February 17, 2007

La protection de l'enfance et le fardeau de la shoah


PARIS (AP) - Paris a demandé des explications vendredi au Parlement européen au sujet des fonds de l'Union européenne dont aurait bénéficié le livre d'un eurodéputé polonais ultraconservateur, Maciej Giertych, alors qu'il comporte des déclarations antisémites.

(...) La ministre française déléguée aux Affaires européennes, Catherine Colonna, a déclaré vendredi dans un communiqué avoir "pris connaissance avec consternation" des informations de presse. Elle ajoute avoir "écrit au président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, afin de lui demander si ces informations sont exactes et, dans cette hypothèse, quelles mesures il entendait prendre".

"Il serait intolérable que les institutions européennes financent de tels ouvrages, même involontairement", a-t-elle souligné, rappelant que "la lutte contre toute discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique ou la religion figure au rang des valeurs fondamentales de l'Union européenne et est inscrite dans les traités européens qui lient chacun des Etats membres". "L'antisémitisme n'a pas sa place dans la démocratie européenne."

L'article 6 du traité sur l'UE stipule que "l'Union est fondée sur les principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, ainsi que de l'Etat de droit, principes qui sont communs aux Etats membres".




Dans Paris, ce 17 février


D'un entretien, l'autre soir, il s'en dégagerait que la shoah peut encore peser - et très lourdement - lorsque le juge pour enfant est saisi.

En tous cas, je ne suis plus le seul à avoir ce sentiment.

FRANCFORT (AFP) - La justice allemande a condamné jeudi le révisionniste Ernst Zündel à une peine de cinq ans de prison ferme, la plus lourde possible, à l'issue d'un long procès au cours duquel l'éditeur de publications mettant en cause l'existence des chambres à gaz n'a jamais renoncé à ses idées.

Sous le masque d'un "honnête Souabe", en référence à la région d'origine du négationniste, se cache "un agitateur politique dangereux, un fauteur de troubles et un orateur enflammé": le président du tribunal de grande instance de Mannheim (ouest), Ulrich Meinerzhagen, n'a pas eu de mots assez durs.

"On pense avoir un parent spirituel de l'auteur de 'Mein Kampf' devant soi", a ajouté le juge, en référence à l'ouvrage rédigé par Adolf Hitler entre 1923 et 1924.

Même si l'accusé a gardé le silence pendant la majeure partie de son procès, "sa profonde haine de tous les Juifs" transpire à travers ses écrits, diffusés via son site internet, a encore insisté le juge.

Ernst Zündel, âgé de 67 ans, est resté tout au long du procès fidèle à ses idées remettant en cause l'Holocauste, le nombre de ses victimes, tout comme l'existence des chambres à gaz.

Au cours d'une allocution finale de 25 minutes tenue jeudi, il a encore réclamé la mise sur pied d'une commission indépendante afin d'enquêter sur le nombre de Juifs tués sous le régime nazi. Si les experts venaient à contredire ses thèses, "je m'excuserai publiquement au cours d'une conférence de presse auprès des Juifs, des Israéliens et du monde entier", n'a-t-il pas hésité à lancer.

Ses cinq avocats avaient réclamé un acquittement. Mais le tribunal s'est rangé à l'avis du Parquet, qui avait requis une peine maximale de cinq ans de prison.

Les deux années passées par l'accusé derrière les barreaux au Canada, où il a longtemps vécu, ne sont pas comprises dans cette peine, a précisé le tribunal.

Cette condamnation intervient au moment où l'Allemagne, qui préside l'Union européenne jusqu'en juin, veut faire de la négation de la Shoah un délit dans toute l'Europe. Au nom de "son devoir historique particulier", Berlin souhaite voir les écrits révisionnistes devenir passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison.

Mais il n'est pas sûr que les 27 pays membres de l'UE parviennent à se mettre d'accord sur le projet allemand, qui doit être débattu les 19 et 20 avril lors d'une réunion des ministres de la Justice à Luxembourg.

Deux initiatives précédentes, la dernière il y a deux ans, avaient échoué face à l'opposition de l'Italie.

Le tribunal de Mannheim s'est fait une spécialité des affaires de négationnisme. Deux procédures sont actuellement en cours, l'une contre un extrémiste de droite allemand, Germar Rudolf, qui avait trouvé refuge pendant dix ans aux Etats-Unis, et l'autre contre un Belge, Siegfried Verbeke.

Ernst Zündel, originaire de Calmbach, un petit village de la Forêt-Noire, avait comparu une première fois devant les juges de Mannheim en octobre 2005. C'était la première fois qu'il était confronté à la justice allemande, après avoir passé quasiment toute sa vie au Canada, où il s'était installé à 19 ans. En 2001, la justice canadienne avait mis hors la loi son site internet, au motif qu'il véhiculait de la "propagande haineuse".

