March 20, 2007

Les pères doivent reprendre le pouvoir aux mères ?


Le sujet de la garde aternée est peut être un peu plus complexe qu'une simple opposition entre deux camps. Il est sûrement beaucoup plus complexe qu'un débat entre parents au sujet de leur(s) enfant(s).

Il me parait aussi assez sûr qu'après interrogations et divers débats, au dela de dogmes et de « religions d'Etat », certains en sont un moment arrivés à trancher comme en faveur d'un camp particulier et ce malgré de très nombreuses incertitudes et contradictions dans leurs propres travaux.


L’arrangement des sexes, Erving Goffman
Sur les chiennes de garde, par Mathieu, août 2002
Ce texte inédit du fameux sociologue énonce magistralement comment nos croyances en des différences "naturelles" entre hommes et femmes sont à la fois injustifées et constamment renforcées.

Recherches féministes
Également mère, l'obligation de compétence
Volume 16, numéro 2, 2003
Directrice : Christine Piette
Rédacteur en chef : Christine Piette
Éditeur : Revue Recherches féministes
« L’allaitement et la société », etc.

Pour ou contre la garde alternée ?
Débat entre Gérard Poussin et Marcel Rufo
Sur Psychologies.com, janvier 2004

Pourquoi les pères doivent reprendre le pouvoir aux mères
par Jacqueline Remy, un artice de l'Express, 19 avril 2004
Le pédiatre Aldo Naouri lance cet appel en forme de mise en garde dans son nouveau livre, assez provocateur, « Les pères et les Mères » (Odile Jacob). Il y exhorte les parents à jouer chacun son rôle, sans confusion des sexes. Il y va de l'équilibre de l'enfant, explique-t-il à L'Express.

« Le devenir des enfants après séparation des parents. Garde alternée et autorité parentale conjointe. Une décision délicate à prendre au cas par cas »
Article de Jean-Yves Hayez
Sur Observatoire citoyen, août 2004

La famille est morte, vive les familles !
Le Vif, l'express, décembre 2004
Par Dorothée Klein, extrait :
Jadis, les familles monoparentales existaient également. Elles suscitaient autant l'opprobre que l'admiration, selon qu'à leur tête se trouvait, aux deux extrêmes de l'échelle sociale, une fille mère ou une veuve de guerre. Mais il s'agissait d'un modèle imposé plutôt que choisi. Même chose pour la recomposition qui découlait d'un risque élevé de mortalité. « Lorsque la mère mourait en couches, laissant seul, un homme démuni avec des enfants en bas âge, le remariage était aussi nécessaire que rapide », poursuit Servais. Dans combien de contes ne trouve-t-on pas de marâtre ?
En réalité, seules l'homoparentalité et les mères porteuses relèveraient de changements absolument inédits. Même si l'homosexualité a existé dans l'Antiquité, elle n'allait pas de pair avec le désir d'enfant. « De même, il n'est pas impossible que de grandes bourgeoises aient eu autrefois recours à des servantes qu'elles aient fait engrosser, poursuit Servais. Mais aucun texte ni roman ne l'atteste. Très longtemps, on a été particulièrement attentif à la qualité de la filiation. A des époques où une grande partie de la population souffrait de pénurie, on veillait à ce que le patrimoine revienne bien au fils légitime. La distinction entre la sexualité et la filiation ne remonte qu'aux années 1960, avec l'apparition de la contraception. »
Cela dit, en dépit de ces « innovations », la famille traditionnelle reste fortement dominante. Les statistiques le démontrent.

« Article de Maurice Berger : La résidence alternée, une loi pour les adultes »
Article de Maurice Berger
Sur Sisyphe, 20 février 2005

Quand les pères se vengent, soirée théma sur ARTE
Sur les chiennes de garde, par Hélène Palma, mars 2005
Hélène Palma est co-auteure (avec Martin Dufresne) de l’article "Le retour de la loi du père » paru en septembre 2002 aux Nouvelles Questions Féministes (volume 21, n°2)

La famille , une affaire publique
Michel Godet, Evelyne Sullerot
Rapport n°57 - PDF
Conseil d'analyse économique
Ed. la Documentation française

