiciaire ne porte que sur les comptes 2001 et le premier semestre 2002, les experts ont "identifié l'existence" du mécanisme de fraude "dès 1999". "Plusieurs collaborateurs et cadres soutiennent" même qu'il "existait dès 1997", soulignent-ils en qualifiant le système de "pérenne".

Détaillant les différents systèmes permettant de falsifier les comptes, ils notent que le mécanisme "n'était pas improvisé, même s'il apparaît rudimentaire et quelque peu naïf".

Ils démontent aussi la défense des anciens dirigeants du groupe, et notamment de l'ancien PDG d'Altran, Alexis Kniazeff, et de son vice-président Hubert Martigny, qui ont toujours soutenu avoir ignoré les manoeuvres.

"Le nombre de collaborateurs et cadres qui participaient aux manipulations (...) est tel qu'il est impossible de soutenir qu'il s'agissait d'une pratique isolée et secrète qui ait pu être ignorée des dirigeants", écrivent les experts.

Ils constatent aussi qu'en 2001 et 2002 MM. Kniazeff et Martigny avaient "conservé l'intégralité de leurs mandats" et il leur paraît dès lors "exclu qu'ils puissent soutenir aujourd'hui avoir délégué la gestion du groupe" à d'autres cadres. Selon les experts, "ils connaissaient, suivaient et contrôlaient l'évolution du chiffre d'affaires et du résultat" du groupe. De plus, le rapport évalue à "plus d'une centaine" les gens qui "connaissaient l'existence de l'incorporation de chiffres d'affaires fictifs dans la comptabilité".

Alexis Kniazeff et Hubert Martigny ont été mis en examen le 20 juillet 2004 pour "diffusion d'informations fausses ou trompeuses", "présentation de comptes inexacts" et "faux et usage de faux". Ils ont été laissés en liberté contre le versement d'une caution de trois millions d'euros chacun.

Au total, huit anciens cadres du groupe et Altran en tant que personne morale sont mis en examen dans ce dossier instruit par le juge Courroye et qui porte sur des manipulations comptables commises en 2001 et le premier semestre 2002. Le groupe Altran s'est également constitué partie civile dans cette affaire.

La justice reproche aux dirigeants d'Altran d'avoir présenté des comptes et bilans inexacts du groupe alors en difficulté financière par la pratique de fausses factures. Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire en février 2003 sur les comptes 2001 et ceux du premier semestre 2002.

Créé en 1982, Altran est un groupe de conseil en technologie dans les domaines de l'aéronautique, l'automobile et la banque. Il est désormais dirigé par Yves de Chaisemartin. AP






PARIS (AFP) - Le ministre de la Justice Pascal Clément a annoncé vendredi sa décision de renvoyer devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) le juge Renaud Van Ruymbeke, épinglé dans un rapport de l'Inspection des services judiciaires (ISJ) pour sa rencontre hors procédure avec le corbeau présumé de l'affaire Clearstream.

Le magistrat, premier juge d'instruction au tribunal de grande instance de Paris, a aussitôt mis en cause Nicolas Sarkozy, voyant là une "décision politique sans surprise" après les attaques du ministre de l'Intérieur contre lui dans le dossier Clearstream.

Le garde des Sceaux "a estimé que les manquements relevés par l'Inspection générale des services judiciaires à l'encontre de M. Van Ruymbeke justifiaient la saisine de la formation disciplinaire de l'organe constitutionnel compétente pour les magistrats du siège", a expliqué la Chancellerie dans un communiqué.

Remis mercredi au ministre de la Justice, le rapport de l'ISJ reproche à Renaud Van Ruymbeke "d'avoir été singulièrement imprudent ou d'avoir manqué de discernement en acceptant ou en décidant de conduire des entretiens hors procédure" avec Jean-Louis Gergorin, personnage central de l'affaire des faux listings Clearstream.

M. Van Ruymbeke se voit reprocher dans ce rapport des auditions hors procédure, la non-révélation d'informations utiles à des procédures pénales en cours ainsi que la transmission d'éléments d'instruction à une personne extérieure.

Mais le rapport souligne aussi "le contexte exceptionnel des deux affaires concernées" (frégates et Clearstream, ndlr), estimant que le juge a "agi dans le souci exclusif de la recherche de la vérité".

Cette décision du garde des Sceaux, "prise dans un dossier où M. Sarkozy m'a publiquement attaqué, est une décision politique sans surprise", a déclaré le magistrat à l'AFP.

Le patron de l'UMP, candidat à la présidentielle, avait notamment expliqué le 19 octobre sur TF1 avoir été faussement mis en cause dans l'affaire Clearstream "sur la base du mensonge d'un corbeau qui s'était allié avec un juge".