Il avait alors trouvé refuge aux Etats-Unis, qui avaient fini par le refouler pour défaut de visa en 2003. Il avait été arrêté dès son retour sur le sol canadien et les autorités de Toronto avaient extradé ce proche du négationniste français Robert Faurisson vers son pays d'origine, où il avait été placé en détention provisoire.


PARIS (Reuters) - Maurice Papon, seul responsable du régime de Vichy condamné pour son rôle dans la déportation des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, a été opéré mardi avec succès pour une insuffisance cardiaque, apprend-on auprès de son avocat Francis Vuillemin.


Un conseiller d'éducation en grève de la faim a été interné
LE MONDE | 15.02.07

Roland Veuillet, 51 ans, un conseiller principal d'éducation en grève de la faim depuis cinquante-trois jours, a été interné d'office au Vinatier, l'hôpital psychiatrique de Lyon, mercredi 14 février. M. Veuillet protestait contre la décision du recteur de Nîmes de le muter, il y a quatre ans, à Lyon (Le Monde du 7 février).

Très affaibli, il avait accepté, samedi 10, d'être hospitalisé dans un établissement généraliste de Villefranche-sur-Saône (Rhône), refusant toutefois d'être alimenté par perfusion. Mercredi, vers 11 heures, il a envoyé des SMS à quelques amis pour les prévenir qu'il allait être interné.

SUD, son syndicat, dénonce une décision autoritaire du préfet. Ce dernier a expliqué qu'il n'avait pas encore signé d'arrêté et qu'il se déterminerait dans les vingt-quatre heures au vu des certificats médicaux. Ni la mairie ni l'hôpital de Villefranche n'ont souhaité préciser les motifs du placement de M. Veuillet en hôpital psychiatrique, se retranchant derrière le secret médical.

"C'est la première fois qu'on assiste depuis la fin de Brejnev à une tentative de psychiatriser la contestation. Le ministère de l'éducation nationale tente de le faire passer pour un fou pour casser le mouvement de soutien grandissant autour de cet homme injustement sanctionné. C'est de l'acharnement", dénonce le sociologue Philippe Corcuff, qui avait lui-même observé une grève de la faim en soutien à Roland Veuillet.

La médiation engagée mardi à l'initiative du ministère de l'éducation nationale se poursuit.

Mercredi, une cinquantaine de syndicalistes, accompagnés de Mgr Gaillot et d'Albert Jacquard, ont brandi, devant les fenêtres du ministère, une banderole "Robien assassin". À Marseille, une vingtaine d'enseignants ont campé devant l'inspection académique.


- Fallait pas coucher avec une allemande -


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Re: La protection de l'enfance et le fardeau de la shoah
BALKANY
Levallois accepte d'effacer
la dette de son maire
NOUVELOBS.COM | 15.02.2007

Le conseil municipal à majorité UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a décidé d'effacer la dette de son maire. Il a voté lundi 12 février au soir une "demande de remise gracieuse" pour un montant de 230.865,57 euros dus par Patrick Balkany à la commune, après sa condamnation pour avoir employé illégalement trois employés municipaux à son service personnel.
Cette "demande de remise gracieuse" sera ensuite transmise au ministre des Finances Thierry Breton, qui statuera en dernier ressort.
Le projet de délibération présenté par la municipalité aux conseillers explique que la loi du 23 février 1963 "dispose, en son chapitre IX, que 'les comptables publics dont la responsabilité personnelle et pécuniaire a été mise en jeu peuvent obtenir la remise gracieuse des sommes laissées à leur charge'".

524.000 euros déjà réglés

Le 7 mai 1996, Patrick Balkany avait été condamné par le tribunal de grande instance de Nanterre, jugement confirmé en appel et en cassation, à 15 mois de prison avec sursis, deux ans d'inéligibilité, 30.000 euros d'amende et près de 120.000 euros de dommages et intérêts, "pour avoir affecté trois agents municipaux de la ville de Levallois-Perret à son usage personnel".
La justice administrative l'a également condamné à rembourser à la ville environ 524.000 euros représentant les salaires des trois agents communaux sur la période durant laquelle ils ont travaillé pour Patrick Balkany, et 230.865,57 euros représentant les intérêts de cette somme.
"M. Balkany a réglé l'intégralité" des 524.000 euros, indique le projet de délibération.
Le même document poursuit: "l'intégralité du principal (les 524.000 euros, ndlr) ayant été réglée à la ville, M. Balkany souhaite effectuer une demande de remise gracieuse des intérêts, comme la loi en prévoit la possibilité", demande adoptée lundi soir.

"C'est votre ami Nicolas Sarkozy..."

