March 12, 2007
L'euthanasie reste largement illégale en Europe
PARIS (AP) - L'euthanasie ou le suicide assisté sont illégaux dans la plupart des pays d'Europe mais à chaque nouvelle affaire le débat refait surface, avec rage, pour faire évoluer les législations. Et c'est souvent au cas par cas que les justices tranchent dans un sens ou dans l'autre.
Le 21 décembre dernier, un médecin romain avait débranché le respirateur qui maintenait en vie Piergiorgio Welby, un sexagénaire paralysé qui réclamait le droit de mourir. Son cas a divisé l'Italie où le poids de l'Eglise catholique reste important.
Le Vatican a d'ailleurs refusé un enterrement religieux à M. Welby auquel la justice avait dénié le droit de mourir. Le lendemain de sa mort, le parquet de Rome a ouvert une enquête.
L'Italien avait notamment demandé au président Giorgio Napolitano la légalisation en Italie de l'euthanasie. "Mon rêve (...) mon désir, ma requête, que je souhaite présenter à toutes les autorités, politiques ou judiciaires, est aujourd'hui plus clair et précis que jamais dans mon esprit: pouvoir obtenir l'euthanasie", expliquait-il dans son appel au chef de l'Etat.
L'interdit reste aussi total en Grande-Bretagne où le suicide est autorisé, mais l'assistance réprimée. Une pétition pour obtenir la légalisation du suicide assisté avait été signée par 50.000 personnes en 2002 à l'initiative de Brian Pretty.
Sa femme Diane, lourdement handicapée, s'était vu refuser en mars 2002 par la Cour européenne des droits de l'Homme le droit de se faire assister par son mari pour mettre fin à ses jours. Cette décision confirmait celle rendue plus tôt par la justice britannique.
En revanche, en 2005, la justice britannique a autorisé les médecins à laisser mourir la petite Charlotte, grande prématurée et handicapée. Le bébé, sur respirateur artificiel, n'avait pas quitté l'hôpital depuis sa naissance.
En France, c'est le cas de Vincent Humbert, un jeune homme tétraplégique suite à un accident, qui a ému l'opinion publique avant de pousser le législateur à mieux encadrer la fin de vie. Sans pour autant franchir le cap de l'euthanasie. La loi votée en 2004 crée un "droit à laisser mourir", et non à "faire mourir". Une solution médiane unique en Europe.
D'autres pays, comme la Belgique, les Pays-Bas ou la Suisse vont plus loin en autorisant l'euthanasie ou un suicide assisté, le patient s'administrant lui-même un produit prescrit. La Suède est également tolérante dans la plupart des cas.
Et si certains en Suisse se sont émus de l'apparition d'un "tourisme de la mort", le gouvernement helvétique a refusé de légiférer sur l'euthanasie qui n'est pas réglementée expressément par le code pénal suisse.
Ce sont comme souvent, les Pays-Bas qui ont été précurseurs en Europe, en adoptant dès 2001 une loi autorisant l'euthanasie. Ils ont été suivis en mai 2002 par leur voisin belge, qui a autorisé un acte pratiqué par un tiers, dans l'intention de mettre fin à la vie d'une personne à sa demande. Les médecins peuvent pratiquer cet acte sur des patients majeurs (18 ans), qui doivent formuler leur requête par écrit.
Selon la loi belge, un patient souhaitant mourir doit être dans un état de santé irréversible et être en proie à des souffrances tant physiques que psychologiques de façon constante. S'il ne s'agit pas d'un malade en phase terminale, le médecin auquel la demande est soumise doit consulter un confrère, soit un psychiatre soit un médecin spécialisé. Au moins un mois doit s'écouler entre la demande écrite et la pratique de l'acte.
Malgré la légalisation de l'euthanasie, elle reste marginale dans ces pays, selon une enquête sur la fin de vie, rendue publique fin janvier 2007 par l'Institut national d'études démographiques (Ined). Cela concerne 3% des décès aux Pays-Bas et 200 personnes en Belgique en 2003. AP
Posted 18 years, 8 months ago on March 12, 2007
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Re: L'euthanasie reste largement illégale en Europe
Au Japon, la détresse des mères infanticides
Elles veulent tout donner à leur enfant, mais craquent face à la pression sociale.
Par Michel TEMMAN
QUOTIDIEN : Samedi 29 juillet 2006 - 06:00
Tokyo de notre correspondant
Le 15 juillet, Yuka, 8 ans, tenait la main de sa mère quand toutes deux s'engagèrent sur un pont blafard enjambant un affluent de la rivière Nohara. Non loin de là, s'étalait Toyota City, ville et siège du premier constructeur automobile japonais. La chaleur moite et humide de juillet collait à la peau. Aucun passant n'était visible à la ronde. Quelques secondes plus tard, ce fut le drame. Yuka tomba du pont. Une chute de cinq mètres. Le corps de la petite fille, sans vie, fut retrouvé en contrebas, sur une berge. A son tour, sa mère tenta de sauter. Pour sauver sa fille ? Mettre fin à ses jours ? Elle n'en eut pas le temps. Cette fois, un témoin l'en empêcha. Naoko Hatanaka, âgée de 39 ans, expliqua aux policiers que sa fille avait voulu observer la rivière. Qu'elle s'était penchée. Et était tombée.