"La décision du ministre se fonde sur un rapport, dont je n'ai toujours pas eu connaissance, commandé à grand bruit par le ministre (de la Justice, NDLR) à l'Inspection Générale qui lui est subordonnée", a constaté le juge financier, qui assure n'avoir fait que son travail en mettant tout en oeuvre pour rechercher la vérité dans le dossier des frégates de Taïwan.

"Je reste serein, ayant agi dans un cadre légal et le respect des règles d'éthique afin de rechercher la vérité dans un dossier important où les investigations ont été systématiquement entravées", a-t-il expliqué.

Il a souligné la contradiction entre la décision de Pascal Clément de le renvoyer devant le CSM et le "rapport du Premier président de la cour d'appel de Paris, magistrat indépendant", qui avait conclu en septembre à une absence de "fautes pouvant donner lieu à des sanctions disciplinaires".


Dans un communiqué, Georges Fenech, député UMP du Rhône et ancien juge d’instruction, a exprimé "son entière solidarité" à l’égard du juge Van Ruymbeke, estimant que "ce magistrat hors pair a fait honneur à la magistrature tout au long de sa carrière consacrée à la lutte contre la corruption".

L'élu veut voir dans cette affaire la preuve de "la nécessité de réformer le système de l’instruction inquisitoire à la française" au profit d'une "procédure contradictoire et transparente".


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Re: Vous n'avez plus de relations régulières avec l'un de vos enfants ?
jeudi 1 février 2007, 18h39
Disparition de Julien: forte émotion après le décès du "beau-père"

VALENCE (AP) - L'émotion était vive jeudi dans le quartier Gay-Lussac de Bourg-lès-Valence (Drôme) où les habitants ont appris au lever du jour le décès des suites de ses blessures du concubin de la mère du petit Julien, puis en fin d'après-midi sa mise hors de cause par la justice dans le cadre de l'enquête sur la disparition de l'enfant.

"C'est la garde à vue qui l'a tué", a lancé jeudi après-midi le frère d'Eric Zemia, Jean-Michel, joint par téléphone. Avant de se donner plusieurs coups de couteau dans le ventre mercredi matin, Eric Zemia avait envoyé un SMS à sa soeur sur l'île de La Réunion. "Je suis innocent, je n'en peux plus, je vais me tuer. Je vous embrasse", écrivait-il. Selon Annick Chapey, une voisine, il a également laissé une lettre dans laquelle il clame son innocence.

"Il est probablement hors de cause", a estimé jeudi soir lors d'une conférence de presse Jean-Pierre Nahon, le procureur de la République de Valence. Le magistrat a précisé avoir obtenu le résultat des analyses des traces rouges relevées dans la voiture de Zemia. Ces résultats "permettent de dire que le beau-père est probablement hors de cause", a insisté M. Nahon.

Une information judiciaire a été ouverte jeudi par le parquet de Valence pour déterminer les causes du décès d'Eric Zemia. Une autopsie va être pratiquée pour confirmer le suicide.

"On ne peut pas être insensible à ce décès", avait indiqué M. Nahon un peu plus tôt. "Quelqu'un qui n'a pas l'habitude des locaux de police, qui n'a pas l'habitude d'être placé en garde à vue, éprouve à l'évidence les plus grandes difficultés, notamment s'il n'a rien à se reprocher, à subir un certain nombre de temps passé en garde à vue", avait estimé le représentant du parquet.

Jean-Pierre Nahon a néanmoins réaffirmé la nécessité d'interpeller Eric Zemia afin de l'interroger sur le témoignage d'un voisin disant l'avoir vu partir lundi après-midi de l'appartement familial avec un "grand sac jaune". "Je ne pouvais pas ne pas le placer en garde à vue", a estimé le procureur, reconnaissant que ce témoignage du voisin "est peut-être devenu plus fragile aujourd'hui".

Le septuagénaire à l'origine de l'interpellation d'Eric Zemia -un retraité qui a l'habitude de scruter les allées et venues dans le quartier- a été interrogé durant de longues heures par les enquêteurs. Ils auraient relevé plusieurs incohérences dans ses déclarations et mis à mal sa crédibilité.

Les recherches se sont poursuivies jeudi dans le "bassin des joutes", situé le long du Rhône et "marqué" mardi par le chien de la gendarmerie. Une société spécialisée a effectué des recherches avec un sonar, capable de détecter un objet de deux millimètres à 1,50m de profondeur, sans relever la moindre trace du corps de l'enfant. Les recherches dans ce bassin situé à quelques centaines de mètres du domicile de Julien ont été suspendues à la tombée de la nuit. Menées dans le bras du Rhône qui alimente en eau le bassin, elles vont être étendues vendredi jusqu'au barrage de Charmes, situé à dix kilomètres en aval de Bourg-lès-Valence.

Une vaste opération de recherche doit également être menée vendredi dans le quartier Gay-Lussac. Plusieurs centaines de policiers venus en renfort vont fouiller tous les recoins de ce quartier situé entre l'A7 et la ligne SNCF du PLM (Paris-Lyon-Marseille). AP


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