Olivier de Précigout, conseiller municipal UMP d'opposition, a jugé l'adoption de cette demande "extrêmement choquante", se demandant "ce qu'en pense le président de l'UMP" Nicolas Sarkozy, proche de M. Balkany.
Elisabeth Gourevitch, conseillère PS, a dénoncé le fait que "dans cette situation, les intérêts (les 230.865,57 euros, ndlr) sont supportés par la commune".
Indiquant vouloir saisir le tribunal administratif sur la décision de lundi, Dominique Cloarec, conseillère Verte, a lancé: "qui a dit hier 'il faut remettre la morale au coeur de la politique'? C'est votre ami Nicolas Sarkozy (...) et je suis d'accord avec lui".
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Prison ferme pour une gifle
jeudi 15 février 2007, 19h59
Prison ferme pour une gifle à un surveillant de collège

BORDEAUX (Reuters) - Le beau-père d'un adolescent de 13 ans a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel d'Angoulême (Charente) à un mois de prison ferme pour avoir giflé un surveillant de collège à Cognac, apprend-on de source judiciaire.

L'homme qui était jugé en comparution immédiate pour violence n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail (ITT) sur une personne chargée de mission de service public n'a pas été écroué à l'issue de l'audience et devrait bénéficier d'un aménagement de peine pour raison professionnelle.

Les faits qui lui sont reprochés remontent à mercredi à la mi-journée devant les portes du collège Félix-Gaillard à Cognac.

Le surveillant venait de s'interposer entre deux élèves en pleine querelle et d'être pris à partie oralement par la famille de l'un d'entre eux.

Il avait rejoint son poste lorsque le beau-père de l'élève l'a rejoint et l'a violemment giflé avant de quitter le collège.

Convoqué mercredi soir au commissariat de police, l'agresseur avait été placé en garde à vue.

A la suite de cet événement, les cours ont été suspendus au collège jeudi matin pendant une heure.
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Maurice Papon, un fonctionnaire modèle rattrapé par son passé vichyste
dimanche 18 février 2007, 18h46
Maurice Papon, un fonctionnaire modèle rattrapé par son passé vichyste

PARIS (AP) - Tour à tour serviteur du régime de Vichy et de Charles de Gaulle, ministre sous Giscard d'Estaing, Maurice Papon, qui s'est éteint samedi à l'âge de 96 ans, avait connu un brillant parcours de haut fonctionnaire avant d'être rattrapé par son passé sous l'Occupation.

Condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'Humanité, l'ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde avait passé moins de trois ans en prison.

Né le 3 septembre 1910 à Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), Maurice Papon avait effectué à Paris un cursus universitaire des plus classiques -licence de droit, Institut des sciences politiques, certificat de psychologie et de sociologie- qui l'a conduit à des responsabilités dans la haute fonction publique.

Membre des Jeunesses radicales socialistes, il intègre le ministère de l'Intérieur en juillet 1935 en tant que chef de cabinet de Maurice Sabatier, directeur adjoint de l'Administration départementale et communale. Mobilisé en 1939 et affecté au 2ème régiment d'infanterie coloniale à Tripoli, Maurice Papon est rapatrié sanitaire en novembre 1940.

A nouveau régime, nouvelles fonctions. Après avoir réintégré le ministère de l'Intérieur à Vichy, il est nommé, en juin 1942, secrétaire général de la préfecture de la Gironde, chargé des questions juives, sous l'autorité de Maurice Sabatier.

Fonctionnaire jugé efficace et digne de confiance par l'occupant nazi, Maurice Papon se rapproche de la Résistance en novembre 1943. Il affirme avoir alors rayé "plus de 200 noms" du fichier juif tenu méticuleusement à jour par la préfecture.

La Libération donne un nouveau coup de fouet à sa carrière: en août 1944, il est promu directeur de cabinet de Gaston Cusin, commissaire de la République de Bordeaux. Préfet de Corse en 1947, puis de Constantine (Algérie) en 1949, secrétaire général du résident général au Maroc en 1954, il sera nommé Préfet de police de Paris en mars 1958, poste qu'il occupera jusqu'en janvier 1967. C'est à ce titre qu'il supervisera la sanglante répression de la manifestation organisée par le FLN (Front de libération nationale) algérien à Paris le 17 octobre 1961.

A partir de 1968, Maurice Papon, devenu président-directeur général de Sud-Aviation (l'actuelle Aérospatiale), se lance dans une carrière de politique. Il se fait élire député gaulliste du Cher à trois reprises (1968, 1973, 1978). En 1972, il devient président de la commission des finances de l'Assemblée Nationale, puis rapporteur du Budget.

La carrière politique de Maurice Papon atteint son apogée avec son entrée en 1978 au second gouvernement de Raymond Barre, en qualité de ministre du Budget. Portefeuille qu'il occupera jusqu'à l'élection de François Mitterrand en mai 1981.

Le parcours, jusque-là sans faute, de ce grand commis de l'Etat connaîtra un premier accroc avec la publication, entre les deux tours de l'élection présidentielle, d'un article du "Canard Enchaîné" qui dénonce son rôle "d'aide de camps" sous l'Occupation.

