September 16, 2005

A qui profite les ZEP ?


Un article de Libération fait le bilan, extraits :

« ZEP:le bide scolaire » - Les zones d'éducation prioritaire, destinées à renforcer l'action éducative dans les quartiers sensibles, n'ont jamais pu jouer leur rôle faute de moyens, assène une étude de l'Insee.

... Dans 10 % des établissements, ce taux d'enfants défavorisés est supérieur à 80 %. Dans les 10 % du haut du panier, il est inférieur à 44,7 %.


Le document de l'INSEE est en ligne depuis le 1/9/2005. D'après le pied de page, il s'agirait d'un article de la revue Economie et Statistiques N°380 de 2004 et d'une évaluation sur la période sur la période 1982-1992 mais selon le communiqué de presse et la chronologie, ce serait bien un article de septembre 2005.


PARIS (AFP), 16 septembre 2005, extrait
Le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, avait affirmé une semaine avant la rentrée : "on ne peut pas dire aujourd'hui que les jeunes ne réussissent pas en ZEP". Soulignant toutefois que "ça peut marcher mieux[1]", le ministre avait annoncé son intention de rouvrir le "dossier ZEP" par une "évaluation en 2005 et une relance en 2006".

[1] `'plus ça rate, plus on a de chances que ça marche'' (devise Shadok).


Le Monde confirme et parait évoquer un article Economie et Statistiques de ce mois de septembre 2005 :

Vendredi 16 septembre, l'étude de trois chercheurs publiée dans la revue de l'Insee, Economie et Statistique, semble beaucoup moins encourageante. Elle fait apparaître sans détour que le système des ZEP, considéré par l'étude comme le premier système de "discrimination positive" en France, "n'a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves". Ciblée sur les collèges (400 000 élèves, 15 % des collégiens en 1997), elle démontre que "s'il y a eu gains dans certaines zones, ils ont été compensés par des détériorations dans d'autres zones". Parmi les raisons de cet échec, la mauvaise optimisation des moyens alloués aux zones d'éducation prioritaires.


Ma fille a été scolarisée dans une ZEP « haut du panier. » Elle est rentrée en CP juste après le décès de sa maman. Les équipes du RASED lui ont donné le gout de la lecture mais c'est un orthophoniste du secteur privé qui lui a appris à lire.


PARIS (AFP), vendredi 16 septembre 2005 - La politique des zones d'éducation prioritaires (ZEP), mise en place en 1982 à l'adresse des élèves socialement défavorisés, n'a pas produit d'"effet significatif" sur la réussite de ces élèves, selon une étude de l'Insee publiée vendredi et révélée par Libération.

Menée à partir de l'examen d'un panel représentatif d'enfants entrant en 6e en 1980, puis en 1989, et suivis sur toute leur scolarité, cette étude conclut que "la mise en place des ZEP n'a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves mesurée par l'obtention d'un diplôme, l'accès en quatrième, en seconde et l'obtention du baccalauréat".

Les chercheurs ont donc concentré leur étude qualitative sur les collèges classés en ZEP (400.000 élèves, 15 % des collégiens en 1997).

Il apparaît que les crédits supplémentaires attribués aux ZEP ont été pour l'essentiel consacrés aux primes accordées aux enseignants (un millier d'euros de plus par an, bonus de carrière), au détriment des "moyens affectés directement aux élèves", soit "quelques heures d'enseignement supplémentaires, qui n'ont conduit à baisser le nombre d'élèves par classe qu'assez peu ou très lentement" (deux élèves de moins en moyenne).

L'étude montre également que ce qui constituait "le premier exemple français à la fois de politique de discrimination positive et de territorialisation des politiques éducatives", s'est accompagné en réalité d'"une augmentation de l'homogénéité sociale", c'est-à-dire finalement d'un accroissement des inégalités.

Cause ou conséquences, les ZEP souffrent d'un syndrome de "stigmatisation", qui explique d'une part que le nombre d'élèves ait baissé dans les établissements classés ZEP (parents pratiquant la stratégie de l'"évitement"), d'autre part que les enseignants y soient très jeunes, les professeurs chevronnés désertant des collèges jugés "difficiles"[2].

Actuellement, près 1,7 million d'élèves (environ 1 sur 5) est scolarisé en zone ou en réseau d'éducation prioritaire, dont près d'un million en primaire et 560.000 (21,4 %) au collège.



[2] A en juger les conclusions de la dépèche et l'article de Libé, les enseignants chevronnés bénéficieraient des primes mais seraient affectés aux ZEP les moins sensibles.

Posted 20 years, 3 months ago on September 16, 2005
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