Yuka était une fillette comme les autres. Adorée et couvée par sa mère. Les voisins et les voisines, les commerçants de Kariya, la petite ville où elle vivait, non loin de Toyota City, ses copains et copines du secondaire, disaient tous qu'elle était kawaï ! («mignonne»).
Mais les enquêteurs ne furent pas dupes. Les circonstances de «l'accident» étaient étranges. Ils interrogèrent aussitôt la maman. Sous le choc, elle reconnut, le lendemain, avoir poussé sa fille vers la mort. Pour expliquer son geste, elle affirma aux policiers qu'elle était «devenue psychologiquement instable après avoir donné naissance à Yuka».
«Un poids». Le syndrome est bien connu au Japon, une société trop couveuse. Celui de la mère protectrice et responsable, qui se donne à fond dans l'éducation de son enfant unique, et qui, déstabilisée par un divorce, stressée par les contraintes sociales et familiales, surmenée, isolée et manquant bientôt d'argent, retourne la situation contre son enfant en le tuant. «La mère de Yuka était victime d'un désordre de la personnalité, constate Mafumi Usui, professeur à l'université Seiryo de Niigata, expert en psychologie sociale et criminelle. Elle lui achetait de jolis vêtements, cuisinait de bonnes choses. Mais Yuka était devenue un poids pour elle. Sa mère fut incapable de lui offrir les choses les plus simples. Un peu de tendresse.»
Aujourd'hui, le Japon s'inquiète pour ces mères sur le fil du rasoir. Car tandis que les meurtres et crimes violents sont en baisse, les infanticides maternels se multiplient. Les abandons aussi. Dans son film Nobody Knows (2004), le cinéaste Hirokazu Kore-Eda décrit la douce descente aux enfers de quatre frères et soeurs nés d'un père différent, abandonnés un matin par une mère partie refaire sa vie avec un autre homme. En 1988, ce fait divers avait ébranlé et choqué le Japon.
«L'amour parental n'est pas en question, affirme Mafumi Usui. Au Japon, la mère qui tue son enfant est souvent une bonne mère. Elle l'aime. Son enfant est kawaï. Il est tel un takaramono [un «trésor», ndlr]. L'enfant est tout, plus que tout. Au Japon, il n'y a pas de distance entre l'enfant et ses parents. Ils le portent toute leur vie sur leur dos. Ils dépensent des sommes folles pour qu'il intègre la meilleure école maternelle, le meilleur collège, le meilleur lycée... Ils dorment ensemble [prennent aussi le bain ensemble, ndlr]. Et, parfois, se tuent ensemble. On appelle cela oyako shinju ... La mère criminelle, elle, n'a plus d'énergie pour éduquer son enfant. Alors, elle abdique.»
«Pas préparées». Pour le psychologue, la responsabilité des infanticides incomberait moins aux mères fautives qu'à la «nouvelle société» nippone. «Auparavant, ajoute-t-il, les Japonaises étaient initiées très tôt à l'éducation de leurs futurs enfants. Ce n'est plus le cas. Les Japonais surnagent aujourd'hui dans la richesse. Habituées à vivre dans une société trop pratique, d'enfants gâtés, des mères ne sont pas préparées à affronter des problèmes parfois simples. D'autres ne peuvent offrir à leur enfant ce que les autres ont. Par fierté, elles ne parlent pas de leurs soucis. A quoi d'ailleurs cela servirait ? Avant, les Japonais s'entraidaient. La solidarité était exemplaire. Plus de nos jours. Isolées et désemparées, des mères craquent. Elles décrochent.» Comme la mère de Yuka, sur un pont de Toyota City, par un jour nuageux de juillet.
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Elles veulent tout donner à leur enfant, mais craquent face à la pression sociale.
Par Michel TEMMAN
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Le 15 juillet, Yuka, 8 ans, tenait la main de sa mère quand toutes deux s'engagèrent sur un pont blafard enjambant un affluent de la rivière Nohara. Non loin de là, s'étalait Toyota City, ville et siège du premier constructeur automobile japonais. La chaleur moite et humide de juillet collait à la peau. Aucun passant n'était visible à la ronde. Quelques secondes plus tard, ce fut le drame. Yuka tomba du pont. Une chute de cinq mètres. Le corps de la petite fille, sans vie, fut retrouvé en contrebas, sur une berge. A son tour, sa mère tenta de sauter. Pour sauver sa fille ? Mettre fin à ses jours ? Elle n'en eut pas le temps. Cette fois, un témoin l'en empêcha. Naoko Hatanaka, âgée de 39 ans, expliqua aux policiers que sa fille avait voulu observer la rivière. Qu'elle s'était penchée. Et était tombée.