Des révélations qui mettront en branle une longue, très longue, procédure judiciaire: entre les premières plaintes contre Maurice Papon et le procès, il s'écoulera près de dix-sept ans.

Il comparaît finalement fin 1997 devant la cour d'assises de la Gironde. Mais, dès les premiers jours d'audience, Maurice Papon est remis en liberté pour raisons médicales. Ce procès sera l'un des plus longs de l'histoire judiciaire française: six mois, au terme desquels la cour d'assises condamnera, le 2 avril 1998, l'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde à dix ans de réclusion pour "complicité de crimes contre l'Humanité" pour son rôle dans la déportation de juifs.

A la veille de l'examen de son pourvoi par la Cour de cassation en octobre 1999, il préfère choisir la voie de l'exil en Suisse au lieu de se constituer prisonnier comme la loi le lui imposait. Déchu de son pourvoi, expulsé de Suisse, il est finalement incarcéré le 22 octobre 1999.

Mais il sera remis en liberté le 18 septembre 2002, pour raisons de santé. Une libération qui avait fait polémique alors qu'en 2001, l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter avait plaidé pour sa libération estimant qu'"il y a un moment où l'humanité doit prévaloir sur le crime'".

Et c'est seulement en juin 2004 que la Cour de cassation examine et rejette le pourvoi de Maurice Papon, rendant définitive sa condamnation.

En novembre 2003, alors qu'un décret présidentiel l'avait privé de toutes ses décorations depuis quatre ans, il arbore sa Légion d'honneur dans une photographie prise lors d'une interview au magazine "Le Point". Il écopera d'une amende de 2.500 euros pour port illégal de décoration.

Depuis sa sortie de prison, il était retourné vivre dans sa maison natale de Gretz-Armainvilliers. C'est là qu'il a été victime d'un malaise cardiaque le 8 février 2007 qui a nécessité son hospitalisation dans une clinique de Seine-et-Marne pour une intervention sur son pacemaker. AP


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Décès de Papon: avocats et parties civiles refont le procès
dimanche 18 février 2007, 18h13
Décès de Papon: avocats et parties civiles refont le procès, la classe politique est plus discrète

PARIS (AP) - Au lendemain du décès de Maurice Papon, mort samedi à l'âge de 96 ans, les principales réactions sont venues des avocats et parties civiles de son procès, comme un écho des débats devant la cour d'assises de la Gironde qui l'avait condamné en 1998 et de la polémique sur sa libération intervenue en 2002.

L'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde, condamné le 2 avril 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'Humanité pour son rôle dans la déportation de juifs, est mort samedi après-midi à l'âge de 96 ans dans une clinique de Seine-et-Marne. Il avait été hospitalisé la semaine dernière, à la suite d'un malaise cardiaque, et avait subi une intervention sur son pacemaker.

Maurice Papon n'avait jamais accepté sa condamnation. En juin 2004, la Cour de cassation avait rejeté son pourvoi, rendant définitive sa condamnation. Depuis sa sortie de prison en septembre 2002 pour raisons de santé, il vivait dans sa maison natale de Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne).

"Maurice Papon s'est battu jusqu'au bout. Il est mort en homme libre", a déclaré sur France-Info son avocat, Me Francis Vuillemin, rappelant que la Cour européenne des droits de l'Homme avait condamné la France en juillet 2002 "pour n'avoir pas respecté les règles du procès équitable". Il a affirmé qu'il veillerait "personnellement" à ce qu'il soit inhumé avec sa Légion d'honneur.

Pour l'avocat Arno Klarsfeld, qui représentait l'Association des fils et filles de déportés juifs de France lors du procès, "sa mort est anecdotique". "Ce qui comptait, c'était sa condamnation", a-t-il expliqué sur France-Info. Les jurés avaient "compris ce qu'était sa responsabilité" et ont "refusé à la fois la thèse qui était proposée par la défense, c'est-à-dire l'acquittement, et la thèse qui était défendue par les autres avocats des parties civiles, c'est-à-dire une condamnation à perpétuité qui ne tenait pas compte de ses responsabilités", a estimé l'avocat.

Reste que beaucoup de parties civiles n'ont toujours pas digéré la sortie de prison de Maurice Papon, pour raisons de santé, après trois ans derrière les barreaux, en septembre 2002. "Nous nous sommes battus (...) pour qu'il paie. Il a payé. Malheureusement, il n'est resté que trois ans en prison, dans une prison dorée, il faut le remarquer", avait souligné samedi soir sur LCI Michel Slitinsky, porte-parole des victimes de l'ancien haut fonctionnaire, qui avait été à l'origine des poursuites engagées contre Maurice Papon.