« Au piège de la famille : les néo-machistes »
Sur abris.org, juillet 2006,
à propos du docu-fiction « In Nomine Patris »
« Je ne reconstitue jamais la réalité, ça ne m'intéresse pas. (...) Je vais créer une petite fiction qui raconte à ma façon ce dont je parle. (...) Ce film est d'abord dédié à vous, hommes, pères, qui êtes venu pour comprendre ce qu'on est en train d'essayer de faire en votre nom et pour que vous puissiez dire "non, je ne suis pas d'accord avec çà" » - Myriam Tonelotto

Le livre noir de la garde alternée
Jacqueline Phélip, préfacé par Maurice Berger
Ed. Dunod, octobre 2006
« Le présent livre a pour objet de briser cette quiétude, d’informer, d’interpeller les consciences, de provoquer si possible une réaction politique pour modifier le texte de loi. »

Etc...

Des archives de Radio Canada
Enjeux, nomades malgré eux
Un reportage en cinq parties consacré à la garde alternée.

La garde partagée a la cote depuis quelques années chez nous. On en a fait une revendication politique, une question de droit et d’égalité entre les hommes et les femmes. En vertu de la loi canadienne, l’intérêt de l’enfant doit primer lorsqu’on détermine le mode de garde, au moment d'une séparation. Mais des spécialistes se demandent si, dans les faits, ce n’est pas plutôt l’intérêt des parents qui domine. La garde partagée est-elle une solution pour les enfants ou pour les parents ? Une équipe d’Enjeux a fait enquête. Elle a recueilli les témoignages d’enfants qui vivent la garde partagée, de parents, de spécialistes et de juristes au Québec, en France et en Belgique.

Vivre dans ses valises

La garde partagée est à la mode, mais on commence à entendre des voix discordantes à son sujet. On s’inquiète de ses effets sur le développement affectif des enfants, surtout des tout-petits.

(...) Des problèmes d’attachement

Le Dr Gauthier en est venu à la conclusion que la garde partagée pour les enfants de moins de six ans n’est pas souhaitable et qu’à cet âge, la garde devrait surtout être accordée à la mère : « Il reste que, dans mon expérience à moi, la mère devient la figure d'attachement prioritaire dans la majorité des cas. Pourquoi ? La mère, c’est elle qui a porté l'enfant pendant neuf mois. »

En France aussi, ce concept de l’attachement prioritaire à la mère suscite la controverse.
Maurice Berger est un psychiatre de renom, qui mène une vigoureuse campagne contre la garde partagée pour les enfants de moins de six ans.

(...) Les idées du Dr Berger sur l’attachement sont partagées par bon nombre de psychiatres français. Mais elles suscitent aussi beaucoup de remous. Certains, comme le psychologue Gérard Poussin, trouvent ces idées rétrogrades. Gérard Poussin prétend que les opposants à la garde partagée confondent tout. Ce n’est pas la garde partagée qui déstabilise l’enfant, dit-il, mais le conflit entre les parents : « J’ai eu des cas d'enfants à résidence alternée qui présentaient effectivement des symptômes. On s'est posé la question: est-ce que c'est la résidence alternée, ou est-ce autre chose ? Chaque fois, je me suis aperçu qu'il y avait, dans ces situations-là, des conflits très importants entre les parents. »

(...) Pour quoi penchent les lois?

L’équipe d’Enjeux s’est rendue en France et en Belgique pour voir où en est le débat sur la question. La France a, depuis 3 ans, une loi qui permet aux juges d'imposer une garde partagée. Quant à la Belgique, on la cite souvent comme exemple d’ouverture à la garde partagée.

(...) Nous avons rencontré la ministre qui défend le projet de loi sur la présomption favorable à la garde partagée en Belgique, Laurette Onkelinx. Elle pense qu’en consacrant la garde partagée quasi automatique, il y aura moins de conflits entre parents : « Ce que nous essayons, c'est de limiter les effets néfastes pour l'enfant. Et permettre à l'enfant de voir sa mère et de voir son père dans un cadre largement égalitaire, c’est, il me semble, permettre de diminuer des effets difficiles pour l'enfant. »

Au Canada, les lois sont beaucoup plus souples. Danielle Richer est juge à la Cour supérieure du Québec : « Notre priorité, dans le code, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant. On n’arrête pas de le répéter, mais c'est écrit en toutes lettres. C'est ça qui doit nous guider. Et quand on se laisse guider par ça, on sait quand la garde partagée est la bonne solution, et quand elle ne l'est pas. »

Dans tout ce débat, une chose semble claire : on ne connaît pas réellement les effets de la garde partagée à long terme sur le développement de l'enfant.