Yuka était une fillette comme les autres. Adorée et couvée par sa mère. Les voisins et les voisines, les commerçants de Kariya, la petite ville où elle vivait, non loin de Toyota City, ses copains et copines du secondaire, disaient tous qu'elle était kawaï ! («mignonne»).
Mais les enquêteurs ne furent pas dupes. Les circonstances de «l'accident» étaient étranges. Ils interrogèrent aussitôt la maman. Sous le choc, elle reconnut, le lendemain, avoir poussé sa fille vers la mort. Pour expliquer son geste, elle affirma aux policiers qu'elle était «devenue psychologiquement instable après avoir donné naissance à Yuka».
«Un poids». Le syndrome est bien connu au Japon, une société trop couveuse. Celui de la mère protectrice et responsable, qui se donne à fond dans l'éducation de son enfant unique, et qui, déstabilisée par un divorce, stressée par les contraintes sociales et familiales, surmenée, isolée et manquant bientôt d'argent, retourne la situation contre son enfant en le tuant. «La mère de Yuka était victime d'un désordre de la personnalité, constate Mafumi Usui, professeur à l'université Seiryo de Niigata, expert en psychologie sociale et criminelle. Elle lui achetait de jolis vêtements, cuisinait de bonnes choses. Mais Yuka était devenue un poids pour elle. Sa mère fut incapable de lui offrir les choses les plus simples. Un peu de tendresse.»
Aujourd'hui, le Japon s'inquiète pour ces mères sur le fil du rasoir. Car tandis que les meurtres et crimes violents sont en baisse, les infanticides maternels se multiplient. Les abandons aussi. Dans son film Nobody Knows (2004), le cinéaste Hirokazu Kore-Eda décrit la douce descente aux enfers de quatre frères et soeurs nés d'un père différent, abandonnés un matin par une mère partie refaire sa vie avec un autre homme. En 1988, ce fait divers avait ébranlé et choqué le Japon.
«L'amour parental n'est pas en question, affirme Mafumi Usui. Au Japon, la mère qui tue son enfant est souvent une bonne mère. Elle l'aime. Son enfant est kawaï. Il est tel un takaramono [un «trésor», ndlr]. L'enfant est tout, plus que tout. Au Japon, il n'y a pas de distance entre l'enfant et ses parents. Ils le portent toute leur vie sur leur dos. Ils dépensent des sommes folles pour qu'il intègre la meilleure école maternelle, le meilleur collège, le meilleur lycée... Ils dorment ensemble [prennent aussi le bain ensemble, ndlr]. Et, parfois, se tuent ensemble. On appelle cela oyako shinju ... La mère criminelle, elle, n'a plus d'énergie pour éduquer son enfant. Alors, elle abdique.»
«Pas préparées». Pour le psychologue, la responsabilité des infanticides incomberait moins aux mères fautives qu'à la «nouvelle société» nippone. «Auparavant, ajoute-t-il, les Japonaises étaient initiées très tôt à l'éducation de leurs futurs enfants. Ce n'est plus le cas. Les Japonais surnagent aujourd'hui dans la richesse. Habituées à vivre dans une société trop pratique, d'enfants gâtés, des mères ne sont pas préparées à affronter des problèmes parfois simples. D'autres ne peuvent offrir à leur enfant ce que les autres ont. Par fierté, elles ne parlent pas de leurs soucis. A quoi d'ailleurs cela servirait ? Avant, les Japonais s'entraidaient. La solidarité était exemplaire. Plus de nos jours. Isolées et désemparées, des mères craquent. Elles décrochent.» Comme la mère de Yuka, sur un pont de Toyota City, par un jour nuageux de juillet.
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MADRID (AFP) - Le suicide d'un internaute allemand, résidant à Bremerhaven (nord), a été évité grâce à l'intervention à distance d'internautes et de la police espagnole, a annoncé cette dernière dimanche dans un communiqué.
L'Allemand, connecté à un forum de discussions, expliquait qu'il allait se suicider après le départ de sa femme et se montrait sur l'écran, via sa webcam, avec un pistolet pointé sur la tête.
Connectés sur le même forum, des internautes espagnols ont alerté la police espagnole laquelle a immédiatement prévenu son homologue allemande et s'est mise en contact avec l'internaute déprimé pour le dissuader de passer à l'acte.
La police allemande a pu arriver à temps au domicile de l'internaute, confisquer son arme et l'emmener au commissariat le plus proche, selon le communiqué de la direction générale de la police espagnole.