Côté politique, les réactions spontanées ont été peu nombreuses. Le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a observé sur France-Inter que Maurice Papon était mort "vieux et libre", "mais sans honneur et sans dignité". "C'est le symbole de ce que fut la collaboration de l'Etat français qui disparaît aujourd'hui avec Maurice Papon, un Etat français qui fut hélas, avec de nombreux fonctionnaires, responsable de la déportation de milliers de juifs dans les camps d'extermination", a-t-il souligné.

L'ancien ministre "n'est pas la France", a pour sa part lancé le président du Mouvement pour la France (MPF) Philippe de Villiers. "L'occasion d'évoquer le mauvais souvenir de gens comme Papon ou François Mitterrand qui ont fait des mauvais choix pendant la guerre, qui se sont trompés de vision parce que la France était occupée, ne doit pas salir le visage de la France".

Le chef du groupe UMP à l'Assemblée nationale Bernard Accoyer a estimé sur le forum Radio-J qu'il était "surtout important" que l'homme "ait pu être retrouvé dans ses responsabilités, condamné par la justice, et que le chef de l'Etat ait su reconnaître cette période terrible où la France a commis l'irréparable". Il a plaidé pour que le pays se "tourne vers l'avenir avec une vigilance qui ne doit (pas) se relâcher".

Arlette Laguiller dressait de son côté un parallèle avec l'ancienne membre d'Action directe Nathalie Ménigon, incarcérée malgré une hémiplégie partielle à la suite d'accidents vasculaires cérébraux. "Tout cela, c'est non seulement deux poids deux mesures, mais cela montre aussi une grande indulgence de nos dirigeants envers ceux qu'ils appellent les loyaux serviteurs de l'Etat, avec, par contre, une haine éternelle et infinie envers ceux qui ont eu le tort de s'opposer à l'Etat", ajoute-t-elle.

Dans un communiqué, le candidat à l'élection présidentielle José Bové affirme de son côté que Maurice Papon "illustre les dérives d'une République toujours trop faible quand il s'agit de combattre l'antisémitisme et le racisme". AP




dimanche 18 février 2007, 17h55
Une station baptisée symboliquement "17 octobre 1961" à Gennevilliers

PARIS (AFP) - Une soixantaine de personnes se sont réunies pour baptiser symboliquement une station de métro en construction à Gennevilliers "17 octobre 1961", en hommage aux Algériens tués ce jour-là lors de la répression d'une manifestation interdite du FLN. Le 17 octobre 1961, de 35 à 325 militants du FLN selon les sources, avaient été tués dans la capitale et en banlieue, par la police sous les ordres du préfet de police d'alors, Maurice Papon.
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Re: La protection de l'enfance et le fardeau de la shoah
dimanche 18 février 2007, 18h54
Démission du commandant de la police israélienne sur fond de scandale impliquant des membres de la pègre

JERUSALEM (AP) - Le commandant de la police israélienne Moshe Karadi a annoncé dimanche sa démission suite aux conclusions d'une commission gouvernementale qui a estimé qu'il avait ignoré l'existence de liens entre de hauts responsables et des membres du crime organisé et n'était pas parvenu à assurer une enquête approfondie sur le meurtre en 1999 d'un chef présumé de la pègre.

Deux heures seulement après son annonce, le ministre de la Sécurité publique Avi Dichter a fait savoir que le nouveau commandant des forces de police serait Yaakov Ganot, à la tête du service des prisons.

La démission de Moshe Karadi est la dernier épisode en date d'une série de scandales publics et de controverses impliquant de hauts responsables israéliens -dont les accusations de viol portées contre le président Moshe Katsav, la démission du chef d'état-major de l'armée Dan Halutz critiqué après la guerre de l'été dernier au Liban contre le Hezbollah, et les interrogations sur le rôle du Premier ministre Ehoud Olmert dans la vente d'une banque.

Dimanche, le président de la commission gouvernementale, Vardi Zeiler, juge à la retraite, a estimé que Moshe Karadi devrait être renvoyé pour investigations incomplètes sur le meurtre d'un chef présumé du crime organisé et pour avoir ignoré des liens entre de hauts responsables de la police et des membres de la pègre.

"Si les soupçons (de la commission) sont corrects, c'est le début d'une force de police très corrompue, et l'infilfration" de membres "de la pègre dans la police, qui corrompt la police et le régime", a déclaré Vardi Zeiler aux journalistes.

La commission a été mise en place afin de déterminer si la police avait correctement enquêté sur le meurtre, dans lequel un policier a reconnu avoir tiré sur un chef présumé du crime organisé hospitalisé sous surveillance policière après une tentative d'assassinat.

Le policier, qui a déclaré avoir agi sur ordre d'un clan bien connu du crime organisé en Israël, a été un peu plus tard tué au Mexique. Le meurtre aurait été commis par les membres du clan furieux qu'il ait fait ces aveux. L'enquête a ensuite été bouclée, la police concluant que les preuves n'étaient pas suffisantes.