Extrait des premières minutes :







Du reportage de l'émission Enjeux, « nomades malgré eux », des premières minutes :

« Plusieurs groupes de pression réclament des lois rendant automatique la garde partagée. C'est pour eux la seule façon de mettre fin à la discrimination dont se disent victimes les pères lors de l'attribution du mode de garde.

Ils citent les cas de certains pays Européens dont la France qui a adopté, il y a trois ans dans la controverse, une loi permettant d'imposer la garde partagée.

C'est de la région de Grenoble en France qu'une des plus farouches opposantes à la garde partagée chez les plus jeunes enfants mène son combat, surtout depuis que la loi française permet de l'imposer.

Jacqueline Phélip est avant tout une grand-mère et c'est en voyant les effets de la garde partagée sur l'un de **ces** petits enfants qu'elle a décidé de mener son combat. (...) A partir de son expérience personnelle, Madame Phélip a décidé d'agir : Elle a fondé l'association l'enfant d'abord qui dénonce l'imposition de la garde partagée par les juges.

Le psychologue Gérard Poussin prétend que les opposants à la garde partagée confondent tout : ce n'est pas la garde partagée qui destabilise l'enfant, mais le conflit entre les parents. »


L'enfance pourrait peut être se porter spontannément mieux si quelques experts bien trop alarmistes allaient consulter ? De simples extraits pour souligner ce qui parait être tabou pour de nombreux acteurs de la sphère socio judiciaire :


Il est donc bien vrai que notre objectif déborde largement la dépression. C’est l’enfant souffrant, c’est l’enfant à problèmes, qui nous a intéressés. En ce qui concerne les dépressions nous avons voulu soutenir une position positive et activiste parce qu’en pédopsychiatrie classique, notamment en France, ce qui est toujours souligné, c’est la souffrance de l’enfant, ce terme de souffrance revenant de façon monomorphe dans toute problématique. Pour nous, ce n’est pas vraiment la souffrance de l’enfant qui est sa noblesse mais la capacité (accompagnée) de s’en défendre, de s’en sortir, de la dépasser.

Q.D. : La revalorisation de l’enfant déprimé ira de pair avec la revalorisation de sa famille et des relations qui se déroulent à l’intérieur de sa famille. Et cela par des thérapeutiques par la parole mais aussi par des actes, des prescriptions d’événements dans la famille.

P.M. : Tout à fait. Il nous arrive, devant tel enfant déprimé dont on aurait réticence à entrer d’emblée dans sa douleur, que le premier acte valable soit le traitement chimiothérapique de la mère (par le pédopsychiatre lui-même), ou de prendre contact avec l’école sur une surcharge de travail, une préphobie scolaire…

P.M. : (...) Nos sociétés policées, aménagées, assurées, civilisées, témoignent d’une réserve inépuisable de violence en leur sein. Une éducation réaliste devrait intégrer la dimension “humaine” de ces violences, en développant selon chacun des modalités d’aménagement réaliste.

Q.D. : Est-ce à dire que la non-violence amène la violence ?
P.M. : Je le crois. Nous évoquons dans un autre chapitre une faille culturelle, le monomorphisme de notre vocabulaire et de nos idées sur la “violence”. Il faudrait selon nous réintroduire la palette des agressivités possibles dans la vie de l’enfant avant d’en venir au terme de la violence inadmissible. Ce qui est violent, c’est la rupture, la destruction de l’être, des relations…

Entretien avec Paul Messerschmitt
Propos recueillis par Q. Debray Professeur de psychiatrie au CHU Necker
Synapse Décembre 2000 N°171
Un article sur medspe.com


- Une querelle qui oppose féministes et masculinistes ? -


Posted 18 years, 7 months ago on March 20, 2007
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