March 14, 2007

Son petit-fils, sa bataille


Une grand-mère poursuivie pour avoir caché son petit-fils
Le Figaro, le 12 mars 2007
Elle avait agi ainsi pour qu'il ne soit pas restitué à son père

Une grand-mère de 58 ans doit être entendue aujourd'hui par un juge d'instruction de Briey (Meurthe-et-Moselle) pour avoir caché son petit-fils de 16 ans pendant quelques mois afin qu'il ne soit pas restitué à son père. Mireille Millet est notamment soutenue par l'abbé Dominique Wiel, un des acquittés d'Outreau. Mireille et son mari ont obtenu la garde de Sébastien après la séparation des parents en 1994. En 2002, la garde de l'enfant était confiée au père avec un droit de visite aux grands-parents.

Madame Millet avait alors estimé que son petit-fils, qui avait, selon elle, fortement maigri, était en danger chez un père n'étant pas en me­sure de s'occuper de lui. En 2003, elle a caché Sébastien avant d'être interpellée. Placé pendant six mois dans des services d'accueil, l'adolescent vit aujourd'hui chez sa mère, qui, selon Mme Millet, n'est pas non plus en mesure de bien s'occuper de son enfant. La grand-mère espère recouvrer la garde de son petit-fils.

L'humanité, 13 mars 2007
Son petit-fils, sa bataille
Justice.
Depuis quatre ans, Mireille Millet dénonce l’entêtement de la justice qui refuse de lui rendre la garde de son petit-fils Sébastien.

Mireille Millet est partie en guerre contre la justice. Depuis quatre ans, cette grand-mère habitante de Tiercelet (Meurthe-et-Moselle) se démène pour obtenir la garde définitive de son petit-fils, Sébastien, aujourd’hui âgé de seize ans. Un combat sans relâche qui lui a déjà valu, fin 2003, quatre jours de détention provisoire et une mise en examen pour « non-représentation d’enfant » (lire l’Humanité du 26 juin 2004). Mais Mireille Millet, cinquante-huit ans, n’est pas femme à abdiquer. « Je me battrai jusqu’au bout, répète-t-elle, jusqu’à ce que la justice reconnaisse ses erreurs. » Et quelles erreurs !

En 1994, Mireille Millet et son mari, Guy, ont hérité de la garde du petit Sébastien, malmené par le divorce de ses parents. Pendant huit ans, les grands-parents, désignés « tiers digne de confiance », vont l’élever au coeur de cette campagne lorraine. L’enfant s’épanouit entre sa « mémé Mireille » et son « pépé ». En octobre 2002, tout bascule. Le père, installé en région parisienne, réclame la garde et l’obtient. Le déracinement est insoutenable pour le petit Sébastien, âgé alors de douze ans. Résultats scolaires en chute libre, fugue, tentative de suicide, anorexie...

À l’été 2003, Sébastien revient à Tiercelet pour les vacances. « Il ne pesait plus que 28 kilos ! se souvient Mireille Millet. Il mangeait un bol de soupe et un yaourt le soir... » Estimant son petit-fils en danger, Mireille Millet refuse, fin août, de le rendre à son père. Pendant quelques mois, elle le cache chez des amis et porte plainte contre son ex-gendre pour maltraitance. En vain. Au mois de décembre, elle est interpellée et mise en examen.

Retiré à son père, l’adolescent ne retourne pas pour autant à Tiercelet. La juge des enfants de Nanterre le place dans une famille d’accueil. Nouvel échec. « J’ai reçu de lui des lettres déchirantes, à en pleurer, écrites en cachette sur des papiers d’emballage ou des étiquettes de boîtes de camembert », raconte Mireille Millet. Mais la juge de Nanterre s’obstine. En août 2005, elle confie cette fois Sébastien à sa mère, une jeune femme sous tutelle, lestée d’un lourd passé judiciaire. Six mois plus tard, sans surprise, un juge « prend acte » de l’échec de cette mesure éducative. Et ordonne la mainlevée.

Depuis ? « Plus rien, s’agace Me Fittante, l’avocat de Mireille Millet. L’enfant vit toujours avec sa mère. La justice ne veut pas reconnaître ses erreurs et fait payer à Sébastien l’obstination de ma cliente qui médiatise l’affaire et accuse l’institution judiciaire. » En octobre dernier, Mireille Millet a attaqué l’État pour dysfonctionnement du service public de la justice. Verdict : déboutée, et sommée de payer 1 000 euros d’amende pour « abus d’utilisation d’un droit » !

Mireille Millet devait être entendue, hier, par un juge d’instruction pour les faits de non-représentation, fin 2003. La grand-mère ne désarme pas : « Je devais agir ainsi, pour le bien de Sébastien. » À ses côtés, l’abbé Dominique Wiel, un acquitté d’Outreau, est venu lui apporter son soutien.


- La grand-mère ne désarme pas -


Posted 18 years, 7 months ago on March 14, 2007
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