Moshe Karadi a affirmé que les allégations pesant contre lui étaient fausses, mais il a déclaré qu'il démissionnait pour l'exemple et épargner la police. AP


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La si longue carrière d'un salaud respectable
La si longue carrière d'un salaud respectable
Condamné pour complicité de crime contre l'humanité, Maurice Papon est mort libre, samedi, à 96 ans.
Libé, lundi 19 février 2007



La mort de Maurice Papon
Il avait été reconnu coupable, en 1998, de complicité de crime contre l'humanité, pour son rôle dans la déportation de juifs sous l'Occupation • Il est mort samedi à 16 heures, à l'âge de 96 ans, dans une clinique de Seine-et-Marne • Avant d'être rattrapé par son passé, il avait été préfet, député et même ministre du Budget.
LIBERATION.FR : samedi 17 février 2007
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Le procès de Maurice Papon restera une exception
dimanche 18 février 2007, 12h57
Le procès de Maurice Papon restera une exception

BORDEAUX (Reuters) - Le procès qui vit il y a neuf ans la condamnation de Maurice Papon pour son rôle dans la déportation des Juifs restera une exception dans l'histoire française par sa longueur et ses coups de théâtre.

Le procès qui s'ouvre le 8 octobre 1997 a été prévu pour durer deux mois et demi. Il en durera six, sans cesse interrompu par les incidents entre avocats, les malaises de certains intervenants dus à l'émotion, l'état de santé de l'accusé et ses longues interventions. Très combatif, il n'hésite pas une fois à quitter l'audience après avoir été traité de menteur par le procureur général.

La première difficulté vient de l'état de santé de l'accusé qui doit être hospitalisé pour un malaise cardiaque quelques heures avant son procès alors qu'il venait d'être incarcéré.

La cour d'assises accepte finalement de remettre l'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde en liberté, provoquant la colère de certaines parties civiles et des manifestations devant le tribunal.

Libre et remis de son malaise, Maurice Papon doit alors changer plusieurs fois de résidence, chassé à chaque halte par des manifestants.

Protégé par les policiers du RAID, il trouve enfin un point de chute mais, alors que le procès se poursuit, sa santé précaire le conduit à nouveau à l'hôpital pour une double pneumopathie aiguë.

Après le défilé de nombreux historiens et témoins de l'époque, les débats sur le contexte et les responsabilités administratives, ce n'est finalement qu'au mois de décembre que sont abordés les faits reprochés à l'accusé.

MENACES DE MORT

Déjà tumultueux, les débats sont emportés dans une véritable tempête quand, le 28 janvier, l'un des avocats des parties civiles, Arno Klarsfeld, révèle un lien de parenté entre le président Jean-Louis Castagnède avec une famille de victimes, mettant en cause son impartialité.

Le père de l'avocat, Serge Klarsfeld, président de l'association "Les fils et filles des déportés juifs de France" partie civile au procès, multiplie les déclarations hostiles au président en le soupçonnant de vouloir l'acquittement de Maurice Papon.

La controverse est d'une telle ampleur que le garde des Sceaux de l'époque, Elisabeth Guigou, vient sur place apporter son soutien au magistrat comme de nombreux avocats des parties civiles.

Une procédure disciplinaire sera finalement engagée contre Arno Klarsfeld et son père, lui même avocat de métier.

La pression s'exerce aussi à l'extérieur. Ainsi, un procureur allemand, Rolf Holtfort, renonce à témoigner après avoir reçu des menaces de mort.

Puis ayant reçu des garanties sur sa sécurité, il décide de venir à la barre mais la mort de son fils dans un accident de la circulation l'en empêche.

Le procès sera une nouvelle fois interrompu pendant les plaidoiries de la défense le temps des obsèques de l'épouse de l'accusé, décédée à l'âge de 88 ans.

Maurice Papon sera présent quelques jours plus tard pour s'entendre condamner le 2 avril 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité.

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Re: La protection de l'enfance et le fardeau de la shoah
lundi 19 février 2007, 15h24
Le dernier défi de Maurice Papon aux autorités

PARIS/BORDEAUX (Reuters) - Maurice Papon, seul Français condamné au titre de la déportation des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale, sera inhumé mercredi ou jeudi avec la Légion d'honneur retirée après sa condamnation, malgré l'indignation de ses victimes et de la classe politique, confirme son avocat Francis Vuillemin.

Les autorités n'ont pas annoncé pour l'instant qu'elles feraient obstacle à la cérémonie. Le Grand chancelier de la légion d'honneur Jean-Pierre Kelche a rappelé dans un communiqué que le condamné s'était vu retirer automatiquement et de droit sa décoration en 1998 et qu'il "avait donc cessé définitivement d'être membre de la Légion d'honneur".

La décoration avait été remise par Charles de Gaulle à Maurice Papon en juillet 1961, quand il était préfet de police de Paris, poste qu'il a occupé entre 1958 et 1967.

Une intervention avant ou pendant l'enterrement n'aurait pas de base légale, a estimé Me Vuillemin, qui a promis qu'il veillerait "personnellement" à l'organisation de la cérémonie.

"Le délit de port illégal de décoration ne se conçoit que dans un lieu public. Le cercueil est le lieu le plus privé qui puisse être et un cadavre n'est plus un sujet de droit, il n'y a donc pas d'infraction", a dit l'avocat à Reuters.

"Maurice Papon m'a toujours dit qu'il porterait sa décoration jusqu'à sa dernière demeure. Je considère donc que je fais respecter sa volonté tacite", a-t-il ajouté.

L'ex-fonctionnaire de Vichy, mort samedi dans une clinique de Seine-et-Marne à 96 ans, avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour "complicité de crimes contre l'humanité" en 1998. Il a purgé trois ans de prison avant d'être libéré en septembre 2002 pour raisons de santé.

Il vivait depuis dans sa résidence de Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne), et c'est dans le cimetière de cette ville qu'il sera enterré, aux côtés de son épouse.

RÉACTIONS INDIGNÉES

Après les réactions indignées à gauche comme à droite, qui qualifiaient dimanche la démarche de Me Vuillemin de "provocation", les familles de certains des quelque 1.690 Juifs de Gironde déportés sous l'Occupation ont aussi protesté lundi.

"En plus d'être un mort sans remords, il veut rester un mort revanchard. Jusqu'au bout il n'aura pas changé. Il aurait pu, avant de partir, se montrer enfin humain vis-à-vis des victimes. Au lieu de cela, celui qui était un fonctionnaire zélé fait fi une dernière fois de l'ordre républicain", a dit à Reuters Jean-Philippe Husetowski, 66 ans, dont les parents sont morts en déportation.

Michel Slitinsky, porte-parole des parties civiles au procès Papon, a souhaité qu'au moment de obsèques, "il y ait préalablement une déclaration officielle des autorités indiquant que Papon a bien été déchu et qu'il n'est pas question de revenir dessus".

Michel Zaoui, avocat de certaines victimes, a en revanche moqué une "pauvre tentative de revanche post mortem".

"Si sa famille ou son avocat décident de mettre sa légion d'honneur dans son cercueil, ça m'indiffère. Ce qui est inadmissible c'est de le faire savoir, d'essayer d'en faire un événement, un acte politique", a-t-il dit.

En 2004 et en 2005 en appel, Maurice Papon avait été condamné à 2.500 euros d'amende pour port illégal de sa décoration, qui apparaissait sur une photo dans Le Point.

L'ordre de la Légion d'honneur a été créé le 19 mai 1802 par Napoléon, pour créer "la base d'une nouvelle société au service de la Nation", disent les textes officiels.

Par ailleurs, Jean-Louis Castagnède, qui avait présidé la cour ayant condamné Maurice Papon en 1998, est mort à 61 ans dans la nuit de samedi à dimanche, peu après lui, d'une rupture d'anévrisme, a-t-on appris à la Cour de cassation.

La mort de ce magistrat, qui était depuis 2003 conseiller à la chambre criminelle de la Cour de cassation, n'a pas de lien avec celle de Maurice Papon, car il se trouvait entre la vie et la mort depuis plusieurs jours déjà, a-t-on précisé.

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Re: La protection de l'enfance et le fardeau de la shoah
DÉCÈS - Papon, solution finale
Maurice Papon, s’est éteint samedi après-midi, vers 14h30, dans son sommeil. Symbole de la collaboration française à la politique nazie d'extermination des Juifs, l'ancien ministre et haut fonctionnaire avait réussi à échapper à son passé pendant de trop longues années. Il est mort sans avoir jamais demandé pardon

Maurice Papon avait été condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’Humanité (Photo AFP)

L’un des hommes les plus détestés de France est mort "dans son sommeil" samedi après-midi. A 96 ans, la mort est venue rafler Maurice Papon dans une clinique de Seine-et-Marne qu’il avait intégré la semaine dernière suite à une "insuffisance cardiaque".
Qui ne connaissait pas Maurice Papon ? L’homme représentait le symbole par excellence de la collaboration française à la politique d’extermination des juifs.
Maurice Papon n’a que 25 ans lorsqu’il intègre la sphère politique, via le ministère de l’Intérieur. Plutôt de gauche, Pétain lui fait tourner sa veste en 1940 lorsqu’il arrive à la tête de la France occupée. En 1942, il est nommé secrétaire général de la préfecture de Gironde, région alors sous occupation nazie. Bras droit du préfet, il dirige le service des questions juives. Son rôle : recenser les Juifs du département et organiser leur déportation vers le camp d’internement de Drancy. Pour des milliers de Juifs, Drancy était la première étape avant la déportation vers Auschwitz. Aller simple.
A la fin de la guerre, Papon réussit à passer entre les mailles du filet et continue d’occuper de hautes responsabilités au sein de l’Etat (préfet des Landes, de Corse et de Constantine en Algérie). Il obtient même une carte de "combattant volontaire de la Résistance". Le 17 octobre 1961, les forces de police parisienne répriment une "marche de la paix" organisée par le FLN algérien. Les victimes disparaissent dans des centres de détention quand elles ne sont pas jetées simplement dans la Seine. Papon est la tête pensante qui supervise dans l’ombre.

Le Canard révèle tout
On commencera à voir clair dans son jeu lorsqu’il attaque le Canard enchaîné. Ministre du Budget, il déclenche un contrôle fiscal contre l’hebdomadaire satirique. Riposte. Le 6 mai 1981, le journal révèle alors le rôle de Maurice Papon dans la déportation des juifs girondins. L’hebdomadaire publie deux documents accablants signés de sa main et datés de février 1943 et de mars 1944.
Mais il faudra attendre 16 ans pour que débute son procès en 1996. Il est condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle et d’interdiction de droits civiques pour complicité de crimes contre l’Humanité. Il est remis en liberté trois ans plus tard, le 18 septembre 2002 pour raisons médicales.
Son inhumation dont la date est encore inconnue, fait déjà débat. Papon peut-il être inhumé avec sa croix de commandeur de la Légion d'honneur qui lui avait pourtant été retirée il y a 7 ans ?
Ophélie GIMBERT (lepetitjournal.com) lundi 19 février 2007
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Re: La protection de l'enfance et le fardeau de la shoah
mercredi 21 février 2007, 15h10
Début des obsèques de Maurice Papon en Seine-et-Marne

TOURNAN-EN-BRIE (AFP) - Les obsèques de Maurice Papon, condamné pour complicité de crime contre l'humanité pour son rôle dans la déportation de juifs, ont débuté mercredi après-midi en Seine-et-Marne.

La famille de Maurice Papon et son avocat Francis Vuillemin sont arrivés séparément au funérarium de Tournan-en-Brie.

Après la mise en bière au funérarium, le cortège funèbre devait se diriger vers le cimetière de la commune voisine de Gretz-Armainvilliers, où l'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde sous l'Occupation devait être inhumé.

Là, se déroulera une simple bénédiction, brève cérémonie entrecoupée de lectures et de musique, avant l'inhumation prévue à 15H30.

Ses proches souhaitent l'inhumer avec la Légion d'honneur qu'il n'avait plus le droit de porter, ce qui suscite la polémique.

Maurice Papon, décédé samedi à 96 ans, sera inhumé mercredi après-midi, a-t-on appris lundi de sources policières.

Face à la polémique, le grand chancelier de la Légion d'Honneur, le général Jean-Pierre Kelche, a rappelé que Maurice Papon avait été exclu de cet ordre et qu'il ne pouvait plus porter cette décoration.

"Le grand chancelier de la Légion d'honneur tient à préciser qu'en conséquence de sa condamnation le 2 avril 1998 à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité, Maurice Papon a été exclu de droit de la Légion d'honneur", déclare dans un communiqué le général d'armée Kelche, ancien chef d'état-major des armées.

"Depuis cette dernière date, Maurice Papon avait donc cessé définitivement d'être membre de la Légion d'honneur", précise le grand chancelier, en rappelant que Maurice Papon "avait été condamné le 2 mars 2005 par la cour d'appel de Paris pour port illégal des insignes de cet Ordre".

Me Francis Vuillemin, avocat de Maurice Papon, a fait savoir après sa mort qu'il veillerait "personnellement" à ce qu'il soit inhumé avec sa Légion d'honneur "que Charles De Gaulle lui a remise de ses propres mains, pour l'éternité".

Maurice Papon, décoré de la Légion d'honneur dans les années 1950, selon cet ordre, avait été promu commandeur le 9 novembre 1962, en sa qualité de préfet de police de Paris.

Interrogée par l'AFP, une source judiciaire a souligné la difficulté de contrecarrer cette décision des proches et de l'avocat, en soulignant qu'"on ne va pas mettre un policier près du corps" et qu'il était "inimaginable" de rouvrir le cercueil.

Une polémique a éclaté sur cette volonté de l'inhumer avec sa décoration, Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée, a jugé "choquante" la volonté exprimée par Me Vuillemin. Le PS a lui aussi estimé que "ce serait un geste blessant et déplacé à l'égard des victimes et familles de victimes de la déportation".

Pour Jean-Marie Le Pen, Papon est "un bouc émissaire" et il serait "petit et bas" de contrarier le souhait de sa famille.

Quant au sénateur PS Robert Badinter, il a jugé la polémique sans "aucun intérêt". "Il est mort. Sa famille fait ce qu'elle veut".
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